Benoît XVI explique aux prêtres
comment transmettre la foi |
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Le 03 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Jeudi dernier, le pape Benoît XVI a rencontré les Prêtres du
diocèse de Rome pour le rendez-vous traditionnel de début Carême. La
première question a été posée par , le père Gianpiero Palmieri, curé de
la paroisse "San Frumenzio ai Prati Fiscali", qui s'est interrogé
sur la manière d'aider les personnes blessées par la vie.
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Benoît XVI explique aux prêtres
comment transmettre la foi
Synthèse
Le 03 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Jeudi dernier, le pape Benoît XVI a rencontré les Prêtres du diocèse de
Rome pour le rendez-vous traditionnel de début Carême. Comme c'est la
coutume de ce genre de rencontre, c'est sous forme d'un dialogue entre le
Saint-Père et les participants qu'elle s'est passée.
La première question a été posée par , le père Gianpiero Palmieri, curé de
la paroisse "San Frumenzio ai Prati Fiscali", qui s'est interrogé sur
la manière d'aider les personnes blessées par la vie à rencontrer le Christ
sans tomber dans des raisonnements, disons, "trop schématiques".
Benoît XVI lui a répondu en rappelant tout d'abord qu'ils étaient là en
famille et a dit sa joie de commencer le Carême par ce moment de repos
spirituel, de respiration spirituelle, en contact avec eux.
Ensuite le Saint-Père a rappelé qu'il n'était pas suffisant de prêcher ou de
faire de la pastorale avec le précieux bagage acquis pendant leurs
études de théologie. Cela est évidemment important et fondamental, mais cela
doit être personnalisé. Le pape a poursuivi en insistant sur le côté
essentiel de concrétiser les mots importants de la foi, par notre propre
expérience personnelle de la foi, non seulement dans la rencontre avec nos
paroissiens, mais aussi de ne pas en perdre la simplicité.
Benoît XVI a conclu cette première réponse en rappelant l'importance
d'apprendre qui est l'homme, l'homme d'aujourd'hui, l'homme en nous et avec
les autres, mais toujours en étant à l'écoute attentive du Seigneur et en
acceptant en nous la semence de sa Parole, pour qu'en nous elle se
transforme en fruit et devienne communicable aux autres.
Texte intégral de la réponse à la première question
Question 1
Face « au monde réel », « aux personnes blessées par la vie », les prêtres
de paroisse « se sentent souvent mal préparés ou de manière inadaptée ».
S'adressant à Benoît XVI, le père Gianpiero Palmieri, curé de la paroisse «
San Frumenzio ai Prati Fiscali », s'est interrogé sur la manière d'aider ces
personnes à rencontrer le Christ sans tomber dans des raisonnements « trop
schématiques ».
Benoît XVI - Merci ! Chers confrères, je voudrais avant tout exprimer ma
grande joie d'être parmi vous, prêtres de Rome : mes prêtres, nous sommes en
famille. Le cardinal vicaire nous a bien dit que c'est un moment de repos
spirituel. En ce sens, je suis aussi reconnaissant de pouvoir commencer le
Carême par un moment de repos spirituel, de respiration spirituelle, en
contact avec vous. Et il a aussi ajouté : nous sommes ensemble pour que vous
puissiez me raconter vos expériences, vos souffrances, comme vos succès et
vos joies. Je ne dirais donc pas que celui qui parle ici, auquel vous vous
adressez, est un oracle. Nous sommes au contraire dans un échange familial,
où il est aussi pour moi très important, à travers vous, de connaître la vie
des paroisses, vos expériences avec la Parole de Dieu dans le contexte de
notre monde d'aujourd'hui. Et je voudrais apprendre moi aussi, m'approcher
de la réalité dont celui qui habite le Palais Apostolique est un peu trop
éloigné. Et c'est aussi la limite de mes réponses. Vous vivez en contact
direct, jour après jour, avec le monde d'aujourd'hui ; je vis avec des
contacts divers, qui sont très utiles. Par exemple, je viens de recevoir la
visite « ad limina » des évêques du Nigeria. Et j'ai pu voir ainsi, à
travers ces personnes, la vie de l'Eglise dans un pays important d'Afrique,
le plus grand, avec 140 millions d'habitants, un grand nombre de
catholiques, et entrevoir la joie et aussi les souffrances de l'Eglise. Mais
pour moi, ceci est évidemment un repos spirituel, parce que c'est une Eglise
comme nous la voyons dans les Actes des Apôtres. Une Eglise où il y a une
joie toute nouvelle d'avoir trouvé le Christ, d'avoir trouvé le Messie de
Dieu. Une Eglise qui vit et grandit chaque jour. La population est heureuse
d'avoir trouvé le Christ. Ils ont des vocations et peuvent ainsi donner,
dans plusieurs pays du monde, des prêtres fidei donum. Et c'est bien sûr un
rafraîchissement spirituel de voir que l'Eglise n'est pas seulement
fatiguée, comme souvent en Europe, mais qu'il existe une Eglise jeune,
pleine de la joie de l'Esprit Saint. Mais il est aussi important pour moi,
avec toutes ces expériences universelles, de voir mon diocèse, les problèmes
et toutes les réalités vécus dans ce diocèse.
