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19 Avril 2005
 

Le véritable œcuménisme va au-delà du dialogue théologique

 

Le 02 février 2009 - (E.S.M.) - Les rencontres entre catholiques et anglicans ont joué un rôle précurseur dans l'œcuménisme. Analyse de la situation actuelle, difficile en raison des récentes évolutions anglicanes.

Le pape Benoît XVI et l'archevêque de Canterbury Rowan Williams

Le véritable œcuménisme va au-delà du dialogue théologique

Anglicanisme - Un œcuménisme difficile

Le 02 février 2009 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le dialogue théologique entre la Communion anglicane et l'Église catholique romaine a eu des hauts et des bas. Une première difficulté, de type « génétique » - puisque ce fut l'occasion du schisme à l'époque du roi Henri VIII - tient à la conception de la morale sexuelle et au sens du mariage chrétien (célébration des mariages entre personnes divorcées ou de même sexe; nomination d'un évêque dans le New Hampshire vivant en couple homosexuel). La deuxième difficulté vient des tensions internes à la Communion anglicane, qui mettent en cause la représentativité du partenaire du dialogue. La troisième ressortit à la non-reconnaissance par l'Église catholique de la validité des ordinations anglicanes.

Par la Lettre Apostolicae curae et caritatis du 13 septembre 1896, Léon XIII, en effet, déclarait nulles les ordinations anglicanes. Le pape alléguait un défaut de la forme du sacrement de l'ordre: « les paroles [...] "Reçois l'Esprit Saint" sont loin de signifier de façon précise l'ordination au sacerdoce ou sa grâce, et le pouvoir qui est principalement le pouvoir de "consacrer et d'offrir le vrai corps et le vrai sang du Seigneur" dans ce sacrifice, qui n'est pas "la simple commémoraison du sacrifice accompli sur la croix" ». Ici, Léon XIII relevait que l'Ordinal ne « fait aucune mention expresse du sacrifice, de la consécration, du sacerdoce et du pouvoir de consacrer et d'offrir le sacrifice ». Le fait que les mots « pour l'office et la charge du presbytre » aient été ajoutées par la suite laisse présumer que les anglicans eux-mêmes ont considéré la forme initiale comme « défectueuse et non appropriée ». Mais cette addition un siècle plus tard ne peut faire revivre une succession apostolique éteinte, puisque l'épiscopat « fait vraiment partie du sacrement de l'ordre ». Enfin, outre le défaut de forme, le pape discernait celui d'intention à travers la modification d'un rite « dans le dessein néfaste d'en introduire un autre ». La déclaration de Léon XIII est mentionnée parmi les exemples de vérités qui sont nécessairement liées à la révélation en vertu d'un rapport historique et qui, à ce titre, doivent être tenues de façon définitive (
J. Ratzinger et T. Bertone, Note doctrinale illustrant la formule conclusive de la Professio fidei du 29 juin 1998).

Les étapes d'un dialogue théologique. De 1921 à 1925 se sont tenues à l'archevêché de Malines cinq réunions entre des personnalités anglicanes et catholiques. L'initiative émanait de Charles Lindley Wood, vicomte d'Halifax, et du lazariste Fernand Portai. Le cardinal Mercier, primat de Belgique, présidait ces « conversations ». Non officielles, elles étaient pourtant attentivement suivies par les institutions respectives. Les questions de primauté d'honneur, de présence réelle, d'épiscopat furent abordées. À la mort du cardinal Mercier, ces conversations cesseront. On situe le début d'un dialogue international officiel entre anglicans et catholiques à la visite que fit, le 24 mars 1966, l'archevêque de Canterbury, le Docteur Michael Ramsey, au pape Paul VI.

Une première déclaration commune, portant sur le principe même d'un dialogue théologique « fondé sur l'Évangile et les traditions anciennes qui leur sont communes, et qui puisse conduire à cette unité dans la vérité pour laquelle le Christ a prié », fut signée à cette occasion. L'ARCIC
(Anglican-Roman catholic International Commission) fut créée en 1970. Cette commission mixte a pour l'heure abouti à la signature de documents à la suite desquels cinq autres déclarations communes ont suivi. Mentionnons celle du 29 avril 1977, dans laquelle Paul VI et l'archevêque de Canterbury, le Docteur Donald Coggan, reconnurent ainsi une « foi commune » sur plusieurs points fondamentaux et prièrent des théologiens des deux confessions d'aborder « avec sérénité et objectivité les différences historiques et théologiques qui nous ont divisés », sans engager les autorités respectives dont ils dépendaient.

La déclaration commune la plus récente date du 23 novembre 2006. Benoît XVI et l'archevêque de Canterbury Rowan Williams y indiquent que « le véritable œcuménisme va au-delà du dialogue théologique; il touche la vie spirituelle et notre témoignage commun ». Entre-temps, en mai 2001, un autre organe de réflexion a été institué, composé non seulement de théologiens mais aussi d'évêques : la Commission internationale anglicane-catholique romaine pour l'unité et la mission
(IARCCUM), qui a publié en 2006 un Rapport commun intitulé Grandir ensemble dans l'unité et la mission.

Un mot sur la méthode utilisée dans ces documents communs, dite du « consensus différentié ». Positivement, on évite les procès d'intention, chacun se reconnaissant dans ce que l'autre dit à son sujet et chacun révisant aussi sa position en fonction de ce que l'objection de l'autre peut présenter de valable. Les questions discutées font l'objet, le cas échéant, d'une affirmation commune, qui se présente comme une formule générale. Négativement, dès que l'on précise les choses, l'affirmation commune recouvre des acceptions qui peuvent être antinomiques, au risque par conséquent de l'ambiguïté. Parmi les thèmes récurrents sur lesquels l'ARCIC s'est concentré, on retiendra ceux de l'Eucharistie, du ministère et de l'autorité.

