Jean Paul II nous parle de Joséphine Bakhita |
|
VATICAN, le 01 décembre 2007 -
(E.S.M.) - Jean Paul II a déclaré: la vie de
Joséphine Bakhita « inspire la détermination ferme de travailler de
manière efficace pour libérer les personnes de l’oppression et de la
violence »
|
Sainte
Joséphine Bakhita -
Pour agrandir l'image:
►
C'est ici
Le pape Jean Paul II nous parle de Joséphine Bakhita
Jean Paul II a déclaré: la vie de Joséphine Bakhita « inspire la
détermination ferme de travailler de manière efficace pour libérer les
personnes de l’oppression et de la violence »
Dans le discours adressé par le Pape Jean Paul II aux membres de la
Conférence Épiscopale du Soudan, reçus à l’occasion de leur visite « ad
limina » le 15 décembre 2003, le Saint-Père indiqua «
deux témoins audacieux de la foi, deux personnes
saintes » dont la vie a été liée intimement à la terre soudanaise
: Sainte Joséphine Bakhita, et Saint Daniel
Comboni.
Sainte Joséphine Bakhita « a fait l’expérience de la cruauté et de la
brutalité avec lesquelles l’homme peut traiter ses semblables. Enlevée et
vendue comme esclave quand elle était encore enfant, elle a connu beaucoup
trop la souffrance et ce que c’est que d’être réduit à l’état de victime,
des maux qui affligent toujours d’innombrables hommes et femmes dans sa
patrie, dans toute l’Afrique et dans le monde. Sa vie inspire la ferme
détermination de travailler de manière efficace pour libérer les personnes
de l’oppression et de la violence, en assurant que leur dignité soit
respectée dans le plein exercice de leurs droits ». Le Pape Jean Paul II
souligna en outre que la vie de Sainte Bakhita «montrait « clairement que le
tribalisme et les formes de discrimination fondées sur l’origine ethnique,
sur la langue et sur la culture, ne faisaient pas partie d’une société
civile, et n’avaient absolument aucune place dans la communauté des croyants
»
Joséphine Bakhita, d’esclave à première Sainte
soudanaise, est citée comme exemple dans l’encyclique «
Spe Salvi » du Pape Benoît XVI
Joséphine Bakhita, la première Sainte du Soudan et la première femme
africaine à être élevée à la gloire des autels sans être martyre, est citée
comme exemple dans la deuxième Encyclique du Pape Benoît XVI « Spe Salvi » :
« Pour nous qui vivons depuis toujours avec le concept chrétien de Dieu et
qui nous y sommes habitués, la possession de l'espérance, qui provient de la
rencontre réelle avec ce Dieu, n'est presque plus perceptible. L'exemple
d'une sainte de notre temps peut en quelque manière nous aider à comprendre
ce que signifie rencontrer ce Dieu, pour la première fois et réellement. Je
pense à l'Africaine Joséphine Bakhita, canonisée par le Pape Jean-Paul II »
(n° 3)
Biographie
Joséphine naît vers 1969. Elle vit au Soudan avec ses parents, 3 frères et 4
sœurs à Olgossa, un petit village du Darfour, près du Mont Agilerei. La
première peine qu’éprouve Joséphine, c’est quand ceux qu’elle appelle «
négriers », en réalité des membres de tribus arabes qui faisaient le trafic
des esclaves, enlèvent sa sœur aînée : « Je me souviens encore,
raconte-t-elle en 1910, combien Maman a pleuré, et combien nous avons pleuré
nous aussi ». Un jour, entre 1876 et 1877, elle subit le même sort que sa
sœur : on l’enlève et la porte au loin. « Je ne pensais qu’à ma famille,
j’appelais Papa et Maman, avec une angoisse dans le cœur impossible à
décrire. Mais personne, là-bas, ne m’écoutait ».
À son tour, alors qu'elle avait près de 9 ans, elle est la victime de
négriers qui la vendent et la revendent plusieurs fois, sur les marchés d'El
Obeid et de Khartoum, en lui infligeant de mauvais traitements. Le
traumatisme est si grand qu'elle en oubliera son premier nom. C'est ainsi
qu'on lui donne le nom de Bakhita, qui signifie la chanceuse.
