Benoît XVI nous invite à tourner
notre regard vers la Theôtokôs |
 |
Le 03 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- Le Saint-Père Benoît XVI a présidé dans la basilique du
Vatican, les premières Vêpres de la Solennité de Marie, Mère de Dieu,
suivie du "Te Deum" d'action de grâces pour la l'année civile 2008 qui
s'achève.
|
Le pape Benoît XVI
Le pape Benoît XVI préside les Vêpres d'action de grâce pour l'année 2008
Le 03 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Le pape Benoît XVI a fait un bref rappel de la fête consacrée
à la maternité divine de Marie.
Texte intégral de l'homélie du Pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs!
L'année qui se termine et celle qui s'annonce à l'horizon sont placées
toutes les deux sous le regard bénissant de la Très Sainte Mère de Dieu.
La sculpture artistique en bois polychrome placée ici, à côté de
l'autel, qui la représente sur le trône avec l'Enfant bénissant, nous
rappelle sa présence maternelle. Nous célébrons les premières Vêpres de
cette solennité mariale, et dans celles-ci nombreuses sont les
références liturgiques au mystère de la maternité divine de la Vierge.
"O admirabile commercium! Merveilleux échange!". Ainsi commence
l'antienne du premier psaume, pour poursuivre ensuite: "Le Créateur a
pris une âme et un corps, il est né d'une vierge". "Lorsque d'une
manière unique tu es né de la Vierge, tu as accompli les Écritures",
proclame l'antienne du deuxième psaume, à laquelle font écho les paroles
de la troisième antienne qui nous a introduits au cantique tiré de la
Lettre de Paul aux Éphésiens : "Ta virginité est intègre, Mère de Dieu:
nous te louons, tu pries pour nous". La maternité divine de Marie est
soulignée également dans la brève lecture qui vient d'être proclamée,
qui repropose les versets célèbres de la Lettre aux Galates: "Mais
lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils; il est né
d'une femme [...] pour faire de nous des fils"
(Ga 4, 4-5). Et dans le
traditionnel Te Deum, que nous élèverons au terme de notre célébration
devant le Très Saint Sacrement solennellement exposé à notre adoration,
nous chanterons aussi: "Tu, ad liberandum suscepturus hominem, non
horruisti Virginis uterum", en français: "Toi, ô Christ, tu naquis de la
Vierge Mère pour le salut de l'homme".
Ce soir, tout nous invite donc à tourner le regard vers Celle qui "reçut
le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta
au monde la vie" et qui précisément pour cela - rappelle le Concile
Vatican ii - "est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu"
(Const.
Lumen
Gentium, n.53). Le Noël du Christ, que nous commémorons en
ces jours, est entièrement parcouru par la lumière de Marie et, alors
que dans la crèche nous nous arrêtons pour contempler l'Enfant, le
regard ne peut que se tourner avec reconnaissance également vers la
Mère, qui par son "oui" a rendu possible le don de la Rédemption. Voilà
pourquoi le temps de Noël contient en lui une profonde connotation
mariale; la naissance de Jésus, homme-Dieu et la maternité divine de
Marie sont des réalités indissociables entre elles; le mystère de Marie
et le mystère du Fils unique de Dieu qui se fait homme, forment un
unique mystère, l'un aidant à mieux comprendre l'autre.
Marie Mère de Dieu - Theotokos, Dei Genetrix. Dès l'antiquité, la Vierge
fut honorée sous ce titre. Mais pendant de nombreux siècles on ne trouve
pas en occident de fête spécifique consacrée à la maternité divine de
Marie. C'est le Pape Pie XI qui l'introduisit dans l'Église latine en
1931, à l'occasion du 15e centenaire du Concile d'Éphèse, et il la fêta
le 11 octobre. C'est à cette date que commença, en 1962, le Concile
œcuménique Vatican II. Ce fut ensuite le serviteur de Dieu Paul VI, en
1969, qui, reprenant une antique tradition, fixa cette solennité le
premier janvier. Et dans l'Exhortation apostolique
Marialis Cultus du 2
février 1974, il expliqua la raison de ce choix et son lien avec la
Journée mondiale de la Paix. "Dans l'ordonnance réformée du temps de
Noël - écrivit Paul VI -, il nous semble que tous doivent tourner leur
attention vers la réinstauration de la solennité de Sainte Marie, Mère
de Dieu : [...] elle est destinée à célébrer la part qu'a eue Marie au
mystère du salut et à exalter la dignité particulière qui en découle
pour la Mère très sainte [...] Elle constitue par ailleurs une
excellente occasion pour renouveler notre adoration au nouveau-né Prince
de la Paix, pour écouter à nouveau le joyeux message des anges
(cf. Lc
2, 14), pour implorer de Dieu, par la médiation de la Reine de la Paix,
le don suprême de la paix" (n. 5 in: Insegnamenti di Paolo
VI, XII 1974,
pp. 105-106).
