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Réunion des évêques de France à Lourdes : discours d'ouverture du
Cardinal Vingt-Trois
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Le 03 novembre 2012 -
(E.S.M.)
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Lourdes accueille, du samedi 3 novembre au jeudi 8, l’Assemblée
plénière d’automne des évêques de France. Les travaux ont lieu à
l’hémicycle Sainte-Bernadette des Sanctuaires.
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Le Cardinal Vingt-Trois
Réunion des évêques de France à Lourdes : discours d'ouverture du Cardinal
Vingt-Trois
Lourdes le 03 novembre 2012 - E.
S. M. -
Dans le contexte sociétal que nous savons, le Cardinal André Vingt-Trois a
ouvert ce samedi 3 novembre 2012 l’Assemblée Plénière des évêques de France.
Il exprime à nouveau avec vigueur la motivation qui ne peut laisser
indifférents devant les enjeux du « mariage pour tous » et du respect
de la vie de son début à sa fin.
Evidemment, la crise sociale et le synode sur la nouvelle évangélisation ne
sont pas oubliés dans ce discours introductif.
Merci de le relayer.
Mgr Bernard PODVIN,
Porte-parole des évêques de France
DISCOURS D’OUVERTURE
par le Cardinal André VINGT-TROIS
Archevêque de Paris, président de la Conférence des
évêques de France
Chers Frères et Amis,
L'assemblée plénière que nous ouvrons aujourd'hui ne manquera pas de sujets
d'actualité pour nourrir nos débats et nos conversations privées. Vous
comprendrez sans doute que, revenant juste de la session ordinaire du
Synode
des évêques, les sept évêques français qui y ont participé soient encore
sous l'impression très vive de ce grand moment de la vie de notre Église et
que nous tentions de vous en rendre compte. Non seulement le thème choisi :
« La nouvelle évangélisation et la transmission de la foi chrétienne », en
vaut la peine, mais aussi la conjoncture du calendrier qui correspond au
cinquantième anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II.
1. Le Concile : un printemps pour l'Église
Le pape Benoît XVI a voulu célébrer solennellement cet
anniversaire en ouvrant l'Année de la foi. La célébration eucharistique, à
laquelle assistaient le Patriarche Bartoloméos et l'Archevêque de
Cantorbéry, rassemblait les présidents des conférences épiscopales du monde
et les participants au synode. Nous avions tous conscience de la portée
actuelle de cette commémoration. C'était une belle et forte affirmation de
l'attachement de l'Église aux résultats du concile et de son engagement à en
poursuivre la mise en œuvre. Par l'universalité des participants nous
pouvions mesurer combien ce concile a marqué l'Église à travers le monde.
Le concile Vatican II -pas plus qu'aucun des vingt autres conciles
œcuméniques qui l'ont précédé- n'est pas derrière nous, il est devant nous !
Il est derrière nous pour les travaux qui ont été accomplis en leur temps,
il est derrière nous pour les débats qui l'ont animé. Mais le concile
Vatican II est encore largement devant nous pour ses fruits. Il est devant
nous pour sa fécondité. Il est devant nous pour le développement des
dynamismes qu'il a suscités dans l'Église, par l'intérêt qu'il a soulevé
dans le monde.
Depuis notre rassemblement national du mois de mars dernier, par lequel nous
avons lancé les manifestations françaises de l'anniversaire du concile,
chacun de nos diocèses a pris sa part du travail nécessaire pour remettre en
mémoire les fruits de ce concile et les actualiser dans la mission de nos
églises particulières. Nous ne l'avons pas fait comme les historiens d'un
âge d'or qui aurait eu lieu il y a cinquante ans et dont on ne saurait plus
rien. Nous ne sommes pas les gardiens nostalgiques d'un esprit du concile
qui serait partout sauf précisément dans les textes du concile. Nous ne
sommes pas les survivants d'une espèce de vieille armée, blanchie sous le
harnais, et qui veut à tout prix entretenir les souvenirs de sa jeunesse.
Nous sommes des héritiers, nous avons hérité un patrimoine du concile comme
nous avons hérité un patrimoine de l'Église. Et l'acte conciliaire qui s'est
ouvert il y a cinquante ans a été un formidable travail de fond pour
actualiser ce patrimoine de l'Église, pour le rendre plus accessible non
seulement aux érudits, non seulement aux exégètes, non seulement aux
théologiens, non seulement aux clercs, mais à tous les membres de l'Église.