L'Eucharistie. En 1971, l'ARCIC a publié un document intitulé Doctrine eucharistique, qui sera précisé en 1979 par une Élucidation
(sorte de réponse aux critiques) de « Doctrine eucharistique ». On insiste sur l'unicité historique et le caractère non réitérable du sacrifice du Christ. Les différences d'approche entre l'Église catholique et la Communion anglicane trouvent effectivement un point de convergence autour de la notion de « mémorial » ou d'« anamnèse » : « La notion de mémorial, telle qu'elle était comprise dans la célébration pascale au temps du Christ - c'est-à-dire rendre effectivement présent un événement du passé - a ouvert la voie à une meilleure intelligence de la relation entre le sacrifice du Christ et l'Eucharistie. Le mémorial eucharistique n 'est donc pas le simple rappel d'un événement passé ou de sa signification, mais la proclamation efficace par l'Église de l'œuvre puissante de Dieu. »

Sur la question de la présence réelle, les efforts de compatibilité entre les deux positions sont plus laborieux : « C'est le même Seigneur qui, par la proclamation de sa Parole, invite son peuple à sa table, qui, par son ministre, préside à cette table, et qui se donne ensuite sacramentellement dans le corps et le sang de son sacrifice pascal. » II faudrait que l'Église catholique fasse l'impasse sur la transsubstantiation, reléguée en note, pour que l'on parvienne de fait à l'« accord substantiel »
(substantial agreement) affirmé dans le document. Le contentieux catholico-luthérien sur la question de savoir si la présence du Christ suppose la foi des fidèles est résolu dans l'imprécision : « Quand cette offrande est accueillie avec foi, il en résulte une rencontre vivifiante. Certes, cette présence du Christ ne dépend pas de la foi individuelle pour devenir le don réel de lui-même que le Seigneur fait à son Église. Cependant, par la foi en cette présence du Christ, celle-ci n'est plus seulement une présence pour le croyant, mais aussi une présence avec le croyant. » On accentue le fait que la participation à l'Eucharistie implique logiquement de communier sacramentellement et on relativise l'adoration eucharistique en dehors de la messe.

La question des ministères. La théologie anglicane se démarque nettement de l'approche protestante où le pasteur n'est que délégué par la communauté. Dans le Rapport commun de l'IARCCUM, les deux parties reconnaissent « la triple ordination providentielle du ministère de l'évêque, du presbytre et du diacre ». Si les anglicans insistent sur la ministérialité de l'Église comme telle, ils s'accordent avec les catholiques romains sur l'irréductibilité du sacerdoce ordonné au sacerdoce baptismal. On signale que les convergences de vues sur l'Eucharistie et le ministère, telles qu'elles ressortent des déclarations de l'ARCIC et des réponses officielles des deux Communions, « devrait faire partie de toute nouvelle évaluation des ordres anglicans », c'est-à-dire infléchir le jugement porté alors par Léon XIII. Mais le fait qu'un nombre toujours croissant de provinces de la Communion anglicane ont légiféré en faveur de l'ordination des femmes au diaconat, au presbytérat et à l'épiscopat a créé un nouvel et grave obstacle à la réconciliation des deux Communions.

L' autorité. La question de l'autorité dans l'Église fait l'objet de quatre documents de l'ARCIC : en 1976 avec une Élucidation en 1981, en 1981 à nouveau et en 1999.

Il y a convergence de vues sur le fait qu'aucune Église locale n'est autosuffisante. On évoque par conséquent des « structures et pratiques » nécessaires pour maintenir et manifester la communion des Églises locales, ou encore des « instruments de supervision ». Si la synodalité est mise en avant, force est de constater que les anglicans ne reconnaissent l'autorité que des quatre premiers conciles œcuméniques. On admet que « la communion de l'Église requiert un ministère de la primauté », laquelle est indissociable de la collégialité. Faut-il, au-delà des archevêques métropolitains, concevoir un « primat universel » ? On mentionne ainsi que « aujourd'hui, quelques anglicans commencent à voir la valeur potentielle d'un ministère de primauté universelle, qu'exercerait l'évêque de Rome, comme signe et centre d'unité dans une Église de nouveau réunie ». Mais le ministère pétrinien, tel qu'il est exercé par l'évêque de Rome, est-il de droit divin, s'interroge le rapport ? Sur l'infaillibilité, les positions divergent : pour les catholiques romains, la foi garantit qu'en des circonstances déterminées et sous certaines conditions, l'Esprit Saint assiste les organes magistériels, préservant de l'erreur leur jugement en matière de foi et de mœurs, tandis que les anglicans tiennent que c'est la fidélité aux Écritures qui préserve l'Église et qu'une doctrine proposée doit être reçue par le corps des croyants auquel a été dévolu le sensus fidelium.

Le dialogue théologique présente la haute exigence de concilier le désir d'unité pour correspondre à la prière la plus fervente du Seigneur et le souci de vérité pour ne pas sacrifier au relativisme, dans le respect même du partenaire du dialogue. Il est dommage que les avancées théologiques certaines, qui sont le résultat de plus de quarante années de travail commun, soient contrariées par des décisions de type éthique ou sacramentel, qui sont aussi loin d'être consensuelles au sein même de la Communion anglicane.

par l'abbé Christian Gouyaud
 

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Sources  : La Nef -  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  02.02.2009 - T/Œcuménisme

 

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