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19 Avril 2005
 

Cacophonie entre l'Eglise et le gouvernement de Berlusconi

 

Le  03 septembre  2009  - (E.S.M.) - Depuis une semaine, la presse italienne ne parle que de cela. Toute l'actualité relative à la Papauté en est étouffée, comme par un boa constrictor. (benoit-et-moi)

Le Journal de la CEI

Cacophonie entre l'Eglise et le gouvernement de Berlusconi

Le 03 septembre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Je ne voulais pas en parler, pour la simple raison que les protagonistes nous sont en général inconnus en France, et surtout que tout ce qui peut souiller l'Eglise - l'épouse du Christ - fait le miel de ses adversaires.
Mais je m'y sens obligée.
La presse française s'en est emparée, à travers ses titres - et même certains blogs catholiques dits "papistes". (...)

Sandro Magister - qui, comme toujours, essaie d'élargir le propos - en a fait en partie l'objet de son billet hebdomadaire, mettant en parallèle Obama et Berlusconi: L'Eglise, Obama et Berlusconi. La confusion au pouvoir.

Le Pape Benoît XVI n'est pas attaqué frontalement, il n'est pas impliqué, car évidemment bien au-dessus de cela, Dieu soit loué.
Mais l'Eglise italienne, oui, à travers sa hiérarchie, qui a peut-être (mais pas dans son ensemble) manqué de prudence.
Il est temps de tenter une synthèse, au moins provisoire.
Replaçons déjà les faits dans leur cadre, et c'est compliqué, pour ne pas dire tordu.

1. Le premier ministre italien est l'objet depuis plusieurs mois d'une campagne féroce contre sa personne, de la part de la presse italienne de gauche (en particulier La Repubblica et l'Espresso, relayés en France par le Nouvel Observateur, etc.).
Il s'agit rien moins que de le pousser à la démission, ou le déclarer "empêché" - le troisième tour des élections ayant assumé chez nos voisins transalpins une forme particulièrement virulente.

Disons tout de suite qu'il n'est pas une blanche colombe, et qu'il ne l'a probablement pas volé. Sa "vie sexuelle" n'est pas sans reproche, et on aurait préféré n'en rien savoir - mais ses "vertueux" contempteurs, eux-mêmes partisans de toutes les déviances morales, sont-ils les mieux placés pour lui reprocher, et ont-ils montré la même sévérité envers d'autres hommes politiques plus "politiquement corrects", lorsqu'ils étaient de l'autre bord?
Toutes les attitudes et répliques "ridicules" prêtées à Berlusconi par les media acharnés, y compris étrangers, alors que cela ne devrait pas intéresser leurs lecteurs, sont-ils bien de lui, et ne sont-elles pas sorties de leur contexte ("je ne suis pas un saint")? Et quel groupe de presse concurrent du sien a relayé complaisamment ces immondices?
Pour donner un exemple, il a été accusé d'avoir fait durant ses vacances un ou deux "sauts de puce à l'Aquila", la ville des Abbruzes dévastée par le tremblement de terre, alors qu'il s'y est rendu régulièrement et longuement au moins une fois par semaine.
On ne peut donc s'empêcher de s'interroger sur les motivations de ces attaques. (...)

2. L'affaire se complique avec les lois plus restrictives du gouvernement de Berlusconi sur l'immigration, et ce qu'il est convenu d'appeler les "respigementi", autrement dit le renvoi vers la Lybie de "rafiots" de réfugiés et la polémique avec La Ligue du Nord.
Certains de ces malheureux sont sans doute morts dans des circonstances atroces... mais il est clair que Silvio Berlusconi n'y est pour rien (dans son Encyclique, le Pape prend bien soin de nous dire que l'immigration est un problème global, à traiter au niveau mondial, et aussi par les pays d'origine), malgré les récriminations de la frange progressiste de l'épiscopat italien, bien relayées par la presse de gauche.
De toutes façons, il est permis de penser que cet argument (que l'on peut à nouveau qualifier de vertueux) n'est qu'un prétexte pour instrumentaliser l'Eglise.

