Benoît XVI souligne que les époux
bien préparés barrent la voie au divorce |
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Cité du Vatican, le 19 septembre 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI a
souhaité un bon pèlerinage à tous les pèlerins francophones présents ce
matin place St Pierre, notamment les pèlerins sénégalais, guidés par Mgr Ndiaye,
Évêque de Kaolack, les membres de l’Association des Vieilles Maisons
françaises, le groupe des Missionnaires d’Afrique et les pèlerins de
Côte d’Ivoire et du Canada.
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Un groupe des
Missionnaires d’Afrique -
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Benoît XVI souligne que les époux bien préparés barrent la voie au divorce
Extrait de l'évangile de saint Jean qui a été lu en
différentes langues au début de l'Audience: Jean 10 : 11 - 15
Je suis le bon Berger. Le bon
berger donne sa vie pour ses brebis.
L’homme qui ne travaille que pour de l’argent, celui qui n’est pas le berger
et à qui les brebis n’appartiennent pas, abandonne les brebis et s’enfuit
quand il voit venir le loup, de sorte que le loup s’empare des brebis et les
disperse.
Il s’enfuit parce qu’il ne travaille que pour de l’argent et ne se soucie
pas des brebis.
Je suis le bon berger. De même que le Père me connaît et que je connais le
Père, de même je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Et je
donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autre brebis qui ne sont pas dans cet enclos.
Je dois aussi les conduire ; elles écouteront ma voix, et elles deviendront
un seul troupeau avec un seul berger.
Texte intégral de la catéchèse du Saint Père
Chers frères et sœurs!
On célèbre cette année le seizième centenaire de la mort de saint Jean
Chrysostome (407-2007). Jean
d'Antioche, appelé Chrysostome, c'est-à-dire « Bouche d'or » en raison de
son éloquence, peut se dire encore vivant aujourd'hui, également en raison
de ses œuvres. Un copiste anonyme écrivit que celles-ci « traversent le
monde entier comme des éclairs foudroyants ». Ses écrits nous permettent
également, ainsi qu'aux fidèles de son temps, qui furent à plusieurs
reprises privés de sa présence en raison de ses exils, de vivre avec ses
livres, malgré son absence. C'est ce qu'il suggérait lui-même dans l'une de
ses lettres (cf. A Olympiade, Lettre 8,
45).
Né autour de 349 à Antioche de Syrie
(aujourd'hui Antakya, au sud de la Turquie), il y exerça son
ministère pastoral pendant environ onze ans, jusqu'en 397, puis, ayant été
nommé évêque de Constantinople, il exerça le ministère épiscopal dans la
capitale de l'Empire avant ses deux exils, qui se suivirent de près, entre
403 et 407. Nous nous limitons aujourd'hui à prendre en considération les
années de Chrysostome vécues à Antioche.
Orphelin de père à un très jeune âge, il vécut avec sa mère, Antusa, qui lui
transmit une extrême sensibilité humaine et une foi chrétienne profonde.
Après avoir terminé ses études élémentaires et supérieures, couronnées par
des cours de philosophie et de rhétorique, il eut pour maître Libanio,
païen, le plus célèbre rhéteur de son temps. A son école, Jean devint le
plus grand orateur de l'antiquité grecque tardive. Baptisé en 368 et formé à
la vie ecclésiastique par l'évêque Melezio, il fut institué lecteur par
celui-ci en 371. Ce fait marqua l'entrée officielle de Chrysostome dans le
cursus ecclésiastique. De 367 à 372, il fréquenta l'Asceterio, une sorte de
séminaire d'Antioche, avec un groupe de jeunes, dont certains devinrent
ensuite évêques, sous la direction du célèbre exégète Diodore de Tarse, qui
initia Jean à l'exégèse historico-littérale, caractéristique de la tradition
antiochienne.
Il se retira ensuite pendant quatre ans parmi les ermites du proche mont
Silpio. Il poursuivit cette retraite par deux autres années encore, vécues
en totale solitude dans une grotte sous la direction d'un « ancien ». Au
cours de cette période, il se consacra totalement à méditer « les lois du
Christ », les Evangiles et en particulier les Lettres de Paul. Etant tombé
malade, il se trouva dans l'impossibilité de se soigner seul, et il dut donc
revenir dans la communauté chrétienne d'Antioche
(cf. Palladio, Vie 5). Le Seigneur
- explique le biographe - intervint au bon moment avec cette infirmité, pour
permettre à Jean de suivre sa véritable vocation. En effet, il écrira
lui-même que, placé dans l'alternative de choisir entre les vicissitudes du
gouvernement de l'Eglise et la tranquillité de la vie monastique, il aurait
préféré mille fois le service pastoral
(cf. Sur le sacerdoce, 6, 7): c'est précisément à cela que
Chrysostome se sentait appelé. Et ici s'accomplit le tournant décisif de
l'histoire de sa vocation : pasteur d'âme à plein temps ! L'intimité avec la
Parole de Dieu, cultivée au cours des années de son ermitage, avait fait
mûrir en lui l'urgence irrésistible de prêcher l'Evangile, de donner aux
autres ce qu'il avait reçu au cours des années de méditation. L'idéal
missionnaire le lança ainsi, âme de feu, dans le service pastoral.