C'est cette diffusion du patrimoine de la tradition chrétienne telle que
nous la recevons de l'Écriture et telle que nous l'interprétons dans la
communion de l'Église qui devient le ferment et le dynamisme d'un renouveau
missionnaire. C'est le sens de la Nouvelle Evangélisation et de l'Année de
la foi.
Comment pourrions-nous oublier les transformations profondes que le concile
a provoquées dans la capacité des chrétiens à accueillir, à partager et à
annoncer la Parole de Dieu ? L'établissement d'un lectionnaire liturgique
qui suit de façon continue la lecture des épîtres et des évangiles, avec des
lectures de l'Ancien Testament, l'ouverture d'une réflexion profonde et
structurée sur le rapport de l'Écriture à la Tradition, une meilleure
évaluation théologique du dynamisme de récapitulation que le Christ opère
par sa Résurrection, tout cela ouvre nos yeux et nos esprits à une approche
renouvelée du monde qui nous entoure, non pas comme le symbole de la
perversion et de la damnation, mais comme le terrain où Dieu lui-même est
venu prendre chair, pour éveiller aux cœurs des hommes l'image divine qu'il
y a déposée par son acte créateur.
Comment oublier le basculement des mentalités entraîné par l'approche non
seulement théologique, mais aussi pratique, des relations avec les Églises
et les communautés chrétiennes ? Comment oublier le renouvellement de notre
regard sur nos frères orthodoxes, sur nos frères protestants ? Comment
oublier le virage spectaculaire que Nostra Aetate a fait prendre à nos
relations avec les autres religions, notamment l'Islam et le Judaïsme ?
Comment oublier le discours de Jean-Paul II à Casablanca et ses démarches
prophétiques à la synagogue de Rome et au Mur des Lamentations ? Mais aussi,
comment ne pas souffrir de voir certains des membres de notre Église se
livrer au « libre examen » et s'instaurer interprètes autorisés du concile à
la place du Magistère, au mépris de la véritable tradition ?
Célébré dans un moment de grandes mutations de nos sociétés, le concile
Vatican II ne doit pas être tenu pour responsable des ébranlements qui ont
marqué les années 1960-1980. Au contraire, nous avons des raisons d'être
fiers de ce grand événement qui préparait prophétiquement l'entrée dans le
troisième millénaire.
2. Le synode des évêques
L'un des fruits du concile a été la mise en œuvre progressive
d'une pratique concrète de la collégialité par les travaux du synode des
évêques. Cette XIII° assemblée générale a montré la fécondité de
l'institution. À travers les séances plénières et le travail des groupes
linguistiques, nous avons vu évoluer progressivement la manière de
comprendre dans sa dimension complète le thème initialement proposé. Partis
d'une perspective dominée par le souci de rejoindre les chrétiens européens
éloignés de l'Église, nous avons peu à peu mesuré que la nouvelle
évangélisation concerne aussi les jeunes Églises et nous avons approfondi
une orientation vers une évangélisation renouvelée qui pose finalement les
questions fondamentales de l'annonce de l'unique foi chrétienne dans
l'extrême diversité des situations à travers les cinq continents. Elle
suppose une véritable conversion spirituelle pour renouveler en nous la
puissance du témoignage. Plus que de stratégie et de moyens, c'est d'un
recentrage sur le Christ qu'il a été question : c'est lui qui est l'Évangile
de Dieu. C'est son Esprit qui nous envoie.
Nous avons entendu les difficultés, allant parfois jusqu'à l'agression
physique, auxquelles sont confrontés les chrétiens dans le monde : entraves
à la liberté de conscience, tentations d'un retour aux pratiques païennes,
séduction de certains nouveaux mouvements religieux à tendance sectaire,
développement d'un athéisme pratique dans la post modernité, nivellement des
références culturelles par la globalisation médiatique, etc. Nous avons
entendu le témoignage des Églises pour lesquelles l'annonce explicite de
l'évangile est impossible. Elles proposent chaque jour le témoignage
silencieux de l'évangile vécu et leur fidélité aboutit parfois au martyre.
Nous avons aussi évoqué le témoignage de foi vécu dans toutes les œuvres
caritatives de l'Église. Nous avons éprouvé notre communion avec ces frères
et sœurs qui sont viscéralement attachés au Christ à travers le monde
entier.
Le message final du synode vous a sans doute permis de saisir l'importance
de ce que nous avons vécu pendant ces trois semaines. Maintenant, en entrant
dans l'Année de la foi, c'est à nous de tirer quelques conséquences de cette
expérience de l'Église universelle. Comment ce grand élan de la nouvelle
évangélisation va-t-il relancer un dynamisme nouveau dans nos communautés
particulières ? Comment les paroisses, les mouvements, les groupes de toute
sorte qui sont constitués au nom du Christ vont-ils être renouvelés dans
leur vocation missionnaire ? Comment notre appel à la mission va-t-il en
être revigoré ?
Nous savons bien que, chez nous, la situation du christianisme s'est
beaucoup transformée au cours des dernières décennies. Le passage d'un
christianisme sociologique à un christianisme de conviction s'est accéléré
et nous en retrouvons les traces dans l'éloignement pratique de beaucoup de
baptisés par rapport à la vie de leur Église. Moins que d'une hostilité, qui
est plutôt le fait de quelques militants, il s'agit plutôt d'une
indifférence. Mais ces chrétiens « indifférents » sont aussi nos fidèles et
tous nos efforts pastoraux sont mobilisés pour les rejoindre et raviver,
s'il se peut, la mèche qui fume encore. D'autres secteurs entiers de notre
société sont complètement ignorants du christianisme dont ils ne connaissent
que les caricatures médiatiques. D'autres encore sont croyants d'autres
religions.
Cette grande diversité de notre environnement social appelle de notre part,
une révision constante de nos approches et de nos initiatives. Nous mesurons
que les modèles pastoraux qui fonctionnaient dans une société culturellement
chrétienne n'ont plus la même prise dans un environnement culturel éclaté.
C'est une nouvelle période de la mission qui s'est ouverte devant nous et
pour laquelle nous devons motiver et former les hommes et les femmes qui ont
à annoncer l'évangile à tous. Ce travail, nous l'avons entrepris ensemble
depuis plusieurs décennies pour susciter et encourager la proposition de la
foi. Nous le poursuivrons avec constance.
3. La loi républicaine
La crise économique atteint de plus en plus l'ensemble de
notre société. Des entreprises ferment et la précarité s'étend. Des actes de
violence barbares heureusement isolés, montrent l'extrême fragilité de notre
tissu social et le désarroi de nombreuses familles qui ont besoin d'être
soutenues et confortées dans leur mission éducative.
C'est dans ce contexte préoccupant que le gouvernement fait passer en
urgence des mutations profondes de notre législation qui pourraient
transformer radicalement les modalités des relations fondatrices de notre
société. Des changements de cette ampleur imposaient un large débat national
qui ne se contente pas d'enregistrer des sondages aléatoires ou la pression
ostentatoire de quelques lobbies. Nous aurions été heureux, comme dans
d'autres occasions, notamment pour les lois de bioéthique, d'apporter notre
contribution à ce débat. L'élection présidentielle et les élections
législatives ne constituent pas un blanc-seing automatique, surtout pour des
réformes qui touchent très profondément les équilibres de notre société.
Puisque ce débat n'a pas encore été organisé, nous voulons du moins exprimer
un certain nombre de convictions et alerter nos concitoyens sur la gravité
de l'enjeu.
Contrairement à ce que l'on nous présente, le projet législatif concernant
le mariage n'est pas simplement une ouverture généreuse du mariage à de
nouvelles catégories de concitoyens, c'est une transformation du mariage qui
toucherait tout le monde. Ce ne serait pas le « mariage pour tous » (étrange
formule qu'il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre !). Ce
serait le mariage de quelques-uns imposé à tous. Les conséquences qui en
découlent pour l'état civil en sont suffisamment éloquentes : a-t-on demandé
aux citoyens s'ils étaient d'accord pour ne plus être le père ou la mère de
leur enfant et ne devenir qu'un parent indifférencié : parent A ou parent B
? La question fondamentale est celle du respect de la réalité sexuée de
l'existence humaine et de sa gestion par la société. Alors que l'on prescrit
la parité stricte dans de nombreux domaines de la vie sociale, imposer, dans
le mariage et la famille où la parité est nécessaire et constitutive, une
vision de l'être humain sans reconnaître la différence sexuelle serait une
supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et
instaurerait une discrimination entre les enfants.
Que pouvons-nous faire ? Face à ces mesures qui menacent notre société, que
pouvons-nous faire ? Que devons-nous faire ? Nous devons d'abord inviter à
prier puisqu'il s'agit de provoquer et soutenir la liberté de conscience de
chacun. Comme pasteurs de notre Église, il nous incombe d'éclairer les
consciences, de dissiper les confusions, de formuler le plus clairement
possible les enjeux. Comme évêques, nous nous efforçons d'être des
interlocuteurs pour les responsables politiques et les parlementaires. Nous
n'hésitons pas à faire appel à leur liberté de conscience pour des projets
et des votes qui engagent plus qu'une simple alternance politique. Nous en
appelons à leur sens du bien commun qui ne se réduit pas à la somme des
intérêts particuliers.
Nous continuons d'appeler les chrétiens, et tous ceux qui partagent notre
analyse et nos questions, à saisir leurs élus en leur écrivant des lettres
personnelles, en les rencontrant et en leur exprimant leurs convictions.
Comme citoyens, ils peuvent, et peut-être doivent, utiliser les moyens
d'expression qui sont ceux d'une société démocratique, d'une « démocratie
participative », pour faire connaître et entendre leur point de vue. Les
sites de la conférence épiscopale et ceux de nos diocèses présentent toutes
sortes d'arguments qui sont finalement assez connus. Une chose doit être
claire : nous ne sommes pas dans une défense de je ne sais quels privilèges
confessionnels. Nous parlons pour ce que nous estimons le bien de tous.
C'est pourquoi nous ne mettons pas en avant la question du sacrement de
mariage qui est une vocation particulière, mais la fonction sociale du
mariage qui ne dépend d'aucune religion.
Notre société est très sensible et vigilante sur le respect dû aux enfants.
Elle attend de ses responsables qu'ils prennent la défense des plus faibles
et qu'elle les protège. C'est pourquoi, dans cette période il est important
de rappeler un certain nombre de droits fondamentaux, qui sont le fruit de
la sagesse cumulée de notre civilisation et qui ont marqué sa sortie
progressive de la barbarie. Chacun des droits et des impératifs éthiques qui
en découle et que nous énonçons ici s'impose à la conscience morale des
hommes, quelle que soit leur croyance religieuse ou leur incroyance. Aucune
règle, et a fortiori aucune loi, ne pourra jamais nous décharger de notre
responsabilité personnelle et des enjeux de notre liberté.
1/ Aucun être humain n'a le pouvoir de disposer de la vie de son semblable,
à quelque stade que ce soit de son développement ou de son itinéraire et
quels que soient les handicaps dont il peut être frappé ou la détérioration
de son état de santé. Chacun de nous est responsable du respect de cet
interdit absolu du meurtre et notre société doit s'employer à éliminer les
manquements à cette obligation. Dès lors que le respect absolu de la vie
humaine ne serait plus la règle défendue par la société, les individus
entreraient dans une dynamique de suspicion et d'angoisse. Qui va décider si
et jusqu'à quand je peux vivre, jusqu'à quel seuil de handicap, quel seuil
de douleur, quel seuil de gêne pour les autres, quel coût pour la société ?
2/ Tout être humain conçu a le droit de vivre à quelque moment que ce soit
de son développement. Celui et celle qui l'ont appelé à la vie en sont
responsables et la société doit les soutenir et les aider dans l'exercice de
cette responsabilité. Le respect de l'embryon participe de cette protection
que la société doit aux plus faibles de ses membres. Alors que les
recherches sur les cellules souches adultes donnent déjà lieu à des
applications thérapeutiques et que le prix Nobel de médecine vient d'être
attribué au Professeur Yamanaka et au Professeur Gurdon pour leurs travaux
sur la reprogrammation des cellules différenciées en cellules pluripotentes,
certains voudraient autoriser plus largement encore la recherche sur des
cellules souches embryonnaires. De telles recherches restent moralement
inacceptables et économiquement hasardeuses.
