Le pape Benoît XVI rend hommage à Jean Paul
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Cité du Vatican, le 02 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Des dizaines de milliers de fidèles en particulier de
très nombreux jeunes, se sont rassemblés place Saint Pierre en ce jour
anniversaire de la mort de Jean Paul II; c'était un samedi, veille
de le fête de la Miséricorde Divine. La messe est célébrée par son
successeur le pape Benoît XVI. Homélie du saint-Père:
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Le pape Benoît XVI
Le pape Benoît XVI rend hommage à Jean Paul II
Des dizaines de milliers de fidèles en particulier de très nombreux jeunes
se sont rassemblés place Saint Pierre en ce jour anniversaire de la
mort de Jean Paul II; c'était un samedi, veille de le fête de la Miséricorde
Divine et après les premières vêpres de cette fête qu'il avait lui-même
instituée, notamment en canonisant sœur Faustine.
La messe est célébrée par son successeur le pape Benoît XVI en suffrage du
défunt pape Jean Paul II. La particularité de cette messe à laquelle de
nombreuses Sœurs de la miséricorde participent, c'est qu'elle est aussi, ce
matin, la messe d'ouverture du premier Congrès Apostolique Mondial de la
Miséricorde Divine, un projet porté notamment par le cardinal Schönborn,
archevêque de Vienne qui tout à l'heure, vers 16h, dans la cathédrale
romaine Saint Jean de Latran, ouvrira solennellement ce Congrès qui
durera pendant 6 jours, avec des moments de prière, de témoignages et
de réflexion.
Homélie du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs !
La date du 2 avril est restée gravée dans la mémoire de l'Église comme le
jour du départ de ce monde du serviteur de Dieu le Pape Jean-Paul II.
Revivons avec émotion les heures de ce samedi soir, lorsque la nouvelle de
la mort fut accueillie par une grande foule en prière ici sur cette Place
Saint Pierre. Pendant plusieurs jours, la Basilique Vaticane et cette Place
ont été vraiment le cœur du monde. Un fleuve ininterrompu de pèlerins rendit
hommage à la dépouille mortelle du vénérable Pape et ses funérailles
marquèrent un témoignage supplémentaire de l'estime et de l'affection qu'il
avait conquises dans l'âme de très nombreux croyants et de personnes de tous
les lieux de la terre. Comme il y a trois ans, aujourd'hui aussi, peu de
temps s'est écoulé depuis Pâques. Le cœur de l'Eglise est encore
profondément plongé dans le mystère de la Résurrection du Seigneur. En
vérité, nous pouvons lire toute la vie de mon bien-aimé prédécesseur, en
particulier son ministère pétrinien, dans le signe du Christ Ressuscité. Il
nourrissait une foi extraordinaire en Lui, et il entretenait avec Lui une
conversation profonde, singulière et ininterrompue. Parmi ses nombreuses
qualités humaines et surnaturelles, il possédait en effet celle d'une
exceptionnelle sensibilité spirituelle et mystique. Il suffisait de
l'observer lorsqu'il priait : il se plongeait littéralement en Dieu et il
semblait que tout le reste lui était étranger en ces moments. Les
célébrations liturgiques le voyaient attentif au mystère-en-acte, avec une
profonde capacité de saisir l'éloquence de la Parole de Dieu dans le devenir
de l'histoire, au niveau profond du dessein de Dieu. La messe, comme il l'a
souvent répété, était pour lui le centre de chaque journée et de l'existence
tout entière. La réalité « vivante et sainte » de l'Eucharistie lui donnait
l'énergie spirituelle pour guider le peuple de Dieu sur le chemin de
l'histoire.
Jean-Paul II s'est éteint à la veille du deuxième Dimanche de Pâques ; au
terme du « jour que le Seigneur a fait ». Son agonie s'est déroulée pendant
tout ce « jour », dans cet espace-temps nouveau qui est le « huitième jour
», voulu par la Très Sainte Trinité à travers l'œuvre du Verbe incarné, mort
et ressuscité. Dans cette dimension spirituelle, le pape Jean-Paul II a,
à plusieurs reprises, donné la preuve de se trouver dans une certaine façon,
immergé déjà auparavant, pendant toute sa vie, et surtout dans
l'accomplissement de sa mission de très haut Pontife. Son pontificat, dans
son ensemble et en de nombreux moments spécifiques, nous semble en effet
comme un signe et un témoignage de la Résurrection du Christ. Le dynamisme
pascal, qui a fait de l'existence de Jean-Paul II une réponse totale à
l'appel du Seigneur, ne pouvait pas s'exprimer sans une participation aux
souffrances et à la mort du divin Maître et Rédempteur. « Cette parole
est certaine - affirme l'apôtre Paul - Si nous sommes morts avec lui,
nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec
lui » (2 Tm 2.11-12). Dès son enfance, Karol Wojtyła avait expérimenté la vérité de ces paroles, en rencontrant sur son
chemin, la croix, dans sa famille et dans son peuple. Il décida bien vite de
la porter avec Jésus, en suivant ses traces. Il voulut être son fidèle
serviteur jusqu'à accueillir l'appel au sacerdoce comme don et engagement de
toute sa vie. Il vécut avec Lui et avec Lui voulut aussi mourir. Et tout
cela, grâce à la singulière médiation de Marie Très sainte, Mère de
l'Église, Mère du Rédempteur intimement et activement associée à son mystère
salvifique de la mort et de la résurrection.
