Quand tu es invité à des noces, dit Jésus, va
te mettre à la dernière place |
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Le 01 septembre 2007 -
(E.S.M.)
- Quand tu es invité à des noces, dit Jésus, va te mettre à la dernière
place
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Dieu
nous a tout donné -
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Quand tu es invité à des noces, dit Jésus, va te mettre à la dernière place
Homélie pour le vingt-deuxième Dimanche dans
l'Année - Année
C - Lc 14, 1.7-14
" Un jour de sabbat, Jésus était allé prendre son
repas chez un pharisien notable, et on l'observait. Remarquant la manière
dont les invités cherchaient à prendre les places d'honneur, il y fit
allusion : «Quand un homme t'invite à un festin de noces, ne te mets pas à
la première place, de peur qu'il n'ait invité une personne plus considérable
que toi, et que votre hôte à tous deux ne te dise : Cède-lui la place. Tu
aurais alors la confusion de devoir occuper la dernière place. Mais, quand
tu seras invité, va te mettre à la dernière place ; ainsi ton hôte, en
entrant, te dira : Mon ami, monte plus haut. Alors tu seras à l'honneur
devant tous les convives. Car, quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui
s'abaisse sera élevé.»
" Il dit encore à son hôte : «Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, il ne
faut pas inviter tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni tes voisins
riches : ils pourraient t'inviter à leur tour, et te rendraient ainsi la
pareille. Mais, quand tu reçois, invite des pauvres, des estropiés, des
boiteux, des aveugles. Tu pourras te féliciter de ce qu'ils ne peuvent te le
rendre, car cela te sera rendu à la résurrection des justes.» "
Homélie :
" Un jour de sabbat, Jésus était allé prendre son
repas chez un pharisien notable, et on l'observait. "
Nous sommes un jour de sabbat : Jésus est allé prendre son repas chez un des
pharisiens de l'endroit où Jésus est en train d'annoncer le Règne de Dieu.
Naturellement, les gens l'observent, surtout les docteurs de la Loi, les
maîtres de la religion de l'époque. Car Jésus a pris une certaine habitude
de faire des guérisons le jour du sabbat, ce que les docteurs et les scribes
ne peuvent tolérer. Et, en effet, Jésus guérit un malade, un homme atteint
d'hydropisie. C'est la partie de l'évangile que nous ne lisons pas
aujourd'hui, mais qu'il est utile de mentionner pour préciser le contexte de
ce récit.
On observe ce Jésus venu pour guérir les âmes et les corps ! Car on veut
savoir s'il va oui ou non respecter le repos du sabbat... Mais ce qui peut
être fait ou non le jour du sabbat, ce ne sont pas les hommes qui peuvent en
décider : c'est Dieu, et lui seul ! Car le repos du sabbat, qui est devenu
le repos du dimanche, c'est Dieu lui-même qui l'a instauré et établi pour
toujours, puisqu'il est écrit : "Dieu, qui avait terminé le septième jour
l'oeuvre qu'il avait faite, se reposa de son labeur. Il bénit le septième
jour et le consacra, parce qu'en ce jour-là il s'était reposé de tout
l'ouvrage de la création." (Gn. 2, 2-3)
Que faut-il faire le dimanche ? Que peut-on faire le dimanche ? La réponse
est simple : tout ce qui rend gloire à Dieu pour avoir fait la création !
Ainsi, lorsque Jésus guérit un malade le jour du sabbat, il rend gloire à
Dieu son Père en redonnant à cette créature la santé perdue, une santé si
précieuse, car elle permet à l'homme de louer Dieu pour ce qu'il est par
dessus tout : le Maître de l'Univers ! Dieu est le Roi des Rois, le Seigneur
des Seigneurs, et c'est à lui seul que toutes les créatures du ciel et de la
terre doivent rendre hommage, gloire, honneur, puissance et souveraineté !
" Remarquant la manière dont les invités
cherchaient à prendre les places d'honneur, il y fit allusion : «Quand un
homme t'invite à un festin de noces, ne te mets pas à la première place, de
peur qu'il n'ait invité une personne plus considérable que toi, et que votre
hôte à tous deux ne te dise : Cède-lui la place. Tu aurais alors la
confusion de devoir occuper la dernière place. Mais, quand tu seras invité,
va te mettre à la dernière place ; ainsi ton hôte, en entrant, te dira : Mon
ami, monte plus haut. Alors tu seras à l'honneur devant tous les convives.
