Benoît XVI célèbre une Messe
d'intention pour l'Archevêque de Mossoul des Chaldéens |
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Rome, le 01 avril 2008 -
(E.S.M.) -
Dans la matinée du lundi 17 mars 2008, le Pape Benoît XVI a célébré, dans la
chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique, la messe d'intention pour
S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho, décédé à la suite de son enlèvement à
Mossoul, en Irak, le 29 février dernier. L'osservatore Romano
publie aujourd'hui le texte de l'homélie en français.
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Le pape
Benoît XVI dans la chapelle Redemptoris Mater
IRAK - Le Pape Benoît XVI célèbre une Messe d'intention pour l'Archevêque de Mossoul des
Chaldéens, S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho
Que l'exemple de Mgr Rahho aide
à la coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans
Dans la matinée du lundi 17 mars 2008, le Pape Benoît XVI a célébré, dans la
chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique, la messe d'intention pour
S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho, décédé à la suite de son enlèvement à
Mossoul, en Irak, le 29 février dernier. Ont concélébré le
Cardinal-Secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, avec le Substitut pour les
Affaires générales, S.Exc. Mgr Fernando Filoni, le Secrétaire pour les
Relations avec les Etats, S.Exc. Mgr Dominique Mamberti, le Président du
Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le Card. Jean-Louis
Tauran; le Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, le Card.
Leonardo Sandri, avec le Secrétaire du dicastère, S.Exc. Mgr Antonio Maria
Vegliò; l'Evêque du Caire des Chaldéens, S.Exc. Mgr Youssef Ibrahim Sarraf,
et le Procurateur du patriarcat chaldéen à Rome, le chorévêque Philip B.
Najim. Etaient présents, entre autres, l'Ambassadeur d'Irak près le
Saint-Siège, des diplomates accrédités en Italie et des membres de la
communauté irakienne catholique. Les séminaristes et les prêtres étudiants à
Rome ont interprété, en araméen, des chants de la liturgie chaldéenne. Nous
publions ci-contre l'homélie prononcée par le Saint-Père:
Homélie du pape Benoît XVI
Vénérés et chers frères,
Nous sommes entrés dans la Semaine Sainte en portant dans nos cœurs la
grande douleur de la mort tragique du très cher Mgr Paulos Faraj Rahho,
Archevêque de Mossoul des Chaldéens. J'ai voulu célébrer cette Messe à son
intention, et je vous remercie d'avoir accepté mon invitation à prier
ensemble pour lui. Je sens qu'en cet instant, sont proches de nous le
Patriarche de Babylone des Chaldéens, le Cardinal Emmanuel III Delly, et les
Evêques de cette Eglise bien-aimée qui souffre, croit et prie en Irak.
J'adresse à ces vénérés frères dans l'épiscopat, à leurs prêtres, aux
religieux et à tous les fidèles une parole particulière de salut et
d'encouragement, assuré qu'ils sauront trouver dans la foi la force pour ne
pas perdre courage dans la situation difficile qu'ils vivent actuellement.
Le contexte liturgique dans lequel nous nous trouvons est des plus
éloquents: ce sont les jours au cours desquels nous revivons les derniers
moments de la vie terrestre de Jésus: des heures dramatiques, pleines
d'amour et de crainte, particulièrement dans l'âme de ses disciples. Des
heures au cours desquelles l'opposition entre la vérité et le mensonge,
entre la douceur d'âme et la droiture du Christ et la violence et la duperie
de ses ennemis est réelle. Jésus a connu l'approche de sa mort violente, il
a senti le filet de ses persécuteurs se resserrer autour de lui. Il a connu
l'épreuve de l'angoisse et de la peur, jusqu'à l'heure cruciale du
Gethsémani. Mais il a vécu tout cela plongé dans la communion avec le Père
et réconforté par l'"onction" de l'Esprit Saint.
