Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Benoît XVI en Terre Sainte, valoriser et encourager les chrétiens

 

Le 29 mars 2009  - (E.S.M.) - Ainsi, le voyage apostolique et pastoral que le Saint Père Benoît XVI accomplira du 8 au 15 mai prochain en Jordanie, Israël et Palestine va être l’occasion d’une rencontre avec cette chrétienté vivante.

Le Patriarche Fouad Twal

Benoît XVI en Terre Sainte, valoriser et encourager les chrétiens

 Une mosaïque bigarrée

Le 29 mars 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - "Le Pape Benoît XVI vient en premier lieu pour les Chrétiens du pays", a déclaré sa Béatitude le Patriarche Fouad Twal à Terrasanta.net. Ainsi, le voyage apostolique et pastoral que le Saint Père accomplira du 8 au 15 mai prochain en Jordanie, Israël et Palestine va être l’occasion d’une rencontre avec cette chrétienté vivante.

Mais de qui parle-t-on quand on parle des chrétiens de Terre Sainte ?

L’Eglise de Terre Sainte ressemble à une mosaïque bigarrée. Elle donne aux pèlerins du monde entier de contempler un raccourci de la beauté de l’universalité de l’Eglise. Car le catholicisme étant né ici, il rassemble ici tous les visages de l’unique Eglise de Dieu.

La question à ne pas poser
Dans leur immense majorité, les chrétiens de Terre Sainte sont des chrétiens arabes.

Quand les pèlerins laissent de la place dans leur programme à une rencontre avec des chrétiens locaux et qu’ils les entendent prier en arabe et invoquer le nom d’Allah une question leur brûle les lèvres : "Quand vous êtes-vous converti de l’Islam ?"

Leur interlocuteur arabe leur sourira, par politesse, et les regardera tristement, parce que cette question lui fait mal. Il n’est pas un converti. Les chrétiens arabes sont les descendants directs de l’Eglise de la Pentecôte.

Le jour de la Pentecôte (50 jours après la Résurrection de Jésus) les apôtres prirent la parole pour annoncer le Christ et tous les entendirent chacun dans sa langue maternelle. Les Actes des apôtres rapportent que leurs auditeurs s’exclamèrent « Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende dans son propre idiome maternel ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu ! » (Acte des Apôtres 2, 1-11)

Les arabes et leur langue sont très antérieurs à l’Islam, la religion enseignée par son prophète Mohamed en Arabie au VII e siècle de l’ère chrétienne.

Certes, le développement de l’Islam dans tout le Moyen Orient [1], l’importance de la langue arabe dans cette religion, font que chrétiens du Moyen Orient et musulmans ont maintenant quatorze siècles de vie, d’histoire et de culture communes. Cette coexistence n’a pas toujours été pacifique. Il n’en demeure pas moins qu’elle a forgé un socle commun dont l’équilibre est relativement stable quoique précaire.

Peuvent prétendre au même titre de "chrétiens locaux " les quelque 200 à 300 catholiques d’expression hébraïque (venus du judaïsme, issus de mariages mixtes, étrangers vivant, travaillant et priant en hébreu). Leur culture est celle de la société israélienne. [2]

Enfin, partie intégrante de l’Eglise de Terre Sainte, la somme des religieux et religieuses, laïcs de toutes conditions venus pour un temps ou pour toujours partager la vie de cette Terre.

Le casse tête des chiffres
Si l’on considère la Terre Sainte au sens strict (Israël et Palestine) les chrétiens représentent autour de 1,7 % de la population. Un pourcentage en diminution constante du fait d’une natalité assez faible et parce l’émigration chrétienne se poursuit.

Avec les chrétiens de Terre Sainte, il faut compter les chrétiens de Jordanie. Car le diocèse catholique de Jérusalem (comme l’orthodoxe) s’étend sur Israël et les Territoires palestiniens mais aussi la Jordanie [3]. La population cumulée de ces pays représente 14 millions de personnes dont 400 000 chrétiens, soit 2,8 %.

