Jean-Paul I, un Pape qui nous fut
montré plutôt que donné
Cité du Vatican, le 02 septembre 2008 -
(E.S.M.)- Jean-Paul I fut "montré plutôt que donné" à l'Église et au
monde : Ostensus magis quam datus, selon la stèle placée sur son
sépulcre dans la basilique vaticane, une expression ensuite attribuée
également par Jean-Paul II à son prédécesseur lors du premier anniversaire
de sa mort.
Jean-Paul I
Jean-Paul I, un Pape qui nous fut montré plutôt que donné
Réflexion à l'occasion du trentième anniversaire de sa mort
Le 02 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Le conclave qui commença le 25 août 1978 fut très bref, mais devant la
joyeuse surprise suscitée par le nouveau Pape personne ne pouvait imaginer
la brièveté du pontificat qui commença dès le jour suivant, dans la faible
lumière d'un coucher de soleil romain. L'élu était Albino Luciani,
Patriarche de Venise qui le premier introduisit le double nom dans la série
des papes, avec l'intention de résumer l'héritage de Jean et de Paul. Et
dans la tentative de conjurer l'opposition - déjà introduite au cours des
années de Vatican II, mais historiquement infondée avant même de constituer
une instrumentalisation - entre ses deux prédécesseurs immédiats, qui
l'avaient voulu, respectivement, évêque et ensuite cardinal.
Peu connu jusqu'à la vacance du siège apostolique de cet été-là, le nouveau
Pape sut immédiatement conquérir l'attention générale avec son style simple
et humble, avec sa façon de parler douce mais capable de toucher le coeur de
qui l'écoutait. En particulier au cours des quatre audiences générales de
septembre, où la foule était toujours plus nombreuse et pendant lesquelles -
rappelant le souvenir historique des rencontres que l'un de ses
prédécesseurs sur la chaire patriarcale et sur la chaire romaine, Pie X,
avait l'habitude de tenir pour expliquer le catéchisme, comme un curé - le
Pape Jean-Paul I commença à exposer la vérité de la foi chrétienne. Et avec
des discours soigneusement préparés, mais prononcés avec une spontanéité
surprenante, il parla de la foi, de l'espérance et de la charité, après
avoir consacré, de manière significative, la première audience à l'humilité,
en rappelant bien sûr la devise épiscopale qu'il avait reprise de saint
Charles Borromée : humilitas.
De ces discours qui coulaient de manière limpide et qui enchantaient,
transparaissait une formation traditionnelle et solide, avec une sagesse
antique et une rare capacité de communiquer le noyau simple de l'annonce
chrétienne, comme le nouveau Pape le déclara le 6 septembre lors de la
première rencontre avec les fidèles, en rappelant Paul VI et ses catéchèses
du mercredi: "Je chercherai à l'imiter, dans l'espérance de pouvoir moi
aussi, d'une certaine façon, aider les personnes à devenir meilleures". Et
les gens comprirent immédiatement le coeur du nouveau successeur de Pierre,
peut-être également frappés par son incessante évocation de la figure
maternelle, qui revient dans les quatre discours qu'il réussit à tenir.
Ensuite, alors que commençait la nuit du 28 septembre, arriva à l'improviste
la fin de la parabole, inattendue au point de susciter la croyance aussi
imaginaire qu'improbable d'une mort surnaturelle, dans le cadre de
reconstructions intéressées et romancées. Au cours de ces journées fut en
revanche rappelé un dernier pontificat tout aussi bref et prometteur, celui
de Léon XI, le disciple de Filippo Neri qui, en avril 1605, fut Pape pendant
moins d'un mois: ostensus magis quam datus, selon la stèle placée sur son
sépulcre dans la basilique vaticane, une expression ensuite attribuée
également par Jean-Paul II à son prédécesseur lors du premier anniversaire
de sa mort. Oui, Jean-Paul I fut "montré plutôt que donné" à l'Église et au
monde. Selon une définition qui synthétise son pontificat du point de vue
historique, mais qui plus encore l'insère dans le mystérieux et providentiel
dessein de Dieu.
g. m. v.
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