Benoît XVI signe la paix liturgique |
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Rome, le 14 juillet 2007 -
(E.S.M.) - A la suite de la publication du
Motu Proprio "Summorum pontificum" pour la libéralisation de la messe en
latin dite de "saint Pie V" par le pape Benoît XVI le 7 juillet 2007, l’Archevêque
de Lyon écrit à son diocèse...
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Le cardinal Philippe
Barbarin -
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Benoît XVI signe la paix liturgique
Une lettre du Cardinal Philippe Barbarin aux prêtres et aux diacres, aux
personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs du Christ du diocèse de
Lyon
Frères et sœurs,
Samedi, le 7 juillet, a été rendu public le texte du
Motu proprio,
annoncé depuis octobre dernier. Il a été longuement travaillé ; de nombreux
évêques français ont donné leur avis. Le Pape a pris le temps de mûrir cette
décision et a tenu à l’accompagner d’une
lettre personnelle qui en explique
le sens.
« Il s’agit, écrit Benoît XVI, d’obtenir une réconciliation interne au sein
de l’Eglise », avant qu’il ne soit trop tard. Dans l’histoire de l’Eglise,
explique-t-il, de nombreuses divisions auraient pu être évitées ou ne pas
devenir irrémédiables, si l’on avait posé à temps des gestes d’apaisement et
de réconciliation. Le Pape pense que, quarante ans après les troubles qui
ont suivi le Concile Vatican II, nous sommes dans cette circonstance
historique. Il veut faire « tous les efforts afin que tous ceux qui désirent
réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la
retrouver ».
C’est à nous maintenant qu’il revient d’accueillir cette « Lettre
apostolique » et de faire en sorte que sa mise en œuvre porte tout le fruit
escompté.
De quoi s’agit-il ?
Depuis la réforme de la liturgie, certains sont restés attachés aux formes
anciennes, surtout pour la célébration de la Messe. En juillet 1988, avec le
Motu proprio «
Ecclesia
Dei », le Pape Jean-Paul II avait tendu la main aux
fidèles attachés au Missel établi par le pape Jean XXIII, en 1962, qui
voulaient rester unis à Rome. Il avait encouragé les évêques à accéder «
largement et généreusement » à leur désir de participer à la Messe « d’avant
le Concile », comme l’on dit.
A Lyon, dès 1989, le cardinal Decourtray leur avait ouvert en partie
l’église saint Georges ; au fil des années, la communauté s’est développée,
a pu bénéficier de l’usage exclusif de cette église et a pris de nouvelles
initiatives, toujours avec l’accord de l’archevêque. En arrivant dans le
diocèse, j’ai décidé que les autres demandes, concernant l’utilisation du
Missel de 1962 pour des circonstances particulières, devaient être soumises
à un prêtre qui les examinerait et donnerait les autorisations en mon nom.
Ce qui change.
Dans ce nouveau Motu proprio, Benoît XVI élargit les dispositions prises par
Jean Paul II en juillet 1988. Vous pouvez en voir le détail en consultant le
texte intégral qui a été mis sur le site internet du diocèse. Je
mentionnerai seulement les points principaux.
Il y a un seul rite romain. Ce rite a une forme ordinaire, le Missel Romain
promulgué par Paul VI à la suite du Concile Vatican II, et une forme
extraordinaire, le Missel de 1962 que l’on peut utiliser dans les
circonstances suivantes : lorsqu’un prêtre célèbre la Messe sans peuple
(article 2) ; dans une communauté religieuse qui le souhaite
(art. 3) ; «
dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la
tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur
demande… Il appréciera lui-même ce qui convient pour le bien de ces fidèles
en harmonie » avec l’unité de l’Eglise (art. 5, 1). Le curé peut aussi
donner cette autorisation pour des circonstances particulières, comme un
mariage, des obsèques, un pèlerinage… ( art. 5, 3).
