Benoît XVI : paix et droits de
l'homme, "valeurs universelles et partagées" |
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Cité du Vatican, le 01 mai 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a évoqué lors de l’audience générale de
mercredi, les moments les plus importants de son récent voyage aux
États-Unis et en particulier son discours à l’Assemblée générale de
l’Onu.
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Le pape
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Benoît XVI : paix et droits de l'homme, "valeurs universelles et partagées"
Synthèse de la catéchèse du Saint-Père
“A l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits
de l’Homme, la Providence m’a donné l’opportunité de confirmer, dans la plus
vaste et influente assemblée supranationale, la valeur d’une telle Charte,
en rappelant le fondement universel, à savoir la dignité de la personne
humaine, créée par Dieu à son image et ressemblance pour coopérer dans le
monde à son grand dessein de vie et de paix”. C’est ce qu’a déclaré Benoît
XVI dans l’audience générale de mercredi, évoquant les moments plus
importants de son récent voyage aux États-Unis et en particulier son
discours à l’Assemblée générale de l’Onu. “Tout comme la paix, le respect
des droits de l’homme prend lui aussi racine dans la justice, c’est-à-dire
dans un ordre éthique, valable à toutes les époques et pour tous les peuples
– a ajouté le Pontife – qui se résume dans la fameuse maxime ‘Ne fait pas
aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse’. Sur cette base, a
poursuivi le Pape, “j’ai renouvelé l’engagement efficace de l’Eglise
catholique pour contribuer au renforcement de relations internationales
caractérisées par les principes de responsabilité et solidarité”.
Au cours de sa visite, “les rencontres avec les représentants d’autres
religions ont revêtu un caractère spécial: à Washington, au Centre culturel
Jean Paul II, avec des juifs, des musulmans, des hindous, des bouddhistes et
des jaïnistes; à New York, la visite de la Synagogue”. Des moments qui ont
confirmé “l’engagement commun pour le dialogue et la promotion de la paix et
des valeurs spirituelles et morales”.
Dans un tel contexte, selon Benoît XVI, l’Église peut mener sa mission de
“contribution à la construction d’une société digne de la personne humaine,
orientée vers la solidarité globale, toujours plus nécessaire et urgente, et
vers la pratique patiente du dialogue dans les relations internationales”.
Le Saint-Père a enfin souligné “la grande responsabilité des chefs religieux
dans l’enseignement du respect et de la non-violence”, comme “dans la
défense avec un effort unanime, pour éviter toute forme de discrimination et
préjudice”.
Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Bien que plusieurs jours se soient déjà écoulés depuis mon retour, je désire
toutefois consacrer la catéchèse d'aujourd'hui, comme à l'habitude, au
voyage apostolique que j'ai accompli à l'Organisation des Nations unies et
aux Etats-Unis d'Amérique du 15 au 21 avril dernier. Je renouvelle tout
d'abord l'expression de ma plus cordiale reconnaissance à la Conférence
épiscopale des Etats-Unis, ainsi qu'au Président Bush, pour m'avoir invité
et pour l'accueil chaleureux qu'ils m'ont réservé. Mais mon "merci" voudrait
s'étendre à tous ceux qui, à Washington et à New York, sont venus me saluer
et manifester leur amour pour le Pape, ou qui m'ont accompagné et soutenu
par la prière et par l'offrande de leurs sacrifices. Comme on le sait,
l'occasion de ma visite a été le bicentenaire de l'élévation au rang
d'archidiocèse métropolitain du premier diocèse du pays, Baltimore, et de la
fondation des sièges de New York, Boston, Philadelphie et Louisville. En cet
anniversaire proprement ecclésial, j'ai donc eu la joie de me rendre en
personne, pour la première fois en tant que Successeur de Pierre, en visite
auprès du bien-aimé peuple des Etats-Unis d'Amérique, pour confirmer dans la
foi les catholiques, pour renouveler et accroître la fraternité de tous les
chrétiens et pour annoncer à tous le message du "Christ notre espérance",
comme le disait la devise du voyage.
