Fatima : Benoit XVI rencontre les
Evêques du Portugal |
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Le 13 mai 2010
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(E.S.M.)
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18h45 le pape Benoît XVI a rencontré les évêques du Portugal au salon de la maison Casa Nossa Senhora do Carmo de Fátima.
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Le pape Benoît XVI -
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Fatima : Benoit XVI rencontre les Evêques du Portugal
Le 13 mai 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- A
18h45 le pape Benoît XVI a rencontré les évêques du Portugal au salon de la maison Casa Nossa Senhora do Carmo de Fátima.
Le Saint-Père leur d'être attentifs aux prêtres et aux nouveaux mouvements
de l'Église, comme des pasteurs qui encouragebt la communion entre tous.
Discours du Saint-Père
Vénérables et chers Frères dans l’Épiscopat,
Je rends grâce à Dieu pour l’opportunité qu’il me donne de vous rencontrer
tous ici dans le cœur spirituel du Portugal qu’est le sanctuaire de Fatima,
où une foule de pèlerins provenant des endroits les plus variés de la terre,
cherchent à retrouver ou à renforcer en eux-mêmes la certitude du Ciel.
Parmi eux, se trouve le Successeur de Pierre qui est venu de Rome en réponse
aux invitations répétées qu’il a reçues et poussé par un devoir de
reconnaissance à la Vierge Marie. En effet, celle-ci a transmis ici même,
aux voyants et aux pèlerins, un amour intense pour le Saint-Père, qui a
fructifié dans la prière fervente d’une multitude de personnes guidées par
Jésus : Pierre, « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi
donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc
22,32).
Comme vous l'entendez, le Pape a besoin de s'ouvrir toujours davantage au
mystère de la Croix, en l'embrassant comme l'unique espérance et le chemin
ultime pour gagner et réunir dans le Crucifié tous ses frères et sœurs en
humanité. Obéissant à la Parole de Dieu, il est appelé à vivre non pas pour
lui-même mais pour rendre Dieu présent dans le monde. Je suis réconforté par
la détermination avec laquelle vous aussi, vous me suivez de près sans rien
craindre d'autre que la perte du salut éternel de votre peuple, comme le
démontrent bien les paroles par lesquelles Mgr Jorge Ortiga a voulu saluer
ma venue parmi vous et témoigner de l'inconditionnelle fidélité des Évêques
du Portugal au Successeur de Pierre. Je vous remercie de tout cœur. Merci
aussi pour tout le dévouement avec lequel vous avez organisé ma Visite. Que
Dieu vous récompense, en répandant en abondance l'Esprit-Saint sur vous et
sur vos diocèses, afin que vous puissiez, d'un seul cœur et d'une seule âme,
porter à terme l'objectif pastoral que vous vous êtes fixé, c'est-à-dire,
celui d'offrir à chaque fidèle une initiation chrétienne exigeante et
séduisante, qui transmette l'intégrité de la foi et de la spiritualité,
enracinée dans l'Évangile et capable de former des fidèles agissants et
libres dans la vie publique.
En vérité, les temps dans lesquels nous vivons exigent un nouveau dynamisme
missionnaire des chrétiens, appelés à former un laïcat mûr qui s'identifie à
l'Église et solidaire de la transformation complexe du monde. Il faut
d'authentiques témoins de Jésus Christ, surtout dans ces milieux humains où
le silence de la foi est plus vaste et plus profond : les hommes politiques,
les intellectuels, les professionnels de la communication qui professent et
promeuvent une orientation culturelle unique, en méprisant la dimension
religieuse et contemplative de la vie. Dans ces milieux, il y a des croyants
honteux de leur foi qui prêtent leur concours au sécularisme, qui fait
obstacle à l'inspiration chrétienne. En même temps, Frères bien-aimés,
nombreux sont ceux, dans ces milieux, qui défendent avec courage une pensée
catholique vigoureuse, fidèle au Magistère ; qu'ils continuent à bénéficier
de vos encouragements et de votre parole éclairante pour vivre, en fidèles
laïcs, dans la liberté chrétienne.
Maintenez vive, sans bâillon, la dimension prophétique dans l'histoire du
monde actuel, parce que « la parole de Dieu n'est pas enchaînée »
(2 Tm 2,9). Les personnes réclament la Bonne
Nouvelle de Jésus Christ, qui donne sens à leur vie et sauvegarde leur
dignité. En votre qualité de premiers évangélisateurs, il vous sera utile de
connaître et de comprendre les diverses tendances sociales et culturelles,
d'évaluer les carences spirituelles et de programmer efficacement les
ressources pastorales ; néanmoins, ce qui est décisif, c'est de réussir à
inculquer chez toute personne qui évangélise un vrai désir de sainteté, et
la conscience que tout résultat dépend essentiellement de l'union avec le
Christ et de l'action de son Esprit.
