Suite de la Catéchèse de Benoît XVI sur l'Eglise |
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Rome 6 Avril 2006 - Devant 30.000 pèlerins présents place Saint Pierre ce mercredi, l
'Audience Générale du Saint-Père Benoît XVI avait pour thème: "le service de la communion "dans l'Eglise. Nous publions ci-dessous le texte intégral.
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Photo: Benoît XVI - audience
Une « épreuve » pour l’Eglise : les « oppositions aux
vérités de foi » Catéchèse de Benoît XVI
Le pape Benoît XVI a consacré ce mercredi matin sa 4e catéchèse sur le Christ et
l’Eglise au thème du « service de la communion
».
Ainsi, le pape évoque, dans sa catéchèse en italien « l’épreuve » qu’ont
constitué pour l’Eglise les « oppositions aux vérités de foi » qui ont surgi au
fil des années et des siècles (cf. ci-dessous, « Documents » pour la traduction
intégrale en français).
Il souligne que « L'Eglise de l'amour est aussi l'Eglise de la vérité » et que
la « communion » n’est donc plus possible avec qui ne vit plus de la vérité de
l’Evangile : avec qui « s’est éloigné de la doctrine du salut ».
Quelque 30 000 fidèles étaient rassemblés place Saint-Pierre, pour la troisième
fois en quatre jours.
Le vent soufflait sur Rome, et le ciel se couvrait de nuages. Le pape
commentait, sous les applaudissements : « Le vent n’est pas toujours identique à
l’Esprit Saint, mais il peut nous faire penser à la force de l’Esprit Saint ».
Ce qui est essentiel à l’Eglise
A propos du choix du thème de sa catéchèse, le pape rappelait : « Dans la
nouvelle série de catéchèses, commencée il y a quelques semaines, nous voulons
considérer les origines de l’Eglise, pour comprendre le dessein originel de
Jésus, et comprendre ainsi ce qui est essentiel à l’Eglise, ce qui subsiste au
fil des temps qui changent. Nous voulons ainsi comprendre également pourquoi
nous sommes dans l’Eglise et comment nous devons nous engager à vivre cela au
début d’un nouveau millénaire chrétien ».
Lien profond entre l’Esprit Saint et l’Eglise
Le pape soulignait l’existence dans l’Eglise, dès l’origine de la division comme
de la communion en disant : « Considérant l’Eglise naissante, nous pouvons en
découvrir deux aspects : un premier aspect est fortement mis en lumière par
saint Irénée de Lyon, martyr et grand théologien à la fin du IIe siècle, le
premier à avoir donné une théologie en quelque sorte systématique. Saint Irénée
écrit : « Là où se trouve l'Eglise, il y a aussi l'Esprit de Dieu ; et là où se
trouve l'Esprit de Dieu, il y a l'Eglise, ainsi que toute grâce ; car l'Esprit
est vérité ». Il existe donc un lien profond entre l’Esprit Saint et l’Eglise.
L’Esprit Saint construit l’Eglise et lui donne la vérité, répand l’amour – comme
le dit saint Paul – dans les cœurs des croyants ».
L’épreuve : les oppositions aux vérités de foi
« Puis il y a un deuxième aspect, ajoutait le pape. Ce profond lien avec
l’Esprit n’efface pas notre humanité avec toute sa faiblesse, et ainsi, la
communauté des disciples connaît dès le début non seulement la joie de l’Esprit
Saint, la grâce de la vérité et de l’amour, mais également l’épreuve, constituée
surtout par les oppositions aux vérités de foi, avec les atteintes à la
communion qui s’ensuivent. De même que la communion dans l'amour existe depuis
les origines et existera jusqu’à la fin, ainsi, malheureusement dès le début
surgit aussi la division ».
Impossible « communion »
Et de préciser qu’il n’y a pas de « communion » - au sens précisé plus haut -
possible avec qui « s’est éloigné de la doctrine du salut » : « Nous ne devons
pas nous étonner que celle-ci existe également aujourd’hui (…), soulignait le
pape. Il existe donc toujours le risque, dans la vie du monde et également dans
les faiblesses de l’Eglise, de perdre la foi, et ainsi de perdre aussi l’amour
et la fraternité. Celui qui croit à l’Eglise de l’amour et veut vivre dans cette
Eglise a donc le devoir précis de reconnaître également ce danger et d’accepter
que la communion avec celui qui s’est éloigné de la doctrine du salut n’est pas
possible ».
