Les chevaliers de l’athéisme en
campagne ... |
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Le 05 mars 2009 -
(E.S.M.)
- On affiche sur le bus de Montréal que Dieu n'existe
probablement pas. Notre ami, Nestor Turcotte nous envoie cette réflexion
que cela lui inspire.
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Nestor Turcotte
Les chevaliers de l’athéisme en
campagne ...
Probablement pas…
Le 05 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Les chevaliers de l’athéisme font de plus en plus leur « coming out
». Le livre de Richard Dawkins Pour en finir avec Dieu se vend aux
États-Unis et en Angleterre à des millions d’exemplaires. Comme tous les
autres de son genre, l’auteur essaie de démontrer l’inutilité de Dieu dans
la vie. Il a sans doute raison : Dieu, s’il existe, n’est pas quelque chose
d’utile comme un objet quelconque. S’il est, il est l’Être nécessaire. Et
seule la philosophie peut faire la démonstration de ce qu’est un être
nécessaire.
Il y a quelques mois, une campagne « athée » a démarré en Angleterre
et elle se répand maintenant dans plusieurs pays d’Europe. Le slogan anglais
se lit comme suit : « There is probably no God. Now stop worrying and
enjoy your life ». Traduction : « Dieu n’existe probablement pas,
alors cessez de vous en faire et profitez de la vie ». Allez dire cela à
un paraplégique en fauteuil roulant, un malade atteint du cancer ! Allez
afficher cela à la porte d’un patient en phase terminale !
Le slogan des athées affirment que Dieu n’existe probablement pas. Il semble
qu’ils ne sont pas certains qu’il n’existe pas. Sinon, ils auraient écrit :
assurément pas. Le philosophe Blaise Pascal affirme que si l’existence de
Dieu était certaine, il n’y aurait pas d’athées. S’il y a des athées, c’est
que Dieu n’est pas évident.
3 réponses
Il y a trois réponses possibles face au problème de l’existence de Dieu. La
première remonte à l’Inde ancienne selon laquelle le monde physique dans
lequel nous baignons n’est qu’une illusion, une apparence. L’expérience
humaine présente n’est qu’un songe. La suprême réalité est dans le monde
spirituel d’où l’être provient. Le corps n’est qu’une enveloppe dans lequel
l’âme humaine est enfermée. Chaque âme est une parcelle de l’Âme universelle
d’où chacun origine. Après la mort, - souvent après de multiples
réincarnations – l’âme se fusionne avec les autres âmes, reconstituant ainsi
l’Un ou la Grande Chose, d’où chacun provient avant sa chute dans un corps.
En bref, chacun est une parcelle du divin. Chacun est divin. Il n’y a donc
pas de Dieu, Être nécessaire et créateur. C’est l’enseignement des grandes
religions orientales comme le bouddhisme et l’hindouisme.
Une deuxième réponse consiste à dire que cet Univers physique que nos sens
aperçoivent est bien réel, que cet univers existe bel et bien indépendamment
de l’homme, mais que ce monde est l’Être absolu. Que le monde est la
totalité de l’être. Que l’être du monde se suffit à lui-même. Qu’il ne peut
y avoir d’Être qui crée le monde puisque le monde englobe la totalité de
toute la réalité. Le monde est donc divin. Il est l’Absolu. Les tenants de
cette thèse se disent matérialistes ou athées. Dieu, comme créateur du monde
visible et invisible, n’existe donc pas.
Enfin, une autre réponse remonte aux anciens Hébreux. Celle-ci enseigne,
tout comme la tradition matérialiste, que le monde physique est bien réel,
existe bel et bien indépendamment de l’être humain qui le connaît. Cette
tradition affirme que le monde n’est pas l’être absolu ou le seul être. La
tradition biblique enseigne que l’univers a commencé, qu’il s’use, qu’il va
un jour s’éteindre et que l’Être absolu est autre chose que l’univers. C’est
la thèse chrétienne du Dieu créateur.
Laquelle de ces trois visions est la bonne ? Laquelle est la vraie ?
Laquelle correspond à la réalité objective ? Chacun dispose d’un seule et
unique instrument pour répondre à cette question : sa propre raison. Et d’un
seul et unique point de départ : l’expérience sensible, scientifiquement
explorée. La réflexion et la réponse donnée à cette grande question n’est
jamais définitive. C’est un long travail et très peu de gens vont jusqu’à y
consacrer l’essentiel de leur temps.
