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Catéchèse de
Benoît XVI : méditation sur le mystère de l’origine de Jésus
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Le 03 janvier 2013 -
(E.S.M.)
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Le pape Benoît XVI, pour sa première catéchèse de l'année,
a poursuivi le thème de la foi en méditant le mystère de l’origine
de Jésus.
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Le pape Benoît XVI
Catéchèse de
Benoît XVI : méditation sur le mystère de l’origine de Jésus
Le 03 janvier 2013 - E.
S. M. -
Premier mercredi de l'année 2013, et première audience générale. Le pape Benoît XVI,
pour sa catéchèse, a poursuivi le thème de la foi en méditant le mystère de
l’origine de Jésus. D'où vient-il ? Qui est-il?
Parlant à des milliers de pèlerins en la Salle Paul VI au Vatican, le Pape a
expliqué que "rien n'est impossible à Dieu".
Catéchèse de Benoît XVI : Il a été conçu du Saint Esprit
Chers frères et sœurs,
Le Noël du Seigneur illumine encore une fois avec sa lumière les ténèbres
qui enveloppent souvent notre monde et notre cœur et il apporte l’espérance
et la joie. D’où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les
pasteurs trouvèrent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la
mangeoire » (Lc 2, 16). Face à cette Sainte Famille naît une autre
question plus profonde : comment cet enfant petit et faible peut-il avoir
apporté une nouveauté aussi radicale dans le monde au point de changer le
cours de l’histoire ? N’y a-t-il pas quelque chose de mystérieux dans son
origine qui va au-delà de cette grotte ?
Toujours à nouveau réapparaît ainsi la question sur l’origine de Jésus, la
même que lui pose le procureur Ponce Pilate au cours du procès : « D’où
es-tu ? » (Jn 19, 29). Et pourtant il s’agit d’une origine bien claire. Dans
l’Évangile de Jean, quand le Seigneur affirme : « Je suis le pain descendu
du ciel », les juifs réagissent en murmurant : « Cet homme-là n'est-il
pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors
comment peut-il dire : “Je suis descendu du ciel” ? » (Jn 6, 42). Et peu
après, les citoyens de Jérusalem s’opposent avec force à la prétendue
condition messianique de Jésus, en affirmant que l’on sait bien « d'où il
est. Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est » (Jn
7, 27). Jésus lui-même fait remarquer à quel point est vaine leur prétention
de connaître son origine, et avec cela il offre déjà une orientation pour
savoir d’où il vient : « Je ne suis pas venu de moi-même : mais celui qui
m'a envoyé dit la vérité, lui que vous ne connaissez pas » (Jn 7, 28).
Certes Jésus est originaire de Nazareth, il est né à Bethléem, mais que
sait-on de son origine véritable ?
Dans les quatre Évangiles apparaît avec clarté la réponse à la question «
d’où » vient Jésus : sa véritable origine est le Père, Dieu ; Il
provient totalement de Lui, mais d’une manière différente de n’importe quel
prophète ou envoyé de Dieu, qui l’ont précédé. Cette origine du mystère de
Dieu, « que personne ne connaît », est déjà contenue dans les récits
de l’enfance des Évangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons en ce
temps de Noël. L’ange Gabriel annonce : « L'Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi
celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1,
35). Nous répétons ces paroles chaque fois que nous récitons le Credo, la
profession de foi : « et incarnatus est de Spiritu Sancto, ex Maria
Vergine », « par l’œuvre de l’Esprit Saint il s’est incarné dans le
sein de la Vierge Marie ». À cette phrase, nous nous agenouillons car le
voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable
et inaccessible nous touche : Dieu devient l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».
Quand nous écoutons les Messes composées par les grands maîtres de la
musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du Couronnement de Mozart,
nous remarquons immédiatement comment elles s’arrêtent en particulier sur
cette phrase, presque comme pour chercher à exprimer avec le langage
universel de la musique ce que les paroles ne peuvent pas manifester : le
grand mystère de Dieu qui s’incarne, qui se fait homme.
