Benoît XVI évoque la foi et les
difficultés quotidiennes |
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Le 03 mai 2010
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(E.S.M.)
- Après une brève rencontre avec la population sur la Place St.
Charles, il y a
présidé la messe
à 10 h 45'. Dans
son homélie,
Benoît XVI a
évoqué les
difficultés de
la vie
quotidienne.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI évoque la foi et les difficultés quotidiennes
Synthèse - (texte intégral en 2e partie)
Le 03 mai 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Hier, le Pape a effectué une visite pastorale à Turin (Italie) à
l'occasion de l'ostension du Saint Suaire. Après une brève rencontre avec la
population sur la Place St. Charles, il y a présidé la messe à 10 h 45'.
Dans son homélie, Benoît XVI a évoqué les difficultés de la vie quotidienne,
évoquant "ceux qui vivent en situation de précarité, à cause du chômage,
de l'incertitude face à l'avenir, de la souffrance physique et morale. Je
pense aux familles, aux jeunes, aux personnes âgées qui vivent souvent
seules, aux marginaux et aux immigrés". Malgré ces nombreux problèmes,
a-t-il poursuivi, "c'est justement la certitude qui nous vient de la foi,
la certitude que nous ne sommes pas seuls, que Dieu aime chacun sans
distinction et est proche de chacun par son amour, qui nous rend capables
d'affronter, de vivre et de dépasser la fatigue des problèmes quotidiens".
Puis il a encouragé les familles "à vivre la dimension chrétienne de
l'amour dans les simples actions quotidiennes, dans les relations
familiales, en dépassant divisions et incompréhensions, en cultivant la foi
qui raffermit la communion. Je désire aussi encourager l'effort, souvent
difficile, de qui prend des responsabilités dans l'administration publique:
la collaboration en vue du bien commun et pour une ville plus humaine et
vivable". Il a également encouragé les jeunes à "ne jamais perdre
l'espérance, celle qui vient du Christ ressuscité, de la victoire de Dieu
sur le péché, la haine et la mort".
Evoquant ensuite le Saint Suaire, Benoît XVI a souligné que l'on peut y voir
"les reflets de nos problèmes dans les souffrances du Christ. C'est
précisément pour cela qu'il est un signe d'espérance. Le Christ a affronté
la croix pour mettre une limite au mal, pour nous faire entrevoir, dans sa
Pâque, l'anticipation de ce moment où, pour nous aussi, toute larme sera
séchée et il n'y aura plus ni mort, ni lutte, ni lamentation et ni labeur".
Il a conclu en exhortant les fidèles de Turin à "rester fermes dans la
foi que vous avez reçue qui donne sens à la vie et qui donne la force
d'aimer, à ne jamais perdre la lumière de l'espérance dans le Christ
ressuscité, capable de transformer la réalité et de rendre toute chose
nouvelle, à vivre dans la ville, les quartiers, les communautés et les
familles de façon simple et concret l'amour de Dieu: Comme moi, je vous ai
aimés, aimez-vous les uns les autres". Avant le Regina Cæli, le Pape
s'est adressé à Marie qui est vénérée ici sous le vocable de Vierge de la
Consolation. "Je lui confie cette ville et ses habitants. Veille, Marie,
sur les familles et les travailleurs. Veille sur ceux qui ont perdu la foi
ou l'espérance. Console les malades, les prisonniers et tous ceux qui
souffrent. Soutiens, ô Auxiliaire des chrétiens, les jeunes, les personnes
âgées et les personnes en difficultés. Veille, ô Mère de l'Eglise, sur les
pasteurs et sur toute la communauté des croyants pour qu'ils soient "sel et
lumière" dans la société".
Homélie du Saint-Père
Chers frères et sœurs !
Je suis heureux de me trouver avec vous en ce jour de fête et de célébrer
pour vous cette Eucharistie solennelle. Je salue chacune des personnes
présentes, en particulier le pasteur de votre archidiocèse, le cardinal
Severino Poletto, que je remercie des paroles chaleureuses qu'il m'a
adressées au nom de tous. Je salue également les archevêques et les évêques
présents, les prêtres, les religieux et les religieuses, les représentants
des associations et des mouvements ecclésiaux. J'adresse une pensée
respectueuse au maire, M. Sergio Chiamparino, reconnaissant pour son hommage
courtois, au représentant du gouvernement et aux autorités civiles et
militaires, avec des remerciements particuliers à tous ceux qui ont
généreusement offert leur collaboration pour la réalisation de ma visite
pastorale. J'étends ma pensée à tous ceux qui n'ont pas pu être présents, en
particulier aux malades, aux personnes seules et à tous ceux qui se trouvent
en difficulté. Je confie au Seigneur la ville de Turin et tous ses habitants
au cours de cette célébration eucharistique qui, comme tous les dimanches,
nous invite à participer de manière communautaire au double banquet de la
Parole de vérité et du Pain de la vie éternelle.