Point de départ
La question de l’existence de Dieu ne peut se traiter qu`à partir de la
réalité objective de l’univers. Il faut partir de la réalité du monde
visible, donnée dans l’expérience humaine, pour aller à une autre existence,
une réalité invisible, qui n’est pas donnée dans l’expérience sensible.
L’athéisme - doctrine philosophique qui nie l’existence de Dieu - affirme
que l’Univers est seul. Qu’il se suffit à lui-même. Qu’il n’a besoin d’aucun
Être absolu pour être ce qu’il est. Il est le seul être. Il est la totalité
de l’être. Hors de lui, il n’y a pas d’autres êtres. Il est donc l’Être
absolu. Il est donc dieu.
L’athéisme est-il pensable aujourd’hui, compte tenu de ce que
l’astrophysique peut dire du monde, de son évolution, de son contenu?
Le philosophe Claude Tresmontant répond ainsi à cette interrogation. Si
l’univers est le seul être, il est forcément éternel, dans le passé, puisque
l’être, la totalité de l’être ne peut pas sortir du néant absolu. C’est une
évidence qui ne peut pas être démontrée. Si le monde tel qu’il est ne vient
pas de Dieu, il doit venir de quelque part. Les athées soutiennent qu’il
vient de nulle part, qu’il est sorti tout seul du néant absolu. Comment un
monde qui existe bien peut-il sortir de rien? Du néant? La réponse est
simple : les athées se trompent. Du néant absolu, rien ne peut surgir.
Si l’univers est la seule réalité et la totalité de la réalité, il faut donc
qu’il n’ait jamais commencé, car s’il avait commencé, il aurait surgi, lui
le seul être, lui l’être total, du néant absolu, ce qui est quelque chose
d’impossible et d’impensable. Du néant, de rien, rien ne peut surgir.
L’athéisme - celui d’hier et celui d’aujourd’hui – doit donc professer
l’éternité de l’univers. Sinon, il se contredirait lui-même. Comme l’univers
ne peut surgir de rien, qu’il ne peut, selon l’athéisme, surgir de quelqu’un
d’autre, il faut donc que l’univers ait été depuis toujours.
Or, que dit l’astrophysique moderne sur l’univers. La science affirme que
l’Univers est un ensemble de galaxies. Celle dans laquelle l’être humain vit
contient environ 100 milliards d’étoiles. Selon les scientifiques, notre
galaxie aurait sept à dix milliards d’années. Notre galaxie a donc commencé
quelque part dans le temps.
La science affirme, en plus, que l’Univers entier, qui est un ensemble de
galaxies, a un âge limité. On le fixe généralement autour de quinze ou vingt
milliards d’années. Le monde a donc eu un début. Il n’a pas toujours été.
S’il n’a pas toujours existé, il doit venir de quelque part, puisque de
RIEN, du NÉANT, rien ne peut advenir.
L’Univers est un système génétique. Un système en régime de genèse et
d’évolution. Le début de l’univers semble être une matière simple. Peut-être
un atome d’hydrogène. L’évolution a donné une matière de plus en plus
complexe, laquelle est très récente. Dans l’univers l’information augmente
au cours du temps, et même d’une manière accélérée. Ainsi, l’apparition de
l’homme est toute récente. Il est l’animal le plus complexe apparu dans la
nature. Son cerveau contient 14 milliards de neurones. Le message génétique
humain est sans pareil dans le monde. Il se trouve enroulé dans la tête du
spermatozoïde et dans le noyau de l’ovule, et mesure, si on le déroule,
environ trois mètres de longueur, le tout dans une masse de quelques
millionièmes de milligramme. De la matière…quasi immatérielle.
En aucun moment, dans l’histoire de l’Univers, on peut trouver d’où vient et
d’où surgit cette accélération et cette augmentation de l’information. Le
passé de l’Univers ne peut expliquer son avenir. Son avenir est toujours
plus riche en information que celle de son passé. Du moins, on peut jamais
sortir du plus, dit-on, en philosophie.
Il faut donc reconnaître que l’Univers est un système qui reçoit sans cesse
de l’information nouvelle, qui n’était pas là hier, qui n’était pas là avant
le moment présent.
On appellera comme on voudra l’origine ou la source de cette information qui
ne peut venir du passé, puisqu’on ne la trouve pas, mais qui est toujours
nouvelle, originale, communiquée à un Univers qui est causé par une Cause
Première. Par une réalité invisible qui lui donne d’être ce qu’il est tout
en ne restant jamais ce qu’il est dans l’instant présent.
Cette source, il n’y a aucun inconvénient de le désigner du vieux mot de
DIEU.
Nestor Turcotte
Sources : E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.03.2009 -
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