En ce sens et en substance, je suis d'accord avec vous : ce n'est pas
suffisant de prêcher ou de faire de la pastorale avec le bagage précieux
acquis durant les études de théologie. Cela est important et fondamental,
mais doit être personnalisé : (il faut passer) d'une connaissance académique
que nous avons apprise et sur laquelle nous avons réfléchie, à une vision
personnelle de notre propre vie pour arriver aux autres. En ce sens, je
voudrais dire qu'il est essentiel, d'une part, de concrétiser les mots
importants de la foi, par notre expérience personnelle de la foi, dans la
rencontre avec nos paroissiens, mais aussi de ne pas perdre la simplicité
(de la foi). Naturellement, des mots importants de la tradition - comme
sacrifice d'expiation, rédemption du sacrifice du Christ, péché originel -
sont aujourd'hui incompréhensibles comme tels. Nous ne pouvons pas
travailler simplement avec de grandes formules, vraies, mais qui ne trouvent
plus leur contexte dans le monde d'aujourd'hui. Nous devons, par l'étude et
ce que nous disent les maîtres de la théologie et notre expérience
personnelle de Dieu, concrétiser, traduire ces mots importants, afin qu'ils
puissent entrer dans l'annonce de Dieu aux hommes d'aujourd'hui.
Et je dirais, d'autre part, qu'il ne faut pas recouvrir la simplicité de la
Parole de Dieu par des jugements trop lourds d'approches humaines. Je me
souviens d'un ami qui, après avoir écouté des prédications avec de longues
réflexions anthropologiques pour en arriver à l'Evangile disait : mais ces
approches ne m'intéressent pas, je voudrais comprendre ce que dit l'Evangile
! Et il me semble souvent qu'au lieu de longs chemins d'approche, il serait
mieux - je l'ai fait quand j'étais encore dans ma vie normale - de dire que
cet Evangile ne nous plaît pas, que nous sommes contre ce que dit le
Seigneur ! Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Si je dis sincèrement que je
ne suis pas d'accord à première vue, j'attire déjà l'attention : on voit que
je voudrais, en tant qu'homme d'aujourd'hui, comprendre ce que dit le
Seigneur. Nous pouvons ainsi, sans emprunter de longs chemins, entrer dans
le vif de la Parole. Et nous devons aussi tenir compte, sans faire de
fausses simplifications, du fait que les douze apôtres étaient des pêcheurs,
des artisans, de cette province de Galilée, sans préparation particulière,
sans connaissance du grand monde grec et latin. Et pourtant, ils sont allés
dans tout l'Empire et même en dehors, jusqu'en Inde, et ils ont annoncé le
Christ avec simplicité et avec la force de la simplicité de ce qui est vrai.
Et il me semble que cela aussi est important : ne perdons pas la simplicité
de la vérité. Dieu existe, et Dieu n'est pas un être hypothétique, lointain,
mais il est proche, il a parlé avec nous, il a parlé avec moi. Et ainsi,
nous affirmons simplement ce qui est et comment on peut, (comment) il faut
naturellement expliquer et développer. Mais ne perdons pas de vue que nous
ne proposons pas des réflexions, que nous ne proposons pas une philosophie,
mais que nous proposons l'annonce simple de ce Dieu qui a agi. Qui a aussi
agi avec moi.
Et puis pour le contexte culturel, romain - qui est absolument nécessaire -
je dirais que la première aide est notre expérience personnelle. Nous ne
vivons pas sur la lune. Je suis un homme de ce temps et si je vis
sincèrement ma foi dans la culture d'aujourd'hui, comme une personne qui vit
avec les media d'aujourd'hui, avec les échanges, avec les réalités de
l'économie, avec tout cela, si je prends au sérieux cette expérience et que
je cherche à personnaliser en moi cette réalité. C'est ainsi que nous sommes
sur le chemin pour nous faire comprendre des autres. Saint Bernard de
Clairvaux a dit à son disciple le pape Eugène, dans son livre de
considérations : considère que tu bois à ta propre source, c'est-à-dire à ta
propre humanité. Si tu es sincère avec toi-même et que tu commences à voir à
partir de toi ce qu'est la foi, par ton expérience humaine, buvant à ton
propre puits, comme dit saint Bernard, tu peux aussi dire aux autres ce
qu'il faut dire. Et en ce sens, il me semble important d'être réellement
attentifs au monde d'aujourd'hui, et d'être aussi attentifs au Seigneur en
nous : être un homme de ce temps et en même temps un homme qui croit au
Christ, qui transforme le message éternel en message actuel.
Qui connaît mieux les hommes d'aujourd'hui que le prêtre ? Le presbytère
n'est pas dans le monde, il est au contraire dans la paroisse. Et ici, les
hommes viennent souvent, normalement, voir le prêtre, sans masque. Ils ne
viennent pas avec des prétextes mais dans des situations de souffrance, de
maladie, de mort, avec des questions familiales. Ils viennent au
confessionnal sans masque, avec leur personnalité. Aucune autre profession,
me semble-t-il, ne donne cette possibilité de connaître l'homme comme il est
dans son humanité et non pas dans le rôle qu'il joue dans la société. En ce
sens, nous pouvons réellement étudier comment il est dans sa profondeur,
quand il ne joue pas un rôle, et apprendre nous aussi qui est l'être humain,
l'être humain à l'école du Christ. En ce sens, je dirais qu'il est
absolument important d'apprendre qui est l'homme, l'homme d'aujourd'hui, en
nous et avec les autres, mais toujours dans l'écoute attentive au Seigneur
et en acceptant en nous la semence de la Parole, parce qu'en nous elle se
transforme en fruit et devient communicable aux autres.
(ZF09030203 )
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.03.2009 -
T/Benoît XVI |