Elle appartenait à un général turc qui lui avait fait subir de cruelles
scarifications (tatouages) quand ce dernier décida de vendre toutes ses
esclaves. Bakhita est alors acquise par le consul d'Italie à Khartoum,
Calisto Legnani, en 1883. Sa vie change alors radicalement : «Le nouveau
maître était assez bon et il se prit d'affection pour moi. Je n'eus plus de
réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela,
j'hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité »
En 1885, le consul Legnani doit quitter le Soudan à cause de la révolution
mahdiste et Bakhita lui demande de l'emmener. Il accepte et ils s'embarquent
avec une famille amie, les Michieli. Arrivés à Gênes, Madame Maria Turina
Michieli demande à garder Bakhita à son service. Elle arrive ainsi à Ziagino,
dans la province de Venise.
La découverte de la foi
Madame Michieli ayant eu une petite fille, Mimmina, elle en confie la garde
à Bakhita qui s'en occupe avec beaucoup de tendresse. C'est ensemble
qu'elles retournent au Soudan, avant de revenir à nouveau en Italie. Là,
Madame Michieli confie pour une brève période sa petite fille et Bakhita à
l'institut des Catéchistes de Venise, tenu par les religieuses canossiennes.
Et là, quand Madame Michieli veut la reprendre pour la ramener chez elle,
elle demande à rester chez les religieuses, malgré sa tristesse de quitter
Mimmina, ce qui fut accepté avec difficultés. Madame Michieli refusant de se
séparer de Bakhita, elle tenta de faire intervenir diverses personnalités
pour la sortir de l'Institut. L'affaire alla jusqu'à un procès. Néanmoins,
le 29 novembre 1889, le procureur déclara que Bakhita était libre de choisir
là où elle voulait rester puisque l'esclavage n'existait pas en Italie.
« Les Sœurs firent mon instruction avec beaucoup de patience, dit-elle, et
me firent connaître ce Dieu que tout enfant je sentais dans mon cœur sans
savoir qui il était. Voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me disais
en moi-même: qui donc est le maître de ces belles choses ? Et j'éprouvais
une grande envie de le voir, de le connaître et de lui rendre mes hommages
».
Le 9 janvier 1890, elle est baptisée par le cardinal de Venise, Monseigneur
Agostini, et reçoit la Confirmation. Elle aimait à baiser les fonts
baptismaux en disant : «Ici, je suis devenue fille de Dieu ».
Après trois ans, elle demanda de devenir religieuse, à l'âge de 24 ans. La
sœur supérieure, Anna Previtali, lui dit: « Ni la couleur de la peau, ni la
position sociale ne sont des obstacles pour devenir sœur. ». Le 7 décembre
1893, Bakhita rejoignit le noviciat des Sœurs de la Charité à l'institut de
catéchuménat de Venise.
C'est le 8 décembre 1896, à Vérone, qu'elle prononce ses premiers vœux. En
1902, elle est transférée à Schio, province de Vicenza où, pendant plus de
cinquante ans, elle s'occupe de la cuisine, de la lingerie, de la
conciergerie. En 1927, elle prononce ses vœux perpétuels. Aimée de tous, on
lui donne le surnom de Petite Mère Noire (Madre Moretta). Elle disait :
«Soyez bons, aimez le Seigneur, priez pour ceux qui ne le connaissent pas.
Voyez comme est grande la grâce de connaître Dieu. ».
En 1910, elle écrivit son histoire suite à la demande de sa supérieure, sœur
Margherita Bonotto.
Pendant la Seconde Guerre mondiale la ville de Schio est menacée de
bombardements. Aux Sœurs qui l'invitent à se réfugier dans le souterrain de
la maison, elle répond: « Non, je n'ai pas peur, je suis dans les mains de
Dieu. Il m'a libérée des mains des lions, des tigres et des panthères, ne
voulez-vous pas qu'il me sauve aussi des bombes ? ».
Après une longue et douloureuse maladie, et une pénible agonie où elle
revivait les jours de son esclavage en murmurant : « Lâchez mes chaînes,
elles me font mal », elle s'éteint le 8 février 1947 en invoquant : « Notre
Dame ! Notre Dame ! ».
