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Les textes magistériels du pape Benoît XVI

 

Le 07 janvier 2008 - (E.S.M.) - Les textes magistériels de Benoît XVI portent la marque de fabrique "Josef Ratzinger" : une foi à la recherche de l’intelligence du mystère, qui ne se dérobe pas à la confrontation avec les objections modernes, retenant, le cas échéant, la part d’intuition juste qu’elles recèlent mais aussi pointant avec acuité le vice du système.

La croix pectorale de l'Évêque de Rome Pour agrandir l'image: C'est ici

Les textes magistériels du pape Benoît XVI

Le pape invite à l'Espérance

M. l'abbé Christian Gouyaud

Benoît XVI a publié le 30 novembre la deuxième encyclique de son pontificat, Spe Salvi « sur l’espérance chrétienne ». Présentation d’un texte fort très personnel, ainsi que de la Note doctrinale sur l’évangélisation publiée par la Congrégation la Doctrine de la Foi. Nous vous proposons aussi de larges extraits du message du pape pour la Journée de la Paix.

Après une première encyclique sur la charité, Benoît XVI nous en offre une seconde sur l’espérance. Le pape théologien nous oriente d’emblée vers les vertus théologales lesquelles, par distinction d’avec les vertus morales, ne visent pas directement notre agir humain mais situent notre rapport avec Dieu lui-même en qui nous croyons et espérons et que nous aimons. Les textes magistériels de Benoît XVI portent la marque de fabrique « Josef Ratzinger » : une foi à la recherche de l’intelligence du mystère, qui ne se dérobe pas à la confrontation avec les objections modernes, retenant, le cas échéant, la part d’intuition juste qu’elles recèlent mais aussi pointant avec acuité le vice du système. À ce débat, le pape convoque les grandes figures de la pensée chrétienne, à commencer par son cher saint Augustin mais aussi Dostoïevski, Lubac. La vie des saints illustre et étaye les principes de foi. Aucun acte du magistère, sauf le Catéchisme de l’Église catholique, n’est cité. Il est possible qu’un jour se pose la question du statut des encycliques de Benoît XVI, qui tiennent effectivement plus de la réflexion théologique que de l’enseignement formel. Mais l’Église, pour être magistérielle, a besoin d’être théologienne en amont car sa doctrine ne relève pas d’un impératif catégorique positiviste, fût-il divin, mais d’une harmonique entre la foi et la raison. Cette encyclique, où il s’agit en quelque sorte de donner « raison (logos) de l’espérance qui [nous] habite » (Pi 3, 15), comporte deux grandes parties : la première, plus doctrinale, après avoir interrogé la Parole de Dieu, repéré la déviation individualiste et dénoncé la contre façon séculière, aboutit à la véritable physionomie chrétienne de l’espérance. La seconde, davantage pastorale, tient dans une investigation des « lieux d’apprentissage pratique et d’exercice » de l’espérance : la prière, l’engagement et la souffrance, et la perspective du jugement.

Le retour en grâce de l’Épître aux Hébreux.