Car, quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.»
"
Pour Jésus, et pour nous à sa suite, le festin dont il s'agit ici, c'est
tout d'abord une image du banquet céleste auxquels tous les élus de Dieu
sont invités à participer, pour un bonheur éternel. Mais ensuite, il s'agit
d'une leçon sur l'attitude que nous, chrétiens, devons avoir dans le monde
qui nous entoure. Cette attitude doit être celle de l'humilité et du
renoncement aux honneurs : "Quand tu seras invité, va te mettre à la
dernière place." Car, si nous désirons être auprès de Dieu dans le Ciel, et
donc à la première place, c'est la dernière place qu'il nous faut choisir
étant sur la terre : "Quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui
s'abaisse sera élevé."
Mais ne l'oublions pas : on nous observe, tout comme on observait Jésus ! La
réaction de la plupart des gens sera de dire, à propos de ce chrétien qui
aura choisi la dernière place : "Il est fou ! Il n'arrivera jamais à rien !"
Ceux qui, au contraire seront saisis par l'Esprit de Dieu, diront de lui :
"Voilà un homme sage et sensé !" Ou tout simplement : "Peut-être bien que
c'est lui qui a raison..." Tous nous sommes appelés à témoigner de notre foi
en Jésus Fils de Dieu : ce témoignage peut être insignifiant à nos yeux,
comme une goutte d'eau dans l'océan. Pourtant l'Esprit-Saint est là, par
toute la terre, pour tirer de cette goutte d'eau un torrent de grâces pour
la conversion du monde entier !
" Il dit encore à son hôte : «Quand tu donnes un
déjeuner ou un dîner, il ne faut pas inviter tes amis, ni tes frères, ni tes
parents, ni tes voisins riches : ils pourraient t'inviter à leur tour, et te
rendraient ainsi la pareille. Mais, quand tu reçois, invite des pauvres, des
estropiés, des boiteux, des aveugles. Tu pourras te féliciter de ce qu'ils
ne peuvent te le rendre, car cela te sera rendu à la résurrection des
justes.» "
Dieu nous a tout donné. Il n'y a rien que nous possédions et que nous
n'ayons reçu de lui. Et tout cela, c'est gratuitement que Dieu nous en a
fait le don ! Comment faire autrement que lui ? Dieu est notre modèle, et
nous devons lui ressembler. Alors, faisons de même, et le monde verra en
chacun de nous une image de Dieu ! C'est difficile ? Peut-être... Mais il
faut quand même essayer. Faisons comme le Seigneur : donnons gratuitement !
Que ne voit-on pas aujourd'hui tant de sectes et de gourous avides de
revenus, essayant de dérober à leurs adeptes le plus d'argent qu'ils peuvent
! Ces sectes dispensent leur doctrine pour de gros sous. Pour nous,
répandons gratuitement la Parole de Dieu, qui doit être la première de
toutes nos charités !
Au cours de cette Eucharistie, nous allons recevoir en nous Dieu lui-même !
Remercions-le déjà pour un tel bienfait ! Demandons à la Très Sainte Vierge
Marie d'être toujours de vrais témoins de la charité du Christ ! Que, par
son intercession, l'Esprit-Saint puisse agir en nous et par nous, pour la
Gloire de Dieu, et le salut du monde !
Chanoine Dr. Daniel Meynen
Se mettre à la dernière place sans se mépriser !
Quand tu es invité à des noces, dit Jésus, ne va pas te mettre à la première
place… Au contraire, va te mettre à la dernière place.
Cette parole de Jésus semble bien à l'envers de toutes nos mentalités
courantes d'aujourd'hui. En nous et autour de nous, c'est au contraire le
goût du pouvoir et des préséances. On rivalise pour devenir un homme
important au risque d'écraser les autres. L'homme de pouvoir ne quitte une
charge que lorsqu'il la perd. Il ne sait pas quitter ses titres pour laisser
la main à d'autres, pour retrouver sa place exacte qui le rendrait heureux
et l'aiderait à retrouver des rapports vrais avec les autres.
Que nous demande Jésus ? Quels sont les appels qu'il nous adresse au moment
où il nous convie à son festin ?
Quand tu es invité va te mettre à la dernière place. Qui s'élève sera
abaissé ; qui s'abaisse sera élevé.
Certes, ne tombons pas dans la fausse humilité qui cache souvent un besoin
de reconnaissance. Il ne s'agit pas de rechercher un faux effacement, voire
de se dérober aux charges, aux services qu'on attend de nous. N'oublions pas
que le Seigneur nous a confié des talents que nous devons faire fructifier.
