Jean-Paul II se flagellait-il? |
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Le 30 janvier 2010 -
(E.S.M.)
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Deux articles de Salvatore Izzo. Pas forcément pour répondre à la question,
mais pour juger
de la pertinence
d'avoir répandu
la rumeur.
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Le livre : "Pourquoi
est-il saint"
Jean-Paul II se flagellait-il?
Le 30 janvier 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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La semaine qui s'achève a vu s'enfler une rumeur dans les media: Jean-Paul
II se flagellait (et accessoirement, il tenait prête une lettre de
démission, au cas où).
Comme la nouvelle est reprise avec délectation par des sites qui ne sont pas
précisément des soutiens habituels de l'Eglise (il y a dans cette
"révélation" un côté scabreux, évoquant le Da Vinci Code, dont le public
pourrait être friand...), la méfiance est de mise
Deux articles de Salvatore Izzo (publiés sur le site de
Raffaella)
permettent d'y voir un peu plus clair.
Le premier souligne que l'Osservatore Romano n'a pas consacré une seule
ligne au best-seller du postulateur. (*)
Un signe.
Les deux donnent la parole à un biographe "au-dessus de tout soupçon" du
pape polonais, Gianfranco Svidercoschi, ex-directeur adjoint de
l'Osservatore Romano, et co-auteur d'un livre avec Karol Wojtyla ("Dono e
mistero').
Un témoignage qu'on ne peut donc écarter d'un revers de main.
Gianfranco Svidercoschi n'apprécie pas la démarche de Mgr Slawomir Oder.
Elle n'est pas habile (elle pourrait être contre-productive), et sans doute
même pas correcte (il a publié des documents confidentiels, et même des
brouillons de lettres que le pape avait biffés de sa main, et n'ont jamais
été envoyés!).
Les faits isolés rapportés dans le livre, destinés à créer un "scoop", et
surtout un succès éditorial, doivent être replacés dans leur contexte
(par
exemple, à propos des flagellations, il s'agit de simples conjectures, et
pas d'un témoignage direct), et surtout s'insérer dans un ensemble. Livrés
aux media (qui ont fait ce qu'ils savent faire, c'est-à-dire du
sensationnel, difficile de leur reprocher), ils ne peuvent que brouiller la
personnalité du grand Pape.
Wojtyla: L'Osservatore Romano ne publie pas les dernières révélation
Salvatore Izzo (AGI), 29 Janvier
L'Osservatore Romano ne leur a pas consacré une seule ligne.
Dans les milieux du Vatican on entend beaucoup de critiques.
De Pologne et en particulier de Cracovie, parviennent les échos d'un
mécontentement diffus. L'ouvrage qui vient d'être publié sur Jean-Paul II
"Pourquoi il est saint?" fait couler beaucoup d'encre.
"Ce qui déconcerte avant tout - explique l'ancien directeur adjoint de
L'Osservatore Romano, Gianfranco Svidercoschi - découle sans doute du fait
que, pour la première fois, autant qu'on s'en souvienne, le postulateur
d'une cause de béatification révèle bon nombre de témoignages qui ont été
donnés sous le secret par des ecclésiastiques et des laïcs durant le procès
canonique".
Et surtout, il le révèle avant même que le procès ne soit terminé, puisque
pour la béatification de Jean Paul II il manque toujours la dernière étape,
celle de l'examen et de l'approbation du miracle, ainsi que la décision
finale de Benoît XVI .
"Le postulateur, en y repensant maintenant - souligne Svidercoschi -
estime
que si Jean-Paul II avait voulu le rencontrer, c'était par une sorte de
« précognition » ".
Il écrit, en fait, "peut-être voulait-il connaître un peu plus en profondeur
l'homme qui allait devenir son «représentant» devant la Congrégation pour
les Causes des Saints. Comme pour dire, en somme, que le pape Wojtyla avait
déjà pensé qu'il serait proclamé bienheureux, et donc il avait voulu
connaître celui qui allait s'occuper de sa cause.
Et ce serait là le "vrai" Jean-Paul II?".
Le livre contient encore quelques documents inédits.
"Il n'est pas expliqué - observe Svidercoschi - que certains textes sont
simplement des études préparatoires. De même que, faute de précision, on a
l'impression que Jean-Paul II a vraiment pensé à un moment donné, à
démissionner. Lui, toutefois, s'est limité à demander aux experts si, comme
pour les évêques (qui se retirent à 75 ans) et pour les Cardinaux de plus de
quatre-vingt (écartés de l'élection du pape), il ne devait pas
automatiquement s'ensuivre des limites à la papauté.
Et à la fin (même s'il avait fixé à cet effet une procédure qui était celle
de Paul VI, en cas d'empêchement grave) il est arrivé à la conviction de
devoir rester autant que Dieu le voulait".
"Le Christ est-il descendu de la croix?" disait en effet le Pape, comme cela
a été signalé dans toutes les autres biographies.
Plus généralement, par ailleurs, on peut se demander - et cela vaut aussi
pour le brouillon de la lettre à Agca que Wojtyla avait écrite et biffée de
sa propre main - s'il est juste de publier des documents où le Pape avait
peut-être jeté des phrases, avant de les rayer, car il ne se reconnaissait
pas en elles.
