Benoît XVI, une voix qui crie dans les désert
Français |
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Rome, le 23 septembre 2007 -
(E.S.M.) - Des deux
cotés, Benoît XVI attend du sérieux, de la lucidité, de l'honnêteté
intellectuelle, une confiance inébranlable en l'enseignement du
Magistère.
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Est-ce vraiment
choquant pour un catholique ? -
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Benoît XVI, une voix qui crie dans les désert Français
Au moment de faire le bilan de la dernière action en date menée par notre
Association (Pro Liturgia), nous voici bien perplexes !
Rappelons les faits.
Au début de l'été, nous lisons avec grand intérêt le Motu Proprio Summorum
pontificum du Pape Benoît XVI libéralisant l'usage de la messe telle qu'elle
était célébrée avant le Concile Vatican II. Cette forme de célébration, on
le sait, n'est pas le but visé par
Pro Liturgia, mais tout de
même, nous ne pouvions que nous réjouir du contenu de ce document. Nous nous
sommes en effet reconnus dans bien des valeurs défendues par ce texte, et
nous avons été confirmés dans les convictions qui sont les nôtres depuis le
début. A savoir, et pour aller à l'essentiel: un seul rite romain, deux
possibilités concrètes de le célébrer, ne pas jeter aux orties ce qui a
nourri nos pères, développer dans la liturgie rénovée à la suite du Concile
toute la beauté, la dignité et la richesse qu'elle contient en germe.
Les choses nous semblaient dites, et bien dites, pour d'une part rassurer
ceux qui sont attachés aux formes anciennes de célébration, et d'autre part,
la plus importante selon nous, pour exhorter tous les fidèles, clercs et
laïcs, à se pencher de façon urgente sur l'état de notre liturgie actuelle.
Les premiers auront à faire un bout de chemin en reconnaissant clairement la
validité de la forme liturgique rénovée par le Concile, les seconds auront à
réviser leurs pratiques liturgiques en regard de ce qu'a vraiment voulu le
Concile.
Des deux cotés, Benoît XVI attend du sérieux, de la
lucidité, de l'honnêteté intellectuelle, une confiance inébranlable en
l'enseignement du Magistère.
A partir des très nombreux témoignages fiables qui nous sont adressés de la
part de prêtres, de religieux et de religieuses, de fidèles laïcs, nous
avons donc pensé informer les évêques de France du résultat de nos
réflexions, de la position de notre Association, et de sa disponibilité pour
œuvrer dans le sens voulu par le Pape. Une lettre a été envoyée à chaque
évêque diocésain, soit 110 courriers.
Les réactions d'évêques étrangers publiés par divers médias (Allemagne,
Autriche, Luxembourg, Italie), et ce, dès le milieu de l'été, semblant
annoncer que quelque chose pouvait changer: nous avons fait mention, dans
notre courrier, de beaux textes qui demandaient à tous des efforts
renouvelés pour rendre nos célébrations plus dignes, plus belles, plus
conformes à la grande idée que l'Eglise se fait de sa liturgie. Et ce, dans
la droite ligne des enseignements de Vatican II auxquels se réfère sans
cesse Benoît XVI.
Alors nous avons attendu les réponses de "nos évêques à nous" avec
impatience: à ce jour, 3 semaines après l'envoi des lettres, nous avons
enregistré 4 réponses, dont une seule allant dans le sens que nous espérions
(les autres n'étant que des fins de non recevoir, plus ou moins polies).
Ainsi, au lieu de pouvoir avancer avec nos évêques sur la route tracée par
le Saint Père, nous voilà à nouveau obligés d'analyser le pourquoi et le
comment de la situation.
Pourquoi des évêques ne répondent-ils pas à une association qui leur soumet
ses réflexions (un évêque allant jusqu'à nous faire clairement comprendre
que notre courrier est allé rejoindre à la poubelle d'autres lettres du même
genre) ?
Pourquoi passent-ils quasiment sous silence la promulgation d'un document
romain important concernant directement tous les fidèles ?
Pourquoi n'acceptent-ils pas de se remettre en cause, alors qu'ils demandent
sans cesse aux autres de le faire ?
Pourquoi cherchent-ils à faire croire que le missel romain est correctement
mis en œuvre alors qu'il suffit d'entrer dans n'importe quelle église, un
dimanche matin, pour constater que ce n'est pas le cas ?
Pourquoi finalement, n'ont- ils même pas le désir de jouer le "beau rôle",
qui consisterait à appuyer l'Exhortation papale, à
appeler de leurs vœux des célébrations plus belles, plus dignes, plus
respectueuses ? N'y a-t-il pas fort à parier que de telles
corrections dans la pratique "ordinaire" du rite romain auraient un large
écho parmi les fidèles ? Ne peut-on pas imaginer que beaucoup se
mobiliseraient pour participer aux efforts demandés, ou les réclamer de la
part de certains clercs ou équipes liturgiques ? Et que tout le monde serait
gagnant ?
Mais, voilà: rien! Faut-il en conclure qu'en France, seuls font partie de
l'Eglise les quelques laïcs carriéristes qui s'agitent vainement dans les
paroisses désertées ? Et surtout pas ceux qui, écoutant ce que dit le Pape,
voudraient vivre en accord avec ce qu'il enseigne ?
Benoît XVI
doit parfois se sentir bien seul, un peu comme les fidèles de France qui se
sentent abandonnés de leurs pasteurs...
NOS CÉLÉBRATIONS DOMINICALES NE SONT "LITURGIQUES"
QUE LORSQU'ELLES NE SONT PAS INSTRUMENTALISEES.
