Benoît XVI s'adresse avec affection
au petit troupeau |
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CITE DU VATICAN, le 01 janvier 2007 -
(E.S.M.) - Le Saint-Père Benoît XVI souligne que « les
nouvelles quotidiennes qui arrivent du Moyen Orient ne font que montrer
un crescendo de situations dramatiques », qui suscitent des
récriminations et de la colère, et qui « prédisposent les esprits à des
propos de vengeance et de vendetta ».
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Eglise de la Nativité à
Bethléem, Noël 2006
Le pape Benoît XVI s'adresse avec affection aux Communautés qui sont et se
sentent « petit troupeau »
« Qu’aucun fidèle catholique du Moyen Orient, ni sa communauté
d’appartenance, ne se sente seul ou abandonné. Vos Églises sont accompagnées
dans leur chemin difficile par la prière et par le soutien charitable des
Églises particulières du monde entier »
Immergés dans la lumière de Noël, « En ce temps si significatif pour la foi
chrétienne, je désire avoir une pensée particulière pour vous, frères et
sœurs catholiques, qui vivez dans les régions du Moyen Orient : je me sens
spirituellement présent dans chacune de vos Églises particulières, même la
plus petite, pour partager avec vous l’angoisse et l’espérance avec laquelle
vous attendez le Seigneur Jésus, Prince de la paix ». Le Pape Benoît XVI
dans son Message à l’occasion de Noël, s’adresse « avec affection aux
Communautés qui sont et se sentent « petit troupeau », soit à cause du
nombre réduit de frères et de sœurs, soit parce qu’elles sont immergées dans
des sociétés composées en grande majorité par des croyants d’autres
religions, soit à cause des circonstances actuelles qui laissent
quelques-unes des nations dont elles font partie dans de sérieux embarras et
difficultés ». Le Saint-Père souligne que « les nouvelles quotidiennes qui
arrivent du Moyen Orient ne font que montrer un crescendo de situations
dramatiques », qui suscitent des récriminations et de la colère, et qui «
prédisposent les esprits à des propos de vengeance et de vendetta ».
Le Pape Benoît XVI affirme que « ce ne sont pas des sentiments chrétiens »
et qu’il ne serait pas sage de « perdre du temps à se demander qui a
souffert le plus ou de vouloir présenter le compte des torts subis ». Du
moment que « la souffrance au fond rapproche les hommes » et qu’un dialogue
patient et humble « a déjà porté de bons fruits dans de nombreux pays
précédemment dévastés par la violence et par les vendettas », le Pape Benoît
XVI affirme : « Un peu plus de confiance dans l’humanité de l’autre, surtout
si souffrant, elle ne peut pas que donner de bons résultats ». Puis le
Pontife, exprimant sa proximité personnelle, écrit : « Vous pouvez compter
sur ma totale solidarité dans les circonstances actuelles. Qu’aucun fidèle
catholique du Moyen Orient, ni sa communauté d’appartenance, ne se sente par
conséquent seul ou abandonné. Vos Églises sont accompagnées dans leur chemin
difficile par la prière et par le soutien charitable des Églises
particulières du monde entier, à l’exemple et selon l’esprit de l’Eglise
naissante ». Malgré les difficultés et les souffrances, que les communautés
chrétiennes du Moyen Orient « continuent à être des communautés vivantes et
actives », qu’elles « désirent contribuer de manière constructive à alléger
les besoins urgents de leurs sociétés respectives et des régions entières ».
Pour cela le Pape rappelle : « Que les communautés catholiques, qui souvent
vivent des situations difficiles, soient conscientes de la force puissante
qui émane de leur souffrance acceptée avec amour : c’est une souffrance qui
peut changer le cœur de l’autre et le cœur du monde », encourageant les
Pasteurs catholiques « à persévérer dans leur ministère, cultivant l’unité
entre eux et restant toujours proches de leur troupeau ».
Depuis un moment de nombreux chrétiens quittent le Moyen Orient, et le Pape
exprime sa crainte que les Lieux Saints ne se transforment « en une zone
archéologique, privée de vie ecclésiale ». Sans taire les motifs qui rendent
difficile la survivance des minorités (situations géopolitiques dangereuses,
conflits culturels, intérêts économiques et stratégiques, agressivité…) et
qui nourrissent la tentation d’émigrer chez de nombreux chrétiens, le
Saint-Père souligne que « dans les difficultés même les plus douloureuses,
l’espérance chrétienne atteste que la résignation passive et le pessimisme
sont le vrai grand danger qui menace la réponse à la vocation du Baptême. De
là peuvent dériver la méfiance, la peur, l’auto compassion, le fatalisme et
la fuite. A l’heure présente, il est demandé aux chrétiens d’être courageux
et déterminés grâce à la force de l’Esprit du Christ, sachant qu’ils peuvent
compter sur la proximité de leurs frères dans la foi, dispersés dans le
monde ». A travers les communautés catholiques, le Saint-Père s’adresse aux
hommes et aux femmes des différentes confessions chrétiennes, des
différentes religions, et à tous ceux qui cherchent avec honnêteté la paix,
la justice et la solidarité. « A tous je dis : persévérez avec courage et
confiance ! A tous ceux qui ont la responsabilité de conduire les
événements, je demande une sensibilité, une attention et une proximité
concrète qui dépassent les calculs et les stratégies, afin que s’édifient
des sociétés plus justes et plus pacifiques, dans le vrai respect de chaque
être humain ». Le Pape Benoît XVI souhaite enfin que la Providence permette
son pèlerinage « dans la Terre rendue sainte par les événements de
l’Histoire du Salut », désirant dans cette attente persévérer « dans la voie
de la confiance, en accomplissant des gestes d’amitié et de bonne volonté »
dans la tentative de trouver une issue aux situations de grave
conflictualité, car « la paix est un bien suffisamment grand et urgent pour
justifier des sacrifices même grands de la part de tous ». Le Message se
termine par le souhait que « le temps de Noël marque un terme, ou au moins
un soulagement, à beaucoup de souffrances et donne à de nombreuses familles
ce supplément d’espérance nécessaire pour persévérer dans la tâche ardue de
promouvoir la paix dans un monde encore déchiré et divisé ».
