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19 Avril 2005
 

Homélie de Benoît XVI : Rencontre régionale des familles et des jeunes à Palerme

 

Le 03 octobre 2010 - (E.S.M.) - A 8h15 aujourd'hui, le Saint-Père Benoît XVI s'est envolé de l'aéroport de Ciampino pour une Visite Pastorale à Palerme, à l’occasion de la rencontre ecclésiale régionale des Familles et des Jeunes. Homélie du Saint-Père :

Le pape Benoît XVI 

Homélie de Benoît XVI : Rencontre régionale des familles et des jeunes à Palerme

Le 03 octobre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - A 8h15 aujourd'hui, le Saint-Père Benoît XVI s'est envolé de l'aéroport de Ciampino pour une Visite Pastorale à Palerme, à l’occasion de la rencontre ecclésiale régionale des Familles et des Jeunes.
À son arrivée, le pape a été accueilli par l'Archevêque Métropolite de Palerme, S.E. Mons. Paolo Romeo, l'Archevêque de Monreal, de S.E. Mons. Salvatore Di Cristina e dall’ On. Angelino Alfano, le Ministre de la Justice, représentant le Gouvernement Italien, ainsi que d'autres Autorités politiques, civiles et ecclésiastiques.
Le Saint-Père a rejoint Palerme en voiture où - al Foro Italico Umberto I -  attendaient les fidèles pour la Célébration Eucharistique .

Homélie du Saint-Père

Chers frères et sœurs !

Grande est ma joie de pouvoir rompre avec vous le pain de la Parole de Dieu et de l'Eucharistie. Je vous salue tous avec affection et vous remercie de votre accueil chaleureux ! Je salue particulièrement votre pasteur, l'archevêque Mgr Paolo Romeo; je le remercie pour les paroles de bienvenue qu'il m'a adressées au nom de vous tous, et aussi pour le cadeau significatif qu'il m'a offert (ndrl: une sculpture représentant la sainte patronne de la ville de Palerme, Sainte Rosalie). Je salue également les archevêques et les évêques ici présents, les prêtres, les religieux et religieuses, les représentants d'associations et de mouvements ecclésiaux. J'adresse une pensée déférente au maire, l'honorable Diego Cammarata, reconnaissant pour son discours courtois de bienvenue, le représentant du gouvernement et les autorités civiles et militaires, qui, par leur présence, ont voulu honorer notre rencontre. Un remerciement particulier à tous ceux qui ont généreusement offert leur coopération pour l'organisation et la préparation de cette journée.

Chers amis ! Ma visite survient à l'occasion d'un rassemblement régional ecclésial important des jeunes et des familles que je rencontrerai dans l'après-midi. Mais je suis également venu pour partager avec vous les joies et les espérances, les efforts et les engagements, les idéaux et les aspirations de cette communauté diocésaine. Lorsque les Grecs anciens ont débarqué en cet endroit, comme l'a aussi rappelé le maire dans son allocution, ils ont appelé l'endroit "Panormo" c'est-à-dire "le port des ports" : un nom qui voulait indiquer sécurité, paix et sérénité. Venant pour la première fois parmi vous, mon souhait est que réellement, cette ville, inspirée par les valeurs authentiques de son histoire et de sa tradition, sache toujours réaliser pour ses habitants, ainsi que pour toute la nation, le vœu de sérénité et de paix synthétisé en son nom .

Je sais qu'à Palerme, ainsi que dans toute la Sicile, les difficultés, problèmes et préoccupations ne manquent pas : je pense, en particulier, à ceux qui vivent leur existence dans des conditions précaires, en raison du manque de travail, de l'incertitude pour leur avenir, de la souffrance physique et morale, et comme l'a rappelé l'archevêque, en raison de la criminalité organisée. Aujourd'hui, je suis parmi vous pour exprimer ma proximité et mon souvenir dans la prière. Je suis ici pour vous donner un encouragement fort à ne pas avoir peur de témoigner clairement les valeurs humaines et chrétiennes, si profondément enracinées dans la foi et l'histoire de cette terre et de sa population .

