Note Doctrinale sur plusieurs aspects de
l’évangélisation, trois paroles-clefs |
|
VATICAN, le 15 décembre 2007 -
(E.S.M.) - Le texte est divisé en trois
parties, et prend en examen les implications anthropologiques,
ecclésiologiques et œcuméniques de la Mission de l’Église.
|
Le Saint-Siège
Note Doctrinale sur plusieurs aspects de l’évangélisation ►Texte
intégral en français
Trois paroles-clefs de la « Note Doctrinale sur
plusieurs aspects de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi »
par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé Salvatore Vitiello
Portant la date du 3 décembre, faite à Rome, mémoire liturgique de Saint
François Xavier, Patron des Missions, la « Note Doctrinale sur plusieurs
aspects de l’évangélisation » a été rendue publique le vendredi 14 décembre.
Brève dans la forme, elle compte 13 points, la Note intervient sur plusieurs
questions délicates et essentielles pour la Mission de l’Église dans les
circonstances actuelles historiques et culturelles.
Partant de la valeur universelle du Mandat missionnaire du Christ aux
Apôtres et à l’Église tout entière, « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je
vous envoie » (Jean 20, 21),
l’introduction met tout de suite en évidence que « toute activité de
l’Église a une dimension missionnaire essentielle, et ne doit jamais être
séparée de l’engagement pour aider tous les gens à
rencontrer le Christ dans la foi » (n°2). En reconnaissant la
confusion croissante de la culture contemporaine qui « considère que
toute tentative pour convaincre d’autres personnes sur des questions
religieuses, est une limite mise à la liberté » (n°3),
la Note entend éclairer « plusieurs aspects du rapport entre le Mandat
missionnaire du Seigneur et le respect de la conscience et de la liberté
religieuse de tous » (ibid.), évidemment, parce que cette conception
relativiste du « jugement de conscience », compris par certains comme
totalement détaché de la vérité et de la possibilité même pour l’homme de
parvenir à la vérité, freine, en lui enlevant toute raison à la racine, la
Mission, en un certain sens, est arrivée à son « terminus ».
Le texte est divisé en trois parties, et prend en examen les implications
anthropologiques, ecclésiologiques et œcuméniques de la Mission de l’Église.
L’analyse des implications anthropologiques
est d’un intérêt tout particulier. Citant amplement l’Encyclique de Jean
Paul II «
Fides et ratio », elle se propose de replacer dans son optique juste la
capacité de l’homme d’entrer en rapport avec la réalité :
l’homme est capable de connaître la réalité, de parvenir à la vérité,
et c’est un devoir moral pour lui, en plus d’être un besoin qu’on ne peut
pas supprimer, de faire ce parcours. Dans toute l’argumentation, le rôle de
la liberté est centrale, et est décrite comme « une ressource [ … ] offerte
à l’homme par Celui qui l’a créé. Offrande qui s’adresse à sa capacité de
connaître et d’aimer ce qui est bon et vrai » (n°4). Dans cette optique, on
stigmatise clairement la position relativiste de ceux qui considèrent qu’est
« un attentat contre la liberté des autres
» (ibid.), la proposition claire et convaincue, légitime et qui
présente des arguments raisonnables, de ce que l’on considère vrai pour
soi-même. Et ces positions relativistes ne semblent pas envahir uniquement
les sociétés occidentales, parce que, même si c’est sous d’autres aspects,
des conceptions déterminées qui proviennent de l’Orient, nient à la vérité «
son caractère exclusif, en partant de la base, qu’elle se manifeste de
manière égale dans des doctrines différentes, voire même en contradiction
entre elles » (ibid.). On le sait, l’Orient ne connaît pas le principe de
non contradiction de mémoire aristotélicienne (A est A et n’est pas B),
alors que l’Occident semble l’avoir oublié, en réduisant de manière
dramatique la capacité de connaissance de l’homme. On propose ainsi de
nouveau, même si c’est indirectement, les différentes méthodes de
connaissance de la raison humaine, dans la conscience que la méthode de la
certitude scientifique n’est pas l’unique méthode d’approche du réel, mais
que se place à ses côtés, nécessairement la méthode philosophique et,
surtout, la méthode de la certitude morale, en parvenant à cette
connaissance de foi qui est la « capacité de se confier soi-même et sa
propre vie à une autre personne », capacité qui représente « un des actes
anthropologiquement les plus significatifs et expressifs », parce que « la
vérité [ ] doit être cherchée de manière à répondre à la dignité de la
personne humaine » (n°5).
En pensant à l’évangélisation, mais aussi comme règle importante de
cohabitation entre les gens, la certitude est centrale, selon laquelle «
la vérité ne s’impose qu’en raison de sa vérité même
» (Cf.
Dignitatis Humanae, n. 3), parce que c’est précisément cette force qui
détermine, dans le temps, le chemin et la victoire de ce qui est vrai, juste
et bon, victoire qui se produit, avant tout, dans le cœur de chaque homme,
créé pour reconnaître la vérité et la suivre.
Et ainsi, « inviter de manière honnête l’intelligence et la liberté d’une
personne à aller à la rencontre avec le Christ et avec son Évangile, n’est
pas une ingérence indue à son égard, mais au contraire une offrande légitime
et un service qui peuvent rendre plus féconds les rapports entre les hommes
» (ibid.).
