L’avenir de l’Enseignement supérieur
catholique libre |
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Le 02 mars 2009 -
(E.S.M.)
- La question décisive posée par l'accord signé entre la France
et le Saint-Siège pour la reconnaissance des diplômes de l’enseignement
supérieur catholique, me paraît donc être la suivante : les responsables
des Facultés canoniques de philosophie auront-ils le courage de faire
reconnaître par l’État un programme vraiment canonique ?
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L’avenir de l’Enseignement supérieur catholique libre
Le 02 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- On a annoncé, le 19 décembre dernier, qu’un accord a été signé entre la
France et le Saint-Siège pour la reconnaissance des diplômes de
l’enseignement supérieur catholique.
Cette nouvelle est en soi très positive si, bien évidemment, elle aboutit et
ne rencontre pas d’obstacle nouveau. Elle est en même temps ambiguë. En
effet, elle ne saurait être profitable aux Universités catholiques
(je laisse de côté le cas spécial du régime concordataire de l’Université de
Strasbourg) que si celles-ci font reconnaître par l’État le
programme spécifique de leurs Facultés canoniques.
Si je me permets en l’occurrence de me référer à mon expérience personnelle,
c’est pour témoigner qu’une dérive désastreuse est possible. J’ai enseigné
pendant quelques années la métaphysique de l’être (pour
être clair la métaphysique de saint Thomas) à la Faculté
canonique de philosophie de l’Institut catholique de Toulouse selon ce qui
est réclamé de façon très cohérente par les instances romaines concernées.
Or, une recherche de convention avec des Facultés d’État ayant été
entreprise, j’ai vu mes possibilités de donner une véritable formation
progressive et théorique (autre que purement historique et
dans le cadre des études médiévales) de plus en plus réduites
jusqu’à ce que je sois purement et simplement éconduit. Je ne sais s’il en
va de même dans les autres Universités catholiques, mais il suffit de
consulter le site de la Faculté de philosophie de l’ICT pour se rendre
compte que tout enseignement organique de la métaphysique de l’être tel que
le demande pourtant le Saint-Siège en est pour le moment absent, et que le
programme général ressemble (mais avec des frais
d’inscription considérablement plus élevés…). à celui qui est
donné dans une Faculté d’État.
La question décisive posée par cette incontestable avancée me paraît donc
être la suivante : les responsables des Facultés canoniques de philosophie
auront-ils le courage de faire reconnaître par l’État un programme vraiment
canonique ? Ou bien seront-ils tentés de s’« agenouiller »
(hélas ! je le sais , cela ne se pratique plus guère chez les
catholiques que dans de semblables circonstances) devant des
exigences qui n’ont pas à être les leurs ?"
Yves Floucat (Toulouse)
En effet, le jeudi 18 décembre 2008, Mgr Dominique Mamberti, secrétaire du
Saint-Siège pour les Relations avec les Etats, et Bernard Kouchner, ministre
français des Affaires étrangères et européennes, ont signé à Paris, au Quai d'Orsay, un accord sur la reconnaissance des
diplômes et des grades dans l'enseignement supérieur.
"Cet accord a pour objet de reconnaître la valeur des grades et des
diplômes canoniques (théologie, philosophie, droit canonique) ou profanes
(toutes les autres disciplines) délivrés par les établissements
d'enseignement supérieur catholiques reconnus par le Saint-Siège et de
faciliter les différents cursus universitaires", avait indiqué un communiqué du
ministère français.
L'accord s'inscrit dans le "processus de Bologne" européen visant à créer
un espace commun pour l'enseignement supérieur, par la reconnaissance des
diplômes émis par les instituts d'études supérieures des pays européens, a
également précisé le Saint-Siège
Le pape Benoît XVI avait déclaré, s'adressant à des représentants de
l'enseignement catholique des Etats-Unis "qu'au-delà de
l'Eglise l'action des autorités académiques sert le pays tout entier, ajoutant qu'en appeler au principe
de la liberté académique pour justifier des positions opposées à la foi et à
l'enseignement de l'Eglise constituerait un obstacle et même une trahison de
l'identité et de la mission de l'université catholique. Cette mission,
poursuivait Benoît XVI, qui
dérive du Munus Docendi de l'Eglise, ne peut lui être ni autonome ni
indépendante. Les dirigeants et les enseignants catholiques de tous niveaux
éducatifs ont le devoir et le privilège d'assurer aux élèves la connaissance
de la doctrine et la pratique religieuse catholique.
►
Discours
de Benoît XVI à la communauté de l'enseignement catholique
Sources : francecatholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.03.2009 -
T/Benoît XVI |