Jean-Paul II a insisté pour dire
qu’il n’y a pas d’âge pour la mission
Le 03 septembre 2008 - (E.S.M.) -
Le pape Jean-Paul II précisait dans son encyclique "Dominum et
Vivificantem" que l’Esprit est à l’oeuvre toujours et partout, même
avant l’économie chrétienne.
Mgr
Claude Champagne, évêque du diocèse de Halifax -
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Jean-Paul II a insisté pour dire qu’il n’y a pas d’âge pour la mission
La « nouvelle évangélisation »
Le 03 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde -
Le pape Jean-Paul II précisait dans son
encyclique "Dominum et Vivificantem" que l’Esprit est à l’oeuvre toujours et
partout, même avant l’économie chrétienne.
(JEAN-PAUL II,
Dominum et vivificantem, no 53.) Dans le cadre de l'Assemblée Plénière de la
Conférence des Évêques catholiques du Canada, Mgr Claude Champagne a été
invité à parler des défis de la "Nouvelle évangélisation" au Canada.
Nous publions ici quelques extraits de sa
Conférence
Par Mgr Claude Champagne, o.m.i.
Avant d'aborder le thème de la « nouvelle évangélisation» comme tel, il me
semble important de tenir compte de deux éléments essentiels : notre
conscience ecclésiale plus vive de la présence universelle de l'Esprit du
Ressuscité dans notre monde et la réalité du Règne de Dieu. La conviction
profonde de l'Église d'aujourd'hui sur le caractère universel de l'action de
l'Esprit a un impact majeur sur notre façon de vivre notre mission
d'évangélisation. Jean-Paul II qualifiait d'ailleurs l'Esprit-Saint de
« protagoniste de la mission ».(cf. JEAN- PAUL II,
La
mission du Rédempteur, 21 à 30)
L'Esprit, l'acteur principal de la Mission
Lorsque les Pères du Concile Vatican II ont décidé de porter un regard de
foi sur le monde, ils ont cherché à discerner les « signes des temps »,
l'œuvre de l'Esprit dans le monde, pour ensuite se mettre à l'œuvre avec
Lui. Une grande question se pose: Comment pouvons-nous reconnaître l'action
de l'Esprit du Ressuscité dans notre monde d'aujourd'hui ? L'Église a pris
conscience qu'elle n'a pas le monopole de la Vérité et que l'Esprit du
Ressuscité était à l'œuvre dans toute personne humaine. Même avant
l'économie chrétienne, l'Esprit est à l'œuvre dans l'histoire et les
sociétés, dans les cultures et les différentes religions. Le pape Jean-Paul II précisait dans son encyclique “Dominum et Vivificantem” que l’Esprit est à l’oeuvre toujours et partout, même avant l’économie
chrétienne (JEAN-PAUL II,
Dominum et vivificantem, no 53.)
Et comme nous sommes des êtres sociaux, on
peut déduire que l’Esprit n’est pas qu’à l’oeuvre dans les individus mais
bien dans les groupes que nous formons. C’est ainsi que le pape Jean-Paul II
reconnaît l’action de l’Esprit dans l’histoire et les sociétés, dans les
cultures et les différentes religions (JEAN- PAUL II,
La
mission du Rédempteur, no 28.)
Le pape Jean-Paul II aimait rappeler que
« toute prière authentique est suscitée par l’Esprit Saint, qui est
mystérieusement présent au coeur de tout homme »,
(Discours aux Cardinaux et à la Curie romaine, 22 décembre 1986). Le Christ
ressuscité rejoint toute la personne humaine. Il faut le reconnaître,
l'Esprit est à l'œuvre « à l'extérieur » du corps visible de l'Église et il
offre à chaque humain la possibilité d'être associé au mystère pascal. Nous
n'allons pas à la conquête du monde pour y porter Dieu ; il y est déjà avant
notre arrivée.
Rôle central du Règne de Dieu
L’autre élément important pour notre vision de la « nouvelle évangélisation
», c’est le rôle central qu’occupe le Règne de Dieu, proclamé et inauguré
par Jésus dans son mystère pascal… On a compris dans les dernières décennies
comment la proclamation et l’inauguration du Règne de Dieu est le but de la
mission de Jésus, plutôt que l’Église dont il a parlé à l’occasion. La
mission ne peut plus être ecclésiocentrique comme elle le fut jusqu’à
Vatican II. Non, l’Église se comprend aujourd’hui comme au service du Règne
de Dieu. Jean-Paul II a reconnu cette évolution dans son encyclique
missionnaire (La
mission du Rédempteur, ch. II. Cf.
également PAUL VI,
Evangelii
Nuntiandi, no 8 « Seul le Règne est donc absolu
et il relativise tout ce qui n’est pas lui ».)
Certes, souligne également Jean-Paul II, Jésus n’a jamais donné de définition de ce Règne mais il rend
présent le Royaume : ce qu’il a été, ce qu’il a fait et ce qu’il a dit nous
permettent de cerner ce qu’il entendait par le Règne de Dieu
(La mission du Christ rédempteur, no 13.)
Parmi les éléments importants à mentionner :
1. L'accueil et la réintégration de tous les marginalisés de sa société :
pauvres, pécheurs, publicains, samaritains, étrangers, femmes.