L’invitation est claire et sans équivoque : que
l’on retourne à annoncer le Christ, Fils de Dieu fait homme, et Sauveur
unique, avec une franchise et une fidélité évangéliques, sans avoir des
craintes non fondées, en étant assurés que la force et la vérité qui
proviennent du Seigneur lui-même, soutiendront le chemin des esprits et des
cœurs pour reconnaître et accueillir l’unique vérité vraiment proportionnée
au cœur de l’homme. Elle doit redevenir claire, et avant pour tous
les chrétiens, et ensuite pour tous les hommes, la conscience que «
la pleine adhésion au Christ qui est la Vérité, et l’entrée dans son Église,
ne diminuent pas mais exaltent la liberté humaine » (n°7), en
dépassant, toujours et sans cesse, cette attitude de timidité craintive et
antiévangélique qui, parfois, ne pousse pas les croyants à partager avec
leurs frères ce qu’eux-mêmes et l’Église ont de plus cher : le Christ
lui-même.
Dans la Note, à ce sujet, l’indication de la méthode de l’évangélisation
est grandiose : à côté de l’annonce publique de l’Église, le témoignage
personnel, et l’amitié surtout, ne perdent jamais leur valeur et leur
signification. Si le Christianisme est « la
rencontre avec un Événement, une Personne
qui donne à la vie un nouvel horizon, et avec cela la direction décisive
» (Cf.
Deus Caritas est n. 1), l’amitié de
Jésus avec ses Apôtres, qui se communique jusqu’à nous aujourd’hui, est la
méthode de l’évangélisation, jusqu’à la synthèse heureuse qui voit,
parmi les éléments de notre foi, que c’est une amitié qui se communique : du
Dieu-homme à l’homme, et de personne à personne, jusqu’à embrasser,
fondamentalement, le genre humain tout entier. La dimension du martyre fait
partie lui aussi de la Mission. Elle a représenté de fait le sommet de la
Mission des Apôtres et elle « reste un modèle fondamental de
l’évangélisation pour tous les temps » (n°8)
Les implications ecclésiologiques de la Mission
relancent un terme toujours efficace mais qui, dans ces dernières décennies,
a été moins utilisé dans les milieux missionnaires eux-mêmes : la «
conversion ». Elle indique l’exigence d’amener les
païens à l’Église, et également ce changement de mentalité et
d’action qui réforme continuellement la pensée et les œuvres, en les
conduisant à une identification toujours plus grande avec le Christ (cf.
n°9). On rappelle avec clarté que l’Église « n’est
pas [ ] un groupe de pouvoir
» qui désire élargir sa propre influence par l’évangélisation, mais que
cette dernière est « l’entrée dans le réseau d’amitié
avec le Christ, qui relie le ciel et la terre, les continents et les époques
différentes ». Rappelant de manière très heureuse le dépassement
définitif de toute conception « Régnocentriste », la Note déclare : le
royaume de Dieu [ ] est avant tout une personne, qui a le visage et le nom
de Jésus de Nazareth » (ibid.).
On introduit ainsi une distinction importante entre le pluralisme religieux
« de jure » et le pluralisme religieux « de facto ».
Alors que c’est une donnée inattaquable que la liberté
religieuse est une nécessité sociale et historique, conséquence du fait que
la vérité ne peut être imposée mais doit être acceptée par l’homme dans le
fond de sa conscience, il n’est pas admissible que « per principio
», elle soit considérée comme expression de l’incapacité de l’homme à
trouver la vérité, et donc comme canonisation illégitime du relativisme
religieux (Cf. n. 10 nota 32). Un pluralisme religieux légitime n’est jamais
synonyme de relativisme religieux : chaque tradition religieuse a le devoir
de se mesurer elle-même sur le banc difficile de la vérité et des besoins
fondamentaux et universels, du cœur de l’homme, et, enfin, elle doit passer
au crible critique de la raison, comprise comme ouverture au Mystère, et non
comme mesure de toutes les choses.
L’évangélisation est alors un devoir auquel les chrétiens ne peuvent
renoncer, et, dans le même temps « elle est un de leurs droits inaliénables,
expression propre de la liberté religieuse, qui a ses dimensions
correspondantes éthiques et sociales, éthiques et politiques » (n°10), dans
la conscience que, même le plus beau témoignage
chrétien, sera impuissant s’il n’est pas justifié et éclairé de manière
adéquate par l’annonce « claire et sans
équivoque du Seigneur Jésus » (n°11).
Le temps est donc venu de
dépasser les fausses conceptions selon lesquelles le non croyant, qui
mène une vie apparemment bonne, n’aurait pas d’autres devoirs à
respecter : le premier commandement reste valable, toujours et pour tous
les hommes, et le « péché » du non croyant c’est précisément la
désobéissance au commandement : « Tu n’auras
pas d’autre Dieu que moi ». |
Parmi les implications œcuméniques importantes de
l’évangélisation, on met enfin en lumière l’exclusion de toute
forme d’indifférentisme ou de confusionnisme entre catholiques et autres
confessions chrétiennes, en mettant en juste lumière, au contraire, toutes
ces formes de connaissance, d’écoute, de discussion théologique, de
témoignage et d’annonce, qui forment un véritable échange non seulement
d’idées mais aussi de dons.
La voie de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux n’est pas freinée par
l’évangélisation et par l’annonce du Seigneur, au contraire, une clarté des
identités et des intentions, une confrontation libre de préjugés et capable
d’exposer les raisons réciproques, sont ce qui favorise le plus ce débat
libre, absolument nécessaire au progrès réel de la connaissance réciproque
et du chemin commun.
La Note se termine avec la conscience que l’annonce représente «
le premier service que les chrétiens peuvent rendre à chaque personne et au
genre humain tout entier » (n°13).
Nous demandons que l’Esprit donne toujours la force à
tous, fidèles laïcs et Pasteurs, d’annoncer le Christ avec l’intelligence,
la générosité et l’efficacité « des amis du,
Seigneur », et avec le courage des Martyrs,
mesure unique, vraie et réelle de l’évangélisation.
►Texte
intégral en français
Table
►
Congrégation pour la Doctrine
Texte en italien provisoirement en attendant la
traduction française
Annunciare il Vangelo non è «proselitismo»
Pubblichiamo il testo della «Nota dottrinale su alcuni aspetti
dell’evangelizzazione» a cura della Congregazione per la Dottrina della Fede,
presentata ieri mattina nella Sala Stampa della Santa Sede.