Lors de la rencontre avec le Président dans sa résidence, j'ai eu l'occasion
de rendre hommage à ce grand pays, qui dès les origines a été édifié sur la
base d'une heureuse conjugaison entre principes religieux, éthiques et
politiques, et qui constitue encore à présent un exemple valable de saine
laïcité, où la dimension religieuse, dans la diversité de ses expressions,
est non seulement tolérée, mais valorisée comme "âme" de la nation et
garantie fondamentale des droits et des devoirs de l'homme. Dans ce
contexte, l'Eglise peut accomplir de manière libre et engagée sa mission
d'évangélisation et de promotion humaine, et également de "conscience
critique", en contribuant à la construction d'une société digne de la
personne humaine et, dans le même temps, en encourageant un pays comme les
Etats-Unis - vers lesquels tous se tournent comme l'un des principaux
acteurs de la scène internationale - à la solidarité mondiale, toujours plus
nécessaire et urgente, et à l'exercice patient du dialogue dans les
relations internationales.
Naturellement la mission et le rôle de la Communauté ecclésiale ont été au
centre de la rencontre avec les évêques, qui a eu lieu au Sanctuaire
national de l'Immaculée Conception, à Washington. Dans le contexte
liturgique des Vêpres, nous avons loué le Seigneur pour le chemin accompli
par le peuple de Dieu aux Etats-Unis, pour le zèle de ses pasteurs et la
ferveur et la générosité de ses fidèles, qui se manifeste dans une
considération de la foi élevée et ouverte et à travers d'innombrables
initiatives caritatives et humanitaires à l'intérieur et à l'extérieur. Dans
le même temps, j'ai soutenu mes confrères dans l'épiscopat dans leur tâche
difficile de semer l'Evangile dans une société marquée par de nombreuses
contradictions, qui menacent également la cohérence des catholiques et du
clergé lui-même. Je les ai encouragés à faire entendre leur voix sur les
questions morales et sociales actuelles et à former les fidèles laïcs, afin
qu'ils soient un bon "levain" dans la communauté civile, à partir de la
cellule fondamentale qui est la famille. En ce sens, je les ai exhortés à
reproposer le sacrement du mariage comme don et engagement indissoluble
entre un homme et une femme, milieu naturel d'accueil et d'éducation des
enfants. L'Eglise et la famille, avec l'école - en particulier celle
d'inspiration chrétienne - doivent collaborer pour offrir aux jeunes une
éducation morale solide, mais dans cette tâche les professionnels de la
communication et du divertissement ont également une grande responsabilité.
En pensant à la douloureuse affaire des abus sexuels sur des mineurs commis
par des ministres ordonnés, j'ai voulu exprimer aux évêques ma proximité, en
les encourageant dans leur engagement à panser les blessures et à renforcer
les relations avec leurs prêtres. En répondant à plusieurs questions posées
par les évêques, j'ai eu l'occasion de souligner divers aspects importants:
le rapport intrinsèque entre l'Evangile et la "loi naturelle"; la saine
conception de la liberté, qui se comprend et se réalise dans l'amour; la
dimension ecclésiale de l'expérience chrétienne; l'exigence d'annoncer de
manière nouvelle, en particulier aux jeunes, le "salut" comme plénitude de
vie, et d'éduquer à la prière, de laquelle germent les réponses généreuses à
l'appel du Seigneur.
Au cours de la grande et joyeuse célébration eucharistique au Nationals
Park Stadium de Washington, nous avons invoqué l'Esprit Saint sur toute
l'Eglise qui est aux Etats-Unis d'Amérique, pour que, solidement enracinée
dans la foi transmise par les pères, profondément unie et renouvelée, elle
affronte les défis actuels et futurs avec courage et espérance, cette
espérance "qui ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos
cœurs par l'Esprit Saint" (Rm 5, 5). L'un de
ces défis est certainement celui de l'éducation, c'est pourquoi à la
Catholic University of America j'ai rencontré les Recteurs des
universités et des collèges catholiques, les responsables diocésains pour
l'enseignement et les représentants des enseignants et des étudiants. La
tâche éducative fait partie intégrante de la mission de l'Eglise, et la
communauté ecclésiale des Etats-Unis s'est toujours profondément engagée
dans celle-ci, en rendant dans le même temps un grand service social et
culturel au pays tout entier. Il est important que cela puisse continuer. Et
il est tout aussi important de soigner la qualité des instituts catholiques,
afin qu'en leur sein l'on puisse vraiment se former selon "la plénitude de
la stature" du Christ (cf. Ep 4, 13), en
conjuguant la foi et la raison, la liberté et la vérité. C'est donc avec
joie que j'ai confirmé les formateurs dans leur précieux engagement de
charité intellectuelle.
