Homélie de Benoît XVI lors des
Premières vêpres du temps de l'Avent |
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Cité du Vatican, le 02 décembre 2008 -
(E.S.M.)
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Dans la soirée du samedi 29 novembre 2008, le Pape Benoît XVI a célébré les
premières vêpres du premier Dimanche de l'Avent dans la Basilique
Saint-Pierre. Nous publions ci-dessous l'homélie prononcée par le Saint-Père
au cours de la célébration:
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Homélie de Benoît XVI lors des
Premières vêpres du temps de l'Avent
L'Église de Dieu,
signe d'espérance pour le monde
Le 02 décembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans la soirée du samedi 29 novembre 2008, le Pape Benoît XVI a célébré les
premières vêpres du premier Dimanche de l'Avent dans la Basilique
Saint-Pierre. Nous publions ci-dessous l'homélie prononcée par le Saint-Père
au cours de la célébration:
Chers frères et soeurs!
Avec cette liturgie des vêpres, nous commençons l'itinéraire d'une nouvelle
année liturgique, en entrant dans le premier des temps qui la composent:
l'Avent. Dans la lecture biblique que nous venons d'écouter, tirée de la
Première Lettre aux Thessaloniciens, l'apôtre Paul utilise précisément ce
terme: "venue", qui en grec se dit "parusia" et en latin "adventus"
(1 Ts 5,
23). Selon la tradition commune de ce texte, Paul exhorte les chrétiens de
Thessalonique à demeurer irrépréhensibles "pour la venue" du Seigneur. Mais
dans le texte original on lit "dans la venue" , comme si l'avent du Seigneur
était, plus qu'un point du temps dans l'avenir, un lieu spirituel où
cheminer déjà dans le présent, pendant l'attente, et au sein duquel être
justement parfaitement gardés dans toutes nos dimensions personnelles. En
effet, c'est précisément cela que nous vivons dans la liturgie: en célébrant
les temps liturgiques, nous actualisons le mystère - dans ce cas-là, la
venue du Seigneur - de manière à pouvoir, pour ainsi dire, "cheminer en
elle" vers sa pleine réalisation, à la fin des temps, mais en puisant déjà
sa vertu sanctificatrice, étant donné que les temps derniers ont déjà
commencé avec la mort et la résurrection du Christ.
Le terme qui résume cet état particulier, où l'on attend quelque chose qui
doit arriver, mais que dans le même temps l'on entrevoit et l'on pressent,
est "espérance". L'Avent est par excellence la saison spirituelle de
l'espérance, et en lui, l'Église tout entière est appelée à devenir
espérance, pour elle-même et pour le monde. Tout l'organisme spirituel du
Corps mystique assume, pour ainsi dire, la "couleur" de l'espérance. Tout le
peuple de Dieu se remet en chemin attiré par ce mystère: que notre Dieu est
"le Dieu qui vient" et qui appelle à aller à sa rencontre. De quelle
manière? Tout d'abord sous cette forme universelle de l'espérance et de
l'attente qui est la prière, qui trouve son expression éminente dans les
Psaumes, paroles humaines à travers lesquelles Dieu lui-même a placé et
place continuellement sur les lèvres et dans le coeur des croyants
l'invocation de sa venue. Arrêtons-nous donc quelques instants sur les deux
Psaumes sur lesquels nous venons de prier et qui se suivent également dans
le Livre biblique: le 141 et le 142, selon la numérotation juive.
