Benoît XVI précise la mission de l'Eglise |
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Rome, le 03 octobre 2007 -
(E.S.M.)
- La doctrine sociale de l'Eglise
catholique offre, précise le pape Benoît XVI, des éléments de réflexion
utiles pour promouvoir la sécurité et la justice, tant au niveau
national qu'international, à partir de la raison, du droit naturel et
également de l'Évangile, c'est-à-dire à partir de ce qui est conforme à
la nature de tout être humain et la transcende également.
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Benoît XVI
entouré du comité exécutif de l'Internationale démocratique du Centre et
démocrate chrétienne
Benoît XVI précise la mission de l'Eglise
Discours du pape Benoît XVI aux membres de
l'International Démocratique du Centre et Démocrate chrétienne
Monsieur le Président,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs !
Je suis heureux de vous accueillir au cours des travaux du Comité exécutif
de l'Internationale démocratique du Centre et démocrate chrétienne et je
souhaite, tout d'abord, adresser un salut cordial aux nombreuses délégations
présentes, qui proviennent de tant de nations du monde. Je salue plus
particulièrement le Président, M. Pier Ferdinando Casini, et je le remercie
des paroles courtoises qu'il m'a adressées au nom des personnes présentes.
Votre visite me donne l'opportunité de soumettre à votre attention plusieurs
considérations sur les valeurs et les idéaux qui ont été forgés ou
approfondis de manière décisive par la tradition chrétienne en Europe et
dans le monde entier.
Je sais que, malgré la variété de vos origines, vous partagez un grand
nombre de ces principes, comme par exemple la place centrale de la personne
et le respect des droits de l'homme, l'engagement pour la paix et la
promotion de la justice pour tous. Vous faites donc référence à des
principes fondamentaux, qui sont liés entre eux, comme le démontre
l'expérience de l'histoire. Quand, en effet, les
droits de l'homme sont violés, c'est la dignité même de la personne qui est
touchée; si la justice vacille, la paix est en danger. D'autre part,
la justice, de son côté, ne peut se proclamer véritablement humaine que si
la vision éthique et morale sur laquelle elle se fonde est centrée sur la
personne et sur sa dignité inaliénable.
Mesdames et messieurs les parlementaires, votre action, qui est inspirée par
ces principes, est aujourd'hui rendue plus difficile encore par le climat de
profondes mutations que vivent nos communautés.
C'est pourquoi je voudrais vous encourager encore davantage à poursuivre
dans l'effort de servir le bien commun, en œuvrant afin
de faire en sorte que ne se diffusent, ni ne se
renforcent des idéologies qui peuvent obscurcir ou égarer les consciences et
véhiculer une vision illusoire de la vérité et du bien. Il existe par
exemple dans le domaine économique une tendance qui
confond le bien avec le profit et de cette manière, dissout la force
de l'ethos de l'intérieur, en finissant par menacer le profit lui-même.
Certains estiment que la raison humaine est incapable de saisir la vérité
et, donc, de poursuivre le bien correspondant à la dignité de la personne.
Il y a ensuite ceux qui trouvent légitime
l'élimination de la vie humaine dans sa phase prénatale ou dans la phase
terminale. La crise que connaît la famille,
cellule fondamentale de la société fondée sur le mariage indissoluble d'un
homme et d'une femme, est également préoccupante. L'expérience
démontre que lorsque l'on porte atteinte à la vérité de l'homme, lorsque la
famille est minée dans ses fondements, la paix même est menacée, le droit
risque d'être compromis, entraînant comme conséquence logique d'aller à
l'encontre d'injustices et de violences.
Il y a un autre domaine qui vous tient à cœur :
celui de la défense de la liberté religieuse,
droit fondamental inaliénable et inviolable, enraciné dans la
dignité de tout être humain et reconnu par divers documents internationaux,
parmi lesquels, notamment, la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.
L'exercice de cette liberté inclut également le droit de changer de
religion, qui doit être garanti non seulement juridiquement, mais également
dans la pratique quotidienne. La liberté religieuse répond, en effet, à
l'ouverture intrinsèque de la créature humaine à Dieu, pleine Vérité et Bien
suprême et sa mise en valeur constitue une expression fondamentale du
respect de la raison humaine et de sa capacité de vérité. L'ouverture à la
transcendance constitue une garantie indispensable pour la dignité humaine,
parce que certains élans et certaines exigences du cœur de toute personne ne
trouvent qu'en Dieu une compréhension et une réponse.