L'Eglise de l'amour est aussi l'Eglise de la vérité
« La première Lettre de Jean montre clairement que l'Eglise naissante fut bien
consciente de ces tensions possibles dans l'expérience de la communion : il n'y
a pas de voix dans le Nouveau Testament qui ne s'élève avec plus de force pour
souligner la réalité et le devoir de l'amour fraternel entre les chrétiens ;
mais cette même voix s'adresse avec une grande sévérité aux adversaires, qui ont
été membres de la communauté et qui, à présent, ne le sont plus. L'Eglise de
l'amour est aussi l'Eglise de la vérité, entendue d'abord comme fidélité à
l'Evangile qui a été confié par le Seigneur Jésus aux siens ».
La responsabilité des apôtres
« La famille des enfants de Dieu, pour vivre dans l'unité et dans la paix, a
besoin d'être gardée dans la vérité et guidée avec un sage discernement faisant
autorité: c'est ce qu’est appelé à faire le ministère des Apôtres », souligne le
pape qui voit là un « point important ».
Il précise à propos de la « succession apostolique » : « L’Eglise est
entièrement de l’Esprit, mais elle possède une structure, la succession
apostolique, dont la responsabilité est de garantir le fait que l’Eglise demeure
dans la vérité donnée par le Christ, de laquelle vient également la capacité
d’aimer ».
Commentant les Actes des Apôtres, le pape ajoutait : « La communion naît de la
foi suscitée par la prédication apostolique, se nourrit de la fraction du pain
et de la prière, et s'exprime dans la charité fraternelle et dans le service
(…). Le don de la communion est conservé et favorisé en particulier par le
ministère apostolique, qui est à son tour un don pour toute la communauté ».
Double service ? en réalité un seul
Pour Benoît XVI, l’autorité de l’enseignement des successeurs des apôtres se lit
ainsi : « Les Apôtres et leurs successeurs sont donc les gardiens et les témoins
autorisés du dépôt de la vérité remis à l'Eglise, de même qu'ils sont également
les ministres de la charité : deux aspects qui vont ensemble. Ils doivent
toujours penser au caractère inséparable de ce double service, qui est en
réalité un seul : vérité et charité, révélées et données par le Seigneur Jésus.
Dans ce sens, leur service est tout d'abord un service d'amour : et la charité
qu'ils vivent et promeuvent est inséparable de la vérité qu'ils gardent et
transmettent ».
Vérité et amour, deux visages du même don
« La vérité et l'amour, insiste le pape, sont deux visages du même don qui vient
de Dieu et qui, grâce au ministère apostolique, est conservé dans l'Eglise et
nous parvient jusqu'à aujourd'hui ! »
Gardiens de la vérité et de la charité
Actualisant ces réflexions, le pape conclut : « A travers le service des Apôtres
et de leurs successeurs également, l'amour de Dieu Trinité nous rejoint pour
nous communiquer la vérité qui nous rend libres ! Tout ce que nous voyons dans
l’Eglise naissante nous encourage à prier pour les successeurs des Apôtres, pour
tous les évêques et pour les successeurs de Pierre, afin qu’ils soient vraiment
ensemble gardiens de la vérité et de la charité ; afin qu’ils soient, en ce
sens, vraiment des apôtres du Christ, pour que sa lumière, la lumière de la
vérité et de la charité, ne s’éteigne jamais dans l’Eglise et dans le monde ».
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Benoît XVI rend
hommage à son « grand prédécesseur »
Et s’adresse aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés
Benoît XVI a rendu un nouvel hommage à son « grand
prédécesseur » lors de l’audience de ce mercredi, place Saint-Pierre.
Le pape a en effet salué dans leur langue les quelque 1500 pèlerins polonais
présents à l’audience générale, et en fait présents depuis plusieurs jours pour
l’anniversaire du passage de Jean-Paul II de ce monde à l’autre.
« Avec vous, disait Benoît XVI, je rends grâce à Dieu, disait-il, pour mon grand
prédécesseur Jean-Paul II ».
Il souhaitait : « Que sa présence spirituelle et le patrimoine de son
enseignement nous fortifient dans la foi et nous aident sur le chemin vers la
rencontre du Christ. Que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles ».