I. Introduzione
1. Inviato dal Padre ad annunciare il Vangelo, Gesù Cristo chiama
tutti gli uomini alla conversione e alla fede (cf. Mc 1, 14-15), affidando
agli apostoli, dopo la sua risurrezione, la continuazione della sua missione
evangelizzatrice (cf. Mt 28, 19-20; Mc 16, 15; Lc 24, 4-7; At 1, 3): «come
il Padre ha mandato me, anch’io mando voi» ( Gv 20, 21; cf. 17, 18).
Mediante la Chiesa, egli vuole infatti raggiungere ogni epoca della storia,
ogni luogo della terra ed ogni ambito della società, arrivare ad ogni
persona, perché tutti diventino un solo gregge e un solo pastore (cf. Gv 10,
16): «Andate in tutto il mondo e predicate il vangelo ad ogni creatura.
Chi crederà e sarà battezzato sarà salvo, ma chi non crederà sarà condannato»
( Mc 16, 15-16).
Gli apostoli, quindi, «mossi dallo Spirito, invitavano tutti a cambiare vita,
a convertirsi e a ricevere il battesimo» 1, perché «la Chiesa pellegrinante
è necessaria alla salvezza» 2.
È lo stesso Signore Gesù Cristo che, presente nella sua Chiesa, precede l’opera
degli evangelizzatori, l’accompagna e la segue, facendone fruttificare il
lavoro: ciò che è accaduto alle origini continua lungo tutto il corso della
storia.
All’inizio del terzo millennio, risuona ancora nel mondo l’invito che
Pietro, insieme al fratello Andrea ed ai primi discepoli, ascoltò da Gesù: «prendi
il largo e calate le reti per la pesca» ( Lc 5, 4) 3 . E, dopo il miracolo
di una grande raccolta di pesci, il Signore annunciò a Pietro che sarebbe
diventato «pescatore di uomini» ( Lc 5, 10)3.
2. Il termine evangelizzazione ha un significato molto ricco4.
In senso ampio, esso riassume l’intera missione della Chiesa: tutta la sua
vita infatti consiste nel realizzare la traditio Evangelii,
l’annuncio e la trasmissione del Vangelo, che è «potenza di Dio per la
salvezza di chiunque crede» ( Rm 1, 16) e che in ultima essenza si
identifica con Gesù Cristo (cf. 1 Cor 1, 24). Perciò, così intesa, l’evangelizzazione
ha come destinataria tutta l’umanità. In ogni caso, evangelizzare significa
non soltanto insegnare una dottrina bensì annunciare il Signore Gesù con
parole ed azioni, cioè farsi strumento della sua presenza e azione nel mondo.
«Ogni persona ha il diritto di udire la 'buona novella' di Dio che si rivela
e si dona in Cristo, per attuare in pienezza la sua propria vocazione» 5 .
Si tratta di un diritto conferito dal Signore a ogni persona umana, per cui
ogni uomo e ogni donna può veramente dire con San Paolo: Gesù Cristo «mi ha
amato e ha dato se stesso per me» ( Gal 2, 20). A questo diritto corrisponde
il dovere di evangelizzare: «Non è infatti per me un vanto predicare il
Vangelo; è un dovere per me: guai a me se non predicassi il Vangelo!» ( 1
Cor 9, 16; cf. Rm 10, 14). Si comprende allora come ogni attività della
Chiesa abbia una essenziale dimensione evangelizzante e non debba mai essere
separata dall’impegno per aiutare tutti a incontrare Cristo nella fede, che
è il primario obiettivo dell’evangelizzazione: «il fatto sociale e il
Vangelo sono semplicemente inscindibili tra loro. Dove portiamo agli uomini
soltanto conoscenze, abilità, capacità tecniche e strumenti, là portiamo
troppo poco» 6.
3. Si verifica oggi, tuttavia, una crescente confusione che induce
molti a lasciare inascoltato ed inoperante il comando missionario del
Signore (cf. Mt 28, 19). Spesso si ritiene che ogni tentativo di convincere
altri in questioni religiose sia un limite posto alla libertà.
Sarebbe lecito solamente esporre le proprie idee ed invitare le persone ad
agire secondo coscienza, senza favorire una loro conversione a Cristo ed
alla fede cattolica: si dice che basta aiutare gli uomini a essere più
uomini o più fedeli alla propria religione, che basta costruire comunità
capaci di operare per la giustizia, la libertà, la pace, la solidarietà.
Inoltre, alcuni sostengono che non si dovrebbe annunciare Cristo a chi non
lo conosce, né favorire l’adesione alla Chiesa, poiché sarebbe possibile
esser salvati anche senza una conoscenza esplicita di Cristo e senza una
incorporazione formale alla Chiesa. Di fronte a tali problematiche, la
Congregazione per la dottrina della fede
ha ritenuto necessario pubblicare la presente Nota. Essa, presupponendo l’insieme
della dottrina cattolica sull’evangelizzazione, ampiamente trattata nel
Magistero di Paolo VI e di Giovanni Paolo II, ha lo scopo di chiarire alcuni
aspetti del rapporto tra il mandato missionario del Signore ed il rispetto
della coscienza e della libertà religiosa di tutti. Si tratta di aspetti che
hanno importanti implicazioni antropologiche, ecclesiologiche ed ecumeniche.
II. Alcune implicazioni antropologiche
4. «Questa è la vita eterna, che conoscano te, l’unico vero Dio e
colui che hai mandato, Gesù Cristo» ( Gv 17, 3): Dio ha donato agli uomini
l’intelligenza e la volontà, perché lo potessero liberamente cercare,
conoscere ed amare. Perciò la libertà umana è una risorsa ed una sfida
offerta all’uomo da Colui che lo ha creato.
