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Le Putsch de la miséricorde ou jubilé de Bergoglio
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Le 20 mars 2015 -
(E.S.M.)
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Une analyse critique, pessimiste mais réaliste à la lumière de
la décision du Pape de déclarer un jubilé de la miséricorde en 2016,
par Patrizia Fermani, sur le site "Riscossa Cristiana".
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Photo AFP, sur La Croix
Le Putsch de la miséricorde ou jubilé de Bergoglio
par Patrizia Fermani
www.riscossacristiana.it Traduction
Benoit-et-moi
Le 20 mars 2015 - E.
S. M. -
Le voilà finalement le grand coup de théâtre, œuvre d'un comédien consommé
et expert, mais surtout animé d'une volonté de fer et d’un ego
démesuré.
Bergoglio a été porté sur la loge des bénédictions par ceux qui ont cru que
le temps était mûr pour couler définitivement la barque de Pierre. Il a
suffi de lancer au peuple de Dieu les cacahouètes de la démagogie gratuite,
celle qui après 68 avait ému les classes moyennes supérieures déjà séduites
par le feinte pauvre. L'amour masochiste des prêtres de l'après-concile pour
les ennemis de l'Église du Christ pouvait enfin être payé de retour. Tout
maître à penser de la Repubblica et consorts pouvait d'un coup crier
au monde que l'Église n'était pas morte et que, donc, vive la nouvelle
Église, par définition autre chose que la précédente: exilé un Pape, on fait
une Église nouvelle.
En quoi consiste l'Église nouvelle, qui n'est désormais plus catholique
romaine? Elle est celle qui doit conquérir la primauté, surpassant même le
protestantisme pour se mettre au service et à la remorque du siècle.
C'est à dire au service de la vague qui est en train de balayer une
civilisation avec sa religion, après avoir anéanti la philosophie et
l'esthétique. Seule la morale avait survécu pendant un moment à la
philosophie et à l'esthétique parce que liée naturellement à l'esprit de
survie de la société et des individus. L'Église officielle, avec son
Magistère, essayait de garder en vie la morale chrétienne affaiblie. Benoît
XVI avait mis en garde: Si vous abandonnez les principes, et les remplacez
par la liberté du néant, et de son horreur, personne ne se sauvera. Il a
lancé sa dernière alarme avant que la guerre ne soit déclenchée. Les
principes ont été abolis, remplacés par la liberté du néant, pour le néant
et son horreur.
Le synode a été conçu par Bergoglio comme une assemblée constituante (ndt:
allusion à la
Révolution frannçaise?) ayant pour mission de décréter la fin de
l'Église catholique, de désavouer son enseignement à partir de la morale
familiale. Le programme de cette mort annoncée est déjà tout écrit dans le
paragraphe §9 de la
Relatio finale du synode de 2014, qui a fini par constituer la base du
synode définitif d'octobre prochain.
Il mérite une lecture attentive.
On y lit qu’il faut surtout tenir compte de cela:
(...) nous rencontrons dans bien des parties du monde, chez les individus,
un plus grand besoin de prendre soin de leur personne, de se connaître
intérieurement, de mieux vivre en harmonie avec leurs émotions et leurs
sentiments, de chercher des relations affectives de qualité ; cette juste
aspiration peut ouvrir au désir de s’engager dans la construction de
relations de don et de réciprocité créatives, solidaires et responsables,
COMME le sont les relations familiales. Le danger individualiste et le
risque de vivre de façon égoïste sont importants. Le défi consiste, pour
l’Église, à aider les couples à mûrir dans la dimension émotionnelle et dans
le développement affectif, grâce à la promotion du dialogue, de la vertu et
de la confiance dans l’amour miséricordieux de Dieu. Le plein engagement
exigé dans le mariage chrétien peut constituer un fort antidote à la
tentation d’un individualisme égoïste.
et, plus loin au paragraphe 10, qui , pour l’honneur du drapeau, fait
même mention de l'amour conjugal, on se plaint que " Beaucoup sont
ceux qui tendent à rester aux stades primaires de la vie émotionnelle et
sexuelle".
L'importance de ce passage est telle qu'il représente le véritable manifeste
de la nouvelle église de Bergoglio, qui n'a plus rien à voir avec la
théologie et la morale catholique, il est finalement le véritable manifeste
d'une révolution à officialiser, qui abolit l'âme et consacre l'idole de la
matière.
Lorsque Jésus rencontre la femme adultère, il ne lui demande pas quel a été
le "parcours" psychologique qui l'a conduite à trahir son mari, quelles ont
été les pulsions et les émotions par lesquelles elle s'est laissé conduire,
il ne fait pas un examen psychologique, mais lui dit simplement "va et ne
pèche plus". Il lui enjoint de faire appel à sa volonté et la dirige sur la
voie du bien. Il parle du péché qui présuppose la transgression du
commandement divin. Il parle à l'esprit de la femme parce que l'homme, fait
à l'image et ressemblance de de Dieu, peut reconnaître le bien et est en
condition de le poursuivre: il a la sagesse donnée par Dieu et la volonté de
la faire fructifier. La transgression se produit quand, à cause de sa
superbe, l'homme croit pouvoir puiser dans une sagesse supérieure à celle
qui lui a été donnée et diriger sa propre volonté dans une direction
contraire à celle voulue par Dieu le Créateur et ramenée par Jésus à la
conscience de chaque homme.
A l'Eglise a ainsi été confiée la
paideia
(l’éducation) chrétienne dans le but du salut de l'âme à travers la
recherche du bien qui porte à la vertu et au bonheur durable, en dépit
des tentations et de la tyrannie de la matière. À cela l'Église s'est
consacrée pendant des siècles, au-delà des insuffisances et des chutes de
ses hommes.
