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19 Avril 2005
 

"Conformément aux Ecritures". Comment lire le livre le plus lu du monde

 

Rome, le  01 mai 2009  - (E.S.M.) - D'abord la Genèse, puis l'Evangile de Marc, puis le prophète Jonas, puis... Un guide de lecture de la Bible, pour celui qui l'ouvre pour la première fois et n'est peut-être même pas chrétien. Dans une toute nouvelle édition offerte au public par deux grands journaux laïcs.

"Conformément aux Ecritures". Comment lire le livre le plus lu du monde

Le 01 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - D'abord la Genèse, puis l'Evangile de Marc, puis le prophète Jonas, puis... Un guide de lecture de la Bible, pour celui qui l'ouvre pour la première fois et n'est peut-être même pas chrétien. Dans une toute nouvelle édition offerte au public par deux grands journaux laïcs

Dans quelques jours, le quotidien "la Repubblica" et l’hebdomadaire "L'espresso" vont offrir au public italien, par centaines de milliers d’exemplaires et à un prix de faveur, toute la Bible chrétienne, dans la nouvelle traduction supervisée par la conférence des évêques d’Italie, comportant de nombreuses notes et illustrée de chefs d’œuvre de l'art de tous les temps.

Il y aura trois volumes: le premier contiendra le Pentateuque et les livres historiques; le second, les livres sapientiaux et les prophètes; le troisième, les Evangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres et l'Apocalypse.

L’initiative est d’autant plus insolite que "la Repubblica" et "L'espresso" comptent parmi les grands journaux laïcs en Italie et sont souvent critiques envers l’Eglise catholique et la foi chrétienne elle-même.

Malgré cela, les deux journaux offrent les trois volumes au public en présentant la Bible comme "un livre à avoir, à lire, à vivre", avec, en plus, la "garantie d’autorité" de la traduction officielle de l’Eglise.

Les trois volumes sont introduits par le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la conférence des évêques d’Italie, et par Giuseppe Betori, archevêque de Florence et coordinateur de cette nouvelle traduction qui a demandé près de vingt ans de travail à d’éminents spécialistes. Sur le rabat de la couverture figure la célèbre phrase de saint Grégoire le Grand: "Les paroles divines croissent avec celui qui les lit".

On trouvera ci-dessous l'article par lequel "L'espresso" présente la Bible à ses lecteurs et indique comment la lire pour la première fois. Pas tout à la suite, mais en commençant par la Genèse, puis en passant tout de suite au Nouveau Testament avec l’Evangile de Marc, puis en revenant à l'Ancien avec le livre de Jonas, puis... Ce guide de lecture peut bien sûr être discuté, mais il reflète la manière dont l’Eglise lit les Ecritures dans ses liturgies.

Tout de suite après, sur cette même page, figure l'Intervention de Benoît XVI au Synode des évêques sur "La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise", le matin du mardi 14 octobre 2008. A cette occasion, le pape, improvisant, a expliqué comment il désire que les Saintes Ecritures soient lues, pour que l’on en goûte le sens véritable et plein, à une époque où "l’on propose des interprétations qui nient la présence réelle de Dieu dans l’histoire".

***

"Les paroles divines croissent avec celui qui les lit"

Article de "L'espresso" n. 18 de 2009

Marc Chagall disait que la Bible était l'alphabet de couleurs où a puisé tout l'art occidental. Très vrai. Au fil des siècles, le succès artistique des Saintes Ecritures a été tellement énorme qu’aujourd’hui les gens qui ont appris l’histoire sainte par la peinture, la sculpture, l'architecture sont bien plus nombreux que ceux qui en ont lu le texte. La Bible est le livre le plus vendu du monde. Mais rares sont ceux qui l’ont lu en entier. Paul Claudel, poète français converti, disait que "les catholiques respectent tellement la Bible qu’ils s’en tiennent le plus loin possible".