3. La Conférence des Evêques italiens (sous la houlette de l'estimable cardinal Bagnasco) est peut-être tombée dans le panneau: elle aurait pris position contre le gouvernement Berlusconi à travers son organe de presse, L'Avvenire, un journal assez lu en Italie, je dirais l'équivalent de La Croix en France. Elle est montée au créneau contre Berlusconi sous forme d'attaques personnelles, l'accusant d'avoir des mœurs corrompues..
Oui mais... quand on veut faire la morale, il faut être irréprochable.
Il se trouve que le directeur de ce journal, Dino Boffo, nommé à ce poste par le Cardinal Ruini, et confirmé par le Cardinal Bagnasco (il n'est évidemment question de mettre en cause ni l'un ni l'autre de ces prélats) n'était peut-être pas lui non plus une blanche colombe.
Car il circule dans les salles de presse, depuis sa nomination à la tête de l'Avvenire (je pense à un livre de Guy Birenbaum "Nos délits d'initiés") la preuve sous forme d'une "main courante" et du paiement d'une amende de 500 euros, d'une vilaine histoire de mœurs... à connotation homosexuelle (eh oui! même la militante Repubblica trouve cela moche!!). C'est l'excellent quotidien Il Giornale, où écrit Andrea Tornielli (et non pas le journal "sulfureux" honteusement dénoncé par le Figaro pour des raisons peu avouables), propriété, comme le monde est petit, de la famille Berlusconi, qui est à l'origine non pas de la fuite, mais de la sortie publique, à travers un éditorial de son directeur Feltri.
Le même Feltri par la suite désavoué par Berlusconi en personne, ce qui n'a sans doute pas contribué à clarifier la situation.

4. Plusieurs épisodes cacophoniques se sont succédés: le "Premier" devait déjeuner avec le Cardinal Bertone à L'Aquila dimanche dernier, annulation, puis il devait rencontrer le Pape Benoît XVI à Viterbe (au moins, c'est ce que les media avaient annoncé sur le ton de la dérision, prétendant qu'il allait chercher des indulgences) dimanche prochain, re-annulation...
Evidemment, il y en a qui s'évertuent à rompre l'accord apparent entre le gouvernement Berlusconi et le Saint-Siège, au moins sur les problèmes liés à la défense de la vie et de la famille.

Le Saint-Père, je l'ai dit, n'est pas atteint par cette boue, et même si la CEI a rendu compte d'un coup de téléphone échangé avec son ami le cardinal Bagnasco (qui n'est pour rien dans cette affaire) pour lui renouveler sa confiance, je suis presque certaine qu'il n'est au courant que dans les grandes lignes, devant bien entendu se concentrer sur les choses vraiment importantes, comme par exemple le gouvernement de l'Eglise la méditation, c'est-à-dire le rapport avec Dieu!

5. Le Père Scalese, déplore la tournure des évènements; il se demande ce qu'il y a à gagner, et écrit à propos du repas annulé entre Silvio Berlusconi et le Cardinal Bertone:

Je conviens que le Saint Père donne un splendide témoignage ; mais je suis tout autant convaincu qu'il n'est pas possible - et il n'est pas nécessaire - que tous suivent son exemple : tous ne peuvent pas et doivent être des aigles qui volent haut ; il y a, et doit y avoir, aussi les poules qui restent dans le poulailler. Je veux dire, le Pape fait son métier (et il le fait très bien) ; mais tous ne sont pas le Pape; dans l'Église il y a besoin aussi des Cardinaux et des Monseigneurs qui entretiennent des rapports de bon voisinage avec les hommes de ce monde, peut-être en allant dîner avec eux (du reste même Jésus ne dédaignait pas les dîners avec les pécheurs…). Sincèrement, dans ce dîner, je ne voyais rien de mal ; au contraire, il aurait pu être une occasion pour une conversation les yeux dans les yeux, qui aurait arrangé beaucoup de choses. Et au contraire… voilà le résultat !

6. Et le président Cossiga (il exagère peut-être un peu!) dit, sur le ton de l'humour: le Saint-Père sait à peine qui est la personne Berlusconi. Il fait le Pape.