L'Evangile d'aujourd'hui évoque le repas de Béthanie, qui, au regard plein
de foi du disciple Jean, révèle des significations profondes. Le geste de
Marie, l'onction des pieds de Jésus avec le précieux onguent, devient un
acte reconnaissant d'amour extrême en vue de la sépulture du Maître; et le
parfum, qui se diffuse dans toute la maison, est le symbole de son immense
charité, de la beauté et de la bonté de son sacrifice, qui remplit l'Eglise.
Je pense au saint Chrême, dont fut oint le front de Mgr Rahho au moment de
son baptême et de sa confirmation; dont furent ointes ses mains au jour de
son ordination sacerdotale, enfin son front et ses mains quand il fut
consacré Evêque. Mais je pense également à toutes les "onctions" d'affection
filiale, d'amitié spirituelle, de dévotion que ses fidèles réservaient à sa
personne, et qui l'ont accompagné dans les heures terribles de l'enlèvement
et de la prison douloureuse - où il était peut-être déjà blessé -, jusqu'à
l'agonie et à la mort. Jusqu'à cette indigne sépulture, où on a retrouvé sa
dépouille mortelle. Mais ces onctions, sacramentelles et spirituelles,
étaient un gage de résurrection, gage de la vie véritable et pleine que le
Seigneur Jésus est venu nous donner!
La lecture du prophète Isaïe nous a placés devant la figure du Serviteur du
Seigneur, dans le premier des quatre "Chants", dans lesquels ressortent la
douceur et la force de ce mystérieux envoyé de Dieu, qui s'est pleinement
réalisé en Jésus Christ. Le Serviteur est présenté comme celui qui "portera
le droit", "proclamera le droit", "établira le droit", j'insiste sur ce
terme qui doit faire l'objet d'une attention particulière. Le Seigneur l'a
appelé "pour la justice" et il réalisera cette mission universelle avec la
force non violente de la vérité. Nous voyons dans la Passion du Christ
l'accomplissement de cette mission, quand, face à une condamnation injuste,
Il rend témoignage à la vérité, en restant fidèle à la loi de l'amour. Sur
cette même voie, Mgr Rahho a pris sa croix et a suivi le Seigneur Jésus, et
a ainsi contribué à porter le droit dans son pays martyrisé et dans le monde
entier, en rendant témoignage à la vérité. Il a été un homme de paix et de
dialogue. Je sais qu'il avait une prédilection particulière pour les pauvres
et les porteurs de handicap, pour l'assistance physique et psychique
desquels il avait créé une association spéciale intitulée Joie et Charité
("Farah wa Mahabba"), à laquelle il avait confié la tâche de valoriser ces
personnes et de soutenir leurs familles, et nombre d'entre elles avaient
appris de lui à ne pas cacher ces parents et à voir le Christ en eux. Puisse
son exemple soutenir tous les Irakiens de bonne volonté, chrétiens et
musulmans, à construire une communauté de vie pacifique, fondée sur la
fraternité humaine et sur le respect réciproque.
Ces jours-ci, en profonde union avec la communauté chaldéenne en Irak et à
l'étranger, nous avons pleuré sa mort, et la manière inhumaine par laquelle
a été conclue sa vie terrestre. Mais aujourd'hui, dans cette Eucharistie que
nous offrons pour son âme consacrée, nous voulons rendre grâce à Dieu pour
tout le bien qu'il a accompli en lui et à travers lui. Nous voulons en même
temps espérer que, du ciel, il intercède auprès du Seigneur pour obtenir aux
fidèles de cette terre tellement éprouvée le courage de continuer à
travailler pour un avenir meilleur. Que les chrétiens de cette terre sachent
persévérer dans l'engagement de l'édification d'une société pacifique et
solidaire sur la voie du progrès et de la paix, comme le bien-aimé Mgr
Paulos se dépensa sans réserve au service de son peuple. Nous confions ces
vœux à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Verbe incarné
pour le salut des hommes, et donc, pour tous, Mère de l'espérance.
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Sources : ©L'Osservatore
Romano - 1 avril 2008
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.04.08 -
BENOÎT XVI |