Homélie de Noël du patriarche latin de
Jérusalem Mgr Michel Sabbah
Jérusalem, le 25 décembre 2006
Source : site du patriarcat latin de Jérusalem
Frères et Soeurs
Bonne fête de Noël.
1. A vous, habitants de cette ville sainte de Bethléem, et à vous
tous, nos fidèles dans toutes les parties de notre diocèse patriarcal en
Palestine, en Israël, Jordanie et Chypre, à tous les habitants de cette
Terre Sainte, Juifs, Druzes, Musulmans et Chrétiens, à tous nos pays arabes
et aux chrétiens dans le monde entier, de Bethléem, je souhaite des jours
heureux et sanctifiés par la bénédiction de Noël.
M. le Président Mahmoud Abbas, soyez le bienvenu avec tous vos compagnons.
Nous prions et nous demandons à Dieu de vous inspirer sagesse et courage,
afin de pouvoir remplir vos devoirs dans les tensions internes difficiles
que nous vivons et de voir en un temps proche les jours de justice dont
parle le prophète « En ces temps-là, je ferai germer pour David un germe de
justice, qui exercera dans le pays droit et justice… et Jérusalem habitera
en sécurité » (Jer 33,15-16).
2. Frères et sœurs, oui, Noël revient dans les mêmes circonstances
difficiles, aggravées encore par nos dissensions internes. Avec tout cela,
nous voulons méditer ensemble sur les paroles de St Paul qui nous dit, dans
sa lettre aux Philippiens : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur »,
car « la bonté de Dieu est apparue » (Tit 2,11) : le « Verbe de Dieu s’est
fait homme et il a habité parmi nous » (Jn 1,14).
St Paul ajoute : avec la joie, « que votre clémence, votre amabilité, soit
connue de tous les hommes », soit vécue avec tous, sans exception, en toutes
circonstances, dans la communauté paroissiale, dans la ville, dans vos
rapports entre nos diverses Eglises, et entre nos religions différentes.
Et, dans nos circonstances difficiles, l’apôtre ajoute, « n’ayez aucun souci
». Tous les soucis, ceux qui viennent de l’Occupation avec toutes ses
conséquences, le mur, le manque de liberté, le manque de travail, la vie
sociale qui étouffe, les familles séparées par les lois militaires, et les
dissensions palestiniennes internes qui se sont ajoutées récemment.. . Avec
tout cela, « n’ayez pas de souci ». Cela veut dire, restez forts, ne ployez
pas sous le fardeau, et sachez que chaque jour c’est Noël dans la vie de
chaque croyant, i.e. chaque jour et en tout événement la bonté de Dieu naît
dans chaque croyant qui accepte d’accueillir la grâce. Et, avec cette grâce,
il peut faire face à tous les soucis. «Ne portez aucun souci » i.e. que les
soucis ne soient pas une raison qui vous porte au mal, qui vous porte à
oublier que vous pouvez vaincre le mal par le bien, et ainsi par la bonté
que Dieu a mise en vous, vous pouvez rectifier le mal par le bien, et
l’arrêter par votre résistance, pour procurer la vie non la mort, pour
produire la justice et non le maintien de l’oppression, et la fin de
l’occupation au lieu de la lasser peser sur vous.
Et la conséquence de cette bonté sera la paix : « Alors la paix de Dieu qui
surpasse toute intelligence, prendra sous sa guide vos cœurs et vos pensées
» (Ph 4,7). La paix de Dieu surpasse toute intelligence, car elle vient de
Dieu. Elle surpasse toute intelligence, mais elle est source de vie dans nos
soucis sur cette terre et peut guider les combattants des deux côtés à
trouver les voies de la paix véritable.