Entre 378 et 379 il revint en ville. Devenu diacre en 381 et prêtre en 386,
il devint un célèbre prédicateur dans les églises de sa ville. Il prononça
des homélies contre les ariens, suivies de celles pour commémorer les
martyrs antiochiens, ainsi que d'autres sur les festivités liturgiques
principales : il s'agit d'un grand enseignement de la foi dans le Christ,
également à la lumière de ses saints. 387 fut l'« année héroïque » de Jean,
celle de la « révolte des statues ». Le peuple abattit les statues
impériales, en signe de protestation contre l'augmentation des impôts. Au
cours de ces journées de Carême et d'angoisse en raison des punitions dont
l'empereur menaçait, il prononça ses 22 vibrantes homélies sur les statues,
finalisées à la pénitence et à la conversion. Suivit ensuite la période
sereine du ministère pastoral (387-397).
Chrysostome s'inscrit parmi les Pères les plus prolifiques : de lui nous
sont parvenus 17 traités, plus de 700 homélies authentiques, les
commentaires à Matthieu et à Paul (Lettres
aux Romains, aux Corinthiens, aux Ephésiens et aux Hébreux), et
241 lettres. Ce ne fut pas un théologien spéculatif. Il transmit cependant
la doctrine traditionnelle et sûre de l'Eglise, à une époque de controverses
théologiques suscitées en particulier par l'arianisme, c'est-à-dire par la
négation de la divinité du Christ. Il est donc un témoin digne de foi du
développement dogmatique atteint par l'Eglise aux IV-Ve siècle. Sa théologie
est typiquement pastorale, avec la constante préoccupation de la cohérence
entre la pensée exprimée par la parole et le vécu existentiel. Tel est, en
particulier, le fil conducteur des splendides catéchèses, avec lesquelles il
préparait les catéchumènes à recevoir le Baptême. Proche de la mort, il
écrivit que la valeur de l'homme se trouve dans la « connaissance exacte de
la véritable doctrine et dans la rectitude de vie »
(Lettre de l'exil). Les deux choses, connaissance de la vérité et
rectitude de vie, vont de pair : la connaissance doit se traduire en vie.
Chacune de ses interventions visa à développer chez les fidèles l'exercice
de l'intelligence, pour comprendre et traduire en pratique les exigences
morales et spirituelles de la foi.
Jean Chrysostome se soucia d'accompagner par ses écrits le développement
intégral de la personne, dans les dimensions physique, intellectuelle et
religieuse. Les diverses phases de la croissance sont comparées à autant de
mers d'un immense océan ! « La première de ces mers est l'enfance »
(Homélies 81, 5 sur l'Evangile de Matthieu).
En effet, « précisément au cours de ce premier âge se manifestent les
inclinations au vice et à la vertu ». C'est pourquoi la loi de Dieu doit
être dès le début imprimée dans l'âme « comme sur une tablette de cire »
(Homélie 3,1 sur l'Evangile de Jean)
: de fait, c'est l'âge le plus important. Nous devons nous rappeler qu'il
est fondamental qu'en cette première phase de la vie, entrent réellement
dans l'homme les grandes orientations qui donnent sa juste perspective à
l'existence. Chrysostome recommande donc : « Dès l'âge le plus tendre
fortifiez les enfants avec des armes spirituelles, et enseignez-leur à
marquer le front avec la main » (Homélie
12, 7 sur la première Lettre aux Corinthiens). Viennent ensuite
l'adolescence et la jeunesse : « A l'enfance suit la mer de l'adolescence,
où les vents soufflent avec violence..., car en nous croît... la
concupiscence » (Homélie 81, 5 sur
l'Evangile de Matthieu). Arrivent enfin les fiançailles et le
mariage : « A la jeunesse succède l'âge de la personne mûre, où se
présentent les engagements de la famille : le temps est venu de chercher une
femme » (ibid.). Il rappelle les objectifs du mariage, en les enrichissant -
avec un rappel à la vertu de la tempérance - d'un riche tissu de relations
personnalisées. Les époux bien préparés barrent ainsi la route au divorce :
tout se déroule avec joie et l'on peut éduquer les enfants à la vertu.
Lorsque naît ensuite le premier enfant, celui-ci est « comme un pont ; les
trois deviennent une seule chair, car l'enfant réunit les deux parties »
(Homélie 12, 5 sur la Lettre aux Colossiens),
et les trois constituent « une famille, petite Eglise »
(Homélie 20, 6 sur la Lettre aux Ephésiens).
La prédication de Chrysostome se déroulait habituellement au cours de la
liturgie, « lieu » où la communauté se construit à travers la parole et
l'Eucharistie. L'assemblée réunie là exprime l'unique Eglise
(Homélie 8, 7 sur la Lettre aux Romains), la même parole est
adressée en tout lieu à tous (Homélie 24,
2 sur la première Lettre aux Corinthiens), et la communion
eucharistique devient le signe efficace de l'unité
(Homélie 32, 7 sur l'Evangile de Matthieu).