7. Vittorio Messori a dénoncé le "cléricalisme", c'est-à-dire la volonté des clercs de s'occuper de choses hors de leur unique domaine de compétence, la foi; puis, étant ami de Dino Boffo (puisque journaliste, il s'agit décidément d'un microcosme), mais embarrassé, il déplore que dans cette affaire, l'Eglise ait manqué de prudence: comment a t'elle pu laisser nommer à la tête d'une institution aussi importante que le journal de la CEI un homme que le scandale pouvait atteindre? (oubliée la vertu de tant de siècles: la prudence)
-
L'honnêteté nous induit à confesser le trouble autour de la conduite des responsables ecclésiastiques dont dépend le media-system catholique dont Boffo est le pivot : responsable de L'Avvenire ; de Sat2000, la chaîne sur laquelle la CEI a déversé et déverse des millions ETC... Un homme-institution, au sommet le plus sensible de l'institution ecclésiale, même s'il s'agit d'un laïc. Pratiquant l'histoire de l'Église, j'en ai toujours admiré une constante : cardinaux et évêques ont toujours accompagné chaque vertu de celle de la prudence, veillant attentivement afin d'écarter les dangers. Nous nous demandons ce qui s'est passé aujourd'hui. En effet, après la sentence de 2004, la prudence traditionnelle aurait suggéré de demander au « condamné » de se démettre, en assumant d'autres charges, moins exposées à des chantages et à des scandales. Et cela même s'il s'était agi d'un équivoque, d'une vengeance, d'une erreur judiciaire. Plutarque loue César qui répudia sa femme sur la base de soupçons inconsistants, en disant que le prestige du Chef de Rome ne tolérait pas d'ombres, même inventées. La sentence est-elle contestable ? Tout est-il vraiment un « faux » ? Si cela est avéré, comme nous le croyons et l'espérons, nous pousserons un soupir de soulagement. Mais, entre temps, un homme-image de l'Église italienne a occupé et occupera longtemps les premières pages, suspecté de goûts « différents « dont l'ombre pèse aujourd'hui, plus que jamais, sur les milieux cléricaux. L'affaire, tôt ou tard, serait venu à la lumière, et de manière malveillante : pourquoi, alors, attendre 5 ans sans se protéger, diminuant ainsi la visibilité ? Et cela, même dans le cas d'une conscience limpide...
Questions difficiles, certes. Mais questions d'un croyant qui sait que l'image de l'Église n'avait pas besoin d'une autre affaire qui permettait à beaucoup de secouer la tête, en grommelant, peut-être injustement : « nous le savons bien : les prêtres et leurs amis font les moralistes avec nous mais eux, en cachette, font même pire… ».
De toute façon, l'ombre et le soupçon resteront. Il coûte cher, l'oubli de la vertu de la prudence.

8. Luigi Accattoli est dans le même registre (ami de Dino Boffo), et dans le quotidien "Liberal", il réclame des explications à son ami Dino Boffo, sur cette "main courante" mystérieuse: Il lato oscuro di quella vecchia «informativa» .

Car bien sûr, il ne suffit pas de crier "Pas d'attaques personnelles" - air connu - pour avoir raison! Et Accattoli, peu suspect de sympathies berlusconiennes, reste un bon et honnête journaliste. Or il dit clairement (ce qui ne constitue d'ailleurs nullement un soupçon envers son "ami" Boffo):

La question n'est désormais plus privée. Qu'il donne sa version des faits que, dans le communiqué de vendredi dernier, il indiquait comme "une histoire de harcèlement téléphonique dont il avait été la première victime" - et nous serons tous avec lui.

Démission de Boffo

Dans l'affaire du rédacteur en chef de l'Avvenire contre les moeurs du "Cavaliere", vrai roman policier qui tient en haleine toute la presse italienne, Dino Boffo a envoyé sa démission au Cardinal Bagnasco. Ce dernier, président de la conférence épiscopale italienne et propriétaire du journal, l'a acceptée. Le motif est simple: la télévision, la radio, les journaux et les blogs ne parlent que de cela depuis 7 jours. Cela devient trop pénible pour Dino Boffo, sa famille et l'Eglise en Italie. Le pape Benoît XVI avait demandé des éclaircissements sur cette douloureuse affaire. La dénonciation au tribunal contre Boffo existe bel et bien.  Qui mène la communication dans l'Eglise ne peut pas prêter le flan aux attaques. Pour le Cardinal Bertone, Dino Boffo est sans taches. (lesuisseromain)


Il y a toutes sortes de façons d'interpréter son geste, et en premier lieu qu'il s'est sacrifié pour le bien de l'Eglise.
Inutile donc d'en rajouter.
Selon Paolo Rodari (ici), généralement bien informé, il devait se rendre aujourd'hui à Rome, pour fournir des explications, sans doute au Cardinal Bertone, et peut-être au Pape en personne (?).
Ces éclaircissements ont-il suffi (et là)?
En tout cas, après cela, il devient de moins en moins pertinent d'attribuer au Saint-Père des intentions exprimés par L'Avvenire, ou L'Osservatore (qui, après un avertissement, consécutif en particulier à l'affaire de Récife, est resté cette fois prudemment en retrait, comme il se doit).
 

Sources : benoit-et-moi

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 03.09.09 - T/Eglise

 

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