Benoît XVI aux évêques
Centrafricains: défendre les faibles et les sans voix |
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ROME, le 3 Juin 2007 -
(E.S.M.) - Je souhaite vivement que l’Afrique
ne soit plus oubliée dans ce monde en mutation profonde, et qu’une
authentique espérance se lève pour les peuples de ce continent" a
affirmé le Pape Benoît XVI dans son message aux évêques de Centrafrique.
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Rendons le sourire à tous ces
enfants !
Benoît XVI aux évêques Centrafricains: défendre les faibles et les sans voix
"Parmi les défis les plus urgents auxquels l’Église dans votre pays doit
répondre, se trouvent la paix et la concorde nationale" a dit ce
vendredi le
Pape Benoît XVI aux évêques de République Centrafricaine reçus au Vatican en
visite ad limina apostolorum. "Les plus pauvres - a dit le Saint-Père dans
son message adressé aux prélats - sont particulièrement victimes de
situations dramatiques qui conduisent inévitablement à de profondes
divisions dans la société, ainsi qu’au découragement (…) Il est du devoir de
l’Église de défendre les faibles et de se faire la voix des sans-voix".
La
Centrafrique, affligée par une pauvreté immense, est de surcroît le théâtre
depuis environ deux ans d’une grave crise au nord, liée à l’insécurité
provoquée par des rebelles, des militaires, des bandits et des coupeurs de
route, qui pousse les civils à fuir leurs villages (au moins 200.000 déplacés
et quelque 70.000 réfugiés au Tchad et au Cameroun).
"Je souhaite vivement
que l’Afrique ne soit plus oubliée dans ce monde en mutation profonde, et
qu’une authentique espérance se lève pour les peuples de ce continent" a
affirmé le Pape dans son message, se référant notamment à la préparation en
cours de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des
Évêques.
Villages incendiés, des milliers de civils en fuite
Droits de l'homme, Standard
Environ 20.000 personnes ont fui ces derniers jours la zone de Ngaoundaye,
petit village du nord de la République Centrafricaine, près de la frontière
avec le Tchad et le Cameroun, après une série de violences perpétrées par la
rébellion et par l'armée centrafricaine. C'est ce que rapportent à la MISNA
des sources locales, précisant que quelques groupes rebelles
antigouvernementaux sont présents depuis longtemps dans la zone en question
ainsi que les forces armées nationales. D'après une première reconstruction
des faits, les tensions auraient débuté il y a deux jours, lorsque des
rebelles ont fait irruption dans le village, tuant peu après le sous-préfet
de la zone de Ngaoundaye, qui avait pour seul tort de s'être exprimé
publiquement quelques jours plus tôt en faveur de l'armée; les rebelles ont
procédé à une véritable exécution publique. Le jour d'après, après avoir
accusé les habitants du village de Ngaoundaye de collaborationnisme avec les
rebelles, l'armée a incendié toutes les maisons après les avoir saccagées
une à une, selon des modalités fréquemment employées par les soldats.
D'après les informations à disposition de la MISNA, les militaires auraient
incendié d'autres centres de la zone (au moins quatre) et auraient
directement affronté les rebelles au moins une fois. Même si des sources
locales signalent que des civils ont été impliqués dans les échanges armés,
aucun bilan d'éventuelles victimes n'a été fourni pour le moment. Il y a
quelques jours seulement, quelques députés centrafricains avaient dénoncé
les abus commis par l'armée régulière de Bangui – ce que deux récents
rapports des Nations Unies ont confirmé aussi – contre les civils dans le
nord du pays, notamment la destruction systématique de villages dont les
populations sont préalablement accusées d'avoir collaboré avec les miliciens
antigouvernementaux. Une telle pratique sévit depuis plusieurs mois, ayant
déjà contraint un nombre imprécisé de personnes à abandonner les localités
pour aller vivre dans les forêts, dans des conditions qualifiées d'
“aberrantes” par les Nations Unies. “Nous demandons au ministre de la
Défense, qui est le chef d'État, de mettre fin à ce type d'excès et
d'apprendre à ses soldats la différence entre rebelles et personnes
innocentes” avait dit à la radio nationale la députée Marie Agba en
s'adressant au président François Bozizé. En près de deux années d'attaques
et de combats entre l'armée, les bandes armées et les mouvements rebelles,
plus de 200.000 civils ont fui la zone septentrionale, dont 70.000 ont
trouvé refuge dans le Tchad et le Cameroun voisins. D'après des données
fournies par l'ONU, chaque semaine 450 décès pour malnutrition sont relevés
parmi les enfants tandis que les femmes sont fréquemment victimes de viols.
D'après le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le
développement (Pnud) de mars dernier, 250.000 personnes sont exposées au
risque de crise alimentaire dans le nord de la Centrafrique. Selon le Pnud,
plus de 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté et
l'analphabétisme frappe 68% des femmes et 46% des hommes.[
La promotion humaine, priorité de l'Eglise
centrafricaine
“L'Église ne peut pas rester indifférente” face à la situation problématique
du pays, affirme le président de la Conférence épiscopale centrafricaine,
monseigneur François-Xavier Yombandije, évêque de Bossangoa, récemment
interpellé par l'agence Fides du Vatican. “Depuis plusieurs décennies la
Centrafrique a de gros problèmes au niveau politique, économique et social:
salaires impayés, chômage, manque de structures sanitaires et d'écoles. Les
jeunes ne savent pas quoi faire de leur vie. La situation politique demeure
confuse et la société civile est en panne.
Le pays est parvenu à un point
tel qu'il risque de passer d'une crise à l'autre s'il ne reçoit pas une aide
extérieure. Du point de vue économique, le pouvoir d'achat se réduit de jour
en jour et les gens sont contraints de s'arranger comme ils le peuvent pour
s'en sortir. L’économie est pratiquement bloquée et si une injection de
capitaux étrangers n'intervient pas, le pays ne pourra jamais sortir de la
crise”. “Depuis l'an 2000 l'Église locale s'est donnée trois priorités:
santé, éducation et promotion humaine. Dans tout le pays nous avons mis sur
pied des centres de santé, des pharmacies, autant de structures en faveur de
la population et en particulier des plus nécessiteux, de ceux qui ont une
santé fragile”.
Dans le domaine de l'éducation, cela fait plus de 10 ans que
nous intervenons, rappelle le président de la Conférence épiscopale
centrafricaine, et “sur le plan de la promotion humaine nous avons engagé
une stratégie régionale avec les autres conférences épiscopales d'Afrique
centrale. Nous avons tenu des rencontres à Malato, en Guinée équatoriale, où
nous avons entrepris un programme de promotion de la femme, et à N’Djamena,
au Tchad, en faveur des jeunes”. Monseigneur Yombandje souligne enfin les
problèmes liés à l'instabilité régionale, à une circulation d'armes majeure
à cause des guerres civils en cours alimentant le banditisme et la guérilla
interne: “Nous avons tout de même la chance de ne pas être un pays de
guerriers. Au contraire, nous sommes un peuple pacifique, amant de la paix.
Des tensions existent mais elles se règlent rapidement une fois la crise
passée et nous retrouvons la paix”.
Texte intégral du pape Benoît XVI aux évêques de
Centrafrique ►
Benoît XVI souhaite que s'ouvre l'espérance à l'Afrique
Message du Saint Père Benoît XVI pour la journée mndiale
des missions ►
Le pape Benoît XVI renouvelle l'appel de Pie XII
Sources: Eglise et mission
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.06.2007 - BENOÎT XVI -
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