Ces pourcentages, en apparence précis, demeurent pourtant sujets à caution étant donné l’imprécision des statistiques relatives aux chrétiens.

Les Britanniques avaient recensé en 1922 : 752048 Palestiniens (au sens de l’époque) dont 589177 Musulmans, 83 790 Juifs, 71464 Chrétiens (soit 9,5%) et 7 617 personnes d’autres appartenances.

À la fin du mandat britannique, en 1948, on comptait 149 000 chrétiens en Palestine. En 2006 on en comptait environ 180 000. Parmi eux la quasi-totalité est arabe ; quelques centaines sont juifs.

Les statistiques israéliennes annuelles ne font pas la distinction entre les Eglises et les dernières statistiques palestiniennes connues (1996), comptabilisant les chrétiens et à disposition, ne la font pas non plus. Par ailleurs les chrétiens de Jérusalem sont comptabilisés par les Israéliens comme par les Palestiniens. Il seraient aux alentours de 10000 [4].

Les quelque 180000 chrétiens habitants de Terre Sainte (Israël et Palestine) se répartissent en de multiples Églises :
L’Église grecque orthodoxe : 80000 fidèles ( ?), qui à Jérusalem consomma le schisme d’avec Rome de 1054 qu’en 1517, lorsque les Turcs ont occupé la Palestine et que le patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem est devenu hellène. Si bien que les fidèles et les curés sont arabes et le Haut Clergé et les moines (environ 250 personnes) sont très majoritairement Hellènes, Grecs.

L’Église grecque catholique : 60000 fidèles (?) née vers 1682-1697 et officiellement constituée en 1730 par rattachement à Rome d’une partie des grecs orthodoxes du Liban et de la Haute Galilée.

L’Église latine : 27000 (?) sans compter les milliers de catholiques latins Asiatiques, Africains ou Latino Américains etc. qui résident dans le pays de manière légale ou clandestine.

L’Église catholique maronite : 5500 (?), surtout en Galilée.
L’Église syrienne orthodoxe : 2000 (?), surtout à Bethléem.
L’Église syrienne catholique ; 300 (?)
L’Église arménienne orthodoxe  ; 2000 (?) surtout à Jérusalem.
L’Église arménienne catholique : 400 (?).
L’Église copte orthodoxe : 700 (?).
L’Église copte catholique : 100 (?).
L’Église éthiopienne orthodoxe 100 ? peut-être davantage…
Les Églises luthérienne et anglicane rassembleraient environ 3 700 fidèles.

Ces Eglises sont tenues pour être les Eglises "officielles" de Terre Sainte. Ne sont pas tenues pour "officielles" la nuée d’Eglises issues des divers courants de la Réforme. Pour certaines, elles ne regroupent que quelques dizaines de membres.

"Les chrétiens d’Occident pensent-ils vraiment à nous ?"
"Venez nous voir, venez nous visiter, venez prier avec nous et pour nous. Donnez-nous la certitude que nous ne sommes pas seuls, que nous ne sommes pas abandonnés, mais que nous formons ensemble une seule famille chrétienne internationale, que nous formons ensemble l’Eglise universelle née de la foi, du témoignage et de la prédication des apôtres." C’est l’appel que lançait le Patriarche Fouad Twal lors d’une conférence donnée en France en mars 2009.

"Les Chrétiens d’Occident pensent-ils vraiment à nous ?" C’est la question posée sur un ton angoissé par un jeune chrétien arabe d’Israël. C’est que le doute plane. Le regard posé par la presse internationale sur Israël et la Palestine et plus généralement le Moyen Orient est presque exclusivement politique. Dès lors, la pensée et l’entraide s’orientent elles aussi sur des bases politiques et les chrétiens si minoritaires se sentent oubliés de l’occident chrétien quand ils ont le sentiment que le monde arabe musulman soutient les musulmans ou que les juifs du monde soutiennent les juifs d’Israël. Où sont les chrétiens de monde pour les soutenir de leurs prières, de leurs visites de leurs aides humanitaires ?