2. La vie de prière de Jésus, qui nous révèle un Dieu de miséricorde et
d'amour, un Dieu qui n'a pas oublié les humains, mais les appelle à entrer
en communion avec Lui.
3. L'attitude de Jésus devant la Loi juive: pour Lui, le seul absolu, c'est
ce Dieu qui est Amour, Miséricorde et Pardon.
4. Dans la prédication de Jésus, on trouve surtout un message de pardon et
de miséricorde.
5. Les guérisons accomplies par Jésus sont présentées comme signes
illustrant que le Règne de Dieu touche la personne humaine dans toutes ses
dimensions.
6. Jésus vient également changer le type de rapports qui se vivent entre les
membres de la communauté : il s'agit de frères et sœurs, prêts à donner leur
vie pour la communauté.
7. Jésus, homme libre, nous invite à faire l'expérience de la liberté
intérieure.
Ces éléments nous aident à mieux cerner la richesse du Règne de Dieu
inauguré par Jésus, ce Jésus qui vient lutter contre toutes les formes de
mal.
La « nouvelle évangélisation »
Pourquoi parler de « nouvelle évangélisation »? Bien sûr, l'Évangile
proclamé aujourd'hui est identique à celui qui est annoncé depuis la
Pentecôte. Sans cesse, le missionnaire doit se demander: Dans notre monde
actuel, comment être à la fois symbole et artisan du Règne de Dieu ?
D'abord, il faut franchir les distances psychologiques et sociologiques, qui
nous séparent de ceux et celles à qui nous sommes envoyés.
L'Église est une « Communauté de dialogue ». Évangéliser, c'est d'abord
dialoguer avec respect et amour. Ce dialogue authentique est fondé sur la
foi, l'espérance et la charité. Au cours de ce partage du cœur, nous
découvrons les « semences du Verbe ». Ainsi, dans la communauté catholique,
l'accueil de l'autre comme différent, nous permet d'approfondir notre propre
identité de disciples de Jésus et de mieux témoigner de l'intégrité de la
Révélation.
Une autre manière d'être « symbole » et « artisan » du Règne de Dieu, c'est
notre engagement pour la justice et la transformation du monde selon le
projet de Dieu. Pensons ici à tout le domaine de l'enseignement social de
l'Église. Lorsque les cœurs s'ouvrent à la Bonne Nouvelle, il est possible
d'annoncer l'Évangile en paroles, invitant à la conversion et à la foi. Le
Dieu qui se révèle en Jésus est un Dieu de la communication en vue de la
communion. Pour ceux et celles à qui nous nous adressons, il est essentiel
de se centrer sur la Bonne Nouvelle du Royaume.
Comme nous y invite le pape Benoît XVI dans sa première encyclique, nous
devons jeter un regard d’amour sur ce monde. Comme Église, nous devons
mourir à ce qui est vieux en nous pour développer une présence aimante et
respectueuse envers les gens à qui nous sommes envoyés.
Il faut donc reconnaître ceux et celles à qui nous nous adressons.
Actuellement, dans nos milieux, certains groupes souffrent de se sentir
invisibles dans l’Église : les femmes, les minorités ethniques, les pauvres,
les homosexuels; ils peuvent exprimer du ressentiment face à l’Église. Ils
ont besoin d’un regard d’amour dont ils ont tellement envie
(Cf. BENOÎT XVI,
Deus Caritas est, no 18).
Notons également le défi que représente la tâche de l'« inculturation »,
c'est-à-dire de tenir compte de la culture des personnes à qui le message
est adressé.
Si la « nouvelle évangélisation » est nouvelle dans ses méthodes, elle l'est
également par ses agents. Dans le passé, ministres ordonnés et personnes
engagées dans la vie consacrée étaient les principaux agents de
l'évangélisation. Depuis Vatican II, nous avons mieux compris la
coresponsabilité de la Mission, qui prend racine dans la réalité baptismale.
De l'enfance jusqu'aux derniers moments de vie, nous sommes tous appelés à
être des évangélisateurs et des « symboles du Règne de Dieu ». La nouvelle
évangélisation est enfin nouvelle par « l'ardeur ». Nous l'avons déjà dit : «
nos contemporains n'ont pas tant besoin de maîtres que de témoins »
(cf.
Redemptoris Missio). Les évangélisateurs doivent être des
disciples authentiques, touchés par la Bonne Nouvelle, qui en vivent, qui en
sont transformés, qui incarnent la paix et la joie qu'elle produit. Faire
l'expérience de la Bonne Nouvelle est un pré-requis à l'activité
évangélisatrice. (...)
Pour conclure, rappelons-nous que Dieu veut le salut de tous. Dans la foi,
l'espérance et l'amour Le but de la Mission que Jésus nous a confiée est de
collaborer avec l'Esprit déjà à l'œuvre dans notre monde pour témoigner d'un
Évangile de bonheur. Dans leur milieu respectif, les disciples du Christ
reconnaissent leur Mission d'être des symboles et des artisans du Règne de
Dieu. Au Canada comme partout dans le monde, notre défi est de montrer que
la Nouvelle que nous portons est
Bonne et qu'elle nous aide à vivre libres
et heureux.
Sources : CCCB
-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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03.09.2008 -
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