Les Lectures bibliques que nous venons de proclamer nous guident dans cette
réflexion d'évocation : « N'ayez pas peur ! » (Mt
28.5). Les paroles de l'ange de la résurrection, adressées aux
femmes près du tombeau vide, que nous venons d'entendre, sont devenues une
sorte de devise sur les lèvres du Pape Jean-Paul II, dès le début solennel
de son ministère pétrinien. Il les a répétées plusieurs fois à l'Eglise et à
l'humanité en marche vers l'an 2000, et ensuite à travers ce seuil
historique et encore au-delà, à l'aube du troisième millénaire. Il les a
toujours prononcées avec une inflexible fermeté, tout d'abord en brandissant
le bâton pastoral qui se terminait par la Croix et ensuite, lorsque ses
forces physiques commencèrent à diminuer, en s'y accrochant presque,
jusqu'au dernier Vendredi Saint, au cours duquel il participa au Chemin de
Croix dans sa Chapelle privée en serrant la Croix entre ses bras. Nous ne
pouvons pas oublier ce dernier témoignage silencieux d'amour pour Jésus.
Cette scène éloquente de souffrance humaine et de foi, en ce dernier
Vendredi Saint, indiquait aussi aux croyants et au monde le secret de toute
la vie chrétienne. Son « n'ayez pos peur » n'était pas fondé sur les
forces humaines, ni sur les succès obtenus, mais uniquement sur la Parole de
Dieu, sur la Croix et sur la Résurrection du Christ. A mesure qu'il était
dépouillé de tout, et même à la fin de la parole, cet acte de confiance dans
le Christ est apparu avec une évidence croissante. Comme ce fut le cas pour
Jésus, pour Jean-Paul II aussi les paroles ont laissé place à la fin au
sacrifice extrême, au don de soi. Et la mort a été le sceau d'une existence
entièrement donnée au Christ, se conformant à Lui également physiquement
sous les traits de la souffrance et de l'abandon confiant entre les bras du
Père céleste. « Laissez-moi aller vers le Père » furent ses dernières
paroles - dont témoignèrent ceux qui furent proches de lui -, au terme d'une
vie entièrement consacrée à connaître et à contempler le visage du Seigneur.
Vénérés et chers frères, je vous remercie tous pour vous être unis à moi en
cette Sainte Messe de suffrage pour le bien-aimé Jean-Paul II. J’adresse une
pensée particulière aux participants au premier Congrès mondial sur la
Divine Miséricorde, qui commence justement aujourd'hui, et qui entend
approfondir son riche magistère sur ce thème. La miséricorde de Dieu - c'est
lui-même qui l'a dit - est une clé de lecture privilégiée de son pontificat.
Il voulait que le message de l'Amour miséricordieux de Dieu atteigne tous
les hommes et exhortait les fidèles à en être les témoins
(cfr
Homélie à Cracovie-Łagiewniki, 18.8.2002). c'est pour cela
qu'il voulut élever à l'honneur des autels, sœur
Faustina Kowalska, humble Sœur devenue par un mystérieux dessein divin,
messager prophétique de la Divine Miséricorde. Le serviteur de Dieu
Jean-Paul II avait connu et avait vécu personnellement les tragédies
inhumaines du XXe siècle, et pendant longtemps, il se demanda ce qui pouvait
endiguer la marée du mal. La réponse ne pouvait se trouver que dans l'Amour
de Dieu. Seule la Divine Miséricorde est en effet,
en mesure de faire face au mal ; seul l'Amour tout-puissant de Dieu
peut vaincre l'arrogance des méchants et le pouvoir destructeur de l'égoïsme
et de la haine. Pour cela, lors de sa dernière visite en Pologne,
en revenant sur sa terre natale, il avait dit : «
il n'existe pas pour l'homme d'autre source d'espérance en dehors de la
miséricorde de Dieu » (ibid.).
Rendons grâce au Seigneur pour avoir donné à l'Église ce fidèle et courageux
serviteur. Louons et bénissons la Bienheureuse Vierge Marie pour avoir
veillé sans cesse sur sa personne et sur son ministère, au profit du Peuple
chrétiens et de l'humanité toute entière. Et pendant que nous offrons pour
son âme élue, le Sacrifice Rédempteur, nous le prions de continuer à
intercéder du Ciel pour chacun d'entre nous, d'une manière particulière pour
moi, que la Providence a appelé à recueillir son héritage spirituel
inestimable. Que l'Église puisse, en suivant ses enseignements et ses
exemples, poursuivre fidèlement et sans compromis sa mission
évangélisatrice, en répandant sans se lasser l'Amour
miséricordieux du Christ, source de paix véritable pour le monde entier.
Amen !
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Le pape Benoît XVI salue les participants aux
Congrès de la Miséricorde Divine
Texte original du
discours du Saint Père
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Italien
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italien
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Congrès Mondial de la Miséricorde Divine à
Rome
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Dévotion au Christ Miséricordieux
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Le Christ Miséricordieux
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Petit Journal de Sainte Faustine
Sources : www.vatican.va -
(© traduction
E.S.M.)
© Copyright 2008 du texte original- Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.04.2008 -
T/Benoît XVI - T/Jean Paul II |