Un’offerta rivolta alla sua capacità di conoscere ed amare ciò che è buono e
vero. Nulla come la ricerca del bene e della verità mette in gioco la
libertà umana, sollecitandola ad un’adesione tale da coinvolgere gli aspetti
fondamentali della vita. Questo è in modo particolare il caso della verità
salvifica, che non è soltanto oggetto del pensiero ma avvenimento che
investe tutta la persona – intelligenza, volontà, sentimenti, attività e
progetti – quando essa aderisce a Cristo. In tale ricerca del bene e della
verità è già all’opera lo Spirito Santo, che apre e dispone i cuori
all’accoglienza della verità evangelica, secondo la nota affermazione di san
Tommaso d’Aquino: « omne verum a quocumque dicatur a Spiritu Sancto est » 7
.
È perciò importante valorizzare questa azione dello Spirito, che crea
affinità ed avvicina i cuori alla verità, aiutando la conoscenza umana a
maturare in sapienza e in abbandono fiducioso al vero 8.
Tuttavia oggi vengono formulati, con sempre maggiore frequenza, degli
interrogativi proprio sulla legittimità di proporre ad altri – affinché
possano aderirvi a loro volta – ciò che si ritiene vero per sé stessi. Tale
proposta è vista spesso come un attentato alla libertà altrui. Questa
visione della libertà umana, svincolata dal suo inscindibile riferimento
alla verità, è una delle espressioni «di quel relativismo che, non
riconoscendo nulla come definitivo, lascia come ultima misura solo il
proprio io con le sue voglie, e sotto l’apparenza della libertà diventa per
ciascuno una prigione» 9 .
Nelle diverse forme di agnosticismo e relativismo presenti nel pensiero
contemporaneo, «la legittima pluralità di posizioni ha ceduto il posto ad un
indifferenziato pluralismo, fondato sull’assunto che tutte le posizioni si
equivalgono: è questo uno dei sintomi più diffusi della sfiducia nella
verità che è dato verificare nel contesto contemporaneo.
A questa riserva non sfuggono neppure alcune concezioni di vita che
provengono dall’Oriente; in esse, infatti, si nega alla verità il suo
carattere esclusivo, partendo dal presupposto che essa si manifesta in modo
uguale in dottrine diverse, persino contraddittorie tra di loro» 10 .
Se l’uomo nega la sua fondamentale capacità della verità, se diviene
scettico sulla sua facoltà di conoscere realmente ciò che è vero, egli
finisce per perdere ciò che in modo unico può avvincere la sua intelligenza
ed affascinare il suo cuore.
5. A tale riguardo, nella ricerca della verità, chi pensa di fare
affidamento soltanto sulle proprie forze, senza riconoscere il bisogno che
ciascuno ha dell’aiuto altrui, si inganna. L’uomo «fin dalla nascita, si
trova immerso in varie tradizioni, dalle quali riceve non soltanto il
linguaggio e la formazione culturale, ma molteplici verità a cui, quasi
istintivamente, crede. [...] Nella vita di un uomo, le verità semplicemente
credute rimangono più numerose di quelle che egli acquisisce mediante la
personale verifica» 11 .
La necessità di affidarsi alle conoscenze trasmesse dalla propria cultura, o
acquisite da altri, arricchisce l’uomo sia con verità che egli non poteva
attingere da solo, sia con quei rapporti interpersonali e sociali che egli
sviluppa. L’individualismo spirituale, invece, isola la persona impedendole
di aprirsi con fiducia agli altri – e perciò di ricevere e donare in
abbondanza quei beni che nutrono la sua libertà – e mettendo in pericolo
anche il diritto di manifestare socialmente le proprie convinzioni e
opinioni12.
In particolare, la verità che è in grado di illuminare il senso della
propria vita e di guidarla viene raggiunta anche mediante l’abbandono
fiducioso a coloro che possono garantire la certezza e l’autenticità della
verità stessa: «La capacità e la scelta di affidare se stessi e la propria
vita a un’altra persona costituiscono certamente uno degli atti
antropologicamente più significativi ed espressivi» 13 .
L’accoglienza della Rivelazione che si realizza nella fede, pur avvenendo ad
un livello più profondo, rientra nella dinamica della ricerca della verità:
«A Dio che rivela è dovuta l’obbedienza della fede (cf. Rm 16, 26; 1, 5; 2
Cor 10, 5-6), con la quale l’uomo gli si abbandona tutt’intero e liberamente,
prestando il pieno ossequio dell’intelletto e della volontà a Dio che rivela
e assentendo volontariamente alla rivelazione data da Lui» 14 .
Il Concilio Vaticano II, dopo aver affermato il dovere e il diritto di ogni
uomo di cercare la verità in materia religiosa, aggiunge: «La verità poi va
cercata in modo rispondente alla dignità della persona umana, e alla sua
natura sociale, cioè con una ricerca libera, con l’aiuto del magistero o
dell’insegnamento, della comunicazione e del dialogo, con cui, allo scopo di
aiutarsi vicendevolmente nella ricerca della verità, gli uni espongono agli
altri la verità che hanno scoperta o che ritengono di avere scoperta» 15 .
In ogni caso, la verità «non si impone che in forza della stessa verità» 16
.
Perciò, sollecitare onestamente l’intelligenza e la libertà di una persona
all’incontro con Cristo e con il suo Vangelo non è una indebita
intromissione nei suoi confronti, bensì una legittima offerta ed un servizio
che può rendere più fecondi i rapporti fra gli uomini.
6. L’evangelizzazione, inoltre, è una possibilità di arricchimento
non soltanto per i suoi destinatari ma anche per chi ne è attore e per la
Chiesa tutta.