Quand eux se tournent vers l’Occident et ses interrogations notamment celle de la coexistence avec l’islam, ils estiment pouvoir apporter leur propre analyse, mais qui s’y intéresse ?

Sa Béatitude Fouad Twal estime que les chrétiens de Terre Sainte ont une mission spirituelle, une vocation particulière et un rôle à jouer là où ils vivent:

"a) Ils sont les témoins vivants des événements du Salut. Littéralement, ils entourent les Lieux saints de leur présence et leur donnent vie par leur prière et leur amour, empêchant qu’ils deviennent de simples lieux archéologiques ou des musées. Ils ont beaucoup souffert pour préserver ce rôle et ils en sont fiers. Malgré les outrages de l’histoire et des hommes, malgré les guerres et les conflits sans fin, ils ont tenu bon et ils continuent de le faire.

b) Les diverses Eglises collaborent d’une manière étroite et essaient de dépasser les barrières des rites pour donner une réponse chrétienne aux problèmes qui les cernent de toute part. Car lorsque les questions touchent aux droits et la dignité de la personne humaine, comme à la Justice et de la Paix, il ne peut pas y avoir de réponse catholique, orthodoxe ou protestante : il y a une réponse chrétienne.

c) Les chrétiens de Terre Sainte ont une histoire, une langue et une culture communes avec les musulmans, au milieu desquels ils vivent depuis des siècles. C’est pourquoi les relations entre les deux communautés sont traditionnellement bonnes et restent bonnes aujourd’hui, malgré certains phénomènes de fondamentalisme. Cette coexistence est un souci constant des responsables des Églises, ainsi que des responsables politiques en Palestine et en Jordanie. D’autre part, il est généralement reconnu que la présence chrétienne dans la société arabe joue un rôle positif de ‘facilitateur’ dans les relations entre les différentes composantes de cette société, et de catalyseur pour la convivialité.

d) Les chrétiens de Terre Sainte jouent le rôle de pont entre l’Orient et l’Occident. Et pour être un pont, il faut être solidement ancré des deux côtés. En fait, ils sont ancrés dans l’Orient qui est leur milieu historique, linguistique, culturel, psychologique et politique. Ils sont aussi ancrés dans l’Occident par leur foi, leur patrimoine spirituel et leur ouverture intellectuelle.

Les chrétiens de Terre sainte et les autres arabes chrétiens sont les seuls à pouvoir jouer ce rôle et il faut les y aider." (Conférence à Paris, 7 mars 2009)

En dépit des craintes de nature politique, c’est ce rôle, cette vocation d’Eglise minoritaire, unie dans la diversité, que les chrétiens du pays espèrent voir confirmés, valorisés et encouragés par la visite du pape Benoît XVI.

Marie-Armelle Beaulieu

[1] Les musulmans du Moyen Orient ne représentent "que" 25% des musulmans du monde.

[2] Il n’est pas fait mention ici des russes émigrés en Israël dans les années 90 au titre de leurs racines juives. Un quart du million d’émigrés russes serait "non juif" et parmi eux certains seraient chrétiens orthodoxes.

L’Eglise orthodoxe de Terre Sainte elle-même ni ne les comptabilise ni ne réussit vraiment à assurer un accompagnement spirituel malgré des tentatives sporadiques.

Certains de ces russes dans le "bain israélien" retourneraient, soit par conviction, soit par "commodité", au judaïsme de leurs ancêtres ou viendraient gonfler le nombre des athées en Israël. D’autres choisiraient de garder la foi chrétienne (ou musulmane).

[3] Le diocèse catholique de Jérusalem inclut aussi l’île de Chypre.

[4] En 1948, Jérusalem comptait 29 500 chrétiens.
 

 

Sources :  custodia

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 29.03.09 - T/Terre Sainte

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante