Les ouvriers pastoraux tués durant
l'année 2009 |
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Le 04 janvier 2010 -
(E.S.M.)
- Comme d’habitude, l’Agence Fides publie en fin d’année la liste
des ouvriers
pastoraux qui
ont perdu la vie
de façon
violente au
cours des 12
derniers mois
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St Etienne Premier Martyr
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Les ouvriers pastoraux tués durant
l'année 2009
Le 04 janvier 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- “L’Église annonce partout l’Évangile du Christ, malgré les
persécutions, les discriminations, les attaques et l’indifférence, parfois
hostile, qui – quoi qu’il en soit – lui permettent de partager le sort de
son Maître et Seigneur.”
(Pape Benoît XVI,Message
de Noël, 25 décembre 2009)
Comme d’habitude, l’Agence Fides publie en fin d’année la liste des ouvriers
pastoraux qui ont perdu la vie de façon violente au cours des 12 derniers
mois. D’après les informations que nous possédons, 37 ouvriers pastoraux ont
été tués durant l’année 2009: 30 prêtres, 2 religieuses, 2 séminaristes, 3
volontaires laïcs. Cela représente le double de l’année 2008, et c’est le
chiffre le plus élevé enregistré au long des dix dernières années.
En analysant la liste de chaque continent, au premier plan figure cette
année, avec un chiffre extrêmement élevé, l’AMÉRIQUE, marquée du sang de 23
ouvriers pastoraux (18 prêtres, 2 séminaristes, 1 sœur, 2
laïcs), suivie par l’AFRIQUE, où 9 prêtres, 1 religieuse et 1
laïc ont perdu la vie de façon violente, puis par l’ASIE, avec 2 prêtres
tués, et enfin l’EUROPE, avec un prêtre assassiné.
Le comptage de Fides ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes
au sens strict, mais tous les ouvriers pastoraux morts de façon violente.
Nous n’utilisons pas de fait le terme “martyre”, sauf dans son sens
étymologique de “témoin”, pour ne pas devancer le jugement que l’Église
pourra éventuellement donner à certains d’entre eux, mais aussi à cause de
la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, on réussit à
recueillir sur leur vie et sur les circonstances de leur mort.
Comme l’a dit le Saint Père Benoît XVI lors du jour de la fête du
proto-martyre Saint Étienne, “le témoignage d’Étienne, comme celle des
martyres chrétiens, montre à nos contemporains souvent distraits et
désorientés, en qui ils doivent mettre leur confiance pour donner sens à
leur vie. Le martyre, en effet, est celui qui meurt dans la certitude de se
savoir aimé de Dieu et, rien n’étant plus important que l’amour du Christ,
sait qu’il a choisi la part la meilleure. S’identifiant totalement à la mort
du Christ, il est conscient d’être un germe de vie fécond et d’ouvrir des
sentiers de paix et d’espérance dans le monde. Aujourd’hui, en nous
présentant le diacre Saint Étienne comme modèle, l’Église nous indique
également, dans l’accueil et l’amour envers les plus pauvres, une des voies
privilégiées pour vivre l’Évangile et témoigner aux hommes de façon crédible
que le Royaume de Dieu arrive” (Angelus
du 26 décembre 2009).
Du peu de notes biographiques sur ces frères et sœurs tués, nous pouvons
lire l’offrande généreuse et sans condition à la grande cause de l’Évangile,
sans taire les limites de la fragilité humaine: c’est cela qui les a uni
dans la vie et également dans la mort violente, bien que se trouvant dans
des situations et des contextes profondément différents. Pour annoncer le
Christ, mort et ressuscité pour le salut des hommes, en le témoignant dans
des œuvres concrètes d’amour envers les frères, ils n’ont pas hésité à
mettre quotidiennement à l’épreuve leur propre vie dans des contextes de
souffrance, de pauvreté extrême, de tension, de violence généralisée, pour
offrir l’espérance d’un lendemain meilleur et chercher à soustraire tant de
vies, surtout jeunes, à la dégradation et à la spirale de la malveillance,
en accueillant touts ceux que la société rejette et met en marge. Certains
ont été victimes de cette violence même qu’ils combattaient ou de la
disponibilité à aller au secours des autres en mettant au second plan leur
propre sécurité. Beaucoup ont été tué dans le cadre de tentative de vol ou
d’enlèvement, surpris dans leur habitation par des bandits à la recherche de
trésors fantomatiques, se contentant la plupart du temps d’une vieille
voiture ou du cellulaire de la victime, enlevant en revanche le trésor le
plus précieux, celle d’une vie donnée par Amour. D’autres ont été éliminés
seulement parce que, au nom du Christ, ils opposaient l’amour à la haine,
l’espérance au désespoir, le dialogue à la violence, le droit à l’injustice.