Immédiatement, les gens accourent sur sa tombe, et beaucoup de grâces y sont
obtenues
La montée vers les autels
Le corps de Bakhita, d’après les témoignages recueillis à l’époque, reste
tiède et souple jusqu’au moment de la fermeture du cercueil. Un père de
famille, chômeur, demande, devant le cercueil d’avoir du travail : il
retourne quelques heures plus tard, en racontant qu’il en avait trouvé. Les
miracles commencent. En 1950, déjà, trois ans seulement après sa mort, le
bulletin Canossien publie 6 pages de noms de personnes qui attestent
qu’elles ont reçu des grâces par l’intercession de Bakhita.
Le procès ordinaire en vue de la Béatification se déroule à Vicence entre
1955 et 1957. Le procès apostolique se tient en 1968-1969. Au mois de
septembre 1969 ; le corps de Bakhita est exhumé et transporté au cimetière
de Schio, à l’Institut des Filles de Charité où elle avait vécu.
Jean Paul II signe de Décret sur l’héroïcité des vertus de Joséphine Bakhita
le 1er décembre 1978, et, le 6 juillet 1991, le Décret de Béatification. Le
17 mai 1992, Joséphine Bakhita est proclamée Bienheureuse, et le dimanche
octobre 2000, Jean Paul II la canonise au cours d’une Messe solennelle
célébrée sur la Place Saint-Pierre : elle est la première Sainte soudanaise.
Le Pape dira à cette occasion : « Cette sainte fille d'Afrique, montre
qu'elle est véritablement une enfant de Dieu: l'amour et le pardon de Dieu
sont des réalités tangibles qui transforment sa vie de façon extraordinaire
».
Mgr. Macram Max Gassis déclare: Bakhita est un
signe éclatant pour l’Afrique
S. Exc. Mgr. Macram Max Gassis, Evêque de El Obeid au Soudan, à l’occasion
de la Canonisation de Joséphine Bakhita le 1° octobre 2000, déclara à l’Agence
Fides : « Bakhita est le symbole du fait que la femme est le pivot de la
société, malgré ses tribulations et ses difficultés. La figure de Bakhita
est celle d’une femme qui sait supporter les humiliations et la violence
avec humilité, dignité et amour. C’est la démonstration qu’aucune souffrance
n’humilie tellement une femme au point de la priver de l’amour de Dieu, au
contraire, l’amour de Dieu précisément rachète la femme de toute souffrance.
Pour cela, Bakhita, libre de l’esclavage physique, choisit de se faire
esclave de l’amour de Dieu qui libère. Bakhita est la première Sainte
africaine non martyre. Cela veut dire que la sainteté n’est pas réservée
seulement à l’homme africain, qui est, dans la partie Est du continent, la
figure prédominante. Même une femme qui suit fidèlement Jésus peut être
Sainte. Cela a une valeur éclatante en Afrique ».
A propos du message de Bakhita pour le monde contemporain, Mgr Gassis
souligna qu’il consistait « dans l’espérance d’être libérés de l’esclavage,
dans tous les sens. Il y a un esclavage physique, dont la Sainte a été
libérée. C’est le même esclavage que vivent de nombreux enfants et de femmes
du Soudan. Mais Bakhita intercèdera pour les libérer d’autres esclavages. Et
puis, il y a une autre espérance qui vient de Bakhita : l’espérance pour
tous ceux qui abandonnent leur propre terre. Elle a vécu en Vénétie, où,
aujourd’hui il y a de nombreux émigrés que vous appelez des extra
communautaires. Bakhita a eu de la chance. Elle a trouvé là la liberté, la
foi et l’amour. C’est une figure qui peut encourager les immigrés en
Occident à ne jamais perdre l’espérance. De nombreux immigrés ont souffert
et souffrent encore. Bakhita est pour eux un exemple d’espérance, parce que,
après la Croix, il y a toujours la Résurrection ».
L'Encyclique
►
"Spe Salvi" texte intégral
[Allemand,
Anglais,
Espagnol,
Italien,
Latin,
Polonais,
Portugais]
"Spe Salvi"
en format Word
La table des
articles
►
"Spe Salvi"
Les photos de
l'évènement
►
Cliquez
La Vidéo de la signature
►
Cliquez
Sources: www.vatican.va
- (S.L.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.12.2007 - BENOÎT XVI
- T/Sp.S. |