3/ Tout enfant venu au monde a droit à connaître ceux qui l'ont engendré et
à être élevé par eux, conformément à la Convention Internationale relative
aux droits de l'enfant ratifiée par la France en 1990 (article 7 /1 : «
L'enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à
un nom, le droit d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible,
le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux. »). Ce droit
impose de ne pas légaliser les procréations anonymes qui rendent cet
impératif impossible à tenir. Dans certaines situations exceptionnelles des
personnes peuvent, pour le bien de l'enfant, assumer généreusement la
responsabilité parentale. Elles ne peuvent jamais se substituer totalement à
l'homme et à la femme qui ont engendré l'enfant.
4/ Tout enfant a droit à être éduqué. Cette obligation repose d'abord sur
les parents qui sont les premiers responsables de l'éducation de leurs
enfants. La société doit les soutenir et les aider dans cette mission, aussi
bien par les aides financières, qui reconnaissent leur apport pour un
meilleur avenir de l'ensemble de notre société, que par des aides
pédagogiques qui sont souvent très nécessaires.
L'obligation de l'éducation repose ensuite sur l'institution scolaire qui a
la charge de transmettre les savoirs nécessaires à l'exercice de la liberté
personnelle, mais aussi le devoir de développer chez les jeunes la
reconnaissance et le développement d'un certain nombre de qualités morales
sur lesquelles reposent le consensus social et l'apprentissage de relations
respectueuses et pacifiques entre les membres du corps social. Nommer le
bien et le mal fait partie de cette responsabilité collective.
5/ Les enfants ou les jeunes délinquants, quels que soient leur statut
juridique : français, étrangers, en situation régulière ou non, ne doivent
pas être traités par la seule incarcération. Dans une démarche éducative, la
punition peut être nécessaire. Elle doit toujours avoir pour objectif la
transformation positive de celui qui l'a méritée. Elle ne doit pas éluder
les responsabilités des adultes dans le déclenchement, l'organisation ou
l'exploitation de la délinquance : réseaux organisés de mendicité,
institution du trafic de drogues, prostitution, pornographie publique, etc.
Pour terminer, je voudrais évoquer un droit qui concerne directement
l'exercice de notre religion et qui, à ce titre, fait partie des éléments
constitutifs de la laïcité, comme l'avait très bien compris et
institutionnalisé J. Ferry. Il s'agit du droit des enfants à recevoir une
formation chrétienne librement choisie par leur famille comme le complément
de leur formation scolaire. Il est trop clair que nous ne sommes plus dans
la même situation qu'à la fin du XIX° siècle. Mais puisque le ministre de
l'Éducation Nationale veut entreprendre un réaménagement de l'ensemble du
temps scolaire et qu'il souhaite le faire dans une pratique de la
concertation, il serait assez étrange que cette concertation exclue la
consultation de l'Église qui catéchise plus du quart des enfants de France.
À ce jour, nous suivons avec intérêt la liste des organisations consultées.
Nous attendons toujours de savoir quand et comment nous le serons.
Pour nous, cette question est primordiale puisqu'elle touche plus
particulièrement les enfants dont les familles ont le moins de possibilités
concrètes d'organiser le temps libre de leurs enfants. Ce sont ces enfants
qui ont aussi souvent le plus de difficultés à trouver les chemins d'une
bonne insertion sociale. Ils n'y seront pas aidés si le temps de la
catéchèse devient une sorte de créneau négligé dans l'organisation du temps
scolaire. Les enfants catholiques, comme ceux des autres religions, ont le
droit de disposer d'un temps convenable pour cette formation.
Bien d'autres sujets auraient mérité notre attention. Certains seront
abordés au cours de nos travaux. Nous aurions pu aussi échanger sur les
visites ad limina. Mais nous le ferons avec plus de profit quand les trois
groupes d'évêques auront terminé le cycle de ces visites. Ce qui ne nous
empêchera pas d'échanger nos premières impressions de manière informelle.
Bon travail.
Sources : CEF
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.11.2012 - T/Eglise
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