Si nous considérons attentivement l’expression « par l’œuvre de l’Esprit
Saint né dans le sein de la Vierge Marie », nous trouvons que celle-ci
inclut quatre sujets qui agissent. De manière explicite sont mentionnés
l’Esprit Saint et Marie, mais « Il » est sous-entendu, c’est-à-dire
le Fils, qui s’est fait chair dans le sein de la Vierge. Dans la profession
de foi, le Credo, Jésus est défini par diverses appellations : «
Seigneur..., Jésus Christ, le Fils unique de Dieu... Il est Dieu, né de
Dieu, Lumière, né de la Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu... de même
nature que le Père » (Credo de Nicée-Constantinople). Nous voyons alors
qu’« Il » renvoie à une autre personne, celle du Père. Le premier
sujet de cette phrase est donc le Père qui, avec le Fils et l’Esprit Saint,
est l’unique Dieu.
Cette affirmation du Credo ne concerne pas l’être éternel de Dieu, mais elle
nous parle plutôt d’une action à laquelle prennent part les trois Personnes
divines et qui se réalise « ex Maria Virgine ». Sans elle l’entrée de Dieu
dans l’histoire de l’humanité ne serait pas parvenue à son but et il ne se
serait pas produit ce qui est central dans notre profession de foi : Dieu
est un Dieu avec nous. Ainsi, Marie appartient de manière incontournable à
notre foi dans le Dieu qui agit, qui entre dans l’histoire. Elle met à
disposition toute sa personne, « elle accepte » de devenir le lieu de la
demeure de Dieu.
Sur notre chemin et dans notre vie de foi, nous pouvons parfois même
ressentir notre pauvreté, notre incapacité face au témoignage à offrir au
monde. Mais Dieu a précisément choisi une humble femme, dans un village
inconnu, dans l’une des provinces les plus reculées du grand empire romain.
Nous devons toujours, même face aux difficultés les plus ardues à affronter,
avoir confiance en Dieu, en renouvelant la foi dans sa présence et son
action dans notre histoire, comme dans celle de Marie. Rien n’est impossible
à Dieu ! Avec Lui notre existence avance toujours en terrain sûr et elle est
ouverte à un avenir de ferme espérance.
En professant dans le Credo : « par l’œuvre de l’Esprit Saint il s’est
incarné dans le sein de la Vierge Marie », nous affirmons que l’Esprit
Saint, comme force du Dieu Très-Haut, a opéré de manière mystérieuse dans la
Vierge Marie la conception du Fils de Dieu. L’évangéliste Luc rapporte les
paroles de l’archange Gabriel : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la
puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (1, 35). Deux rappels
sont évidents : le premier est celui du moment de la création. Au début du
Livre de la Genèse nous lisons que « l’esprit de Dieu planait sur les
eaux » (1, 2) ; c’est l’Esprit créateur qui a donné vie à toutes les
choses et à l’être humain. Ce qui se passe en Marie, à travers l’action de
l’Esprit divin lui-même, est une nouvelle création : Dieu, qui a appelé
l’être du néant, donne vie avec l’Incarnation à un nouveau début de
l’humanité. Les Pères de l’Église parlent plusieurs fois du Christ comme du
nouvel Adam, pour souligner le début de la nouvelle création de la naissance
du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Cela nous fait réfléchir
sur le fait que la foi apporte aussi en nous une nouveauté si forte qu’elle
produit une seconde naissance. En effet, au début du fait d’être chrétien se
trouve le Baptême qui nous fait renaître comme fils de Dieu, qui nous fait
participer à la relation filiale que Jésus a avec le Père. Et je voudrais
faire remarquer que le Baptême se reçoit, nous « sommes baptisés » —
c’est un passif — car personne n’est capable de se rendre fils de Dieu tout
seul : c’est un don qui est conféré gratuitement. Saint Paul rappelle cette
filiation adoptive des chrétiens dans un passage central de sa Lettre aux
Romains, où il écrit : « En effet, tous ceux qui se laissent conduire par
l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L'Esprit que vous avez reçu ne
fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un
Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers
le Père en l'appelant: “Abba !”. C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui
affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (8, 14-16), et
non des serviteurs. Ce n’est que si nous nous ouvrons à l’action de Dieu,
comme Marie, ce n’est que si nous confions notre vie au Seigneur comme à un
ami dont nous nous fions totalement, que tout change, que notre vie acquiert
un nouveau sens et un nouveau visage : celui de fils d’un Père qui nous aime
et ne nous abandonne jamais.
