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La première semaine sainte de François : des abréviations pas
toujours compréhensibles
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Le 02 avril 2013 -
(E.S.M.)
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Une semaine qui a révélé le style du nouveau pape. Mais qui
a également posé certaines questions, restées sans réponse
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La première semaine sainte de François : des abréviations pas toujours
compréhensibles
par Sandro Magister
Le 02 avril 2013 - E.
S. M. - La première semaine sainte du pape François a
révélé encore davantage quel est son style. Dans la célébration, dans la
prédication, dans la présence.
La décision de célébrer la messe "in cœna Domini" du Jeudi Saint parmi les
détenus de la prison pour mineurs de Casal del Marmo et de laver les pieds à
douze d’entre eux, parmi lesquels une jeune musulmane, fera probablement
école. D’autre part, elle est tombée sur un terrain déjà fertile, parce que
des gestes de ce genre ne sont pas rares. Le Vendredi Saint, à Lyon, en
France, le cardinal Philippe Barbarin s’est rendu, pour prier, dans un
groupe de Roms expulsés d’un camp démantelé par les autorités. À São Paulo,
au Brésil, le cardinal Odilo Pedro Scherer a apporté en procession la
passion de Jésus dans le quartier mal famé de Cracolândia.
En revanche, la question posée par l’apparente opposition de deux attitudes
du pape Jorge Mario Bergoglio au début de son pontificat reste sans réponse.
À Casal del Marmo, il n’a pas craint d’offrir à des jeunes, dont certains
n’étaient pas chrétiens, la célébration de la messe, "culmen et fons" de la
vie de l’Église.
Tandis que, lors de l'audience accordée, le 16 mars, aux journalistes, il
s’est abstenu de prononcer les paroles et de faire le geste de la
bénédiction, "parce que beaucoup d’entre vous – a-t-il dit – n’appartiennent
pas à l’Église catholique et que d’autres ne sont pas croyants".
*
Dans sa prédication, le pape François a confirmé qu’il se concentrait sur un
petit nombre de paroles essentielles, sous une forme certainement efficace
au point de vue de la communication.
Dans son homélie du Dimanche des Rameaux, le passage clé a été celui où il a
décrit l'entrée de Jésus à Jérusalem comme celle d’un roi dont le "trône
royal est le bois de la croix".
Dans la très courte homélie du Jeudi saint, à Casal del Marmo, il s’est
concentré sur la signification de service du lavement des pieds.
Dans l’homélie de la veillée pascale le point culminant a été ceci :
"Accepte que Jésus Ressuscité entre dans ta vie, accueille-le comme ami,
avec confiance : Il est la vie ! Si, jusqu’à présent, tu as été loin de Lui,
fais un petit pas : il t’accueillera à bras ouverts. Si tu es indifférent,
accepte de risquer : tu ne seras pas déçu. S’il te semble difficile de le
suivre, n’aie pas peur, fais-lui confiance, sois sûr que Lui, il est proche
de toi, il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches et la force
pour vivre comme Lui le veut".
En tout cas, l’homélie la plus suggestive
de toutes celles qui ont été prononcées par le pape François au cours de la
semaine sainte a été celle de la messe chrismale du jeudi matin.
Le "peuple" liturgiquement porté sur les épaules du prêtre qui célèbre, les
"périphéries" des villes et des cœurs touchées par l’huile messianique, les
pasteurs qui doivent percevoir "l'odeur des brebis" sont des images qui
laissent une heureuse impression.
"L'Osservatore Romano" du 30 mars a révélé que le texte de cette
homélie de la messe chrismale, "à l'exception de quelques ajouts", était
celui que Bergoglio avait "préparé avant d’être élu pape et [qu’il a] remis
à ses collaborateurs avant de partir pour le conclave". C’est si vrai que ce
texte a été lu également lors de la messe chrismale célébrée à la cathédrale
de Buenos Aires.
*
Pour ce qui est de l’"ars celebrandi", on a remarqué, lors des liturgies de
la semaine sainte à Saint-Pierre, un respect de la symbologie et des rites plus accentué que ce que l’on avait pu voir à l’occasion
de la messe de début de pontificat.
Là encore, cependant, avec des abréviations pas toujours compréhensibles. En
particulier, on n’a pas compris pour quelles raisons, au cours de la veillée
pascale, après le chant de l'Exultet, les lectures bibliques ont été
réduites au strict minimum et pourquoi la première a été littéralement
mutilée, le récit des six jours de la création ayant été réduit à la seule
création de l’homme.
Cette brièveté peut trouver une justification dans certains contextes et
elle est effectivement prévue par le missel. Mais on n’a pas compris quel
sens elle avait dans le cas d’une veillée pascale présidée par le pape et à
laquelle participait – en personne ou par la voie des ondes – un peuple de
fidèles hautement motivé, qui a été privé de la plénitude de ce récit de
l’"historia salutis" que la liturgie éclaire de la lumière du cierge pascal
au cours de cette nuit culminante de l'année.
Dans une page mémorable, Romano Guardini a décrit la célébration de la
liturgie de Pâques à la basilique de Monreale, en Sicile, pleine de paysans
pauvres, en grande partie analphabètes, et néanmoins émerveillés par la
splendeur du rite : "La cérémonie sacrée dura plus de quatre heures et
pourtant la participation fut fervente".
C’est justement à Guardini que le jésuite Bergoglio a consacré sa thèse de
doctorat en théologie, soutenue à Francfort en 1986.
Toutes les homélies du pape François, en plusieurs langues,
sur le site du Vatican
►
Homélies
Et le discours qu’il a prononcé lors de l’audience accordée aux journalistes
le 16 mars, avec la bénédiction finale "en silence"
►
Ici
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.04.2013-
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