Chers frères et sœurs, chaque assemblée liturgique est un espace pour la présence de Dieu. Réunis pour la Sainte Eucharistie, les disciples du Seigneur sont immergés dans le sacrifice rédempteur du Christ, ils proclament qu'il est ressuscité, qu'il est vivant et donne la vie, et témoignent que sa présence est grâce, force et joie. Ouvrons notre cœur à sa parole et accueillons le don de sa présence ! Tous les textes de la liturgie de ce dimanche nous parlent de la foi, qui est le fondement de toute vie chrétienne. Jésus a enseigné à ses disciples de grandir dans la foi, de croire et d'avoir de plus en plus confiance en Lui, pour construire leur vie sur le roc. Pour cela, ils lui demandent : " Augmente en nous la foi " (Lc 17,6). C'est une belle demande qu'ils adressent au Seigneur, c'est une demande fondamentale : les disciples ne réclament pas de dons matériels, ils ne demandent pas de privilèges, mais ils demandent la grâce de la foi, afin de guider et d'éclairer toute leur vie; ils demandent la grâce de reconnaître Dieu et de pouvoir être en relation intime avec Lui, recevant de lui tous ses dons, y compris ceux du courage, de l'amour et de l'espérance.

Sans répondre directement à leur prière, Jésus utilise une image paradoxale pour exprimer l'incroyable vitalité de la foi. Comme un levier soulève beaucoup plus que son poids réel, de même la foi, un peu de foi, est capable d'accomplir des choses impensables, incroyables, comme de déraciner un grand arbre et le planter dans la mer (Ibid .). La foi - nous confie le Christ, en le laissant nous transformer, le suivre jusqu'au bout - rend possible les choses humainement impossibles, en toute réalité. Le prophète Habacuc en précisément dans cette situation très difficile et d'insécurité, le prophète introduit une vision qui offre un aperçu du plan que Dieu projette et met en œuvre dans l'histoire : "Celui dont l'âme n'est pas droite succombe, tandis que le juste vivra par sa foi" (Ab 2,4). L'impie, celui qui n'agit pas selon Dieu, n'a pas confiance en son pouvoir, mais repose sur une réalité fragile et précaire, pliera donc, il est destiné à tomber; le juste, au contraire, a confiance en une réalité cachée mais forte, il a confiance en Dieu, et pour cela, il aura la vie .

Dans les siècles passés, l'Eglise de Palerme a été enrichie et animée par une foi fervente qui a trouvé son expression la plus haute et la plus accomplie dans les saints et saintes. Je pense à Sainte Rosalie, que vous vénérez et honorez et qui, du Monte Pellegrino, veille sur votre ville, dont elle est la patronne. Et je pense aux deux autres grands saints de la Sicile, Agathe et Lucie. Il ne faut pas non plus oublier comme votre sens de la religion a toujours inspiré et guidé la vie de la famille, alimentant les valeurs, telles que la capacité de donner, et la solidarité envers les autres, surtout ceux qui souffrent et le respect inné pour la vie, qui constituent un héritage précieux à conserver jalousement, encore plus aujourd'hui. Chers amis, gardez ce précieux trésor de la foi de votre Église; que ce soient toujours des valeurs chrétiennes qui guident vos choix et vos actes!

La deuxième partie de l'évangile d'aujourd'hui présente un autre enseignement, un enseignement d'humilité, mais qui est étroitement lié à la foi. Jésus nous invite à être humbles et donne l'exemple d'un serviteur qui a travaillé dans les champs. Quand il rentre à la maison, le patron lui demande de travailler encore. Selon la mentalité de l'époque de Jésus, le patron avait le droit de le faire. Le serviteur devait au maître une disponibilité totale, et le patron ne se sentait pas obligé vis à vis de lui parce qu'il avait exécuté les ordres reçus. Jésus nous fait prendre conscience que, devant Dieu, nous sommes dans une situation similaire : nous sommes les serviteurs de Dieu nous ne sommes pas des créanciers envers lui, mais nous sommes toujours débiteurs, parce que nous lui devons tout, parce que tout est son don. Accepter et faire sa volonté, est l'attitude à avoir tous les jours, à chaque moment de notre vie. Devant Dieu, nous ne devons jamais nous présenter comme quelqu'un qui croit qu'il a rendu un service et mérite une grande récompense. C'est une illusion qui peut naître chez n'importe qui, même chez les personnes qui travaillent beaucoup pour servir le Seigneur dans l'Eglise. Au lieu de cela, nous devons être conscients qu'en réalité, nous n'en ferons jamais assez pour Dieu. Nous devons dire, comme Jésus nous le suggère : « Nous sommes des serviteurs inutiles. Nous avons fait que notre devoir » (Lc 17:10) . C'est une attitude d'humilité qui nous met vraiment à notre place et permet au Seigneur d'être très généreux avec nous. En effet, dans un autre passage de l'Évangile, il nous promet que «  il se ceindra, nous fera mettre à sa table, et s'approchera pour nous servir » ( cf. Lc 12.37) . Chers amis, si nous faisons chaque jour la volonté de Dieu, avec humilité, sans rien attendre de lui, Jésus lui-même nous servira, nous aidera, nous encouragera, pour nous donner force et sérénité.