Ad esempio, nel processo di inculturazione, «la stessa Chiesa universale si
arricchisce di espressioni e valori nei vari settori della vita cristiana
[...]; conosce ed esprime ancor meglio il mistero di Cristo, mentre viene
stimolata a un continuo rinnovamento» 17 .
La Chiesa, infatti, che fin dal giorno di Pentecoste ha manifestato l’universalità
della sua missione, assume in Cristo le innumerevoli ricchezze degli uomini
di tutti i tempi e luoghi della storia umana18 . Oltre al suo valore
antropologico intrinseco, ogni incontro con una persona o una cultura
concreta può svelare delle potenzialità del Vangelo poco esplicitate in
precedenza, che arricchiranno la vita concreta dei cristiani e della Chiesa.
Anche grazie a questo dinamismo, la «tradizione, che viene dagli apostoli,
progredisce nella Chiesa con l’assistenza dello Spirito Santo» 19.
È infatti lo Spirito che, dopo aver operato l’incarnazione di Gesù Cristo
nel grembo verginale di Maria, vivifica l’azione materna della Chiesa
nell’evangelizzazione delle culture.
Sebbene il Vangelo sia indipendente da tutte le culture, esso è capace di
impregnarle tutte, senza tuttavia lasciarsene asservire20.
In questo senso, lo Spirito Santo è anche il protagonista
dell’inculturazione del Vangelo, è colui che presiede in modo fecondo al
dialogo fra la Parola di Dio, rivelatasi in Cristo, e le domande più
profonde che sgorgano dalla molteplicità degli uomini e delle culture.
Prosegue così nella storia, nell’unità di una medesima ed unica fede, l’evento
della Pentecoste, che si arricchisce attraverso la diversità dei linguaggi e
delle culture.
«La visione della libertà svincolata dall’inscindibile riferimento alla
verità è forma di un relativismo che ha come ultima misura solo il proprio
io e sotto l’apparenza della libertà diventa prigionia»
7. L’attività con cui l’uomo comunica ad altri verità ed eventi
significativi dal punto di vista religioso, favorendone l’accoglienza, non
solo è in profonda sintonia con la natura del processo umano di dialogo, di
annuncio e di apprendimento, ma è anche rispondente ad un’altra importante
realtà antropologica: è proprio dell’uomo il desiderio di rendere partecipi
gli altri dei propri beni. L’accoglienza della Buona Novella nella fede,
spinge di per sé a tale comunicazione. La Verità che salva la vita accende
il cuore di chi la riceve con un amore verso il prossimo che muove la
libertà a ridonare ciò che si è gratuitamente ricevuto.
Sebbene i non cristiani possano salvarsi mediante la grazia che Dio dona
attraverso «vie a Lui note» 21 , la Chiesa non può non tener conto del fatto
che ad essi manca un grandissimo bene in questo mondo: conoscere il vero
volto di Dio e l’amicizia con Gesù Cristo, il Dio-con-noi. Infatti, non vi è
niente di più bello che essere raggiunti, sorpresi dal Vangelo, da Cristo.
Non vi è niente di più bello che conoscere Lui e comunicare agli altri l’amicizia
con Lui» 22 .
Per ogni uomo è un grande bene la rivelazione delle verità fondamentali23 su
Dio, su se stesso e sul mondo; mentre vivere nell’oscurità, senza la verità
circa le ultime questioni, è un male, spesso all’origine di sofferenze e di
schiavitù talvolta drammatiche. Ecco perché san Paolo non esita a descrivere
la conversione alla fede cristiana come una liberazione «dal regno delle
tenebre» ed un ingresso «nel regno del Figlio prediletto, nel quale abbiamo
la redenzione e la remissione dei peccati» ( Col 1, 13-14). Perciò la piena
adesione a Cristo, che è la Verità, e l’ingresso nella sua Chiesa non
diminuiscono ma esaltano la libertà umana e la protendono verso il suo
compimento, in un amore gratuito e colmo di premura per il bene di tutti gli
uomini. È un dono inestimabile vivere nell’abbraccio universale degli amici
di Dio, che scaturisce dalla comunione con la carne vivificante del Figlio
Suo, ricevere da Lui la certezza del perdono dei peccati e vivere nella
carità che nasce dalla fede. Di questi beni la Chiesa vuole fare partecipi
tutti, affinché abbiano così la pienezza della verità e dei mezzi di
salvezza, «per entrare nella libertà della gloria dei figli di Dio» ( Rm 8,
21).
8. L’evangelizzazione comporta anche il dialogo sincero, che cerca di
comprendere le ragioni ed i sentimenti altrui. Al cuore dell’uomo, infatti,
non si accede senza gratuità, carità e dialogo, cosicché la parola
annunciata non sia solo proferita ma anche adeguatamente attestata nel cuore
dei suoi destinatari. Ciò esige di tener conto delle speranze e delle
sofferenze, delle situazioni concrete di coloro ai quali ci si rivolge.
Inoltre, proprio attraverso il dialogo, gli uomini di buona volontà aprono
più liberamente il cuore e condividono sinceramente le loro esperienze
spirituali e religiose. Tale condivisione, caratteristica della vera
amicizia, è un’occasione preziosa per la testimonianza e per l’annuncio
cristiano.
Come in ogni campo dell’attività umana, anche nel dialogo in materia
religiosa può subentrare il peccato. Può accadere talvolta che tale dialogo
non sia guidato dal suo naturale scopo, bensì ceda all’inganno, ad interessi
egoistici o all’arroganza, mancando così di rispetto alla dignità e alla
libertà religiosa degli interlocutori. Perciò «la Chiesa proibisce
severamente di costringere o di indurre e attirare qualcuno con inopportuni
raggiri ad abbracciare la fede, allo stesso modo che rivendica energicamente
il diritto che nessuno con ingiuste vessazioni sia distolto dalla fede
stessa» 24.
