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Avec le Motu proprio, Benoît XVI attend clairement la réconciliation

 

Rome, le 27 novembre 2007 - (E.S.M.) - Avec le Motu proprio, le pape Benoît XVI vise clairement la réconciliation. "C'est une réconciliation qui doit s'opérer non seulement avec les disciples de Mgr Lefebvre, mais aussi avec notre propre passé. En effet, le moyen le plus sûr pour se rendre prisonnier du passé est de le nier; c'est aussi vrai pour des personnes que pour des sociétés".

Le pape Benoît XVI en la basilique Saint Pierre - Pour agrandir l'image Cliquer

Avec le Motu proprio, le pape Benoît XVI attend clairement la réconciliation

Justice et bienveillance

Le 7 juillet 2007, pour certains de ceux qui ont vécu depuis le début la crise de la liturgie, sont montées dans le cœur les paroles brûlantes du Mémorial de Pascal: « Joie, joie, joie, pleurs de joie ». Même s'il ne résout évidemment pas tous les problèmes, le Motu Proprio  marque un tournant décisif de la crise dans l'Église. Symboliquement, juridiquement, psychologiquement, les données sont bouleversées.

Tout d'abord, la « parenthèse cruelle » d'une interdiction de facto de la forme ancienne du rite romain est fermée, alléluia ! « On ne peut que se réjouir de voir cesser une injustice. La brutalité avec laquelle a été pourchassée la messe que pendant tant de siècles l'Église a connue et pratiquée, la suffisance avec laquelle on a présenté la réforme liturgique comme l'avènement des Lumières après les ténèbres, l'iconoclasme qui a prétendu faire disparaître tout ce qui, dans le mobilier, le vêtement, la décoration, la musique, portait la trace d'un passé honni, tout cela méritait d'être publiquement démenti et rétrospectivement flétri. Du même coup, on se réjouit que se trouvent réhabilités des fidèles et des prêtres, qui ont tenu bon contre la marée de vulgarité et de démission, même s'ils ne l'ont pas toujours fait avec le tact et la soumission qu'on aurait pu souhaiter » (1).

La volonté de justice est notamment marquée dans le texte du Motu proprio par une expression, peu relevée par les commentateurs et mal traduite dans les versions qui ont circulé: « Le Missel romain promulgué par saint Pie V [...], en raison de son usage vénérable et antique, doit jouir de l'honneur qui lui est dû (debito gaudeat honore) » (art. 1). L'honneur dû: quel baume!

La justice atteint aussi les fidèles dont « l'attachement avec un tel amour et une telle affection (tanto amore et affectu, l'amour spirituel et l'attachement sensible) aux formes liturgiques précédentes » est paternellement mentionné. Pour la première fois, ils bénéficient (en en faisant la demande aux curés ou, pour la confirmation, à l'Ordinaire), d'un véritable droit de jouir du bénéfice du Missel et des autres livres liturgiques de 1962 (art. 5 et 9). Une procédure précise (art. 5 et 7) et une instance d'appel aux pouvoirs bien définis (art. 7, 8, 11 et 12) sont prévues. Pour qui a eu l'occasion de s'entretenir de ce sujet avec le cardinal Ratzinger, il est clair que la précision d'horlogerie du Motu proprio en matière de droit manifeste la ferme volonté du pape Benoît XVI de dépasser le flou et les insuffisances - source de frustrations et d'injustices - qu'il déplorait dans les documents précédents. La justice s'étend largement aussi à tous les prêtres (art. 2 et 4), aux religieux (art. 3), aux clercs pour le bréviaire (art. 9), et à un titre particulier aux curés (art. 5 et 9), dont la responsabilité et l'autorité personnelles, longtemps diluées dans la funeste « pastorale d'ensemble », sont valorisées. Après une forte mise en lumière (allant en certains cas jusqu'à la surexposition) du rôle de l'évêque dans la période postconciliaire, la mission irremplaçable du prêtre ayant charge d'âmes est ici heureusement relevée.