Comment peut-on considérer ces mots comme significatifs si lui-même estimait
qu'ils n'exprimaient pas sa pensée?
"Je pense - conclut Svidercoschi - qu'en cherchant le scoop à tout prix, on
finit par fausser la personnalité de ce grand Pape. "
***
Wojtyla:
Un biographe: "Je ne crois pas qu'il se flagellait"
Salvatore Izzo (AGI) 29 Janvier
"Je ne crois pas que Jean-Paul II se flagellait".
C'est ce que déclare le biographe du pape Wojtyla, et ancien directeur
adjoint de L'Osservatore Romano, Gianfranco Svidercoschi, qui a écrit avec
Jean-Paul II le livre « Don et mystère ».
Son hypothèse est que la religieuse dont le témoignage au procès en
béatification est à l'origine de cette « révélation », se soit méprise, et que
la plainte qu'elle peut avoir perçue comme venant de la chambre du pape soit
due à une quelconque gêne physique. « N'oublions pas - dit-il - qu'après
l'attentat du 13 Mai 1981 il y a eu de très lourdes séquelles pour la santé
de cet homme qui était fort et qui aimait et pratiquait le sport, au point
de soutenir qu'il avait besoin au moins de temps en temps de nager, skier et
faire de la randonnée en montagne pour bien se porter. "
Dans les milliers de pages de documents des actes du procès - du reste - il
y a beaucoup de détails qui, s'ils sont isolés et amplifiés peuvent faire
perdre de vue le cadre d'ensemble du caractère - et de la spiritualité - de
ce Pape.
Par exemple, la phrase sur le désir d'aller à Medjugorje ne peut pas être
interprétée comme une approbation des apparitions de Marie aux voyants
bosniaques: si Jean-Paul II en avait été convaincu, il les aurait
approuvées, ce n'est pas qu'il n'en ait pas eu le temps, ayant régné pendant
plus de vingt ans après l'apparition des phénomènes, ni qu'il ait été dans
son caractère de ne pas assumer ses responsabilités dans des questions aussi
délicates: il suffit de penser à la décision de publier le secret de Fatima.
"Les épisodes cités dans la presse ces jours-ci - dit Svidercoschi - venant
parfois du témoignage d'une seule personne, finissent pourtant par être
"absolutisés" et, même sans le vouloir, "pliés" vers une certaine
interprétation.
Ainsi - énumère l'écrivain catholique - pour l'attitude de Jean-Paul II sur
Medjugorje (qui était beaucoup plus prudent que cela n'apparaît dans le
livre), pour les relations avec Padre Pio (Karol Wojtyla les avaient très
clairement expliquées dans « Don et mystère »), pour le détail de
l'auto-flagellation (celui qui en a parlé l'a-t-il vu, ou en a-t-il
seulement entendu parler?). Et aussi pour l'hypothèse d'un enlèvement du
pape par les Brigades rouges (au Vatican, parmi les dirigeants de l'époque,
personne n'avait jamais entendu parler) ou pour le récit par le général
Jaruzelski de sa rencontre avec Jean-Paul II au château de Wawel en Juin
1983 (récit qui devrait au moins être replacé dans son contexte, rappelant
qu'à deux reprises lors de ce voyage, le pape avait menacé de rentrer à
Rome).
En somme, remarque Svidercoschi, "une chose est le procès, au cours duquel
chacun, en toute bonne foi, raconte ce dont il se souvient, ce qu'il a
compris et, parfois même ce qu'il a cru voir ou percevoir ou dont il a
simplement eu l'intuition. Et une autre chose ,toutefois, est de transférer
tout cela dans un livre, courant le risque de devoir faire nécessairement
des choix, et d'encourir ainsi des interprétations qui peuvent finir par
fausser la personnalité et l'œuvre, comme dans ce cas, d'un grand Pape".
Ce qui signifie qu'on ne peut pas s'arrêter aux phrases isolées contenues
dans les témoignages apportés au procès canonique, où chacun raconte ce dont
il se rappelle; toute autre chose est la pertinence des témoignages pour
reconstruire à la fois la vérité historique et la personnalité réelle du
futur bienheureux et saint. En effet, l'important, pour la cause, c'est que
les témoignages ne fassent pas émerger des ombres contenues dans les écrits
et les actes du serviteur de Dieu: quant aux dévotions et aux convictions
qui lui sont attribuées, ce qui compte, c'est qu'elles soient conformes à la
doctrine et si c'est évident, inutile d'approfondir les détails, parce que
cela n'apporterait pas d'éléments de jugement plus significatifs.
Les lignes isolées de ces déclarations ne sont pas toutes aussi
significatives: le vote des évêques et des cardinaux sur la « positio » qui
regroupe tous les actes, est formulé d'après le cadre d'ensemble qui se
dégage et qui, dans ce cas, prouve sans conteste l'héroïcité de ses vertus
►
Documents inédits de Jean Paul II publiés dans un livre du postulateur, Mgr Slawomir Oder - 27.01.10
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.01.2010 -
T/Brèves
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