Il movente originario dell’evangelizzazione è l’amore di Cristo per la
salvezza eterna degli uomini. Gli autentici evangelizzatori desiderano
soltanto donare gratuitamente quanto essi stessi hanno gratuitamente
ricevuto: «Fin dagli inizi della Chiesa, i discepoli di Cristo si sono
adoperati per convertire gli uomini a confessare Cristo Signore, non con una
azione coercitiva né con artifizi indegni del Vangelo, ma anzitutto con la
forza della parola di Dio» 25 .
La missione degli apostoli – e la sua continuazione nella missione della
Chiesa antica – rimane il modello fondamentale dell’evangelizzazione per
tutti i tempi: una missione spesso contrassegnata dal martirio, come
dimostra anche la storia del secolo appena trascorso. Proprio il martirio dà
credibilità ai testimoni, che non cercano potere o guadagno ma donano la
propria vita per Cristo. Essi manifestano al mondo la forza inerme e colma
di amore per gli uomini che viene donata a chi segue Cristo fino al dono
totale della sua esistenza. Così, i cristiani, dagli albori del
cristianesimo fino ai nostri giorni, hanno subito persecuzioni a motivo del
Vangelo, come Gesù aveva preannunziato: «Se hanno perseguitato me,
perseguiteranno anche voi» ( Gv 15, 20).
III. Alcune implicazioni ecclesiologiche
9. Sin dal giorno di Pentecoste, chi accoglie pienamente la fede
viene incorporato alla comunità dei credenti: «coloro che accolsero la sua
parola [di Pietro] furono battezzati e quel giorno si unirono a loro circa
tremila persone» ( At 2, 41). Fin dall’inizio il Vangelo, nella potenza
dello Spirito, è annunciato a tutti gli uomini, affinché credano e diventino
discepoli di Cristo e membri della sua Chiesa. Anche nella letteratura
patristica sono costanti le esortazioni a compiere la missione affidata da
Cristo ai discepoli26.
Generalmente si usa il termine «conversione» in riferimento all’esigenza di
portare i pagani alla Chiesa.
Nondimeno, la conversione ( metànoia), nel suo significato propriamente
cristiano, è un cambiamento di mentalità e di azione, come espressione della
vita nuova in Cristo proclamata dalla fede: si tratta di una continua
riforma di pensiero e di opere verso una più intensa identificazione con
Cristo (cf. Gal 2, 20), cui sono chiamati anzitutto i battezzati.
Tale è, in primo luogo, il significato dell’invito formulato da Gesù: «convertitevi
e credete al Vangelo» ( Mc 1, 15; cf. Mt 4, 17).
Lo spirito cristiano è sempre stato animato dalla passione di condurre tutta
l’umanità a Cristo nella Chiesa. Infatti l’incorporazione di nuovi membri
alla Chiesa non è l’estensione di un gruppo di potere, ma l’ingresso nella
rete di amicizia con Cristo, che collega cielo e terra, continenti ed epoche
diverse. È l’ingresso nel dono della comunione con Cristo, che è «vita nuova»
animata dalla carità e dall’impegno per la giustizia. La Chiesa è strumento
– «germe ed inizio» 27 – del Regno di Dio, non è un’utopia politica. É già
presenza di Dio nella storia e porta in sé anche il vero futuro, quello
definitivo nel quale Egli sarà «tutto in tutti» ( 1 Cor 15, 28 ); una
presenza necessaria, poiché solo Dio può portare al mondo pace e giustizia
autentiche. Il Regno di Dio non è – come alcuni oggi sostengono – una realtà
generica che sovrasta tutte le esperienze o le tradizioni religiose, ed a
cui esse dovrebbero tendere come ad un’universale ed indistinta comunione di
tutti coloro che cercano Dio, ma è anzitutto una persona, che ha il volto e
il nome di Gesù di Nazareth, immagine del Dio invisibile28.
Perciò ogni libero moto del cuore umano verso Dio ed il suo Regno non può
che condurre, per sua natura, a Cristo ed essere orientato all’ingresso
nella sua Chiesa, che di quel Regno è segno efficace. La Chiesa è, dunque,
veicolo della presenza di Dio e perciò strumento di una vera umanizzazione
dell’uomo e del mondo. Il dilatarsi della Chiesa nella storia, che
costituisce la finalità della missione, è un servizio alla presenza di Dio
mediante il suo Regno: non si può infatti «disgiungere il Regno dalla Chiesa»
29.
10. Oggi, tuttavia, l’annuncio missionario della Chiesa viene «messo
in pericolo da teorie di tipo relativistico, che intendono giustificare il
pluralismo religioso, non solo de facto ma anche de iure (o di principio)»
30 .
Da molto tempo si è venuta a creare una situazione nella quale, per molti
fedeli, non è chiara la stessa ragione d’essere dell’evangelizzazione31 . Si
afferma addirittura che la pretesa di aver ricevuto in dono la pienezza
della Rivelazione di Dio nasconde un atteggiamento d’intolleranza ed un
pericolo per la pace.
Chi ragiona così ignora che la pienezza del dono di verità che Dio fa,
rivelandosi all’uomo, rispetta quella libertà che Egli stesso crea come
tratto indelebile della natura umana: una libertà che non è indifferenza, ma
tensione al bene. Tale rispetto è un’esigenza della stessa fede cattolica e
della carità di Cristo, un costitutivo dell’evangelizzazione e, quindi, un
bene da promuovere in modo inseparabile dall’impegno a far conoscere e
abbracciare liberamente la pienezza di salvezza che Dio offre all’uomo nella
Chiesa.