L'impact concret du Motu proprio sera-t-il très fort pour les célébrations régulières et publiques ? J'incline à penser que non, ne serait-ce que par manque de prêtres volontaires et « idoines » (art. 5 § 4) dans le clergé diocésain. À plus long terme, la charité pastorale peut provoquer une évolution des Ordinaires des lieux, aujourd'hui réticents à faire appel aux Instituts Ecclesia Dei, et amener l'ouverture de paroisses personnelles (art. 10) qui facilitent le travail de l'évêque et soulagent les curés déjà surchargés. D'ores et déjà, l'élargissement de la célébration de l'usage ancien du rite latin est un bienfait indéniable pour les prêtres qui le célébreront « sans peuple » (ou avec « les fidèles qui le demandent spontanément », dont parle l'art. 4), ou à l'occasion des mariages et des funérailles. De nombreux fidèles seront amenés à le découvrir à ces occasions, et une partie de ceux qui avaient cessé de pratiquer dans les années 60 et 70 pourrait même retrouver le chemin de l'église. Tout cela est une source de grâces immenses pour l'Église. On peut aussi conjecturer un redressement partiel de la façon de célébrer la forme réformée du Missel romain en certains lieux, par effet d'entraînement. Notons comme bienvenue la possibilité mentionnée dans la Lettre d'accompagnement: enrichir judicieusement le sanctoral de la forme ancienne du rite romain et y ajouter quelques préfaces (notre Fraternité l'a déjà expérimenté pour le Missel dominicain de 1962) (2). Je ne fais ici qu'évoquer la « réforme de la réforme », chimérique à court ou moyen terme, mais qui serait rendue moins malaisée par la « manifestation plus forte de la sacralité » et la « célébration en conformité avec les prescriptions » que le pape évoque dans la Lettre comme influences bénéfiques souhaitables de l'ancienne forme sur la forme réformée.

« L'œuvre de la justice, c'est la paix ». Le pape vise clairement la réconciliation. « C'est une réconciliation qui doit s'opérer non seulement avec les disciples de Mgr Lefebvre, mais aussi avec notre propre passé. En effet, le moyen le plus sûr pour se rendre prisonnier du passé est de le nier; c'est aussi vrai pour des personnes que pour des sociétés. Dire qu'une forme du rite romain qui a donné des fruits de sainteté à travers les siècles est devenue condamnable du jour au lendemain est absurde. Il est également inacceptable de nier la capacité du rite romain réformé de nourrir la sainteté; l'exemple de la bienheureuse Teresa de Calcutta en est la preuve éclatante. Au début de son pontificat, le Saint-Père Benoît XVI a parlé de la nécessité de lire les documents du concile selon une herméneutique - on pourrait dire une grille de lecture -de continuité, et non pas selon une herméneutique de rupture. Les dispositions liturgiques qu'il vient de prendre ne sont qu'une application de cette exigence » (3).

Aucun texte, même pontifical, ne peut sans la grâce changer les esprits et les cœurs. On l'a souligné à bon droit, le Motu proprio et la Lettre d'accompagnement respirent la bienveillance. Ils produiront les fruits qu'en attend la charité pontificale s'ils sont reçus dans l'esprit qui les a inspirés: « Ouvrons généreusement notre cœur à tout ce à quoi la foi elle-même fait place ». Merci, Très Saint-Père !

Père Louis-Marie de Blignières
Prieur de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier

(1) Père Michel Gitton, France Catholique-Ecclesia, n°3079 du 6 juillet 2007.
(2) II ne s'agit donc pas de modifier l'ordo misae ou de bouleverser le temporal...
(3) Dom Christophe Azowski, moine de Saint Wandrille, homélie du 8 juillet 2007.


Sources: Fraternité Saint-Vincent-Ferrier
 

Sources:  E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.11.2007 - BENOÎT XVI - T. M. P.

 

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