Nous avons parlé de deux éléments : le premier élément, l’Esprit sur les
eaux, l’Esprit Créateur ; il y a un autre élément dans les paroles de
l’Annonciation.
L’ange dit à Marie : « la puissance du Très-Haut te prendra sous son
ombre ». C’est un rappel de la sainte nuée qui, durant le chemin de
l’exode, s’arrêtait sur la tente de la rencontre, sur l’arche de l’alliance,
que le peuple d’Israël portait avec lui, et qui indiquait la présence de
Dieu (cf. Ex 40, 40, 34-38). Marie est donc la nouvelle tente sainte, la
nouvelle arche de l’alliance: avec son « oui » aux paroles de l’archange,
Dieu reçoit une demeure dans ce monde, Celui que l’univers ne peut pas
contenir prend demeure dans le sein d’une Vierge.
Revenons alors à la question dont nous sommes partis, celle sur l’origine de
Jésus, synthétisée par la question de Pilate : « D’où es-tu ? ». De
nos réflexions apparaît clairement, dès le début des Évangiles, quelle est
la véritable origine de Jésus : Il est le Fils unique du Père, il vient de
Dieu. Nous nous nous trouvons face au grand mystère bouleversant que nous
célébrons en ce temps de Noël : le Fils de Dieu, par l’œuvre de l’Esprit
Saint, s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie. C’est une grande
annonce qui retentit toujours à nouveau et qui apporte l’espérance et la
joie à notre cœur, parce qu’elle nous donne à chaque fois la certitude que,
même si nous nous sentons souvent faibles, pauvres, incapables devant les
difficultés et le mal du monde, la puissance de Dieu agit toujours et
accomplit des merveilles précisément dans la faiblesse. Sa grâce est notre
force (cf. 2 Co 12, 9-10). Merci.
Texte de l'allocution de Benoît XVI en français:
Chers frères et sœurs, la lumière de la naissance du Seigneur illumine
toujours les ténèbres qui couvrent souvent notre monde et nos cœurs. Mais
d’où vient Jésus, celui qui est né à Bethléem ? Les quatre évangiles disent
qu’il vient totalement du Père. Conçu du Saint Esprit, né de la Vierge
Marie, Jésus est « Dieu-parmi-nous ». Notre credo affirme qu’il est le Fils
Unique de Dieu ; Dieu, né de Dieu ; Lumière, née de la lumière ; vrai Dieu,
né du vrai Dieu. Il est de la même nature que le Père. Notre profession de
foi parle aussi d’une action des trois Personnes divines qui se réalise en
Marie, humble femme d’un village inconnu. En elle s’accomplit
mystérieusement une nouvelle création. Avec l’Incarnation de son Fils, Dieu
donne vie à un nouveau commencement de l’humanité. La foi apporte en chacun
de nous une nouveauté si forte qu’elle produit une nouvelle naissance, grâce
au baptême. Quand nous nous ouvrons à l’action de Dieu, comme Marie, notre
vie acquiert un nouveau sens et un nouveau visage, celui d’enfants de Dieu,
le Père. Par son oui, Marie devient la nouvelle arche de l’alliance, la
demeure de Celui que l’univers ne peut pas contenir. En ce temps de Noël,
nous célébrons un grand mystère bouleversant : par l’action de l’Esprit
Saint, le Fils de Dieu s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Cette
annonce nous apporte espérance et joie : Dieu agit en nous et fait toujours
des merveilles, malgré nos faiblesses et nos incapacités. Sa grâce est notre
force !
Je salue avec joie les pèlerins francophones en particulier ceux de la
Nouvelle Calédonie et de Wallis et Futuna ! Au début de cette année,
renouvelons notre foi en la présence et en l’action de Dieu dans nos vies et
dans notre histoire. Ouvrons-lui grandement les portes de nos cœurs et de
nos maisons pour qu’il y établisse sa demeure. Il est un Père aimant qui ne
nous abandonne jamais. Bonne Année à tous !
Vidéo
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.01.2013- T/Benoît XVI
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