Message de Benoît XVI pour la XXVIIIe
Journée du malade |
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Le 03 décembre 2009 -
(E.S.M.)
- Aujourd'hui a été rendu public le message de Benoît XVI pour la
XVIIIe Journée mondiale du malade (11 février
2010). Rappelant qu'elle coïncidera avec le 25
anniversaire du Conseil pontifical pour la
pastorale de la santé, il espère que cette
manifestation sera l'occasion d'un nouvel élan
apostolique au service des malades.
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Le pape Benoît XVI
Message de Benoît XVI pour la XXVIIIe
Journée du malade
Synthèse du message du Saint-Père (texte intégral en 2e partie)
Le 03 décembre 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Aujourd'hui a été rendu public le message de Benoît XVI pour la XVIIIe
Journée mondiale du malade (11 février 2010). Rappelant qu'elle coïncidera
avec le 25 anniversaire du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé,
il espère que cette manifestation sera l'occasion d'un nouvel élan
apostolique au service des malades. "La souffrance prend son sens et
trouve sa plénitude dans le mystère de la passion, mort et résurrection du
Christ. A l'ultime cène, avant de retourner au Père, le Seigneur lava les
pieds des apôtres, comme pour anticiper l'acte d'amour ultime de la Croix.
Ainsi invita-t-il ses disciples à entrer dans cette logique de l'amour qui
se donne en premier aux petits et aux besogneux. A son exemple, tout
chrétien est appelé à revivre, quelque soit le temps et le contexte, la
parabole du bon samaritain". Le Pape écrit ensuite que Jésus nous
demande de "soigner les blessures du corps et celles de l'esprit de nos
frères et sœurs, en les aidant à comprendre qu'avec la grâce de Dieu
quotidiennement assumée la maladie et la souffrance peuvent devenir école
d'espérance. Aujourd'hui plus que jamais une présence ecclésiale, large et
efficace, et nécessaire au chevet des malades, comme au sein de la société,
afin d'y transmettre les valeurs évangéliques qui défendent la vie à tout
stade". Puis il félicite "tous ceux qui se dévouent au service des
malades, et font en sorte que l'apostolat de la miséricorde de Dieu
s'adaptent aux nouvelles exigences".
En cette Année sacerdotale, Benoît XVI pense aux prêtres malades, qui sont "signes
et instruments de la compassion du Christ, qui doit atteindre tout être
humain touché par la souffrance", et il invite le clergé à développer
tous leurs efforts pour leur porter attention et réconfort. "Le temps
passé au chevet de qui souffre est fécond en grâce pour les autres
dimensions de la mission pastorale". Enfin, il s'adresse aux malades
pour leur recommander "de prier et d'offrir leurs souffrances pour les
prêtres, afin qu'ils puissent rester fidèles à leur vocation et à un
ministère spirituellement riche, pour le plus grand bien de l'Eglise toute
entière".
Message du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Le 11 février prochain, en la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge
Marie de Lourdes, on célébrera, en la basilique vaticane, la XVIIIe Journée
mondiale du Malade. L'heureuse coïncidence avec le 25e anniversaire de
l'institution du conseil pontifical pour les Agents de santé constitue un
motif supplémentaire pour remercier Dieu du chemin parcouru jusqu'ici dans
le domaine de la pastorale de la santé. Je souhaite de tout cœur que cet
anniversaire soit l'occasion d'un élan apostolique plus généreux au service
des malades et de ceux qui prennent soin d'eux.
Avec la Journée mondiale du malade, l'Eglise entend en effet sensibiliser la
communauté internationale de façon capillaire sur l'importance du service
pastoral dans le vaste monde de la santé, un service qui fait partie
intégrante de sa mission, puisqu'elle s'inscrit dans le socle de la mission
salvifique du Christ. Lui, le divin Médecin, « a passé en faisant le bien
et en soignant tous deux qui étaient au pouvoir du diable »
(Ac 10,38). C'est dans le mystère de sa passion,
de sa mort et de sa résurrection, la souffrance humaine puise sens et
plénitude de lumière. Dans sa lettre apostolique «
Salvifici Doloris », le serviteur de Dieu Jean-Paul II a des paroles
lumineuses a, à ce propos, des paroles éclairantes : « La souffrance
humaine, a-t-il écrit, a atteint son sommet dans la passion du
Christ. Et, simultanément, elle a revêtu une dimension complètement nouvelle
et est entrée dans un ordre nouveau: elle a été liée à l'amour, à l'amour
dont le Christ parlait à Nicodème, à l'amour qui crée le bien, en le tirant
même du mal, en le tirant au moyen de la souffrance, de même que le bien
suprême de la Rédemption du monde a été tiré de la Croix du Christ et trouve
continuellement en elle son point de départ. La Croix du Christ est devenue
une source d'où coulent des fleuves d'eau vive » (n.
18).
Le Seigneur Jésus, à la Dernière Cène, avant de retourner vers le Père,
s'est incliné pour laver les pieds des apôtres, en anticipant l'acte suprême
d'amour sur la croix. Par ce geste, il a invité ses disciples à entrer dans
sa logique d'amour qui se donne spécialement aux plus nécessiteux
(cf. Jn 13,12-17). En suivant son exemple, chaque
chrétien est appelé à vivre, dans des contextes divers et toujours nouveaux,
la parabole du Bon Samaritain, qui, en passant à côté d'un homme laissé à
moitié mort par les brigands au bord de la route, « l'a vu et a eu
compassion de lui, s'est fait proche de lui, a bandé ses blessures, en
versant de l'huile et du vin ; puis l'a chargé sur sa monture, l'a conduit à
une auberge et a pris soin de lui ; le jour suivant, il a pris deux deniers
et les a donnés à l'aubergiste, en disant : « Prends soin de lui ; ce que
tu dépenseras en plus, je te le rembourserai à mon retour »
(Lc 10, 33-35). En concluant la parabole, Jésus
dit : « Va, et toi aussi fait de même » (Lc 10,37).