Mais voici que dans la vision du programme synodal il n'y a rien de tout
cela. Pas l'indication du bien à accomplir et du mal à éviter, de la
direction à imprimer à la volonté. Il n'y a pas la préoccupation pour le
salut des âmes, mais bien celle du bien-être des corps et des esprits. Il
n'y a pas le rappel à la raison humaine conformée au logos divin révélé par
le Christ, mais l'attention obséquieuse à l'irrationnel qui, abandonné à
lui-même, devient l'anti-raison capable d'accoucher des monstres. L’Eglise
devrait enseigner ce que ses disciples savent déjà faire très bien par
eux-mêmes: satisfaire les pulsions, rechercher des émotions, remplacer le
bien par le bien-être, mettre de côté la raison et faire place à
l'irrationnel, comme cela avait été suggéré par les sophistes avant Socrate
et comme le relativisme moderne le prêche. (..)
La barbarie post-moderne ne nécessitait certes pas d'encouragements
"pastoraux". Pour elle travaillent à plein temps les mouvements
homosexuels, la pornographie et le blasphème, Marco Pannella et Bill Gates,
Elton John et l'OMS, l'avortisme de toute couleur, la culture de mort.
Les fruits les plus récents sont ceux, innommables, du quidam gay [dont la
propre mère servira de "mère porteuse pour qu'il puisse accéder à la
paternité] (cf.
http://360.ch). Sans par ailleurs avoir encore l’impulsion (qui
serait bénéfique pour les deux) de s'aveugler avec ses propres mains, comme
Œdipe.
Et pourtant, en dépit de tout cela, sur la base de la vision du monde promue
par Bergoglio et d'autres martiens (dans le sens de ceux qui ont leurs
quartiers à Sainte Marthe), l'Église ne doit pas enseigner ce qui est
objectivement bon, les comportements ne doivent pas être orientés vers ce
qui est le bien pour tous et qui de tous pourrait rayonner, mais être
dirigés vers la satisfaction de toutes les forces appartenant à la
subjectivité irrationnelle de l'homme, au monde des pulsions et des
émotions, unique lentille par laquelle il faut lire la réalité afin de
l'adapter à ses propres nécessités particulières. Dans ce cadre il est
évident qu'aucun espace ne subsiste pour une autre norme qui guide les
actions humaines, et offre aussi un critère objectif de jugement.
Par ailleurs, la masse festive affamée de cacahouètes démagogiques semble
aussi totalement inconsciente de ce qui est en train de se passer et
incapable de prévoir ce qu'il adviendra, dans le grand bruit médiatique et
les voix persuasives de ces prêtres qui se sentent eux aussi libérés et
heureux.
Quelques-uns dans l'Église, et aussi parmi les fidèles, ont toutefois alerté
de la trahison de l'Évangile et de son Église millénaire et n'entendent pas
y participer. Quelques-uns ne craignent pas de parler haut et fort. Ce sont
des hommes qui ne se laissent pas intimider par les arrogances des patrons
ni par la veulerie des confrères et encore moins par la propagande cléricalo-communiste
de régime. L'issue du synode pourrait donc être moins escomptée de celle
qu'on a essayé d'arranger.
Et c'est là qu'intervient le coup de main.
Voilà l'idée formidable de donner une forme sacramentelle au programme
politique révolutionnaire. Il suffit de lui donner la forme solennelle du
jubilé. Ce qui va dissimuler, même aux étourdis, aux obtus ou aux confus, le
renversement de la mission de l'Église sous une charge de pathos religieux.
La miséricorde de Bergoglio, l'amnistie générale avec effacement rétroactif
du péché, doit avoir une forme théologique et sacrale capable d'anéantir
toute résistance.
L'exaltation mystique représentait pour les religions primitives également
la sublimation de l'irrationnel et du charnel. Le jubilé de Bergoglio
vise à la sublimation des nouveaux rites de la modernité devenus les rites
de la nouvelle Église du troisième millénaire, œcuménique, athée et
populaire, et produira par la force des choses leur consécration définitive.
N'importe quel Vangi (Giuliano
Vangi, sculpteur italien, ndt) pourra forger à sa manière la statue de
la nouvelle miséricorde et la mettre à la place du Saint Pierre bénissant.
La monarchie papale a déjà été remplacée, dans l'indifférence générale, par
la dictature papale. Dès que l'assemblée constituante aura été dissoute, on
(le) verra.
Bergoglio affirme avoir peu de temps. Mais non pas parce que, comme
quelques-uns le croient, il est d'un âge avancé. Il pense avoir peu de
temps, parce que pour être efficace la révolution doit jouer sur l'effet
surprise, et que dans le but peut-être de domestiquer et d'habituer à tout,
on a peut-être abusé des surprises, jusqu'à saturation.
Il y a peu de temps parce que la résistance, préparée déjà au pire,
s'organise peut-être déjà et les fruits de la nouvelle vague vaticane
commencent à paraître lourds même aux estimateurs de la première heure.
Si on parvient en vitesse à neutraliser les résistances, avec la miséricorde
qui libère tout, qui ouvre grand les portes de la moralité chrétienne à la
créativité du siècle, tous se sentiront comme enivrés et libérés. On pourra
alors même démolir la basilique vaticane comme la Bastille, même si, là
aussi, depuis un moment, il n'y a presque plus personne pour la défendre.
En attendant, le jubilé de la miséricorde s'annonce comme la Charte des
droits de '89, ceux qui sont devenus, sous de faux semblants, la charte du
suicide d'une civilisation.
Sources : Benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.03.2015
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