Aux portes du IIème synode africain
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Le 02 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- L'application du thème « l'Église-Famille de Dieu » du premier
synode africain, convoqué par le Pape Jean-Paul II en 1994,
ouvre l'Église d'Afrique aux nouveaux besoins : de justice, de
paix, de réconciliation qui sont des mots clés du thème du
second synode qui s'ouvre le 4 octobre prochain.
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L'Église d'Afrique
Tout ce qui touche l'Afrique touche le monde entier
EXTRAITS DU CONGRÈS DE L'OBSERVATOIRE DU SYNODE À ROME
Le 02 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Tout ce qui touche l'Afrique touche le monde entier, c'est donc le monde
entier qui doit s'intéresser à l'Afrique ; ce synode est une grande occasion
d'écouter la voix du continent, a déclaré père Godfrey
Igwebuike Onah, vice-recteur de l'Université pontificale Urbaniana et
d'origine nigériane, lors de son intervention au premier congrès de
l'Observatoire du Synode, tenu jeudi à Rome au Palais Valentini. Devant près
de 160 participants, père Onah a observé que la paix, la justice et la
réconciliation - piliers du
Synode qui débutera le 4 octobre prochain par une co-célébration de la
Sainte Messe dans la Basilique de Saint-Pierre, présidée par le pape Benoît
XVI - sont des concepts
imprescriptibles, notamment dans le contexte contemporain de l'Afrique,
confrontée à de grands enjeux et paradoxes. "Le mot "synode" - a-t-il
rappelé - signifie "marcher ensemble" : l'expérience de ce synode pour
l'Afrique en est l'expression, c'est-à-dire une assemblée qui ne concerne
pas seulement l'Église africaine mais l'Église universelle qui en sortira
enrichie".
Le Congolais Jean-Leonard Toudi, député
italien, est également intervenu sur les contradictions du continent : "Des
odeurs nauséabondes de la décharge peuvent naître des fleurs parfumées",
a-t-il dit, invitant l'Église africaine et les missionnaires à "redécouvrir
dans les masses les foyers de résistance et d'innovation" - un concept cher
à feu le théologien et sociologue camerounais
Jean-Marc Ela - pour "aider l'Afrique à provoquer sa renaissance" :
une Afrique qui se trouve à la porte de l'Europe, par le biais des migrants
et de leurs drames, sur lesquels M Touadi a invité les participants du
synode à réfléchir, en proposant notamment la tenue de l'une des initiatives
synodales dans l'île de Lampedusa, devenue symbole des arrivées de migrants
africains en Europe.
"Le Synode africain est très utile pour l'Italie en ce moment précis,
caractérisé par une profonde crise civile, où les gens ont peur de celui qui
s'approche et sont enclins à oublier de plus en plus ceux qui sont loin", a
déclaré pour sa part Nicola Zingaretti,
président du Conseil régional de Rome, avant de mettre l'accent sur "le
besoin urgent de refaire de la connaissance et du dialogue une pratique
commune". La tâche des institutions - a-t-il ajouté - consiste à "éradiquer
cette peur de l'autre à travers la connaissance, mais nous n'y arriverons
pas tous seuls : nous avons besoin de personnes qui nous apportent des
témoignages de grande civilisation".
Le congrès a été promu par la Conférence des Instituts missionnaires en
Italie (Cimi), en collaboration avec Ucsi,
Focsiv, MISNA, Fesmi, le réseau Seme da nutrire et le Conseil
régional de Rome. (misna.org
CC/CN)
INTERVENTIONS POUR L'AFRIQUE À L'OBSERVATOIRE DU
SYNODE
Les racines de nombreux maux dont souffrent l'Afrique sont implantées en
Occident, a déclaré père Fernando Zolli au
premier congrès de l'Observatoire du Synode, introduisant les thèmes de
l'Assemblée spéciale des évêques, qui débutera dimanche au Vatican.
"L'événement du synode ne concerne pas seulement l'Afrique - a poursuivi
père Zolli, représentant de la Conférence des instituts missionnaires en
Italie (Cimi) - car dans un monde globalisé où
il est nécessaire de favoriser la circularité et la réciprocité, les
problèmes, les enjeux et les espoirs sont un patrimoine commun qui doivent
tous nous concerner en tant qu'individus, citoyens, croyants et non
croyants".
Pendant la rencontre, organisée par la Cimi en collaboration avec la section
locale de l'Union de presse catholique italienne (Ucsi), les intervenants
ont mis l'accent sur l'importance de l'engagement chrétien pour "la justice,
la paix et la réconciliation", thème du synode africain.
