De Rome à la France : la liturgie en œuvre |
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Le 04 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI nous a donné de
pouvoir quitter 2007 et d'entrer dans 2008 avec le triomphe de la
liturgie : celle qui sait glorifier Dieu et édifier les fidèles.
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Lors de la
saint Messe du 1er janvier 2008 -
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De Rome à la France : la liturgie en œuvre
Le pape Benoît XVI nous a donné de pouvoir quitter 2007 et d'entrer dans
2008 avec le triomphe de la liturgie : celle qui
sait glorifier Dieu et édifier les fidèles.
Après des années de fantaisie au pouvoir, d'ornements qui heurtaient le bon
goût, les chants quelconques, on a pu assister au retour d'un cérémonial
parfait permettant aux rites de conduire les catholiques là où il faut
qu'ils aillent.
Au cours des messes, les prières furent dites intégralement en latin
sans que personne ne puisse trouver à y redire. Au cours des Vêpres en la
Solennité de Marie Mère de Dieu, le Te Deum fut chanté comme il se doit.
Et quand on sait qu'il y a de plus en plus de monde à se rendre au
Vatican (Ndlr :
Statistiques 2007 ) ou à suivre les célébrations
retransmises par la télévision et maintenant en direct sur Internet
( Ndlr :TV
Vatican
) on peut facilement imaginer qu'il y aura de plus
en plus de fidèles à se demander les raisons d'un tel misérabilisme
liturgique dans les églises de France, par opposition à ce qui se fait
au-delà des Alpes. Le Beau et le Vrai n'auraient-ils plus leur place dans
l'espace liturgique de nos sanctuaires ? Car lorsqu'on parcours les églises
de France et qu'on y assiste à une messe, on ne peut être que surpris par
l'unité liturgique qui y règne: une unité dans la banalité. Presque partout,
en guise d'autel, les mêmes tables placées en avant des chœurs; presque
partout les mêmes célébrants qui ne savent plus ni s'habiller correctement
ni se tenir dignement; presque partout la même ignorance des rites; presque
partout les mêmes refrains sans valeur et qu'on s'empressera d'oublier sitôt
que leurs compositeurs auront quitté ce monde.
Cette unité liturgique, qui semble devenue "la" norme dans nos paroisses,
dissimule une réalité. Cette réalité se nomme "rupture".
Et cette "rupture" conduit à des situations qui laissent deviner un avenir
fort peu engageant pour nos diocèses. Ainsi est-il devenu impossible, en
quelques années, de faire chanter le Credo au cours d'une messe paroissiale:
les fidèles ne le savent plus... Il ne savent pas davantage le Pater ou le
Magnificat.
Autre exemple qui illustre la situation curieuse dans laquelle nous nous
trouvons: les fidèles sont moins choqués de voir leur évêque célébrer
l'Eucharistie dans des pots en terre cuite et sur une table, que de voir
leur curé respecter la liturgie de l'Église. Les fidèles s'offusquent moins
lorsqu'on les fait chanter "la paix ce sera toi, ce sera moi" que lorsqu'on
les fait chanter "Agnus Dei"...
Les pratiques liturgiques imposées dans les paroisses ont donc provoqué une
situation de "rupture" qui a engendré, chez les fidèles, ce que le Cardinal
Ratzinger a appelé de façon très juste "une perte de
la conscience liturgique".
Désormais la liturgie n'apparaît plus comme une valeur à recevoir de
l'Église et à mettre en œuvre de façon parfaite et digne, à l'exemple de ce
que fait le pape Benoît XVI, (ndlr : la plupart des
cardinaux et la multitude des évêques de par le monde). Au
contraire, pour la majorité des fidèles, la célébration eucharistique
dominicale n'est plus qu'un empilement plus ou moins hétéroclite de
pratiques, d'habitudes, auquel le célébrant - ou tout autre personne - peut
ajouter ses tics, ses lubies, ses gadgets...
Disons-le : dans de nombreuses paroisses, les mauvaises façons de traiter la
liturgie conduisent les fidèles à marcher désormais "cul par-dessus tête" -
pour prendre une expression facile -. Dès lors, quand un prêtre célèbre
l'Eucharistie comme elle doit être célébrée, ça devient suspect et il se
trouvera toujours une bonne âme dans la paroisse (une animatrice liturgique
ou une maman catéchiste) pour informer le vicaire épiscopal ou même l'évêque
que "monsieur curé devient intégriste".
On comprend donc qu'un certain nombre de prêtres craignent de respecter la
liturgie de l'Église : à moins d'avoir un caractère bien trempé, ils ne
prendront jamais le risque de devoir se confronter à la toute-puissante
équipe liturgique locale, ou de devoir se justifier devant leur évêque. Les
bons prêtres fidèles à Rome sont donc muselés par la force des choses.
(ndlr : Comment expliquer que le prêtre, un saint prêtre
d'une paroisse voisine où nous nous rendons, dit la sainte messe
(quotidienne) en semaine d'une façon admirable et que le dimanche, il est
tétanisé par quelques participants (es) qui le surveillent et l'ankylosent
au point que cela en devient troublant.)
En conséquence, c'est aux fidèles laïcs de se former : ils ont à connaître
la liturgie; ils ont à exiger que ce soit la liturgie de l'Église qui soit
mise en œuvre dans les paroisses, et non la façon de faire de tel groupe
influent. Et surtout, ils ne doivent pas oublier qu'ils n'ont pas à chercher
des excuses ou à se justifier justifier auprès de qui que ce soit pour
célébrer la liturgie exactement comme l'Église, par la voix du Saint-Père,
demande qu'elle soit célébrée.
Il faut le redire avec force: personne, dans un diocèse, ne peut empêcher ou
interdire que la messe (ou toute autre action liturgique) soit célébrée
"face à Dieu", en latin et en grégorien. Pour que de telles pratiques
retrouvent leurs places dans nos sanctuaires, il suffit de les réintroduire
progressivement, en les expliquant, en s'appuyant sur des fidèles vraiment
compétents (organistes, acolytes, maîtres de chœurs...). Tout est une
question de pédagogie et de formation solide.
Denis CROUAN docteur en théologie,
Pdt de Pro Liturgia
Lien
:
"Rencontres au Cénacle" est un instrument pédagogique pour les groupes
voulant approfondir le mystère de l’Eucharistie à partir du Document
théologique de base, l’Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde.
Idéal pour les groupes de jeunes, mais aussi pour les paroisses, les
mouvements et les communautés religieuses. Peut même servir pour un
cheminement personnel. ►
français
Source :
PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.01.2008 - BENOÎT XVI
- T/Liturgie |