Ce soir, nous voulons placer entre les mains de la Mères céleste de Dieu
notre hymne choral d'action de grâce au Seigneur pour les bienfaits
qu'au cours des douze mois écoulés il nous a largement accordés. Le
premier sentiment, qui naît ce soir spontanément dans notre cœur, est
précisément de louange et d'action de grâce à Celui qui nous fait don du
temps, précieuse opportunité pour accomplir le bien; nous y joignons la
requête de pardon pour ne pas l'avoir peut-être toujours employé
utilement. Je suis content de partager cette action de grâce avec vous,
chers frères et sœurs, qui représentez notre Communauté diocésaine, à
laquelle j'adresse mon salut cordial, en l'étendant à tous les habitants
de Rome. J'adresse un salut particulier au cardinal vicaire et au maire,
qui ont tous le deux commencé leurs missions différentes cette année -
l'une spirituelle et religieuse, l'autre civile et administrative - au
service de notre ville. Mon salut s'étend aux évêques auxiliaires, aux
prêtres, aux personnes consacrées et aux nombreux fidèles laïcs ici
rassemblés, ainsi qu'aux autorités présentes. En venant au monde, le
Verbe éternel du Père nous a révélé la proximité de Dieu et la vérité
ultime sur l'homme et sur son destin éternel; il est venu demeurer avec
nous pour être notre soutien irremplaçable, en particulier dans les
inévitables difficultés de chaque jour. Et ce soir la Vierge elle-même
nous rappelle quel grand don Jésus nous a fait avec sa naissance, quel
"trésor" précieux constitue pour nous son Incarnation. Dans son Noël,
Jésus vient offrir sa Parole comme une lampe qui guide nos pas; il vient
s'offrir lui-même et nous devons savoir rendre raison de Lui, notre
espérance certaine, dans notre existence quotidienne, conscients que "le
mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe
incarné" (Gaudium
et Spes, n.22).
La présence du Christ est un don que nous devons savoir partager avec
tous. C'est à cela que vise l'effort que la communauté diocésaine
accomplit pour la formation des agents pastoraux, afin qu'ils soient en
mesure de répondre aux défis que la culture moderne pose à la foi
chrétienne. La présence d'institutions universitaires nombreuses et
qualifiées à Rome, ainsi que les nombreuses initiatives promues par les
paroisses nous permettent de regarder avec confiance l'avenir du
christianisme dans cette ville. La rencontre avec le Christ, vous le
savez bien, renouvelle l'existence personnelle et nous aide à contribuer
à la construction d'une société juste et fraternelle. Voilà alors que,
comme croyants, on peut apporter une grande contribution également pour
surmonter l'urgence actuelle en matière d'éducation. Il est alors plus
que jamais utile que croisse l'harmonie entre les familles, l'école et
les paroisses en vue d'une évangélisation profonde et d'une courageuse
promotion humaine, capables de transmettre au plus grand nombre de
personnes possible la richesse qui jaillit de la rencontre avec le
Christ. J'encourage pour cela chaque composante de notre diocèse à
poursuivre le chemin entrepris, en réalisant ensemble le programme de
l'année pastorale en cours, qui vise précisément à "éduquer à
l'espérance dans la prière, dans l'action, dans la souffrance".
A notre époque, marquée par l'incertitude et la préoccupation pour
l'avenir, il est nécessaire de ressentir la présence vivante du Christ.