Dans un pays à vocation multiculturelle tel que les Etats-Unis d'Amérique,
les rencontres avec les représentants des autres religions ont pris une
importance particulière: à Washington, au Centre culturel Jean-Paul II, avec
les juifs, les musulmans, les hindous, les bouddhistes et les jaïnistes; à
New York, lors de la visite à la Synagogue. Des moments très cordiaux, en
particulier ce dernier, qui ont confirmé l'engagement commun au dialogue et
à la promotion de la paix et des valeurs spirituelles et morales. Dans celle
que l'on peut considérer comme la patrie de la liberté religieuse, j'ai
voulu rappeler que cette dernière doit toujours être défendue par un effort
commun, pour éviter toute forme de discrimination et de préjugé. Et j'ai
souligné la grande responsabilité des chefs religieux, aussi bien en
enseignant le respect et la non-violence, qu'en conservant vivantes les
questions les plus profondes de la conscience humaine. La célébration
œcuménique dans l'église paroissiale Saint-Joseph a également été
caractérisée par une grande cordialité. Nous avons prié ensemble le Seigneur
afin qu'il accroisse chez les chrétiens la capacité de rendre raison,
également à travers une unité toujours plus grande, de l'unique grande
espérance qui est en eux (cf. 1 P 3, 15) pour
la foi commune en Jésus Christ.
L'autre objectif principal de mon voyage était la visite au siège central de
l'ONU: la quatrième visite d'un Pape, après celle de Paul VI en 1965 et les
deux de Jean-Paul II, en 1979 et en 1995. A l'occasion du 60 anniversaire de
la "Déclaration universelle des Droits de l'Homme", la Providence m'a donné
l'opportunité de confirmer, face à l'assemblée supranationale la plus vaste
et la plus autorisée, la valeur de cette Charte, en rappelant son fondement
universel, c'est-à-dire la dignité de la personne humaine, créée par Dieu à
son image et ressemblance pour coopérer dans le monde à son grand dessein de
vie et de paix. Comme la paix, le respect des droits de l'homme est lui
aussi enraciné dans la "justice", c'est-à-dire dans un ordre éthique valable
pour tous les temps et pour tous les peuples, qui peut être résumé dans la
célèbre maxime: "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'il te
fasse", ou, exprimée sous une forme positive en reprenant les paroles de
Jésus: "Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi" (Mt 7, 12). Sur
cette base, qui constitue la contribution du Saint-Siège à l'Organisation
des Nations unies, j'ai renouvelé, et je renouvelle également aujourd'hui,
l'engagement effectif de l'Eglise catholique pour contribuer au renforcement
des relations internationales marquées par les principes de responsabilité
et de solidarité.
Dans mon âme sont également restées profondément imprimés les autres moments
de mon séjour à New York. Dans la Cathédrale Saint-Patrick, au cœur de
Manhattan - véritable "maison de prière pour tous les peuples" - j'ai
célébré la Messe pour les prêtres et les personnes consacrées, venus de
toutes les parties du pays. Je n'oublierai jamais avec quelle chaleur ils
m'ont présenté leurs vœux pour le troisième anniversaire de mon élection au
siège de Pierre. Cela a été un moment émouvant, où j'ai ressenti de manière
sensible tout le soutien de l'Eglise pour mon ministère. Je peux dire la
même chose de la rencontre avec les jeunes et les séminaristes qui s'est
déroulée précisément au séminaire diocésain, et qui a été précédée par une
halte très significative au milieu des enfants et des jeunes porteurs de
handicap avec leurs familles. Aux jeunes, qui par nature sont assoiffés de
vérité et d'amour, j'ai proposé plusieurs figures d'hommes et de femmes qui
ont témoigné de manière exemplaire de l'Evangile sur la terre américaine,
l'Evangile de la vérité qui rend libre dans l'amour, dans le service, dans
la vie donnée pour les autres. En affrontant les ténèbres d'aujourd'hui, qui
menacent la vie des jeunes, ces derniers peuvent trouver chez les saints la
lumière qui dissipent ces ténèbres: la lumière du Christ, espérance pour
chaque homme! Cette espérance, plus forte que le péché et que la mort, a
animé le moment plein d'émotion que j'ai passé en silence sur le site de
Ground Zero, où j'ai allumé un cierge en priant pour toutes les victimes
de cette terrible tragédie. Enfin, ma visite a atteint son sommet au cours
de la célébration eucharistique au Yankee Stadium de New York: je porte
encore dans mon coeur cette fête de foi et de fraternité, lors de laquelle
nous avons célébré les bicentenaires des plus antiques diocèses de
l'Amérique du Nord. Le petit troupeau des origines s'est énormément
développé, s'enrichissant de la foi et des traditions de vagues
d'immigration successives. A cette Eglise, qui affronte maintenant les défis
du présent, j'ai eu la joie d'annoncer à nouveau le "Christ notre espérance"
hier, aujourd'hui et à jamais.