On saluera d’abord, dans cette encyclique la « réhabilitation » de la fameuse Épître aux Hébreux. Le pape observe sans malice que « la lettre aux Hébreux comme telle n’était pas très sympathique » à Luther (n. 7). Il faut en dire autant des théologiens catholiques conformistes, trop souvent à la remorque des protestants et perplexes face à la dimension sacerdotale et cultuelle de la lettre en question ! Outre les nombreux lieux de cette épître auxquels il se réfère, Benoît XVI fonde sa réflexion sur la définition de la foi que l’on trouve en He 11, 1 : « La foi est la substance des réalités à espérer, la preuve des réalités qu’on ne voit pas ». Le pape analyse la compréhension de ce verset par Luther, reprise dans la version allemande de la traduction œcuménique du Nouveau Testament, avec l’approbation de la Conférence épiscopale, ce qui donne en français : « La foi consiste à être ferme en ce que l’on espère, à être convaincu de ce que l’on ne voit pas ». Benoît XVI démontre clairement que, par cette traduction erronée, l’on est passé du plan objectif : « substance », « preuve », au plan subjectif : « fermeté », « conviction ». C’est alors tout le statut de l’espérance qui change, laquelle, de présence initiale (substantia / hypostasis) des réalités espérées qu’elle était, est réduite à n’être plus que « tension personnelle vers les biens qui doivent encore venir » (n. 7). Qu’il est jubilatoire de constater que la définition de la foi en He 11, 1 retenue par Benoît XVI est exactement celle dévolu ! Le Docteur angélique explique qu’il faut entendre ici « substance » comme « première ébauche d’une chose, surtout quand toute chose qui va suivre est contenue virtuellement dans son premier commencement » (Somme de théologie, IIa-IIae, 4, 1). Or c’est précisément ainsi que la vie éternelle est contenue en germe dans la grâce reçue au baptême. On appréciera aussi que Benoît XVI renvoie à la forme traditionnelle du dialogue – lumineux dans sa concision –, prélude au rite du baptême : « – Que demandez-vous à l’Église de Dieu ? – La foi.Que vous procure la foi ? – La vie éternelle. » À partir de He 10, 34 : « vous avez accepté avec joie la spoliation de vos biens, sachant que vous étiez en possession de biens meilleurs (substantia) ». Benoît XVI montre que les chrétiens peuvent ainsi renoncer à la « substance » qui assure la sécurité de leur vie pour une « nouvelle substance », soit une base que personne ne peut leur ôter et qui « suscite la vie pour les autres » (n. 8). Le pape nous invite ainsi à nous engager pour les véritables valeurs : celles du Royaume.

L’espérance sécularisée.


Mais cette espérance dans les biens du Royaume, fussent-ils déjà possédés de façon inchoative, ne nous démobilise-t-elle pas par rapport à nos responsabilités dans la société ? De plus, la compréhension d’un « salut privé » (« mon » salut) n’a-t-elle pas individualisé l’espérance jusqu’à nous faire « traverser les batailles une rose à la main », selon l’expression relevée par Lubac, c’est-à-dire assurés de notre salut personnel et superbement étrangers au tragique du monde (n. 16) ? Ce niveau « strictement privé et ultra-terrestre », outre qu’il ne consone pas avec la véritable espérance chrétienne, laquelle est communautaire, n’a pas été sans provoquer une réaction : l’abandon du caractère eschatologique de l’espérance pour sa réalisation politique sur terre. Dans son dialogue avec la modernité, Benoît XVI analyse l’idéologie du progrès, selon Francis Bacon, où l’homme, moyennant la science, pourra s’auto-racheter. Les deux « concepts-clé » sont celui de « raison », réduite au pouvoir et au faire (cf. n. 23) – qu’on se souvienne ici de la conférence de Ratisbonne où Benoît XVI mettait en garde contre l’atrophie d’une raison fermée à la métaphysique et à transcendance –, et de « liberté », entendue au sens de l’affranchissement à l’égard de la nature. Dans ce processus de « concrétisation politique » de l’espérance, le pape repère deux moments importants :
– les Lumières, et Benoît XVI se concentre sur Kant pour lequel le Règne de Dieu advient quand « la foi de l’Église est dépassée et remplacée par la foi religieuse », c’est-à-dire « par la simple foi rationnelle » ;
– le marxisme qui est l’achèvement de cette espérance sécularisée : « Une fois que la vérité de l’au-delà se serait dissipée, il se serait agi désormais d’établir la vérité de l’en deçà. La critique du ciel se transforme en critique de la terre, la critique de la théologie en une critique de la politique » (n. 20).

L'Encyclique et les commentaires "Spe Salvi" du pape Benoît XVI
 

Sources: Nos hors-séries - M. l'abbé Christian Gouyaud

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.01.2008 - BENOÎT XVI - T/Sp.S.

 

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