Benoît XVI nous invite tous à un
Carême eucharistique. |
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CITE DU VATICAN, le 2 Mars 2007 -
(E.S.M.) -
Benoît XVI rappelle que la Croix révèle la
plénitude de l'amour de Dieu. Le Pape renvoie implicitement au chapitre
53e d'Isaïe. Il fallait que le Christ aille jusqu'aux abîmes de la
souffrance pour nous sauver.
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Véronèse - Le Calvaire Entre
1580 et 1588
L'amour de Jésus se prolonge dans l'Eucharistie.
« Ils regarderont vers Celui qu'ils ont transpercé. » Pour .Benoît
XVI, ce verset de saint Jean doit orienter tout notre Carême. La mystique du
Carême évoque tout à la fois celle du désert et celle du pèlerinage, toute
orientée vers « l'Incarnation de la miséricorde », selon la belle
expression de Jean-Paul II. Jésus nous a précédés dans ce pèlerinage
quadragésimal, nous accompagnant au désert, face au tentateur. Mais Jésus,
Marie, les bons anges et les saints nous soutiennent aussi sur un chemin,
celui qui aboutit à la joie profonde de Pâques. Même dans les ravins de la
mort (Ps 22/23)
tandis que Satan pousse à la désespérance ou aux fausses espérances en
l'œuvre de nos mains, Dieu nous garde et nous soutient. Le Carême nous fait
fuir tout ce qui est volage, toute cette fascination des bagatelles
(Sg) pour nous placer sous le regard du
Christ.
Se convertir à Dieu
Outre la prière, le jeûne et l'aumône que l'Église propose
traditionnellement durant ce temps, divers moyens sont offerts qui aident à
nous conformer à ce regard. En 1979, Jean-Paul II y avait insisté lors des
audiences du mercredi. Le Carême, par la contemplation de l'humanité du
Christ souffrant et serviteur, conduit à sa victoire pascale sur la mort,
sur le péché également qui asservit l'homme. En nous tournant vers Jésus et
en nous convertissant à Lui, nous faisons l'expérience de sa miséricorde
grâce au sacrement de la Réconciliation, nous découvrons son regard qui nous
scrute jusque dans les profondeurs les plus intimes et dans le secret de
notre âme. Avant la mort, un bon Carême fait office de jugement particulier,
anticipation du jugement dernier. Et nous savons par saint Matthieu qu'à
l'heure du dernier jugement, c'est sur la charité que nous serons jugés.
Voilà pourquoi Benoît XVI consacre son Message de Carême à la charité, qui
doit nous permettre de regarder le Christ. Mais selon lui, regarder le
Christ, c'est regarder vers Celui que nos péchés ont transpercé. Ainsi la
spiritualité du Sacré-Cœur permet-elle au Pape de reprendre ici les lignes
directrices de l'encyclique
Deus Caritas Est et de développer à nouveau le
double thème eros et agape, de nous rappeler aussi la dimension
théologique de la charité avec la signification profonde du mystère de la
Croix. Le Pape refuse l'opposition entre théocentrisme et anthropocentrisme.
Toute l'histoire de l'homme et du salut, rappelle-t-il, s'explique par
l'amour fou de Dieu, qui est allé jusqu'à la Croix
pour nous sauver. Notre charité ne sera réelle que si elle
s'insère dans la perspective chrétienne de l'amour salvifique du Christ, à
la suite de Marie et des saints (l'encyclique renvoie à saint Vincent de
Paul et à la bienheureuse Teresa de Calcutta).
Oui, l'amour du Christ est allé jusqu'à la Croix. Selon une très belle
expression de Jean-Paul II, « la croix est le berceau de l'homme nouveau
». Benoît XVI rappelle ici que la Croix révèle la plénitude de l'amour
de Dieu. Le Pape renvoie implicitement au chapitre 53e d'Isaïe. Il fallait
que le Christ aille jusqu'aux abîmes de la souffrance pour nous sauver. Car,
comme le soulignait Paul VI, il était nécessaire que quelqu'un puisse
combler par son amour et ses souffrances, en le clouant sur la croix, «
tout ce qui montait des abîmes du mal et des abîmes du péché ». Voilà la
preuve irréfutable de l'amour à l'extrême de Jésus, comme le témoigne son
Cœur transpercé. L'amour de Jésus se prolonge dans l'Eucharistie, sacrement
de la présence de son Corps et de son Sang, de la présence de la Croix à
travers les siècles. Voilà pourquoi Benoît XVI nous invite tous à un Carême
eucharistique.
Un moine de Triors
►Regarder Jésus
transpercé:
Message de sa Sainteté Benoît XVI pour le carême 2007
Véronèse - Le Calvaire
Entre 1580 et 1588 - Un tableau de dévotion privée :L'épisode de la
Crucifixion relate le dernier soupir du Christ entre les deux larrons,
pleuré par le groupe des saintes femmes au pied de la croix, sous le regard
des deux bourreaux penchés pour mieux observer la scène. Véronèse modifie
l'iconographie traditionnelle en rejetant sur le côté gauche le sujet
principal. A droite, le peintre accorde une large place au paysage. Au fond,
des petites silhouettes se dirigent vers Jérusalem. La composition
audacieuse, au cadrage serré, met l'accent sur la détresse du groupe au
premier plan, où chaque figure exprime un sentiment différent. Au centre, la
Vierge évanouie est soutenue par le disciple Jean et une femme agenouillée
qui lui tient la main. De dos, Madeleine implore le supplicié en embrassant
la croix. A droite, la femme drapée de jaune se tient debout, le buste
incliné vers le Christ. Sa douleur est si vive qu'elle dissimule son visage.
Cette masse colorée qui se découpe sur le ciel orageux équilibre toute la
composition. Cette figure monumentale révèle un sentiment de recueillement.
Les tons sourds, le ciel immense et obscur, les contrastes violents d'ombres
et de lumière créent une atmosphère dramatique qui rappelle l'influence de
son rival Tintoret sur les dernières œuvres religieuses de Véronèse. Chaque
figure exprime un sentiment différent. (cliquez sur la photo
pour la visualiser en plein écran)
Sources: L'Homme Nouveau -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.03.2007 - BENOÎT XVI - MÉDITATIONS |