3. Cette voie de l’esprit, décrite par l’apôtre Paul, n’est certes
pas la voie suivie dans les situations mondiales de conflits, ni dans le
conflit qui nous déchire depuis des générations dans cette Terre Sainte. Et,
cependant, l’humanité et toute personne humaine est appelée à prendre
conscience de ces voies de l’esprit afin d’y trouver la lumière et la
sagesse qui aident à sortir des impasses des la mort. Tous sont invités à un
examen de conscience, à la lumière de la bonté que Dieu a mise en chacun de
nous, tous, les chefs politiques, les adversaires des deux côtés, les
milices, ceux qui sont classés dans les rangs des extrémistes et des
terroristes… ceux qui disent parler au nom de Dieu et tous ceux qui disent
vouloir la paix, tous sont invités à un examen de conscience afin d’entrer
dans une nouvelle voie qui met fin au sang, à la mort et, en ces jours, aux
nouvelles querelles intestines. Ainsi se fait la paix et toute personne
humaine retrouve sa dignité, et non en ajoutant sang sur sang : les
Palestiniens dans leurs luttes intestines, ou les militaires israéliens qui
continuent à tuer les Palestiniens dans leurs villes palestiniennes.
4. Le conflit ici a trop duré. Il est grand temps que tous les
responsables qui ont nos destinées dans leur mains dans cette terre, les
responsables Palestiniens et Israéliens et la communauté internationale : il
est temps qu’ils prennent une action nouvelle qui mette fin à une longue
phase de mort dans notre histoire et nous introduise dans une nouvelle phase
dans l’histoire de cette Terre Sainte. Voilà ce dont nous avons besoin.
A tous les chrétiens du monde, de Bethléem nous disons : Bonne fête de Noël.
Nous avons besoin de vos prières et de votre action afin de pouvoir
commencer une nouvelle période de notre histoire. Nombreux sont ceux qui
demandent de nos nouvelles, de nos épreuves, et se soucient de notre avenir
et de notre prochaine disparition dans cette terre. Les uns veulent nous
voir en danger à cause de nos rapports avec les musulmans. D’autres veulent
nous voir écraser entre deux majorités, musulmane et juive. Oui, la question
de la majorité et de la minorité pose problème. Et dans nos rapports entre
musulmans et chrétiens, nous n’avons pas encore atteint l’équilibre parfait,
mais beaucoup d’efforts sont déployés pour parvenir un jour à la stabilité
voulue. Mais la question chrétienne en Terre Sainte aujourd’hui n’est pas en
premier lieu une question de minorité entre deux majorités, ni une question
de rapports entre chrétiens et musulmans. La question des chrétiens et leur
sort se jouent aujourd’hui tout simplement avec le conflit qui dure. Le
véritable danger qui menace aujourd’hui notre présent et notre avenir comme
chrétiens en Terre Sainte et porte certains parmi nous à émigrer est tout
simplement la question de l’instabilité politique qui menace tous,
l’occupation et toutes ses conséquences dans tous aspects de la vie. Qui est
vraiment intéressé à notre destinée et veut nous aider, voilà le domaine où
il est invité à agir, la stabilité politique, la justice, la paix, la fin de
l’occupation et la réconciliation. Aidez les deux peuples à commencer une
nouvelle ère de paix, de justice et de réconciliation dans la région, et
l’avenir des chrétiens sera assuré.
Il est vrai aussi que nous sommes témoins, en ces jours, d’un nouveau
développement de la situation du conflit, les luttes fratricides entre
Palestiniens. Ceci est encore un danger supplémentaire pour nous comme pour
tous. Et Noël dit à tous : paix, et invite chacun à voir dans son frère la
dignité que Dieu lui a donnée. Prendre position contre mon frère et contre
tout frère, c’est prendre position contre Dieu, Créateur de mon frère et mon
Créateur. Noël dit : déposez les armes. Recourez au dialogue et à la raison.
La lutte fratricide n’est pas une voie vers la liberté voulue, mais une voie
pour plus de mort, plus de confusion et un nouvel esclavage que nous nous
imposons.
5. Nous prions en cette nuit sainte pour tous nos pays arabes,
surtout celles dans les épreuves : le Liban et l’Iraq. Nous demandons pour
tous paix, sagesse et la capacité de voir en toute personne humaine l’amour
de Dieu pour elle. Nous prions pour les prisonniers afin que Dieu leur
accorde la liberté et les ramène à leurs familles. Nous prions pour tous
ceux qui souffrent, pour les malades, et pour tous ceux qui ont perdu la
joie de vivre. Que la joie de Noël remplisse leurs cœurs et la vision de
Dieu qui aime les hommes et compatit aux épreuves de chacun. Nous demandons
enfin à Dieu de nous accorder tous cette grâce : d’apprendre à devenir des
artisans de paix, non de guerre, donneurs de vie non de mort, et de porter
la grâce de Noël chaque jour et en tout moment dans nos cœurs. Amen.
Michel Sabbah,
Patriarche Latin de Jérusalem
Texte intégral en italien: ►
MESSAGGIO DEL SANTO PADRE
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(pages 26 à 29)
Benoît XVI confie son espoir de se rendre en Terre Sainte - 25.12.06
Sources:
www.vatican.va
- A.F. (S.L.) 686-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.01.2007 - BENOÎT XVI - International |