L'apôtre Paul lui aussi, dans la deuxième lecture d'aujourd'hui, parle de la foi. Timothée est invité à avoir la foi et, à travers elle, à pratiquer la charité. Le disciple est exhorté à raviver dans la foi le don de Dieu qui est en lui par l'imposition des mains de Paul, c'est-à-dire le don de l'ordination, reçu pour exercer le ministère apostolique, comme collaborateur de Paul ( cf. 2 Tim 1,6). Il ne doit pas laisser ce don s'éteindre, mais ils doit le rendre encore plus vivant par la foi. Et l'Apôtre ajoute : "Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse." ( v. 7) .

Chers Palermitains, et chers Siciliens ! Votre belle île a été parmi les premières régions d'Italie à accepter la foi des Apôtres, à recevoir l'annonce de la Parole de Dieu, à adhérer à la foi de façon si généreuse que, même au milieu des difficultés et des persécutions, la fleur de la sainteté a toujours germé en elle. La Sicile a été et est une terre de saints, appartenant à toute condition de vie, qui ont vécu l'Evangile avec simplicité et intégralité. A vous, fidèles laïcs, je le répète : n'ayez pas peur de vivre et de témoigner de la foi dans les différents domaines de la société, dans les nombreuses situations de l'existence humaine, en particulier dans celles qui sont difficiles ! La foi vous donne la force de Dieu pour être toujours confiants et courageux, pour aller de l'avant avec une décision renouvelée; pour prendre les initiatives nécessaires pour donner un visage plus beau à votre terre. Et quand vous rencontrez l'opposition du monde, entendez l'Apôtre qui vous dit : « N'aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur » ( v. 8) . On doit avoir honte du mal, de ce qui offense Dieu  de ce qui est contraire à l'homme; on doit avoir honte du mal qui attaque la communauté civile et religieuse, par des actes qui n'aiment pas venir à la lumière ! La tentation du découragement, la résignation, viennent à ceux qui sont faibles dans la foi, à ceux qui confondent le mal et le bien, à ceux qui pensent que devant le mal, souvent profond, il n'y a rien à faire. Au contraire, ceux qui sont fermes dans la foi, qui ont pleine confiance en Dieu et vivent dans l'Eglise, sont capable d'apporter la force impétueuse de l'Evangile. C'est ainsi que se sont comportés les Saints et les Saintes qui ont fleuri au fil des siècles, à Palerme et dans toute la Sicile, ainsi que les laïcs et les prêtres d'aujourd'hui que vous connaissez bien comme par exemple, Don Pino Puglisi. Qu'ils vous gardent toujours unis, et alimentent en chacun de vous le désir de proclamer, en paroles et en actes, la présence et l'amour du Christ . Peuple de Sicile, regarde avec espérance vers ton futur ! Fais émerger dans toute sa lumière le bien que tu veux, que tu cherches, que tu as ! Vis avec courage les valeurs de l'Evangile pour faire resplendir la lumière du bien ! Avec la force de Dieu, tout est possible ! Que La Mère du Christ, la Vierge Hodigitria (ndlr : patronne de la Sicile) que vous vénérez tant, vous aide et vous conduise à la connaissance profonde de son Fils . Amen

Texte original du discours du Saint Père Italien

  
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Les photos

Sources : www.vatican.va -  © traduction E.S.M.
© Copyright 2010 du texte original - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 03.10.2010 - T/Benoît XVI

 

 

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