Chers frères et sœurs, je vous invite à vous unir à moi dans l'action de
grâce pour la réussite réconfortante de ce voyage apostolique et en
demandant à Dieu, par l'intercession de la Vierge Marie, qu'il puisse
produire une abondance de fruits pour l'Eglise en Amérique et dans toutes
les parties du monde.
Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 30 avril 2008
se trouvaient les groupe suivants, auxquels le Saint-Père s'est adressé en
français:
De différents pays: Religieux de l'Ordre des Serviteurs de Marie; "Giuseppini
del Murialdo"; participants au Chapitre général des Filles de Saint-Camille;
religieuses de différentes congrégations participant à un cours organisé par
l'USMI; participants au séminaire organisé par l'Université pontificale de
la Sainte-Croix.
De France: Paroisse Saint-Jean Baptiste de la Salle, de Paris; Paroisse
Saint-Martin, de Meudon; Paroisse Saint-André, de Saint-Maurice; Centre
catholique étudiant, de Versailles et Saint-Quentin; Ecole de charité et de
mission pour les couples mariés de Dijon et Chalon; groupe de l'Apostolat
mondial de Fatima, de Gumbrechtshoffen; groupe du Mouvement eucharistique
des Jeunes, de Versailles; groupe Saint-Benoît, de Cholet; Collège Boris
Vian-Chapelle Notre-Dame de la Confiance, de Paris; Collège de l'Immaculée
Conception, de Créhen; Collège Saint-Pie X, de Chatelineau.
De Suisse: Paroisse de Crans Montana.
Salut en langue française
Chers frères et soeurs,
Après le voyage que j'ai effectué récemment aux Etats-Unis d'Amérique et aux
Nations unies, je remercie la Conférence épiscopale américaine, le Président
Bush et tous ceux qui sont venus à ma rencontre à Washington et à New York.
Au cours de ce voyage, j'ai encouragé les évêques à faire entendre leurs
voix sur les questions morales et sociales actuelles, et à former les
fidèles, afin qu'ils soient un bon "levain" dans la société civile, à partir
de la cellule fondamentale qu'est la famille. Pendant la célébration
eucharistique au stade de Washington, nous avons prié pour que l'Eglise aux
Etats-Unis, fermement enracinée dans la foi, unie et renouvelée, affronte
les défis présents et futurs avec courage et espérance.
La visite que j'ai faite au siège des Nations unies m'a donné l'occasion de
confirmer la valeur de la "Déclaration universelle des Droits de l'homme" et
d'en rappeler le fondement universel, à savoir la dignité de la personne
humaine créée par Dieu à son image et à sa ressemblance, pour coopérer à son
dessein de vie et de paix. Enfin, à New York, la lumière du Christ,
espérance plus forte que le péché et que la mort, a animé le moment émouvant
que j'ai passé à Ground Zero, où j'ai prié pour toutes les victimes de cette
terrible tragédie.
J'accueille avec plaisir les pèlerins francophones. Je salue
particulièrement les jeunes présents ce matin! Que la lumière du Christ soit
votre espérance et que son Esprit qui va nous être donné à la Pentecôte vous
guide dans toute votre vie. Que Dieu vous bénisse!
©L'Osservatore Romano
Texte original de la
catéchèse du Saint Père
►UDIENZA
GENERALE
Synthèse de la catéchèse du Saint-Père ►Benoît
XVI revient sur son voyage apostolique aux Etats-Unis ►
Benoît XVI s'adresse aux pèlerins francophones
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Sources : Agence Misna
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.05.2008 -
T/USA |