Nous sommes dans le temps pascal, qui est le temps de la glorification de
Jésus. L'Evangile que nous venons d'écouter nous rappelle que cette
glorification s'est réalisée à travers la passion. Dans le mystère pascal,
passion et glorification sont étroitement liées entre elles et forment une
unité indivisible. Jésus affirme : « Maintenant le Fils de l'homme est
glorifié, et Dieu est glorifié en lui » (Jn 13, 31)
et il le fait lorsque Judas sort du Cénacle pour accomplir le plan de sa
trahison, qui conduira à la mort du Maître : c'est précisément à ce
moment-là que commence la glorification de Jésus. L'évangéliste Jean le fait
comprendre clairement : en effet, il ne dit pas que Jésus a été glorifié
seulement après sa passion, au moyen de la résurrection, mais il montre que
sa glorification a commencé précisément avec la passion. Dans celle-ci Jésus
manifeste sa gloire, qui est gloire de l'amour, qui se donne totalement. Il
a aimé le Père, accomplissant sa volonté jusqu'au bout, en une donation
parfaite ; il a aimé l'humanité, donnant sa vie pour nous. Ainsi, dans sa
passion il est déjà glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Mais la passion -
comme expression très réelle et profonde de son amour - n'est qu'un début.
C'est pourquoi Jésus affirme que sa glorification sera également future
(cf. v. 32). Ensuite le Seigneur, au moment où il
annonce son départ de ce monde (cf. v. 33),
comme un testament laissé à ses disciples pour poursuivre de manière
nouvelle sa présence parmi eux, leur donne un commandement : « Je vous
donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres »
(v. 34). Si nous nous aimons les uns les
autres, Jésus continue à être présent parmi nous, à être glorifié dans le
monde.
Jésus parle d'un « commandement nouveau ». Mais quelle est sa nouveauté ?
Déjà dans l'Ancien Testament, Dieu avait donné le commandement de l'amour ;
à présent, cependant, ce commandement est devenu nouveau dans la mesure où
Jésus y apporte un ajout très important : « Comme je vous ai aimés, vous
aussi aimez-vous les uns les autres ». Ce qui est nouveau est précisément
cet « aimer comme Jésus a aimé ». Tout notre amour est précédé par son amour
et se réfère à cet amour, s'insère dans cet amour, se réalise précisément
pour cet amour. L'Ancien Testament ne présentait aucun modèle d'amour, mais
formulait seulement le précepte d'aimer. Jésus, en revanche, s'est donné
lui-même à nous comme modèle et comme source d'amour. Il s'agit d'un amour
sans limites, universel, en mesure de transformer également toutes les
circonstances négatives et tous les obstacles qui se dressent pour
progresser dans l'amour. Et nous voyons dans les saints de cette ville la
réalisation de cet amour, toujours à partir de la source de l'amour de
Jésus.
Au cours des siècles passés, l'Eglise qui est à Turin a connu une riche
tradition de sainteté et de généreux service à nos frères - comme l'ont
rappelé le cardinal-archevêque et le maire - grâce à l'œuvre de prêtres, de
religieux et de religieuses de vie active et contemplative et de fidèles
laïcs zélés. Les paroles de Jésus acquièrent alors un écho particulier pour
cette Eglise de Turin, une Eglise généreuse et active, à commencer par ses
prêtres. En nous donnant le commandement nouveau, Jésus nous demande de
vivre son amour même, de son amour même, qui est le signe vraiment crédible,
éloquent et efficace pour annoncer au monde la venue du Royaume de Dieu.
Bien évidemment, avec nos seules forces nous sommes faibles et limités. Il y
a toujours en nous une résistance à l'amour et dans notre existence il y a
tant de difficultés qui provoquent des divisions, du ressentiment et des
rancœurs. Mais le Seigneur nous a promis d'être présent dans notre vie, en
nous rendant aptes à cet amour généreux et total, qui sait vaincre tous les
obstacles, même ceux qui sont dans nos propres cœurs. Si nous sommes unis au
Christ, nous pouvons vraiment aimer de cette manière. Aimer les autres comme
Jésus nous a aimés n'est possible qu'avec cette force qui nous est
communiquée dans la relation avec Lui, en particulier dans l'Eucharistie, où
devient présent de manière réelle son sacrifice d'amour qui engendre l'amour
: c'est la véritable nouveauté dans le monde et la force d'une glorification
permanente de Dieu, qui se glorifie dans la continuité de l'amour de Jésus
dans notre amour.