Ce que le Christ nous demande est autrement plus profond et exigeant : « Ne
revendiquez pas, ne briguez pas les premières places, briguez plutôt les
dernières, ou plutôt l'avant-dernière. C'est, en effet, l'abbé Huvelin, le
confesseur du P. de Foucauld, qui disait : « Depuis que Jésus a pris la
dernière place, nous n'occuperons plus jamais que l'avant-dernière. »
En un mot, apprenez à vous tenir avec joie et humilité à votre place,
par-delà tous vos rôles ou vos personnages. « L'humilité vraie, écrivait
Evdokimov, est l'art de se trouver exactement à sa place. »
Bien plus, réalisons ce que nous sommes face à Dieu, de qui nous tenons
notre vie, de qui nous dépendons et de qui nous recevons tout. Il ne s'agit
pas, plus profondément, de nous conformer à un certain moralisme, mais
d'acquérir peu à peu l'humilité de Jésus. Il nous suffit de contempler
l'étable de Bethléem, le lavement des pieds du Jeudi saint ou la nudité du
Christ en croix. C'est là qu'un François d'Assise, un P. Chevrier, un Benoît
Labre ont puisé le secret de leur pauvreté et de leur joie rayonnante.
N'allons pas croire que cette humilité ne nous diminue ou soit
démobilisatrice. Ce sont, en réalité les humbles et les petits que Dieu
honore et fait passer au premier rang. : « Qui s'élève sera abaissé, dit
Jésus ; qui s'abaissera sera élevé ».
Nous en faisons l'expérience autour de nous. Ce sont souvent les vies
cachées, les mères de famille qui s'usent à aimer, les malades qui vivent
comme ils peuvent leurs épreuves, les cloîtrées ou les célibataires qui
assument avec courage leur solitude qui, malgré les apparences contraires,
ont un rôle décisif dans l'histoire du monde.
« Qui s'abaisse sera élevé » : c'est cette petite phrase qu'on peut lire au
fronton de la basilique de Lisieux. Une grande femme et une grande sainte,
cette jeune fille morte à vingt-quatre ans dans l'obscurité d'un carmel de
province !
Donner la préférence aux petits sans exclure personne
Quand tu donnes un déjeuner, dit Jésus, n'invite ni tes amis ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins. Eux t'inviteraient en retour… Quand tu
donnes un festin, invite les pauvres, les estropiés, les boiteux, les
aveugles, et tu seras heureux.
Certes, on doit bien aussi inviter nos amis, nos proches parents et même de
riches voisins. Chez Jésus, il n'y a jamais d'exclusion de personne. Il est
assez libre et dépouillé pour être à l'aise chez les riches comme chez les
pauvres. Tous sont aimés de lui et il veut tous les sauver.
Cependant, c'est vrai, sous le souffle de l'Esprit Saint, Jésus est
spécialement consacré aux pauvres, aux malades et aux pécheurs. S'il nous
invite, à sa suite, à aller de préférence aux mal-aimés, aux plus perdus,
c'est d'abord que ceux-ci n'auront rien à nous rendre en retour. C'est que
l'amour vrai est toujours gratuit, désintéressé. Si on invite, si on aime,
c'est gratuitement et non pour êtres payés en retour. « Cela te sera rendu,
dit Jésus, à la résurrection des justes. »
S'il faut donner dans nos vies la préférence aux pauvres et aux malades,
c'est que le Christ a voulu s'identifier à eux. C'est dans le visage parfois
défiguré de certains êtres que l'on rencontre le plus sûrement la
Sainte-Face du Christ. On connaît la scène du jugement dernier : « J'avais
faim et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif et vous m'avez donné à
boire… »
« Au soir de notre vie, écrivait un jour Stan Rougier, nous n'entendrons
qu'une parole ; une seule parole vérifiera le poids de notre vie. De tout ce
que nous aurons réalisé, il ne restera plus qu'une seule chose. De tous les
livres lus, de toutes les œuvres accomplies, de tous les pays visités, un
seul trésor subsistera : nos liens de tendresse. "Ce que vous avez fait au
plus petit d'entre les miens, c'est à Moi que vous l'avez fait." »
« Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'amour » (saint Jean de la
Croix).
Fr. Pierre Hugo, o.p.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.09.2007 - BENOÎT XVI -
Méditations |