Enfin, s’adressant aux malades, aux jeunes mariés et aux jeunes, le pape les a
exhortés « en cette fin de carême à progresser sur le chemin spirituel vers
Pâques ».
« Chers jeunes, disait Benoît XVI, intensifiez votre témoignage d’amour fidèle
au Christ crucifié. Vous, chers malades, regardez vers la Croix du Seigneur pour
offrir avec courage l’épreuve de la maladie. Et vous, chers jeunes mariés,
faites en sorte que votre union sponsale soit toujours vivifiée par l’amour
divin ». ZF06040504
Belgique :
Benoît XVI salue les séminaristes de Namur et leur évêque
« Accueillez » (…) « le don de l’amour et de la vérité »
« Accueillez généreusement en vos cœurs le don de l’amour et de la vérité » :
Benoît XVI a salué avec les pèlerins francophones, les séminaristes du diocèse
belge de Namur et leur évêque, André-Mutien Léonard, à la fin de la synthèse de
sa catéchèse en français.
Le pape disait : « J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française,
particulièrement les sœurs de la Congrégation de la Présentation de Marie, les
séminaristes de Namur, accompagnés de leur évêque Mgr André-Mutien Léonard, et
les nombreux jeunes présents aujourd’hui ».
Il leur recommandait : « En ces jours qui nous conduisent à la célébration de la
mort et de la résurrection du Seigneur, accueillez généreusement en vos cœurs le
don de l’amour et de la vérité que Dieu vous fait, ainsi vous serez rendus
libres ! »
Mgr Léonard a prêché la retraite de carême au Vatican en 1999 (cf. Zenit 17
février 1999). Il confiait, dans un entretien à Zenit, il y a à peu près un an :
« L'héritage de Jean-Paul II est devant nous » (cf. Zenit, 13 avril 2005).
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Audience générale : Texte intégral de la
catéchèse de Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Dans la nouvelle série de catéchèses, commencée il y a quelques semaines, nous
voulons considérer les origines de l’Eglise, pour comprendre le dessein originel
de Jésus, et comprendre ainsi ce qui est essentiel à l’Eglise, ce qui subsiste
au fil des temps qui changent. Nous voulons ainsi comprendre également pourquoi
nous sommes dans l’Eglise et comment nous devons nous engager à vivre cela au
début d’un nouveau millénaire chrétien.
Considérant l’Eglise naissante, nous pouvons en découvrir deux aspects : un
premier aspect est fortement mis en lumière par saint Irénée de Lyon, martyr et
grand théologien à la fin du IIe siècle, le premier à avoir donné une théologie
en quelque sorte systématique. Saint Irénée écrit : « Là où se trouve l'Eglise,
il y a aussi l'Esprit de Dieu ; et là où se trouve l'Esprit de Dieu, il y a
l'Eglise, ainsi que toute grâce ; car l'Esprit est vérité » (Adversus haereses,
III, 24, 1: PG VII, 966). Il existe donc un lien profond entre l’Esprit Saint et
l’Eglise. L’Esprit Saint construit l’Eglise et lui donne la vérité, répand
l’amour – comme le dit saint Paul – dans les cœurs des croyants (cf. Rm 5, 5).
Puis il y a un deuxième aspect.
Ce profond lien avec l’Esprit n’efface pas notre humanité avec toute sa
faiblesse, et ainsi, la communauté des disciples connaît dès le début non
seulement la joie de l’Esprit Saint, la grâce de la vérité et de l’amour, mais
également l’épreuve, constituée surtout par les oppositions aux vérités de foi,
avec les atteintes à la communion qui s’ensuivent. De même que la communion dans
l'amour existe depuis les origines et existera jusqu’à la fin (cf. 1 Jn 1, 1sq),
ainsi, malheureusement dès le début surgit aussi la division. Nous ne devons pas
nous étonner que celle-ci existe également aujourd’hui : « Ils sont sortis de
chez nous – dit la Première Lettre de Jean – mais ils n'étaient pas des nôtres ;
s'ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mais pas un d'entre
eux n'est des nôtres, et cela devait être manifesté » (1 Jn 2, 19). Il existe
donc toujours le risque, dans la vie du monde et également dans les faiblesses
de l’Eglise, de perdre la foi, et ainsi de perdre aussi l’amour et la
fraternité. Celui qui croit à l’Eglise de l’amour et veut vivre dans cette
Eglise a donc le devoir précis de reconnaître également ce danger et d’accepter
que la communion avec celui qui s’est éloigné de la doctrine du salut n’est pas
possible (cf. 2 Jn 9-11).