Son projet pastoral était inséré dans la vie de l'Eglise, dans laquelle les
fidèles laïcs assument avec le Baptême la charge sacerdotale, royale et
prophétique. Il dit au fidèle laïc : « A toi aussi le Baptême fait de toi un
roi, un prêtre et un prophète » (Homélie
3, 5 sur la deuxième Lettre aux Corinthiens). C'est de là que
naît le devoir fondamental de la mission, car chacun est dans une certaine
mesure responsable du salut des autres : « Tel est le principe de notre vie
sociale... ne pas s'intéresser seulement à nous ! »
(Homélie 9, 2 sur la Genèse). Le
tout se déroulait entre deux pôles : la grande Eglise et la « petite Eglise
», la famille, en relation réciproque.
Chers frères et sœurs, comme vous pouvez le voir cette leçon de Chrysostome
sur la présence authentiquement chrétienne des fidèles laïcs dans la famille
et dans la société, demeure encore aujourd’hui plus que jamais actuelle.
Prions le Seigneur, afin qu'il nous rende dociles aux enseignements de ce
grand Maître de la foi. (ZF)
Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins
francophones
Chers Frères et Sœurs,
Nous célébrons cette année le seizième centenaire de la mort de saint Jean
Chrysostome, dont le nom signifie « Bouche d’or », en raison de son
éloquence. Né vers 349 à Antioche de Syrie, il y exercera son ministère de
prêtre pendant environ onze ans, avant de devenir Évêque de Constantinople
et de partir deux fois en exil vers la fin de sa vie. Formé à l’école de
Libanios, célèbre rhéteur païen de cette époque, Jean devint le plus grand
orateur de l’antiquité grecque tardive. Baptisé à 19 ans, il se formera,
sous la conduite de Diodore de Tarse, à l’exégèse. Six années d’ermitage,
durant lesquelles il méditera les « lois du Christ », les Évangiles et les
Lettres de Paul, feront grandir son intimité avec la Parole de Dieu et mûrir
en lui l’urgence de prêcher l’Évangile. Il laissera la vie monastique pour
se consacrer au service pastoral. Ordonné prêtre en 386, il devient un
célèbre prédicateur dans les églises de sa ville.
L’œuvre de Jean Chrysostome est immense. Il ne fut pas un théologien
spéculatif, mais il transmit cependant de manière sûre la doctrine
traditionnelle de l’Église à l’époque de l’arianisme. Sa théologie est
essentiellement pastorale. Ses catéchèses montrent notamment son souci de
développer chez les fidèles l’exercice de l’intelligence, pour comprendre et
pour mettre en pratique les exigences morales et spirituelles de la foi. Sa
prédication se déroulait généralement au cours de la liturgie, «lieu» dans
lequel la communauté s’édifie par la Parole et par l’Eucharistie, invitant
les fidèles laïcs, au nom de la dignité que le Baptême leur confère, à bâtir
l’Église et la «petite Église» qu’est la famille.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin, notamment
les pèlerins sénégalais, guidés par Mgr Ndiaye, Évêque de Kaolack, les
membres de l’Association des Vieilles Maisons françaises, le groupe des
Missionnaires d’Afrique et les pèlerins de Côte d’Ivoire et du Canada. Je
vous souhaite à tous un heureux pèlerinage, source d’approfondissement de
votre foi et de renouvellement pour votre vie.
Les œuvres complètes de :
Saint
Jean Chrysostome
Repères:
Le chrétien reconnaît l'œuvre d'amour éternel et indestructible de Dieu, à
travers son Fils Jésus Christ et le don de l'Esprit Saint, qui assure à la
vie de chacun de nous son sens continu, même si nous ne connaissons pas
l'avenir. C'est pour cette raison, expliquait le pape Benoît XVI, que
l'édification de chaque famille chrétienne s'ordonne dans le contexte de la
famille plus vaste de l'Eglise, qui la soutient et l’emmène avec elle et qui
garantit le fait qu'elle a un sens et qu'à l'avenir également le « oui » du
Créateur sera présent sur elle. Et, réciproquement, l'Eglise est édifiée par
les familles, « petites Églises domestiques
», comme les a appelées le Concile Vatican II
(Lumen
Gentium, n. 11; Apostolicam actuositatem, n. 11), en
redécouvrant une antique expression patristique
(Saint Jean Chrysostome, In
Genesim serm. VI, 2; VII, 1). Dans la même optique, (Familiaris
Consortio) Jean-Paul II affirme que « le mariage chrétien constitue le
lieu naturel où s'accomplit l'insertion de la personne humaine dans la
grande famille de l'Eglise » (n. 15).
Texte original du message du Saint Père
►
UDIENZA GENERALE
Autre synthèse ►
Le pape Benoît XVI nous dresse le portrait de
Jean Chrysostome
Sources: www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2007 du texte original - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.09.2007 - BENOÎT XVI -
Catéchèse |