On ne peut donc pas exclure Dieu de l'horizon de l'homme et de l'histoire
! Voilà pourquoi il faut accueillir le désir commun à toutes les
traditions authentiquement religieuses de montrer publiquement leur
identité, sans être contraintes à la cacher ou à la camoufler.
Le respect de la religion contribue, en outre,
à démentir le reproche répété d'avoir oublié Dieu, par lequel certains
réseaux terroristes tentent artificiellement de justifier leurs menaces
contre la sécurité des sociétés occidentales. Le
terrorisme représente un phénomène très grave, qui en vient souvent à
instrumentaliser et mépriser de manière injustifiable la vie humaine. La
société a sans aucun doute le droit de se défendre, mais ce droit, comme
n'importe quel autre, doit toujours être exercé dans le plein respect des
règles morales et juridiques, également en ce qui concerne le choix des
objectifs et des moyens. Dans les systèmes démocratiques, l'utilisation de
la force ne justifie jamais de renoncer aux principes de l'État de droit.
Peut-on en effet protéger la démocratie en en menaçant les fondements ? Il
faut donc protéger courageusement la sécurité de la société et de ses
membres, en sauvegardant toutefois les droits inaliénables de toute
personne. Le terrorisme doit être combattu avec détermination et efficacité,
dans la conscience que si le mal est un mystère qui s'étend, la solidarité
des hommes dans le bien est un mystère encore plus diffus.
La
doctrine sociale de l'Eglise catholique offre, à cet égard, des éléments de réflexion utiles pour promouvoir la
sécurité et la justice, tant au niveau national qu'international, à partir
de la raison, du droit naturel et également de l'Évangile, c'est-à-dire à
partir de ce qui est conforme à la nature de tout être humain et la
transcende également. L'Eglise sait qu'il n'est pas de son devoir de faire
elle-même valoir sa doctrine d'un point de vue politique: du reste, son
objectif est de servir à la formation de la conscience dans la politique et
de contribuer à ce que grandisse la perception des vraies exigences de la
justice, ainsi que la disponibilité à agir sur la base de celles-ci,
également lorsque cela s'oppose à des situations d'intérêt personnel
(cf.
Deus Caritas est,
n. 28). Dans cette mission qui est la sienne,
l'Eglise est mue par l'amour de Dieu et de l'homme et
par le désir de collaborer avec toutes les personnes de bonne volonté pour
construire un monde où soient sauvegardés la dignité et les droits
inaliénables de toutes les personnes. A tous
ceux qui partagent la foi dans le Christ, l'Eglise demande d'en témoigner
aujourd'hui, avec encore plus de courage et de générosité. La
cohérence des chrétiens est en effet indispensable également dans la vie
politique, pour que le "sel" de l'engagement apostolique ne perde pas sa
"saveur" et que la "lumière" des idéaux évangéliques ne soit pas assombrie
dans leur action quotidienne.
Mesdames et messieurs les parlementaires, a conclu Benoît XVI, merci encore
pour votre visite appréciée. Tout en formulant des vœux fervents pour votre
travail, je vous assure de mon souvenir dans la prière afin que Dieu vous
bénisse, ainsi que vos familles et vous obtienne la sagesse, la cohérence et
la vigueur morale pour servir la grande et noble cause de l'homme et du bien
commun.
Traditions Monastiques
Comprendre la Doctrine Sociale de l’Église
: ►
Anne Despaigne
Conçu comme un manuel de formation, semblable à un petit catéchisme de la
Doctrine Sociale, il aide à mettre efficacement en oeuvre les consignes de
Benoît XVI dans l’exhortation apostolique Sacramentum Caritatis : "Il est
nécessaire que, dans les diocèses et dans les communautés chrétiennes, on
fasse connaître et on promeuve la Doctrine Sociale de l’Église".
Benoît XVI se prononce contre les idéologies
offusquant la vérité : ►
Synthèse
Sources:
www.vatican.va
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana - V/210907
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.10.2007 -
BENOÎT XVI |