Il rispetto per la libertà religiosa32 e la sua promozione «non devono in
alcun modo renderci indifferenti verso la verità e il bene. Anzi lo stesso
amore spinge i discepoli di Cristo ad annunciare a tutti gli uomini la
verità che salva» 33 .
Tale amore è il sigillo prezioso dello Spirito Santo che, da protagonista
dell’evangelizzazione34, non cessa di muovere i cuori all’annuncio del
Vangelo, aprendoli alla sua accoglienza. Un amore che vive nel cuore della
Chiesa e da lì, come fuoco di carità, si irradia sino ai confini della
terra, fino al cuore di ogni uomo. Tutto il cuore dell’uomo, infatti,
attende di incontrare Gesù Cristo.
Si comprende allora l’urgenza dell’invito di Cristo ad evangelizzare e come
la missione, affidata dal Signore agli apostoli, riguardi tutti i battezzati.
Le parole di Gesù, «andate dunque e ammaestrate tutte le nazioni,
battezzandole nel nome del Padre e del Figlio e dello Spirito Santo,
insegnando loro ad osservare tutto ciò che vi ho comandato» ( Mt 28, 19-20),
interpellano tutti nella Chiesa, ciascuno secondo la propria vocazione. E,
nell’ora presente, di fronte alle tante persone che vivono nelle diverse
forme di deserto, soprattutto nel «deserto dell’oscurità di Dio, dello
svuotamento delle anime senza più coscienza della dignità e del cammino
dell’uomo» 35 , il Papa Benedetto XVI ha ricordato al mondo che «la Chiesa
nel suo insieme, ed i pastori in essa, come Cristo devono mettersi in
cammino, per condurre gli uomini fuori dal deserto, verso il luogo della
vita, verso l’amicizia con il Figlio di Dio, verso Colui che ci dona la vita,
la vita in pienezza» 36 . Questo impegno apostolico è un dovere ed anche un
diritto irrinunciabile, espressione propria della libertà religiosa, che ha
le sue corrispondenti dimensioni eticosociali ed etico-politiche37 . Un
diritto che purtroppo, in alcune parti del mondo, non è ancora legalmente
riconosciuto ed in altre non è rispettato nei fatti38.
11. Chi annuncia il Vangelo partecipa alla carità di Cristo, che ci
ha amati e ha donato se stesso per noi (cf. Ef 5, 2), è suo ambasciatore e
supplica in nome di Cristo: lasciatevi riconciliare con Dio! (cf. 2 Cor 5,
20). Una carità che è espressione di quella gratitudine che si effonde dal
cuore umano quando si apre all’amore donato da Gesù Cristo, quell’Amore «che
per l’universo si squaderna» 39 .
Questo spiega l’ardore, la fiducia e la libertà di parola ( parrhesia) che
si manifestavano nella predicazione degli Apostoli (cf. At 4, 31; 9, 27-28;
26, 26; ecc.) e che il re Agrippa sperimentò ascoltando Paolo: «Per poco non
mi convinci a farmi cristiano!» ( At 26, 28).
L’evangelizzazione non si realizza soltanto attraverso la predicazione
pubblica del Vangelo, né unicamente attraverso opere di pubblica rilevanza,
ma anche per mezzo della testimonianza personale, che è sempre una via di
grande efficacia evangelizzatrice. In effetti, «accanto alla proclamazione
fatta in forma generale del Vangelo, l’altra forma della sua trasmissione,
da persona a persona, resta valida ed importante. [...] Non dovrebbe
accadere che l’urgenza di annunziare la buona novella a masse di uomini
facesse dimenticare questa forma di annuncio mediante la quale la coscienza
personale di un uomo è raggiunta, toccata da una parola del tutto
straordinaria che egli riceve da un altro» 40.
In ogni caso, va ricordato che nella trasmissione del Vangelo la parola e la
testimonianza della vita vanno di pari passo41 ; affinché la luce della
verità sia irradiata a tutti gli uomini, è necessaria anzitutto la
testimonianza della santità.
Se la parola è smentita dalla condotta, difficilmente viene accolta. Ma
neppure basta la sola testimonianza, perché «anche la più bella
testimonianza si rivelerà a lungo impotente, se non è illuminata,
giustificata - ciò che Pietro chiamava 'dare le ragioni della propria
speranza' ( 1 Pt 3, 15) – ed esplicitata da un annuncio chiaro e
inequivocabile del Signore Gesù» 42.
IV. Alcune implicazioni ecumeniche
12. Fin dai suoi inizi il movimento ecumenico è stato intimamente
collegato all’evangelizzazione. L’unità è, infatti, il sigillo della
credibilità della missione e il Concilio Vaticano II ha rilevato con
rincrescimento che lo scandalo della divisione «danneggia la santissima
causa della predicazione» 43 .
Gesù stesso alla vigilia della sua morte ha pregato: «affinché tutti siano
una sola cosa…perché il mondo creda» ( Gv 17, 21). La missione della Chiesa
è universale e non è limitata a determinate regioni della terra. L’evangelizzazione,
tuttavia, si realizza diversamente, secondo le differenti situazioni in cui
avviene. In senso proprio c’è la «missio ad gentes» verso coloro che non
conoscono Cristo. In senso lato si parla di «evangelizzazione», per l’aspetto
ordinario della pastorale, e di «nuova evangelizzazione», verso coloro che
non seguono più la prassi cristiana44.
Inoltre, vi è l’evangelizzazione in Paesi dove vivono cristiani non
cattolici, soprattutto in Paesi di antica tradizione e cultura cristiana.
Qui si richiede sia un vero rispetto per la loro tradizione e le loro
ricchezze spirituali che un sincero spirito di cooperazione. I cattolici, «esclusa
ogni forma sia di indifferentismo e di confusionismo, sia di sconsiderata
concorrenza, attraverso una comune – per quanto possibile – professione di
fede in Dio e in Gesù Cristo di fronte alle genti, attraverso la
cooperazione nel campo tecnico e sociale come in quello religioso e
culturale, collaborino fraternamente con i fratelli separati secondo le
norme del Decreto sull’ecumenismo» 45.