"Seigneur, je t'appelle: accours vers moi! / Écoute mon appel quand je crie
vers toi! / Que ma prière devant toi s'élève comme un encens, / et mes mains
comme l'offrande du soir" (Ps 141, 1-2). C'est ainsi que commence le premier
psaume des premières vêpres de la première semaine du Psautier: des paroles
qui, au début de l'Avent, prennent une nouvelle "couleur", parce que
l'Esprit Saint les fait résonner en nous toujours à nouveau, dans l'Église
en chemin entre le temps de Dieu et le temps des hommes. "Seigneur...
accours vers moi" (v. 1). C'est le cri d'une personne qui se sent en grave
danger, mais c'est aussi le cri de l'Église parmi les multiples pièges qui
l'entourent, qui menacent sa sainteté, cette intégrité irrépréhensible dont
parle l'apôtre Paul, qui doit en revanche être conservée pour la venue du
Seigneur. Et dans cette invocation résonne également le cri de tous les
justes, de tous ceux qui veulent résister au mal, aux séductions d'un
bien-être inique, de plaisirs qui offensent la dignité humaine et la
condition des pauvres. Au début de l'Avent, la liturgie de l'Église fait à
nouveau sien ce cri, et elle l'élève à Dieu "comme un encens"
(v. 2).
L'offrande des Vêpres de l'encens est en effet le symbole de la prière, de
l'effusion des coeurs tournés vers Dieu, vers le Très-Haut, ainsi que "les
mains que j'élève, en offrande du soir" (v. 2). Dans l'Église, l'on n'offre
plus de sacrifices matériels, comme cela advenait également dans le temple
de Jérusalem, mais on élève l'offrande spirituelle de la prière, en union
avec celle de Jésus Christ, qui est dans le même temps Sacrifice et Prêtre
de l'Alliance nouvelle et éternelle. Dans le cri du Corps mystique, nous
reconnaissons la voix même de la Tête: le Fils de Dieu qui s'est chargé de
nos épreuves et de nos tentations, pour nous donner la grâce de sa victoire.
Cette identification du Christ avec le Psalmiste est particulièrement
évidente dans le deuxième Psaume (142). Ici, chaque parole, chaque
invocation fait penser à Jésus dans la passion, en particulier à sa prière
au Père sur le Gethsémani. Lors de sa première venue, à travers
l'incarnation, le Fils de Dieu a voulu partager pleinement notre condition
humaine. Naturellement, il n'a pas partagé le péché, mais pour notre salut
il en a souffert toutes les conséquences. En priant le Psaume 142, l'Église
revit chaque fois la grâce de cette compassion, de cette "venue" du Fils de
Dieu dans l'angoisse humaine jusqu'à en toucher le fond. Le cri d'espérance
de l'Avent exprime alors, dès le début et de la manière la plus forte, toute
la gravité de notre état, notre besoin extrême de salut. Comme pour dire:
nous attendons le Seigneur non à la manière d'une belle décoration sur un
monde déjà sauvé, mais comme unique voie de libération d'un danger mortel.
Et nous savons que Lui-même, le Libérateur, a dû souffrir et mourir pour
nous faire sortir de cette prison (cf. v. 8).
Ces deux Psaumes nous mettent, pour ainsi dire, à l'abri de toute tentation
d'évasion et de fuite de la réalité; ils nous préservent d'une fausse
espérance, qui consisterait à entrer dans l'Avent et aller vers Noël en
oubliant le caractère dramatique de notre existence personnelle et
collective. En effet, une espérance fiable, qui ne soit pas trompeuse, ne
peut qu'être une espérance "pascale", comme nous le rappelle chaque samedi
soir le cantique de la Lettre aux Philippiens, avec laquelle nous louons le
Christ incarné, crucifié, ressuscité et Seigneur universel. Tournons vers
Lui notre regard et notre coeur, en union spirituelle avec la Vierge Marie,
Notre Dame de l'Avent. Plaçons notre main dans la sienne et entrons avec
joie dans ce nouveau temps de grâce que Dieu offre à son Église, pour le
bien de l'humanité tout entière. Comme Marie et avec son aide maternelle,
soyons dociles à l'action de l'Esprit Saint, pour que le Dieu de la paix
nous sanctifie pleinement, et que l'Église devienne signe et instrument
d'espérance pour tous les hommes. Amen!
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 2 décembre 2008)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.12.2008 -
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