C'est vers Marie, Étoile de l'espérance, qu'Il nous conduit. C'est Elle,
grâce à son amour maternel, qui peut guider vers Jésus en particulier
les jeunes, qui portent gravée de façon indélébile dans leur cœur la
question sur le sens de l'existence humaine. Je sais que divers groupes
de parents, en se rencontrant pour approfondir leur vocation, cherchent
de nouvelles voies pour aider leurs enfants à répondre aux grandes
interrogations de l'existence. Je les exhorte cordialement, ainsi que
toute la communauté chrétienne, à témoigner aux nouvelles générations de
la joie qui jaillit de la rencontre avec Jésus qui, en naissant à
Bethléem, est venu non pas nous prendre quelque chose, mais tout nous
donner.
Au cours de la Nuit de Noël, j'ai eu un souvenir particulier pour les
enfants, ce soir, en revanche, c'est en particulier aux jeunes que je
voudrais réserver mon attention. Chers jeunes, responsables de l'avenir
de notre ville, n'ayez pas peur du devoir apostolique que le Seigneur
vous confie, n'hésitez pas à choisir un style de vie qui ne suit pas la
mentalité hédoniste actuelle. L'Esprit Saint vous assure la force
nécessaire pour témoigner de la joie de la foi et de la beauté d'être
chrétiens. Les nécessités croissantes de l'évangélisation exigent de
nombreux ouvriers dans la vigne du Seigneur: n'hésitez pas à lui
répondre aussitôt s'Il vous appelle. La société a besoin de citoyens qui
ne se préoccupent pas seulement de leurs propres intérêts car, comme je
l'ai rappelé le jour de Noël: "si chacun pense uniquement à ses propres
intérêts, le monde ne peut qu'aller à sa ruine".
Chers frères et sœurs, cette année se conclut avec la conscience d'une
crise sociale et économique croissante qui touche désormais le monde
entier; une crise qui demande à tous davantage de sobriété et de
solidarité pour venir en aide en particulier aux personnes et aux
familles qui connaissent le plus de difficulté. La communauté chrétienne
s'engage déjà et je sais que la Caritas diocésaine et les autres
organisations caritatives font leur possible, mais la collaboration de
tous est nécessaire car personne ne peut penser construire seul son
propre bonheur Même si apparaissent à l'horizon de nombreuses ombres sur
notre avenir, nous ne devons pas avoir peur. Notre grande espérance de
croyants est la vie éternelle dans la communion du Christ et de toute la
famille de Dieu. Cette grande espérance nous donne la force d'affronter
et de surmonter les difficultés de la vie dans ce monde. La présence
maternelle de Marie nous assure ce soir que Dieu ne nous abandonne
jamais, si nous nous confions à Lui et si nous suivons ses
enseignements. Nous présentons donc à Marie, avec une affection et une
confiance filiales, les attentes et les espérances, ainsi que les peurs
et les difficultés qui habitent notre cœur, tandis que nous prenons
congé de l'année 2008 et que nous nous apprêtons à accueillir l'année
2009. Que la Vierge Marie nous offre l'enfant couché dans la crèche
comme notre espérance certaine. Emplis de confiance, nous pourrons alors
chanter en conclusion du Te Deum : "In te, Domine, speravi: non confundar
in aeternum - Tu es Seigneur mon espérance, jamais je ne serai déçu!".
Oui Seigneur, en Toi nous plaçons notre espérance, aujourd'hui et à
jamais; Tu es notre espérance. Amen! (ZF09010214)
Texte original du
discours du Saint Père
►
Italien
Regarder
la vidéo en
Italien ou en
Français
La Theôtokôs est à nos côtés
La Sainte Mère de Dieu ouvre chaque année de grâce que nous donne le Bon
Dieu. Mesurons-en bien le sens. Au IVe siècle le concile d’Éphèse a
déclaré Marie « Mère de Dieu, Theôtokôs »
et à l’orée des temps modernes, le bienheureux pape Pie IX a déclaré en
1854 dogme de foi le mystère de son Immaculée Conception. Cette formule
dogmatique fut reprise en patois bigourdan par Notre Dame elle-même
devant Bernadette : « Que soy era Immaculada Councepciou ». Au
moment même de ces apparitions de Lourdes, Dom Guéranger publiait une
série d’articles sur la Sainte Vierge, voyant dans la dévotion mariale
l’arme puissante pour neutraliser l’impiété liée au naturalisme qui
commençait. Marie Mère de Dieu - Theotokos, Dei Genetrix. Dès
l'antiquité, la Vierge fut honorée sous ce titre, nous rappelle Benoît XVI.