En effet, quand aux yeux de beaucoup, la foi catholique n'est plus le
patrimoine commun de la société et que, souvent, on la regarde comme une
graine étouffée et supplantée par les ‘idoles' et par les maîtres de ce
monde, elle pourra très difficilement toucher les cœurs à travers de simples
discours ou des rappels moraux, et encore moins par des allusions générales
aux valeurs chrétiennes. Le rappel courageux et intégral des principes est
essentiel et indispensable ; toutefois, la simple énonciation du message ne
va pas jusqu'au fond du cœur de la personne, ne touche pas sa liberté, ne
transforme pas sa vie. Ce qui séduit, c'est, avant tout, la rencontre avec
des personnes croyantes qui, par leur foi, attirent vers la grâce du Christ,
en Lui rendant témoignage. Je me souviens de ces paroles du Pape Jean-Paul
II : « L'Église a besoin surtout de grands courants, mouvements et
témoignages de sainteté parmi les ‘fidèles', parce que c'est de la sainteté
que naît tout renouveau authentique de l'Église, tout enrichissement
authentique de l'intelligence de la foi et de la suite du Christ, une
ré-actualisation vitale et féconde du christianisme dans la rencontre avec
les besoins des hommes, une forme renouvelée de présence au cœur de
l'existence humaine et de la culture des nations »
(Discours pour le XXe anniversaire du Décret conciliaire ‘Apostolatum
actuositatem', 18 novembre 1985). Certains pourraient dire : «
‘l'Église a besoin de grands courants, de mouvements et de témoignages de
sainteté…' mais il n'y en a pas ! »
À ce sujet, je vous confesse l'agréable surprise que j'ai eue dans la prise
de contact avec les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales. En
les observant, j'ai eu la joie et la grâce de voir comment, en un moment de
fatigue pour l'Église, en un moment où l'on parlait d'un « hiver de l'Église
», l'Esprit Saint suscitait un nouveau printemps, faisant se réveiller chez
les jeunes et chez les adultes la joie d'être chrétiens, de vivre au sein de
l'Église, qui est le Corps vivant du Christ. Grâce aux charismes, la
radicalité de l'Évangile, le contenu objectif de la foi, l'influx vivant de
sa tradition sont communiqués de façon convaincante et sont accueillis comme
une expérience personnelle, c'est-à-dire comme une adhésion de la liberté à
l'événement présent du Christ.
C'est une condition nécessaire, naturellement, que ces nouvelles réalités
veuillent vivre au sein de l'Église commune, tout en leur ménageant des
espaces pour leur vie propre, de telle façon que celles-ci soient ensuite
profitables à toutes les autres. Les porteurs d'un charisme particulier
doivent se sentir fondamentalement responsables de la communion, de la foi
commune de l'Église et doivent se soumettre à la direction des Pasteurs. Ce
sont eux qui doivent garantir l'ecclésialité des mouvements. Les Pasteurs ne
sont pas seulement des personnes qui occupent une charge, mais ils sont
eux-mêmes porteurs de charismes, ils sont responsables de l'ouverture de
l'Église à l'action de l'Esprit Saint. Nous, Évêques, en vertu du sacrement,
nous sommes oints par l'Esprit Saint et, par conséquent, le sacrement nous
garantit aussi l'ouverture à ses dons. Ainsi, d'une part, nous devons
éprouver la responsabilité d'accueillir ces impulsions qui sont des dons
pour l'Église et qui lui confèrent une nouvelle vitalité ; mais, d'autre
part, nous devons aussi aider les mouvements à trouver la voie juste, en
faisant des corrections avec compréhension – cette compréhension spirituelle
et humaine qui sait conjuguer conduite, reconnaissance et une certaine
ouverture et disponibilité à accepter d'apprendre.
Initiez ou confirmez dans cette voie les prêtres. Dans l'Année sacerdotale
qui s'achève, redécouvrez, chers Frères, la paternité épiscopale surtout
envers votre clergé. Pendant trop longtemps, la responsabilité de l'autorité
comme service en vue de la croissance des autres et, en premier lieu, des
prêtres, a été reléguée au second plan. Ceux-ci sont appelés à servir, dans
leur ministère pastoral, en étant intégrés dans une action pastorale de
communion et d'ensemble, comme nous le rappelle le Décret conciliaire
Presbyterorum ordinis : « Aucun prêtre n'est donc en état d'accomplir
convenablement sa mission isolément et en quelque sorte individuellement,
mais seulement en unissant ses forces à celles des autres prêtres, sous la
conduite de ceux qui président à l'Église » (n.7). Il ne s'agit pas de
retourner au passé, ni d'un simple retour aux origines, mais de retrouver la
ferveur des origines, de la joie du commencement de l'expérience chrétienne,
en se faisant accompagner par le Christ comme les disciples d'Emmaüs le jour
de Pâques, en laissant sa parole nous réchauffer le cœur et le « pain
rompu » ouvrir nos yeux à la contemplation de son visage. C'est
seulement ainsi que le feu de la charité sera suffisamment ardent pour
pousser chaque fidèle chrétien à devenir dispensateur de lumière et de vie
au sein de l'Église et parmi tous les hommes.
Avant de conclure, je voudrais vous demander, en votre qualité de présidents
et ministres de la charité dans l'Église, de raviver en vous-même et autour
de vous les sentiments de miséricorde et de compassion pour être en mesure
de répondre aux situations de lourdes carences sociales. Que se constituent
des organisations et que se perfectionnent celles qui existent déjà, afin
qu'elles soient en capacité de répondre avec créativité à toute pauvreté, en
y incluant celles qui relèvent du manque de sens de la vie et de l'absence
d'espérance. L'effort que vous faites pour aider les diocèses les plus
nécessiteux, surtout dans les Pays lusophones, est très louable. Que les
difficultés, qui à présent se font sentir davantage, ne vous affaiblissent
pas dans la logique du don. Poursuivez avec vivacité, dans votre Pays, votre
témoignage de prophètes de la justice et de la paix, de défenseurs des
droits inaliénables de la personne, unissant votre voix à celle des plus
faibles, que vous avez sagement motivés à avoir leur parole propre, sans
jamais craindre de hausser la voix en faveur des opprimés, des personnes
humiliées et maltraitées.
Tandis que je vous confie à la Vierge de Fatima, en lui demandant de vous
soutenir maternellement dans les défis que vous devez relever, pour être les
promoteurs d'une culture et d'une spiritualité de charité et de paix,
d'espérance et de justice, de foi et de service, je vous accorde de grand
cœur la Bénédiction apostolique, que j'étends à vos proches et à vos
communautés diocésaines.
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Les photos du voyage
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.05.2010 -
T/Benoît XVI
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