Le curé peut accorder l’autorisation d’utiliser le rituel ancien pour les
autres sacrements (baptême, mariage, sacrement du pardon, onction des
malades…) « s’il juge que le bien des âmes le réclame » (art. 9, 1).
Comment avancer ?
Benoît XVI écrit aussi que ce Motu proprio prendra effet à compter du 14
septembre ; nous avons donc encore un peu temps pour nous préparer.
Aujourd’hui, j’adresse également une lettre à tous les prêtres de notre
diocèse pour les inviter à une rencontre, début septembre. Elle nous
permettra de nous concerter, de réfléchir aux difficultés qui pourront se
présenter, et de voir comment accueillir dans les meilleures conditions
cette décision du Saint Père qui compte sur la bonne volonté de tous.
Dans sa lettre d’accompagnement, Benoît XVI affirme que la meilleure
garantie pour que le missel de Paul VI puisse unir les communautés
paroissiales et être aimé de tous est que la liturgie soit « célébrée avec
beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions des livres
liturgiques. C’est ce qui rend visibles les richesses spirituelles et la
profondeur théologique de ce missel ».
J’aimerais profiter de cet appel à l’unité de notre pasteur commun, pour
suggérer à tous d’approfondir le mystère de la liturgie et de refaire
quelques lectures à ce sujet. Nous n’avons pas encore mesuré la richesse
profonde de la réforme liturgique de Vatican II. Je propose, par exemple,
que l’on relise, seul, en groupe ou dans les communautés paroissiales, le
décret du Concile sur la liturgie pour s’imprégner du sens profond de cette
réforme. Mais on aura aussi grand profit à lire la Constitution Apostolique
Missale Romanum du Pape Paul VI (1969) présentant le nouveau Missel ; c’est
un texte court et essentiel. Le Missel lui-même, avec sa Présentation
Générale, mérite une attention renouvelée (les prières, les prescriptions de
mise en œuvre, une perception affinée de ses équilibres). La première
section de la seconde partie du Catéchisme de l’Eglise catholique, intitulée
« L’économie sacramentelle », présente le mystère de la liturgie avec une
hauteur de vue qui enrichira tous les lecteurs (deux brefs chapitres, très
denses, aux n° 1076 à 1209).
Il me semble que nous pouvons aussi reprendre le dialogue avec ceux qui sont
attachés au Missel de 1962. Ils savent bien que la liturgie est vivante,
qu’il serait bon d’avoir un même calendrier liturgique (où de nouveaux
saints sont inscrits à chaque canonisation). Nous devons aussi parler du
nouveau lectionnaire qui offre un choix beaucoup plus riche de textes de l’Ecriture
Sainte, et il est clair que ce serait pour nous tous un progrès de lire,
méditer et commenter les mêmes textes bibliques le dimanche ou en semaine.
C’est avec tous ces signes que nous progresserons dans l’art de vivre comme
des frères et sœurs dans l’ « Eglise une, sainte… ».
L’essentiel est de nous souvenir que l’unité de ses disciples est une
intention majeure du Seigneur Jésus dans la prière qu’il adresse à son Père,
la veille de sa Passion : « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es
en moi et moi en toi… pour que le monde croie que tu m’as envoyé »
(Jean 17,
21).
A tous, je souhaite un bon été et donne « rendez-vous » dans l’Eucharistie
du 15 août que j’aurai la joie de célébrer à Fourvière, cette année. Que la
joie de Marie habite nos cœurs. Que le témoignage de notre Eglise fasse
entendre la joie du Magnificat !
« Mon esprit exulte en Dieu, mon Sauveur,
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge »
Philippe Cardinal Barbarin, Archevêque de Lyon,
le 10 juillet 2007
Diocèse de
Lyon
Table :
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Motu Proprio
Texte intégral du Motu
Proprio: ►
Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu
Proprio Summorum Pontificum
(doc. word)
Lettre explicative: ►
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoît XVI accompagnant le motu proprio
(doc. word)
Sources: Diocèse de Lyon - -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.07.2007 - BENOÎT XVI |