Le naturalisme soupçonne le surnaturel, il nie la révélation, il
discrédite et donc il renie Jésus, « Dieu né de Dieu ». Pour l’avoir vu
à l’œuvre depuis deux siècles, on sait mieux ses ravages, mais on ne
sait pas assez la réplique céleste qui nous est donnée en Marie. « Le
XIXe siècle, écrivait le restaurateur de Solesmes, vient d’être, par la
miséricorde divine, l’heureux témoin de la définition de l’Immaculée
Conception de la Mère de Dieu… Le solennel oracle de Pie IX achèvera de
dissiper les derniers nuages » portant ombrage à la religion. Il en
rapprochait les révélations de Marie d’Agréda du XVIIe siècle, dont
Benoît XIV a reconnu peu après le grand sérieux. À l’orée des temps
modernes, le Seigneur lui disait qu’« il y a plusieurs mystères de sa
Mère et des saints qui sont manifestés dans l’Église militante, mais il
en est beaucoup d’autres qui sont demeurés cachés. Je veux découvrir ces
mystères, lui précisait-il, mais particulièrement ceux qui regardent ma
très pure Mère… Je te les montrerai, les ayant réservés jusqu’ici par un
secret jugement de ma sagesse, parce que le temps n’avait pas été
convenable à ma Providence. Mais ce temps arrive. » Jusque-là, la
théologie la plus saine, celle de saint Thomas, se sentait obligée de
s’arrêter avec modestie sur le seuil du grand mystère, signe de sa
grande sagesse.
Le mystère de Marie
« Je crois et confesse qu’il y a pour nous plus d’inconnu encore que de
connu en ce qui concerne la Vierge Sainte »
(Pierre de Celles, évêque de Chartres).
Mais la Sagesse divine elle-même vint encourager l’Église par les moyens
qu’il lui a plu d’user. Une autre mystique, toute proche de nous cette
fois, dit ainsi sa foi en ce domaine : « Elle est immaculée, tout
entière immaculée ! Les ombres du péché n’ont pas approché de vous, ô
Vierge très pure et sans tache, lys éclatant de lumière et de beauté.
Certes, Marie appartient à la race des rachetés et tout en elle est le
fruit de la Rédemption. Comme nous, elle reste enfant du Calvaire, du
Sang rédempteur, mais dans un ordre de rachat exceptionnel et si sublime
que son âme immaculée demeure le chef-d’œuvre de Dieu. »
La Révélation divine, close avec l’Apocalypse, attendait cet
épanouissement secret dans les âmes qui font l’expérience de Dieu. Sans
rien y ajouter, leurs précisions aident ce temps « à la foi refroidie »
et « aux vérités diminuées » à se maintenir dans l’éblouissante lumière
du Verbe incarné. Il ne s’agit pas d’un secret relevant d’une gnose
initiatique pleine de mépris pour ceux qui n’y prendraient pas part. Il
s’agit plutôt d’un secret de famille, une confidence pleine de pudeur et
nourrissant l’humilité, toute prête dès lors à tout féconder autour
d’elle. Dans sa liberté, Marie choisit toujours la voie de Dieu et nous
apprend à faire de même, tout trébuchant que nous soyons.
Un moine de Triors
Le pape Benoît XVI a célébré ce soir à 18h en la basilique du Vatican
les premières Vêpres de la Solennité de Marie très sainte et le Te Deum
d'action de grâce pour la fin de l'année civile 2008 qui conclut l'octave du
Saint Noël, précédé de l'exposition du Très saint Sacrement.
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.01.2009 -
T/Benoît XVI |