Teresina Caffi, missionnaire xavérienne en
République Démocratique du Congo, a évoqué pour sa part le parcours délicat
effectué par la première Assemblée spéciale pour l'Afrique, convoquée par le
Pape Jean-Paul II en avril 1994. De la commission dirigée par l'archevêque
Desmond Tutu en Afrique du Sud après l'apartheid, aux tribunaux populaires
Gacaca du Rwanda instaurés à la suite du génocide, la religieuse a souligné
au cas par cas l'importance du lien entretenu par la "vérité", la "justice"
et - troisième et dernière phase décisive - la "réconciliation".
Le rôle joué par le Nord du monde relèvera d'une importance centrale, 15 ans
après le premier synode africain.
L'Instrumentum Laboris, document préparatoire au synode, édicte :
"L’égoïsme alimente l’appât du gain, la corruption et l’avarice, pousse au
détournement de biens et richesses destinés à des peuples entiers. (…) De
connivence avec des hommes et femmes du continent africain, des forces
internationales exploitent cette misère du cœur humain qui n’est pas
spécifique aux sociétés africaines. Elles fomentent des guerres pour écouler
des armes. Elles soutiennent des pouvoirs politiques irrespectueux des
droits humains et des principes démocratiques. (…) Dans la course actuelle
des pays industrialisés pour occuper les plus grandes réserves minières du
monde, l’abondance des ressources naturelles du continent continue d’être
une source de menace à la paix, à la justice et à la réconciliation". Ces
thèmes complexes ont déjà animé le congrès de jeudi, qui s'est tenu à Rome
au Palais Valentini.
De son côté, père Alex Zanotelli, missionnaire
combonien, a rappelé que les participants du synode ont la tâche de "faire
entendre le cri des pauvres, des minorités, des femmes offensées dans leur
dignité, des laissés-pour-compte, des travailleurs mal payés, des réfugiés,
des migrants, des prisonniers". L'intervention de père Zanotelli s'est
caractérisée par les liens qui existent entre les intérêts du Nord du monde
et la "faim" de l'Afrique : "un continent en exode", où des centaines de
milliers d'hommes et de femmes sont obligés d'émigrer à cause des
conséquences "catastrophiques" du "néocolonialisme".
(misna.org
VG/CN)
Aux portes du IIème synode africain
L'application du thème « l'Église-Famille de Dieu » du premier synode
africain, convoqué par le Pape Jean-Paul II en 1994, ouvre l'Église
d'Afrique aux nouveaux besoins : de justice, de paix, de réconciliation qui
sont des mots clés du thème du second synode qui s'ouvre le 4 octobre
prochain.
Jean-Baptiste Sourou, journaliste à Radio Vatican, au seuil de ce second
synode, fait un bilan de 15 ans d'une Église-Famille. Il témoigne comment
l'Église africaine s'est laissée transformer par le thème du premier synode
qui l'identifiait aux valeurs de la famille en Afrique.
« Le synode de 1994 est en train de produire vraiment des fruits concrets
et on le sent, on sent aussi ce désir que les Églises locales ont de devenir
davantage vraiment des familles de Dieu, une famille de Dieu qui est au cœur
de la société, qui est au cœur des réalités sociales et qui vraiment veut
devenir ferment, et veut porter cette Bonne Nouvelle de Jésus á toutes les
composantes de la société ».
L'orientation du second synode se construit comme une réponse de l'Église
africaine aux préoccupations de ses filles et fils d'aujourd'hui. La paix,
la réconciliation et la justice définissent le nouveau processus du
développement économique et de la croissance spirituelle du continent .
« L'Église en Afrique ne peut pas se passer d'être donc Église qui
travaille pour la réconciliation dans la société, pour la paix dans la
société, pour la justice. Et qui travaille pour la justice, la paix, la
réconciliation, travaille bien évidemment pour le développement ».
Au cœur des réalités de ce bilan par rapport aux valeurs culturelles
africaines de la famille qui, en ces jours, tendent à disparaître par la
sécularisation et la globalisation et celles du développement, s'inscrit la
véritable valeur qu'est l'Évangile.
« Nos cultures ont vraiment de grandes valeurs, la valeur de la paix, la
valeur de la justice, la valeur de la solidarité. Nous sommes en train de
perdre tout cela face á la globalisation. Alors, qu'est-ce qu'il y a á faire
aujourd'hui ? C'est que nous puissions nous mettre á l'école de l'évangile,
que l'évangile puisse illuminer encore nos cultures afin que nous puissions
en tirer ce qu'il y a de bon, et effectivement mettre tout ce qu'il y a de
bon dans nos cultures au service de la communauté, et même je dirai, au
service de l'Église. »
Site jean-Bapriste Sourou:
http://www.sourou-onsite.com/
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la vidéo en français:
Aux portes du IIème synode africain
Sources : E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.10.2009 -
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