Se rappeler tant d’ouvriers pastoraux tués dans le monde et prier en leur
suffrage “est un devoir de reconnaissance pour toute l’Église et un
encouragement pour chacun de nous à témoigner de manière toujours plus
courageuse notre foi et notre espérance en Celui qui a vaincu pour toujours,
sur la Croix, le pouvoir de la haine et de la violence par la toute
puissance de l’amour” (Benoît XVI,
Regina Caeli, 24 mars 2008).
A cette liste provisoire établie annuellement par l’Agence Fides, il faut de
toute façon ajouter toujours la longue liste de tous ceux qui ne seront
jamais connus, qui dans chaque coin de la planète souffrent et paient aussi
de leur vie leur foi en Christ. Il s’agit de cette “nuée de soldats
inconnus de la grande cause de Dieu” – selon l’expression du Pape
Jean-Paul II – vers lesquels nous nous tournons avec reconnaissance et
vénération, même sans connaître leur visage, sans lesquels l’Église et le
monde seraient terriblement appauvris.
PANORAMA PAR CONTINENTS
AMÉRIQUE
Les 23 ouvriers pastoraux tombés en Amérique (18
prêtres, 2 séminaristes, 1 sœur, 2 laïcs) ont été tués au Brésil,
en Colombie, à Cuba, au Salvador, aux États-Unis, au Guatemala et au
Honduras.
Il y a 6 prêtres tués au Brésil : un nombre sans aucun doute élevé, au point
que le Conseil épiscopal de la Pastorale de la Conférence épiscopale
brésilienne, au terme de son ultime réunion de l’année, a publié une
déclaration soucieuse sur la vague croissante de violence dans le pays
contre les prêtres : “L’Église catholique au Brésil se sent profondément
touchée et indignée devant la violence contre ses enfants dont la vie est
arrachée. Nous réaffirmons que rien ne justifie la violence !”. Parmi les
prêtres tués au Brésil figurent l’espagnol Ramiro Ludeña, connu comme le
“Père Ramiro”, qui travaillait depuis 34 ans dans une association de soutien
aux enfants et aux jeunes de la rue, et qui a été tué justement par un jeune
qui voulait le voler. Le missionnaire Fidei donum italien, le Père Ruggero
Ruvoletto, tué dans sa paroisse dans laquelle ont été volé une cinquantaine
de Real (environ 19 euros). Le Père Evaldo
Martiol, assassiné par deux jeunes, victime d’un vol qui s’est terminé par
un meurtre. “Sa méthode d’évangélisation était l’amitié” a rappelé
l’évêque durant les funérailles. Le Père Gisley Azevedo Gomes, CSS,
Assesseur national de la Section Jeune de la Conférence épiscopale
brésilienne (CNBB), tué par des jeunes qui l’ont d’abord volé puis tué. “De
manière déplorable – ont affirmé les évêques – il a été victime de
cette violence qu’il désirait combattre”.