La première Lettre de Jean montre clairement que l'Eglise naissante fut bien
consciente de ces tensions possibles dans l'expérience de la communion : il n'y
a pas de voix dans le Nouveau Testament qui ne s'élève avec plus de force pour
souligner la réalité et le devoir de l'amour fraternel entre les chrétiens ;
mais cette même voix s'adresse avec une grande sévérité aux adversaires, qui ont
été membres de la communauté et qui, à présent, ne le sont plus. L'Eglise de
l'amour est aussi l'Eglise de la vérité, entendue d'abord comme fidélité à
l'Evangile qui a été confié par le Seigneur Jésus aux siens. La fraternité
chrétienne naît du fait d'avoir été constitués enfants du même Père par l'Esprit
de vérité : « En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu » (Rm 8, 14). Mais la famille des fils de Dieu, pour
vivre dans l'unité et dans la paix, a besoin d'être gardée dans la vérité et
guidée avec un sage discernement faisant autorité: c'est ce qu’est appelé à
faire le ministère des Apôtres. Et ici nous arrivons à un point important.
L’Eglise est entièrement de l’Esprit, mais elle possède une structure, la
succession apostolique, dont la responsabilité est de garantir le fait que
l’Eglise demeure dans la vérité donnée par le Christ, de laquelle vient
également la capacité d’aimer.
Le premier sommaire des Actes exprime avec une grande efficacité la convergence
de ces valeurs dans la vie de l'Eglise naissante : « Ils étaient fidèles à
écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle (koinonìa),
à rompre le pain et à participer aux prières » (Ac 2, 42). La communion naît de
la foi suscitée par la prédication apostolique, se nourrit de la fraction du
pain et de la prière, et s'exprime dans la charité fraternelle et dans le
service. Nous nous trouvons face à la description de la communion de l'Eglise
naissante dans la richesse de ses dynamiques internes et de ses expressions
visibles : le don de la communion est conservé et favorisé en particulier par le
ministère apostolique, qui est à son tour un don pour toute la communauté.
Les Apôtres et leurs successeurs sont donc les gardiens et les témoins autorisés
du dépôt de la vérité remis à l'Eglise, de même qu'ils sont également les
ministres de la charité : deux aspects qui vont ensemble. Ils doivent toujours
penser au caractère inséparable de ce double service, qui est en réalité un seul
: vérité et charité, révélées et données par le Seigneur Jésus. Dans ce sens,
leur service est tout d'abord un service d'amour : et la charité qu'ils vivent
et promeuvent est inséparable de la vérité qu'ils gardent et transmettent. La
vérité et l'amour sont deux visages du même don qui vient de Dieu et qui, grâce
au ministère apostolique, est conservé dans l'Eglise et nous parvient jusqu'à
aujourd'hui ! A travers le service des Apôtres et de leurs successeurs
également, l'amour de Dieu Trinité nous rejoint pour nous communiquer la vérité
qui nous rend libres (cf. Jn 8, 32) ! Tout ce que nous voyons dans l’Eglise
naissante nous encourage à prier pour les successeurs des Apôtres, pour tous les
évêques et pour les successeurs de Pierre, afin qu’ils soient vraiment ensemble
gardiens de la vérité et de la charité ; afin qu’ils soient, en ce sens,
vraiment des apôtres du Christ, pour que sa lumière, la lumière de la vérité et
de la charité, ne s’éteigne jamais dans l’Eglise et dans le monde.
Le pape a adressé les paroles suivantes aux pèlerins de langue française :
J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française, particulièrement les
sœurs de la Congrégation de la Présentation de Marie, les séminaristes de Namur,
accompagnés de leur évêque, Mgr André-Mutien Léonard, et les nombreux jeunes
présents aujourd'hui. En ces jours qui nous conduisent à la célébration de la
mort et de la résurrection du Seigneur, accueillez généreusement en vos coeurs
le don de l'amour et de la vérité que Dieu vous fait, ainsi vous serez rendus
libres!
Audience de Benoît XVI: Eglise d'Amour, Eglise de Vérité
Benoît XVI salue les espoirs de paix au Pays Basque
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 06.04.2006 - CATECHESE
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