Par ces paroles, il s'adresse aussi à nous. Il nous exhorte à nous pencher
sur les blessures du corps et de l'esprit, de tant de nos frères et sœurs
que nous rencontrons sur les routes du monde ; il nous aide à comprendre
que, par la grâce de dieu accueillie et vécue dans la vie de chaque jour,
l'expérience de la maladie et de la souffrance peut devenir une école
d'espérance. En vérité, comme je l'ai affirmé dans l'encyclique «
Spe Salvi», « ce n'est pas le fait d'esquiver la souffrance, de fuir
devant la douleur, qui guérit l'homme, mais la capacité d'accepter les
tribulations et de mûrir par elles, d'y trouver un sens par l'union au
Christ, qui a souffert avec un amour infini » (n. 37).
Déjà, le concile œcuménique Vatican II rappelait l'important devoir pour
l'Eglise de prendre soin de la souffrance humaine. Nous lisons, dans la
constitution dogmatique «
Lumen
Gentium » que « comme le Christ a été envoyé par le Père "pour
évangéliser les pauvres... guérir les cœurs brisés" (Lc 4,
18), "chercher et sauver ce qui était perdu" (Lc
19, 10), de même l'Eglise entoure tous ceux qu'afflige
l'infirmité humaine; bien plus, elle reconnaît dans les pauvres et en ceux
qui souffrent l'image de son Fondateur pauvre et souffrant, elle s'emploie à
soulager leur détresse et veut servir le Christ en eux »
(n. 8). Cette action humanitaire et spirituelle de
la communauté ecclésiale envers les malades et les souffrants s'est exprimée
au cours des siècles sous des formes et dans des structures sanitaires
multiples y compris à caractère institutionnel. Je voudrais rappeler ici
celles qui sont directement gérées par les diocèses et celles qui sont nées
de la générosité de différents instituts religieux. Il s'agit d'un «
patrimoine » précieux répondant au fait que « l'amour a besoin aussi
d'organisation comme le présupposé d'un service communautaire ordonné »
(Enc.
Deus Caritas Est, 20).
La création du conseil pontifical pour les Agents de santé, il y a
vingt-cinq ans, s'inscrit dans cette sollicitude ecclésiale pour le monde de
la santé. Et je tiens à ajouter que, en ce moment historique et culturel
actuel, on ressent encore plus l'exigence d'une présence ecclésiale
attentive et capillaire auprès des malades, ainsi qu'une présence dans la
société qui soit capable de transmettre de façon efficace les valeurs
évangéliques pour protéger la vie humaine à toutes ses étapes, de sa
conception à sa fin naturelle. Je voudrais ici reprendre le message aux
pauvres, aux malades et à tous ceux qui souffrant, que les pères
conciliaires ont adressé au monde, au terme du concile œcuménique Vatican II
: « Vous tous qui ressentez plus lourdement le poids de la croix, ont-ils
dit, (...) vous qui pleurez (...), vous les inconnus de la douleur, reprenez
courage : vous êtes les préférés du royaume de Dieu, le royaume de
l'espérance, du bonheur, et de la vie ; vous êtes les frères du Christ
souffrant, et avec lui, si vous le voulez, vous sauvez le monde »
(Ench. Vat., I, n. 523*). Je remercie de tout cœur les personnes
qui, chaque jour, « sont au service des malades et des souffrants », en
faisant en sorte que « l'apostolat de la miséricorde de Dieu, qu'ils
mettent en œuvre, réponde toujours mieux aux nouvelles exigences »
(Jean-Paul II, Cost. ap.Pastor
Bonus, art. 152).
En cette année sacerdotale, ma pensée se tourne particulièrement vers vous,
chers prêtres, « ministres des malades », [qui êtes] signe et instrument de
la compassion du Christ, qui doit rejoindre chaque homme marqué par la
souffrance. Je vous invite, chers prêtres, à ne pas vous économiser pour
leur apporter des soins et du réconfort. Le temps passé auprès de qui est
dans l'épreuve se révèle fécond en grâce pour toutes les autres dimensions
de la pastorale.
Je m'adresse enfin à vous, chers malades, et je vous demande de prier et
d'offrir vos souffrances pour les prêtres, afin qu'ils puissent se maintenir
fidèles à leur vocation et que leur ministère soit riche en fruits
spirituels, au bénéfice de toute l'Eglise.
C'est avec ces sentiments que j'implore sur les malades, et sur ceux qui les
assistent, la protection maternelle de Marie, « Salus Infirmorum »,
et à tous, j'accorde de tout cœur ma Bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 22 Novembre 2009, solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ,
Roi de l'univers
BENEDICTUS PP. XVI
Texte original du
discours du Saint Père
►Italien
Sources : www.vatican.va
091203 (370)
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E.S.M.
© Copyright 2009 : Libreria Editrice del Vaticano
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.12.2008 -
T/Benoît XVI |