Benoît XVI : reconnaître les valeurs
religieuses communes entre chrétiens et musulmans |
|
Le 03 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Les chrétiens auraient moins peur de l’islam s’ils connaissaient mieux
les valeurs religieuses et éthiques de cette religion, et aussi s’ils
étaient vraiment fidèles à la foi et à la Tradition de l’Église, y
compris dans le domaine liturgique, comme nous y appelle Benoît XVI.
|
Le pape Benoît XVI
Benoît XVI : reconnaître les valeurs religieuses communes entre chrétiens et
musulmans
« Ne pas avoir peur »
Le 03 novembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
L’islam est-il selon vous intrinsèquement mauvais et dangereux,
est-il totalitaire ?
Il me semble que la meilleure façon de répondre à cette question est de se
référer à l’enseignement du Magistère de l’Église. Dans la déclaration
Nostra
Aetate, votée par les évêques et approuvée par Paul VI, lors du concile
Vatican II, nous lisons : « l’Église regarde avec estime les musulmans qui
adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, créateur du ciel et de la terre
qui a parlé aux hommes ». À maintes reprises les papes ont rappelé et
précisé cet enseignement. C’est ainsi qu’à Casablanca, en 1985, Jean-Paul II
a déclaré : « Je crois que nous, chrétiens et musulmans, nous devons
reconnaître avec joie les valeurs religieuses que nous avons en commun et en
rendre grâce à Dieu ».
Enfin, quelques jours après sa célèbre conférence de
Ratisbonne qui suscita
tant de remous, Benoît XVI accueillit les ambassadeurs musulmans auprès du
Saint-Siège en leur disant : « Je souhaite vivement que les relations
confiantes qui se sont développées entre chrétiens et musulmans depuis de
nombreuses années, non seulement se poursuivent mais se développent dans un
esprit de dialogue sincère et respectueux fondé sur une connaissance
toujours plus vraie, qui, avec joie, reconnaît les valeurs que nous avons en
commun et qui, avec loyauté, respecte les différences ». Ainsi donc, si
l’on se réfère aux enseignements du Saint-Père Benoît XVI, on ne peut pas
prétendre que l’islam est intrinsèquement mauvais et dangereux.
L’islam a-t-il remplacé le communisme comme danger majeur pour l’Europe ?
Aujourd’hui comme dans les siècles passés, les religions et donc les
relations entre chrétiens, juifs et musulmans, se situent dans un contexte
politique, régional et international dont il faut tenir compte. Souvent en
effet des conflits dans lesquels les religions sont plus ou moins impliquées
ont des causes politiques et non religieuses. C’est actuellement le cas au
Proche-Orient, où la situation en Terre Sainte et en Irak a conduit certains
groupes musulmans à des positions extrémistes contre ce qu’ils appellent «
l’Occident judéo-chrétien ». En réalité ces groupes fanatiques s’en prennent
à des musulmans, autant qu’à des juifs et à des chrétiens. D’ailleurs ils
sont désavoués et condamnés par les principaux responsables politiques et
religieux du monde musulman. Il est donc inexact et injuste de prétendre que
« l’islam a remplacé le communisme comme danger majeur pour l’Europe ».
Il est vrai que ceux qui le prétendent le font en pensant non seulement à la
situation au Proche-Orient, mais au grave problème de l’immigration. Et il
faut reconnaître que si elle est illégale et incontrôlée, l’immigration est
un grand péril pour tous. Mais il ne faut pas confondre immigration et
islam. Tout d’abord beaucoup d’immigrés ne sont pas musulmans. D’autre part,
il est normal que, dans notre pays, les musulmans, comme les autres
croyants, aient droit à la liberté religieuse, et donc à des lieux de culte.
Les chrétiens auraient moins peur de l’islam s’ils connaissaient mieux les
valeurs religieuses et éthiques de cette religion, et aussi s’ils étaient
vraiment fidèles à la foi et à la Tradition de l’Église, y compris dans le
domaine liturgique, comme nous y appelle Benoît XVI.
Peut-on cohabiter pacifiquement avec l’islam ? Peut-on et doit-on
dialoguer avec lui ?
Au lendemain du concile Vatican II, Paul VI a créé le Secrétariat pour les
non-chrétiens qui est devenu par la suite le Conseil Pontifical pour le
Dialogue interreligieux. Présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran, ce
Conseil a établi des relations suivies avec des personnalités et
institutions islamiques de nombreux pays. De son côté, à Rome, l’Institut
pontifical d’Études arabes et islamiques a, depuis près d’un demi-siècle,
des échanges culturels et théologiques approfondis avec des universitaires
musulmans du monde entier. Sur tous les continents, les Conférences
épiscopales ont créé des organismes tels que le Service des Relations avec
l’Islam (SRI) en France, pour aider les
catholiques à vivre comme il convient le dialogue islamo-chrétien. Enfin, du
4 au 6 novembre 2008, aura lieu à Rome une très importante rencontre entre
théologiens catholiques et musulmans. Il est donc possible de « cohabiter
pacifiquement » avec l’islam et de « dialoguer avec lui ». Comme me
l’écrivait il y a quelques mois le cardinal Bertone, Secrétaire d’État, «
chrétiens et musulmans doivent mieux se connaître pour travailler ensemble à
l’édification d’un monde de justice et de paix dans la reconnaissance
sereine de ce qui les sépare et de ce qui les unit ».
Michel Lelong
Nouveau: conseils aux personnes qui
désirent recevoir les actualités ou consulter le site régulièrement:
ICI
|
Source : La Nef n°197 10/2008
-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
03.11.2008 -
T/Oecuménisme
|