Nell’impegno ecumenico, si possono distinguere diverse dimensioni: anzitutto
l’ascolto, come condizione fondamentale di ogni dialogo; vi è poi la
discussione teologica, nella quale, cercando di capire le confessioni, le
tradizioni e le convinzioni altrui, si può arrivare a trovare la concordia,
a volte nascosta nella discordia. Ed inseparabilmente da tutto ciò, non può
mancare un’altra essenziale dimensione dell’impegno ecumenico: la
testimonianza e l’annuncio degli elementi che non sono tradizioni
particolari o sfumature teologiche bensì appartengono alla Tradizione della
fede stessa.
Ma l’ecumenismo non ha solo una dimensione istituzionale che mira a «far
crescere la comunione parziale esistente tra i cristiani verso la piena
comunione nella verità e nella carità» 46 : esso è compito di ogni singolo
fedele, anzitutto mediante la preghiera, la penitenza, lo studio e la
collaborazione. Ovunque e sempre, ogni fedele cattolico ha il diritto e il
dovere di dare la testimonianza e l’annuncio pieno della propria fede. Con i
cristiani non cattolici, il cattolico deve entrare in un dialogo rispettoso
della carità e della verità: un dialogo che non è soltanto uno scambio di
idee ma di doni47 , affinché si possa offrire loro la pienezza dei mezzi di
salvezza48 . Così si viene condotti ad una sempre più profonda conversione a
Cristo.
Al riguardo va notato che se un cristiano non cattolico, per ragioni di
coscienza e convinto della verità cattolica, chiede di entrare nella piena
comunione della Chiesa cattolica, ciò va rispettato come opera dello Spirito
Santo e come espressione della libertà di coscienza e di religione. In
questo caso non si tratta di proselitismo, nel senso negativo attribuito a
questo termine49.
Come ha esplicitamente riconosciuto il Decreto sull’ecumenismo del Concilio
Vaticano II, «è chiaro che l’opera di preparazione e di riconciliazione di
quelle singole persone che desiderano la piena comunione cattolica è di
natura sua distinta dall’iniziativa ecumenica; non c’è però alcuna
opposizione, poiché l’una e l’altra procedono dalla mirabile disposizione di
Dio» 50 .
Perciò tale iniziativa non priva del diritto né esime dalla responsabilità
di annunciare in pienezza la fede cattolica agli altri cristiani, che
liberamente accettano di accoglierla.
Questa prospettiva richiede naturalmente di evitare ogni indebita pressione:
«Nel diffondere la fede religiosa e nell’introdurre usanze ci si deve sempre
astenere da ogni genere d’azione che sembri aver sapore di coercizione o di
sollecitazione disonesta o scorretta, specialmente se si tratta di persone
incolte o bisognose» 51 .
La testimonianza alla verità non intende imporre alcunché con la forza, né
con un’azione coercitiva né con artifici contrari al Vangelo. Il medesimo
esercizio della carità è gratuito52 . L’amore e la testimonianza alla verità
mirano a convincere anzitutto con la forza della parola di Dio (cf. 1 Cor 2,
3-5; 1 Ts 2, 3-5) 53 .
La missione cristiana risiede nella potenza dello Spirito Santo e della
stessa verità proclamata.
V. Conclusione
13. L’azione evangelizzatrice della Chiesa non può mai venire meno,
poiché mai verrà a mancarle la presenza del Signore Gesù nella forza dello
Spirito Santo, secondo la sua stessa promessa: «Io sono con voi tutti i
giorni, fino alla fine del mondo» ( Mt 28, 20). Gli odierni relativismi ed
irenismi in ambito religioso non sono un motivo valido per venir meno a
questo oneroso ma affascinante impegno, che appartiene alla natura stessa
della Chiesa ed è «suo compito primario» 54 .
«Caritas Christi urget nos – l’amore del Cristo ci spinge» ( 2 Cor 5, 14):
lo testimonia la vita di un gran numero di fedeli che, mossi dall’amore di
Gesù hanno intrapreso, lungo tutta la sua storia, iniziative ed opere di
ogni genere per annunciare il Vangelo, a tutto il mondo ed in tutti gli
ambiti della società, come monito ed invito perenne ad ogni generazione
cristiana ad adempiere con generosità il mandato di Cristo. Perciò, come
ricorda il Papa Benedetto XVI, «l’annuncio e la testimonianza del Vangelo
sono il primo servizio che i cristiani possono rendere a ogni persona e
all’intero genere umano, chiamati come sono a comunicare a tutti l’amore di
Dio, che si è manifestato in pienezza nell’unico Redentore del mondo, Gesù
Cristo» 55 .
L’amore che viene da Dio ci unisce a Lui e «ci trasforma in un Noi che
supera le nostre divisioni e ci fa diventare una cosa sola, fino a che, alla
fine, Dio sia 'tutto in tutti' ( 1 Cor 15, 28)» 5.
Il Sommo Pontefice Benedetto XVI, nell’Udienza concessa al sottoscritto
cardinale prefetto il giorno 6 ottobre 2007, ha approvato la presente Nota
dottrinale, decisa nella Sessione ordinaria di questa Congregazione, e ne ha
ordinato la pubblicazione.
Dato in Roma, nella sede della Congregazione per la Dottrina della Fede, il
3 dicembre 2007, memoria liturgica di S. Francesco Saverio, patrono delle
missioni.
+ William cardinale Levada
Prefetto
+ Angelo Amato
Arcivescovo titolare di Sila Segretario
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican
Sources: www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.12.2007 - BENOÎT XVI
- T/Congrégation pour la Doctrine |