La Colombie, avec 5 prêtres et 1 laïc tués, est à la deuxième place. Tous
les prêtres ont été victimes de vols qui ont fini tragiquement : les deux
prêtres rédemptoristes P. Gabriel Fernando Montoya Tamayo et P. Jesús Ariel
Jiménez ont été tués pas un homme qui a fait irruption dans le logement des
prêtres, très probablement à la recherche d’argent, les tuant tous les deux
alors qu’ils étaient connectés sur Internet. Le corps sans vie de don Oscar
Danilo Cardozo Ossa a été retrouvé dans le presbytère de la paroisse, et sur
ce lieu ont aussi été retrouvés un bâillon et quelques cordes. Don Emiro
Jaramillo Cardenas a aussi été tué dans la nuit chez lui, tandis que don
Juan Gonzalo Aristizabal Isaza a été retrouvé assassiné à l’intérieur de sa
voiture, abandonnée sur l’autoroute régionale. A ceci s’ajoute le laïc Jorge
Humberto Echeverri Garro, professeur et ouvrier pastoral, engagé comme
catéchiste et dans la Pastorale Sociale pour la paix et la vie ensemble, tué
par un groupe de guérilléros durant une réunion dans laquelle on discutait
certains projets de l’Église.
Au Mexique, un prêtre et deux séminaristes ont été tués : alors qu’ils se
rendaient à une réunion de pastorale des vocations, leur véhicule a été
rattrapé par un autre, ils ont été forcés de descendre et ont été tués avec
des armes à feu. L’Archevêque d’Acapulco a signalé que dans cette région du
pays, c’est la logique et tout résoudre par le pistolet qui domine, la
logique du règlement de comptes, de l’effusion de sang, tandis que les
forces armées de réussissent pas à tenir sous contrôle le trafic de drogue
et la violence.
Une émotion particulière a été suscitée par la mort violente à Cuba de deux
prêtres espagnols : l’abbé Eduardo de la Fuente Serrano, mort après avoir
été soudainement frappé de coups de couteau dans la rue à la périphérie de
la capitale, et l’abbé Mariano Arroyo Merino, tué dans sa paroisse. Son
corps était ligoté, bâillonné et partiellement brûlé.
Au Salvador, il y a eu deux victimes, un prêtre et un jeune laïc : le corps
sans vie du rédemptoriste salvadorien, le Père Leopoldo Cruz, a été retrouvé
quelques jours après sa disparition dans un canal d’une zone rurale de San
Salvador. Le jeune William Quijano, de la communauté de Sant’Egidio, a été
tué à coup d’arme à feu par un des si nombreux gangs de violence organisée
qui assaillent les jeunes pauvres dans les banlieues de l’Amérique Centrale.
Depuis cinq ans, William était employé dans l’École de la Paix auprès des
enfants pauvres du quartier d’Apopa, dans les faubourgs de la capitale.
L’unique religieuse tuée dans le continent est Sœur Marguerite Bartz, des
Sœurs du Très Saint Sacrement pour les Indiens et les Nègres (SBS), tuée
dans son couvent de Saint Bernard, dans la zone des Navajo, dans le Nouveau
Mexique (États-Unis d’Amérique). La religieuse était connue pour être une
femme passionnée depuis toujours par la recherche de la justice et de la
paix. Toujours aux États-Unis, l’abbé Ed Hinds, curé de l’église Saint
Patrice a Chatham, dans le New Jersey (USA), a été retrouvé mort dans le
bâtiment adjacent à l’église, couvert de nombreux traumatismes et de
blessures provoquées par une arme de taille.
Au Guatemala, le Père Lorenzo Rosebaugh, des Missionnaires Oblats de Marie
Immaculée (OMI) a trouvé la mort, tué à la suite d’une attaque qui s’est
produite sur une route de campagne, tandis qu’il se rendait avec d’autres
prêtres à une réunion pastorale. Deux hommes armés de fusil et le visage
couvert ont arrêté l’automobile et, après avoir volé aux missionnaires ce
qu’ils possédaient, ils ont tiré et tué le Père Rosebaugh.
Enfin, dans une province de la partie orientale du Guatemala, un prêtre
capucin guatémaltèque, le Père Miguel Angel Hernandez, après quatre années
responsable d’une paroisse d’Ocotepeque (Honduras), a été retrouvé mort,
après avoir été enlevé quelques jours auparavant.