Paradoxalement, c'est quand un prêtre célèbre la messe exactement comme elle
doit être célébrée qu'il entend le plus de critiques. Car aujourd'hui,
respecter la liturgie irrite certains fidèles.
Ça irrite les animateurs liturgiques qui ont l'impression que le prêtre, en
faisant ce qu'il a à faire, les prive de ce qu'ils croient être leurs
prérogatives.
Ça irrite les choristes qui ne pourront pas chanter le dernier cantique à la
mode.
Ça irrite les fidèles qui viennent rarement à la messe dans leur église mais
qui, pour une fois qu'ils y vont, aimeraient trouver un célébrant qui fasse
comme le prêtre de la paroisse d'à-côté qui, lui au moins, organise des
célébrations "vachement sympa" avec les jeunes.
Ça irrite les hauts responsables de la pastorale diocésaine qui voient en ce
célébrant, trop respectueux du missel romain, un obstacle à la mise en
œuvre de messes farfelues jugées "pastoralement correctes"...
Car ce qui devrait se faire aujourd'hui, du moins si l'on en croit certains,
c'est généraliser ces célébrations qui, sous couvert du label "forme
ordinaire du rite romain", ne sont en réalité que des liturgies plus ou
moins farfelues fabriquées à partir des simples opinions des uns et des
autres. Ce qui se fait aujourd'hui, dans une majorité de paroisses, c'est
exactement ce que l'Eglise nous demande... de ne pas faire!
Les fidèles ont parfaitement le droit de faire part de leurs opinions en
matière de liturgie. Mais ils abusent de ce droit lorsqu'ils transforment
les célébrations liturgiques en un fourre-tout dans lequel on peut
découvrir, sous l'étiquette "catholique" un mélange d'idées acceptables et
de points de vue très discutables.
En effet, la célébration de la liturgie oblige (si l'on est cohérent) à
prendre du recul par rapport aux modes, par rapport à nos opinions, par
rapport à nos goûts.
Quand l'Eglise, par la voix du Souverain Pontife, nous dit comment il
convient que la messe soit célébrée pour que tous ceux qui y participent
puissent être certains qu'elle est vraiment catholique, elle contrarie
souvent tel ou tel de nos réflexes, de nos goûts, de nos habitudes, de notre
façon de voir les choses. Que faire dans ces cas-là ? Si nous nous disons
catholiques, la moindre des choses serait de nous interroger sur le
bien-fondé de nos façon de mettre en œuvre la liturgie, et de les
confronter à l'enseignement de l'Eglise pour rectifier (si besoin est) nos
opinions et nos pratiques.
Cependant, au cours des messes paroissiales, on voit bien que c'est souvent
nos vieux réflexes et nos veilles habitudes qui prennent le dessus. On voit
bien que de nombreux fidèles catholiques - clercs et laïcs - font le silence
sur ce que dit l'Eglise dès ça ne leur plaît pas, dès que ça les oblige à
revoir certaines façons de traiter la liturgie. "Nous ne changerons pas
notre façon de faire", disent-ils. Ou bien: "Ça fait longtemps qu'on fait
comme ça; on ne va pas changer maintenant." Or la véritable attitude
catholique n'est pas celle qui consiste à se cramponner sur des habitudes
liturgiques - même quand on les croit bonnes -, mais celle qui nous rend
assez lucides et ouverts pour que nous tentions au moins (on ne réussit pas
toujours!) de correspondre à la catholicité de notre liturgie, avec cette
catholicité qui est incompatible avec l'enfermement dans telle ou telle
chapelle, avec ses préjugés et ses conformismes.
Seule l'authentique liturgique de l'Eglise peut nous donner la garantie de
marcher dans le sens du vrai. Or s'il est évident que le vrai - la Vérité -
ne se construit pas en additionnant nos opinions, il devient logique que la
liturgie ne peut pas se construire sur la somme des préjugés et des
habitudes des uns et des autres. C'est exactement cela que le pape Benoît
XVI a tenu à rappeler lorsque, au cours de son récent voyage en Autriche, il
a pris la parole au milieu des 80 moines cisterciens d'Heiligenkreutz: "Dans
toute forme d'engagement pour la liturgie, le critère déterminant doit
toujours être le regard vers Dieu. (...) Là où,
quand on réfléchit à la liturgie, on se demande seulement comment la rendre
attrayante, intéressante et belle, la partie est déjà perdue,
ponctue le pape Benoît XVI. Ou bien la liturgie est
opus Dei, œuvre de Dieu, avec Dieu comme sujet spécifique, ou bien elle
n'est pas de la liturgie."
Nous devons donc mettre sur un plateau de la balance nos habitudes
liturgiques, et sur l'autre plateau, l'enseignement de l'Eglise. A chaque
fois que nous choisirons l'enseignement de l'Eglise qui contredit nos
habitudes - aussi plaisantes soient-elles -, nous ferons un grand pas vers
l'objectivité de la foi, et nous permettons à d'autres de faire ce grand pas
avec nous.
Choisir de servir et de valoriser humblement la liturgie de l'Eglise, c'est
abandonner l'idolâtrie du subjectif qui se fait au nom de la "tolérance" ou
de l' "identité", c'est ce prémunir contre toute "instrumentalisation" du
sacré, et c'est, par le fait même, être assuré de marcher dans la seule
direction qui vaille d'être suivie.
Denis CROUAN docteur en théologie,
Pdt de Pro Liturgia
Le Motu Proprio
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Le texte officiel et tous les commentaires
Sources:
PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.09.2007 - BENOÎT XVI
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