Erreur impardonnable. Parce que, s’il est vrai que Raphael enseigne beaucoup de choses, il est encore plus vrai que ses fresques des chambres du Vatican restent indéchiffrables si l’on ne connaît pas la trame biblique qui en constitue la base, si l’on ne voit pas, par exemple, que les philosophes de "l’Ecole d’Athènes" sont en route vers la liturgie céleste et terrestre de la "Dispute du Saint Sacrement" peinte sur le mur d’en face. La Bible est le "grand manuscrit" de la culture occidentale. Les grands critiques littéraires sont désormais d’accord sur ce point. Erich Auerbach a montré, dans un mémorable chapitre de "Mimesis", que la Genèse et les Evangiles sont, plus encore que l'Odyssée d’Homère, la matrice du réalisme de la littérature moderne: "C’est l’histoire du Christ, avec son audacieux mélange de réalité quotidienne et de très haute et sublime tragédie, qui a eu raison des antiques lois stylistiques".

Certes, peu de gens savent lire la Bible dans le texte original, hébreu pour l'Ancien Testament, grec pour le Nouveau. Mais il y a maintenant une raison de plus de la lire: après presque vingt ans de travail de la part de biblistes et de lettrés, la conférence des évêques d’Italie a produit la plus soignée des traductions italiennes de la Bible de toujours. Cette Bible nouvellement traduite, que "L'espresso" propose à ses lecteurs, est la même qui est lue chaque dimanche à la messe. Elle est donc aussi faite pour être proclamée, chantée, mise en musique, illustrée, comme la Vulgate de saint Jérôme, l'antique traduction latine des Ecritures qui, pendant des siècles, n’a fait qu’un avec le grand art occidental et avec la vie et le langage quotidiens de myriades d’hommes et de femmes.

Mais attention, la Bible chrétienne peut punir celui qui s’y aventure aveuglément. C’est un livre très spécial, ou plutôt un ensemble de livres, 73 en tout, produits en un millénaire et répartis en deux grands recueils, l'Ancien et le Nouveau Testament, qu’il ne faut surtout pas séparer, sous peine de ne plus rien y comprendre. La messe l’enseigne. On n’y lit jamais une page de l’Evangile sans avoir lu auparavant une page de l'Ancien Testament qui l'annonce "in figura". Jésus est incompréhensible sans les prophètes. S’il est ressuscité des morts, comme les Evangiles l’attestent et le "Credo" le proclame, cela s’est produit "conformément aux Ecritures". Le sang et l’eau qui jaillissent du côté transpercé de Jésus, Marie et Jean étant au pied de la croix, font inévitablement penser au second chapitre de la Genèse, à Adam endormi du côté de qui Dieu tire Eve, la mère des vivants. La croix est le nouvel arbre de vie du paradis, comme la magnifique croix fleurie de la mosaïque de la basilique Saint-Clément, à Rome. C’est la source de l’Eglise, le début de la nouvelle création.

Commencez la lecture de l'Ancien Testament par la Genèse. Ne soyez pas surpris qu’il y ait non pas un mais deux récits de la création à la suite l’un de l’autre, très différents de style et de contenu. La Bible ne veut pas dire comment le monde est né, mais pourquoi. Et aussi pourquoi, d’un monde qui est aussi béni par Dieu comme "bon", peut jaillir tant de mal, pas à cause du destin mais d’un libre choix volontaire, bouleversant à la fois l’homme et la nature. De Caïn à Lamech, de la tour de Babel au déluge, la méchanceté envahit la terre. Mais il y a Noé le juste dans l'arche sauvée des eaux. Puis il y a l’appel d’un autre juste, Abraham. Et il y a une justice même au-delà du peuple élu, avec le mystérieux Melchisédech "sans père, sans mère, sans généalogie", comme l’écrira dans le Nouveau Testament l'auteur de la lettre aux Hébreux. Et il y a Dieu qui rend visite à Abraham sous la forme des trois hôtes anonymes qu’Andreï Roublev peindra, au XVe siècle, comme icône de la Trinité. Et encore Dieu qui lutte avec Jacob sur les bords du torrent Yabboq. Dieu? La Bible ne l’écrit pas. Elle le fait pressentir. Peut-être.