Je voudrais alors adresser une parole d'encouragement en particulier aux
prêtres et aux diacres de cette Eglise, qui se consacrent avec générosité au
travail pastoral, ainsi qu'aux religieux et aux religieuses. Etre des
ouvriers dans la vigne du Seigneur peut parfois être fatigant, les
engagements se multiplient, les demandes sont nombreuses, les problèmes ne
manquent pas : sachez puiser quotidiennement dans la relation d'amour avec
Dieu dans la prière la force pour apporter l'annonce prophétique du salut ;
re-centrez votre existence sur l'essentiel de l'Evangile ; cultivez une
dimension réelle de communion et de fraternité à l'intérieur du
presbyterium, de vos communautés, dans les relations avec le Peuple de Dieu
; témoignez dans le ministère de la puissance de l'amour qui vient
d'en-Haut, qui vient du Seigneur présent parmi nous.
La première lecture que nous avons écoutée, nous présente précisément une
manière particulière de glorification de Jésus : l'apostolat et ses fruits.
Paul et Barnabé, au terme de leur premier voyage apostolique, reviennent
dans les villes déjà visitées et encouragent à nouveau les disciples, les
exhortant à rester solides dans la foi, car, comme ils le disent : « il
nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu
» (Ac 14, 22). Chers frères et sœurs, la vie
chrétienne n'est pas facile ; je sais qu'à Turin également les difficultés,
les problèmes, les préoccupations ne manquent pas : je pense, en
particulier, à ceux qui vivent concrètement leur existence dans des
situations précaires, à cause du manque de travail, de l'incertitude pour
l'avenir, de la souffrance physique et morale ; je pense aux familles, aux
jeunes, aux personnes âgées qui vivent souvent dans la solitude, aux
laissés-pour-compte, aux immigrés. Oui, la vie conduit à affronter de
nombreuses difficultés, de nombreux problèmes, mais c'est précisément la
certitude qui nous vient de la foi, la certitude que nous ne sommes pas
seuls, que Dieu aime chacun sans distinction et est proche de chacun avec
son amour, qui permet d'affronter, de vivre et de surmonter la fatigue des
problèmes quotidiens. C'est l'amour universel du Christ ressuscité qui a
poussé les apôtres à sortir d'eux-mêmes, à diffuser la parole de Dieu, à se
prodiguer sans réserve pour les autres, avec courage, avec joie et sérénité.
Le Ressuscité possède une force d'amour qui dépasse toute limite, il ne
s'arrête devant aucun obstacle. Et la communauté chrétienne, en particulier
dans les réalités les plus engagées sur le plan pastoral, doit être un
instrument concret de cet amour de Dieu.
J'exhorte les familles à vivre la dimension chrétienne de l'amour dans les
simples actions quotidiennes, dans les relations familiales en surmontant
les divisions et les incompréhensions, en cultivant la foi qui rend la
communion encore plus solide. Dans le monde riche et varié de l'université
et de la culture que ne manque pas également le témoignage de l'amour dont
nous parle l'Evangile d'aujourd'hui, dans la capacité de l'écoute attentive
et du dialogue humble dans la recherche de la Vérité, certains que c'est la
vérité elle-même qui vient à notre rencontre et qui nous saisit. Je désire
également encourager l'effort, souvent difficile, de ceux qui sont appelés à
administrer le bien public : la collaboration pour rechercher le bien commun
et rendre la ville toujours plus humaine et vivable est un signe que la
pensée chrétienne sur l'homme n'est jamais contre sa liberté, mais en faveur
d'une plus grande plénitude qui ne trouve sa réalisation que dans une «
civilisation de l'amour ». A tous, en particulier aux jeunes, je veux dire
de ne jamais perdre l'espérance, celle qui vient du Christ ressuscité, de la
victoire de Dieu sur le péché, sur la haine et sur la mort.