AFRIQUE
En Afrique, 9 prêtres, 1 religieuses et 1 laïc, ont perdu la vie de
manière violente, dans la République Démocratique du Congo, en Afrique du
Sud, au Kenya et au Burundi.
Dans la République martyrisée du Congo démocratique, où l’Église et la
population locale sont l’objet depuis longtemps de brutalité et de
violations continuelles des droits de l’homme, ce sont 2 prêtres, 1
religieuse et 1 ouvrier pastoral laïc de la Caritas qui ont trouvé la mort.
Que ce soit l’abbé Jean Gaston ou l’abbé Daniel Cizimya Nakamaga, ils ont
été tués tous deux par des inconnus qui ont pénétré la nuit dans leur
habitation, très probablement pour les voler, respectivement à Bunia et à
Kabare. Sœur Denise Kahambo Murahirwa, moniale trappiste, a été tuée par des
hommes armés en uniforme qui sont entrés dans le monastère de “Notre Dame
de la Clarté” à Murhesa, à 20 km de Bukavu, qui se sont ensuite enfuis
sans rien voler. Le jeune congolais Ricky Agusa Sukaka, ouvrier de la
Caritas, a été tué à Musezero, dans le nord Kivu, par deux hommes qui
portaient des uniformes de l’armée. En Afrique du Sud aussi 4 prêtres ont
été tués. L’abbé Daniel Matsela Mahula, du diocèse de Klerksdorp, a été tué
tandis qu’il était au volant de sa voiture, par quatre bandits de la route.
L’abbé Lionel Sham, 66 ans, curé de Mohlakeng
(archidiocèse de Johannesburg, Afrique du Sud), a été tué après
avoir été enlevé de chez lui. Le corps du Père Ernst Plöchl de la
Congrégation des Missionnaires de Mariannhill, en Afrique depuis plus de 40
ans, a été trouvé dans la mission isolée de Maria Zell. Le Père Louis
Blondel, des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs),
a été aussi tué dans la nuit par des jeunes qui ont pénétré dans
l’habitation des missionnaires.
Au Kenya, ont été tués le Père Giuseppe Bertaina, des Missionnaires de la
Consolation, agressé par des voyous dans l’Institut de Philosophie des
Missionnaires de la Consolation, à Nairobi, dont il était recteur et
administrateur, puis maltraité, lié et étouffé, provoquant la mort par
insuffisance respiratoire et le Père Jeremiah Roche, de la Société de St
Patrice pour les Missions Extérieures, dont le cadavre a été retrouvé les
mains liées et blessé à la tête à coup de machette.
Un geste d’altruisme a coûté la vie à l’abbé Révocat Gahimbare, au Burundi :
ayant appris l’attaque du monastère des Sœurs “Bene Maria”, il allait
porter son aide aux religieuses, mais des bandits lui ont tendu un
guet-apens sur la route, et l’ont tué.
ASIE
Deux prêtres tués en Asie en 2009. En Inde, l’abbé James Mukalel a
été trouvé mort dans les environs de Mangalore, État du Karnataka, dans
l’Inde méridionale, probablement victime de violence antichrétienne, dans la
mesure où précédemment, dans ce secteur on avait déjà constaté quelques cas
d’attaques intégristes. Dans les Philippines, l’abbé Cecilio Lucero,
défenseur des plus faibles et engagé dans la protection des droits humains,
a été tué par un groupe d’hommes armés, dans la province du Nord Samar, au
sud de la capitale, Manille.
EUROPE
L’unique prêtre tué dont on a connaissance est l’abbé Louis Josseaume,
agressé et assassiné dans son presbytère d’Égletons, diocèse de Tulle
(France), où il était prêtre. Engagé aussi dans le monde du handicap, il a
été tué justement par un de ces marginaux déséquilibrés dont il s’occupait.
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Texte intégral "LISTE DES OUVRIERS PASTORAUX PRÊTRES, RELIGIEUX, RELIGIEUSES
ET LAÏCS, TUÉS EN 2009"
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.01.2010 -
T/International
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