En cela la Bible est très moderne. Elle ne dit jamais tout. Au contraire, elle oblige le lecteur à entrer dans l’intrigue et à décider. "Les paroles divines croissent avec celui qui les lit", disait le pape Grégoire le Grand dans une homélie sur le prophète Ezéchiel. C’est comme si les Ecritures dormaient, avant que le lecteur n’arrive à les réveiller. Elles ont été écrites ainsi, pleines d’énigmes, d’ellipses, de sauts, de pénombres. Et l'exégèse rabbinique est ainsi depuis toujours: le "midrash" est une inépuisable accumulation de lectures et de relectures, de remontages et de réinterprétations, de réalité et de vision. Une peinture de Chagall en est la parfaite illustration. Il en est de même pour la liturgie chrétienne, où la Parole de Dieu n’est pas une lecture livresque mais devient réalité vivante dans les symboles sacramentels. Le Verbe de Dieu se fait chair et sang.

Il y a, dans la messe de l'Epiphanie selon le rite ambrosien que l’on célèbre à Milan, une antienne qui est un hymne à la créativité dans la manière d’aborder la Bible. Elle dit: "Aujourd’hui, l’Eglise s’est unie à l’Epoux céleste, qui l’a lavée de ses péchés dans le Jourdain. Les Mages accourent avec leurs présents aux noces royales dont les convives se réjouissent de la transformation de l’eau en vin. Alléluia!". Il y a là au moins trois renvois à l’Evangile: à la visite des Mages avec leurs présents à l’Enfant Jésus, au baptême de Jésus adulte dans le Jourdain, au miracle des noces de Cana. Mais l'ordre chronologique est bouleversé et la narration a été décomposée et recomposée. Les noces deviennent celles de Jésus et de l’Eglise, les eaux baptismales purifient l’épouse, les Mages portent leurs présents à la fête et les invités communient en buvant le vin miraculeux produit par Jésus lui-même, ici et maintenant.

Une fois la Genèse lue, passez au Nouveau Testament et lisez Marc, le plus ancien, le plus court et le plus fulgurant des quatre Evangiles. Le récit est entièrement organisé autour du "secret messianique", un secret qui ne fait sortir la vraie identité de Jésus de la pénombre que par intervalles et la révèle seulement à la fin, avec la phrase du centurion romain devant la croix: "Vraiment cet homme était le Fils de Dieu!". Autre élément très moderne de l’Evangile de Marc : sa fin tronquée, suspendue. C’est un officier païen qui a reconnu Jésus dans la foi, les disciples ont tous fui et les femmes qui voient le tombeau vide ne disent rien à personne "car elles avaient peur". Point. A la lecture d’une pareille fin, comment ne pas prendre position? Comment ne pas entrer en scène nous aussi? On regrette que la musique de la "Passion selon saint Marc" de Jean-Sébastien Bach soit perdue, quand on sait quels sublimes chefs d’œuvre il a tirés de la passion plus solennelle et hiératique de Matthieu, et de celle, mystique, de Jean.

Revenez à l’Ancien Testament. Lisez le très bref livre de Jonas, le prophète envoyé par Dieu pour la conversion et le pardon de Ninive la païenne, avalé par la baleine et recraché vivant le troisième jour, brillant récit pétri de fine ironie: vous comprendrez alors pourquoi Jésus a été identifié par le "signe de Jonas" et pourquoi Michel-Ange a peint justement ce prophète, de manière grandiose, en haut du mur de l'autel de la Chapelle Sixtine, entre la Création et le Jugement dernier, entre le début et la fin des temps.

Et puis lisez le livre de Job, grande théologie et très haute poésie. Et le Cantique des Cantiques, merveilleux poème d'amour. Puis ouvrez de nouveau le Nouveau Testament, au diptyque que forment l’Evangile de Luc et les Actes des Apôtres, avec les aventures de Paul qui fait naufrage à Malte et arrive enfin à Rome. Nous ne dirons plus jamais que la Bible est ennuyeuse.

***

"Pour ouvrir les trésors de la Sainte Ecriture au monde d’aujourd’hui et à nous tous"

par Benoît XVI Réflexion de Benoît XVI à la Quatorzième Congrégation Générale


Le 23 avril, Benoît XVI a rencontré la commission biblique pontificale, réunie pour préparer un document sur "Inspiration et vérité dans la Bible". A cette occasion, il a tracé les lignes directrices pour la lecture de la Sainte Ecriture "dans le contexte de la tradition vivante de toute l’Eglise". Le texte intégral du discours est sur le site du Vatican Discours de Benoît XVI à l'Assemblée plénière de la Commission biblique pontificale

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 01.05.2009 - T/International

 

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