La deuxième lecture d'aujourd'hui nous montre précisément l'issue finale de
la Résurrection de Jésus : c'est la Jérusalem nouvelle, la ville sainte, qui
descend du ciel, de Dieu, prête comme une épouse parée pour son époux
(cf. Ap 21, 2). Celui qui a été crucifié, qui a
partagé notre souffrance, comme nous le rappelle également de manière
éloquente le Saint-Suaire, est celui qui est ressuscité et il veut nous
réunir tous dans son amour. Il s'agit d'une espérance merveilleuse, « forte
» solide, car, comme le dit l'Apocalypse : « (Dieu) essuiera toute larme
de leurs yeux, et la mort n'existera plus ; et il n'y aura plus de pleurs,
de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu »
(21, 4). Le Saint-Suaire ne transmet-il peut-être
pas le même message ? Dans celui-ci nous voyons, comme reflétées, nos
souffrances dans les souffrances du Christ : « Passio Christi. Passio
hominis ». C'est précisément pour cette raison qu'il est un signe
d'espérance : le Christ a affronté la croix pour mettre un frein au mal ;
pour nous faire entrevoir, dans sa Pâque, l'anticipation de ce moment où,
pour nous aussi, chaque larme sera essuyée et il n'y aura plus ni mort, ni
pleurs, ni cris, ni tristesse.
Le passage de l'Apocalypse termine par l'affirmation : « Alors celui qui
siégeait sur le Trône déclara : "Voici que je fais toutes choses nouvelles"
» (21, 5). La première chose absolument
nouvelle réalisée par Dieu a été la résurrection de Jésus, sa glorification
céleste. Elle est le début de toute une série de « choses nouvelles »,
auxquelles nous participons nous aussi. Les « choses nouvelles » sont un
monde plein de joie, où il n'y a plus de souffrances ni d'abus, où il n'y a
plus de rancœur et de haine, mais seulement l'amour qui vient de Dieu et qui
transforme tout.
Chère Eglise qui est à Turin, je suis venu parmi vous pour vous confirmer
dans la foi. Je désire vous exhorter, avec force et avec affection, à rester
solides dans cette foi que vous avez reçue et qui donne un sens à la vie,
qui donne la force d'aimer ; à ne jamais perdre la lumière de l'espérance
dans le Christ ressuscité, qui est capable de transformer la réalité et de
rendre toutes choses nouvelles ; à vivre l'amour de Dieu dans votre ville,
dans les quartiers, dans les communautés, dans les familles, de manière
simple et concrète : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les
autres ». (ZF10050312 )
Amen
Regina Cæli du 2 mai
A l'issue de la Messe du 2 mai, le Saint-Père a récité le Regina Cæli avec
les fidèles rassemblés sur la place:
Alors que nous nous apprêtons à conclure cette solennelle célébration, nous
nous adressons en prière à la Très Sainte Vierge, qui est vénérée à Turin
comme Patronne principale sous le titre de Bienheureuse Vierge "Consolata".
C'est à Elle que je confie cette ville et tous ceux qui y habitent. Veille,
ô Marie, sur les familles et sur le monde du travail; veille sur ceux qui
ont perdu la foi et l'espérance; réconforte les malades, les détenus et tous
ceux qui souffrent; soutiens, ô Aide des chrétiens, des jeunes, des
personnes âgées et des personnes en difficultés. Veille, ô Mère de l'Eglise,
sur les pasteurs et la communauté des croyants tout entière, afin qu'ils
soient "sel et lumière" au sein de la société.
La Vierge Marie est celle qui, plus que tout autre, à contemplé Dieu dans le
visage humain de Jésus. Elle l'a vu à peine né, alors que, enveloppé de
langes, il était allongé dans une mangeoire; elle l'a vue alors qu'il venait
de mourir, quand, déposé de la croix, on l'enveloppa dans un linceul et on
l'emporta au sépulcre. En elle s'est imprimée l'image de son Fils martyrisé;
mais cette image a ensuite été transfigurée par la lumière de la
Résurrection. Ainsi, dans le cœur de Marie, est conservé le mystère du
visage du Christ, mystère de mort et de gloire. D'elle, nous pouvons
toujours apprendre à regarder Jésus avec un regard d'amour et de foi, à
reconnaître sur ce visage humain le Visage de Dieu.
Je confie avec gratitude à la Très Sainte Vierge, ceux qui ont travaillé en
vue de ma visite, et pour l'Ostention du Saint-Suaire. Je prie pour eux et
pour que ces événements favorisent un profond renouveau spirituel.
Texte original du
discours du Saint Père
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Messe

Sources : www.vatican.va
20100503 (520)
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.05.2010 -
T/Benoît XVI
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