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Les nouveaux martyrs du djihad. L’islamisme radical massacre les
chrétiens
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Le 16 juillet 2025 -
E.S.M.
- Il n’y a pas que l’Ukraine et Gaza. Le pape Léon a récemment attiré
l’attention sur deux massacres qui se sont déroulés ailleurs, ayant fait des
victimes chrétiennes, et qui sont tous deux annonciateurs d’une forte
reprise d’agressivité de l’islamisme radical, principalement incarné par
al-Qaïda et par Daesh, l’État islamique.
S.M.
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Massacre,
survenu en Syrie -
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Les nouveaux martyrs du djihad. L’islamisme radical massacre les
chrétiens
Le 16 juillet 2025 -
E.S.M. -
Il n’y a pas que l’Ukraine et Gaza. Le pape Léon a récemment attiré
l’attention sur deux massacres qui se sont déroulés ailleurs, ayant fait des
victimes chrétiennes, et qui sont tous deux annonciateurs d’une forte
reprise d’agressivité de l’islamisme radical, principalement incarné par
al-Qaïda et par Daesh, l’État islamique.
Voici ce qu’a déclaré Léon lors
de l’Angélus
du 15 juin au sujet du premier de ces massacres, survenu au Nigéria :
« Dans la nuit du 13 au 14 juin, dans la ville de Yelwata, dans la zone
administrative locale de Gouma, dans l’État de Benue au Nigeria, un terrible
massacre a eu lieu, au cours duquel environ deux cents personnes ont été
tuées avec une extrême cruauté, la plupart d’entre elles étant des personnes
déplacées à l’intérieur du pays, hébergées par la mission catholique locale.
Je prie pour que la sécurité, la justice et la paix prévalent au Nigeria,
pays aimé et si durement touché par diverses formes de violence. Je prie en
particulier pour les communautés chrétiennes rurales de l’État de Benue, qui
ont été sans cesse victimes de violences. »
Tandis qu’à propos du second massacre, survenu en Syrie (voir photo),
voici ses déclarations, à l’audience
générale du mercredi 25 juin :
« Dimanche dernier, un attentat terroriste lâche a été perpétré contre la
communauté grecque orthodoxe dans l’église Mar Elias à Damas. Nous confions
les victimes à la miséricorde de Dieu et élevons nos prières pour les
blessés et leurs familles. Aux chrétiens du Moyen-Orient, je dis : je suis
proche de vous ! Toute l’Église est proche de vous ! Cet événement tragique
rappelle la profonde fragilité qui continue de marquer la Syrie après des
années de conflits et d’instabilité. Il est donc essentiel que la communauté
internationale ne détourne pas son regard de ce pays, mais continue de lui
offrir son soutien par des gestes de solidarité et par un engagement
renouvelé en faveur de la paix et de la réconciliation. »
La chute du califat institué par Daesh en 2014 entre la Syrie et l’Irak,
et de ses capitales Raqqa et Mossoul, défait en 2019 par une milice kurde
appuyée par les États-Unis, avait marqué l’ouverture d’une phase d’accalmie
du terrorisme islamique, mais celle-ci n’était qu’apparente et dissimulait
une réorganisation active qui a aujourd’hui repris de plus belle, avec une
reprise massive des agressions aussi bien dans les zones où il sévissait
déjà auparavant, comme l’Afrique et l’Asie, qu’en Occident.
La revue des jésuites de Rome « La
Civiltà Cattolica », qui ne sort qu’après avoir été contrôlée au plus
haut niveau par les autorités vaticanes, a consacré dans son dernier numéro
une analyse attentive de ce retour du terrorisme islamique, sous la plume de
Giovanni Sale, qu’il est intéressant de reparcourir sommairement.
La galaxie djihadiste, de l’arabe « jihad », guerre sainte, ne se
cantonne plus dans un territoire donné, elle s’est décentralisée et
infiltrée, et recrute activement y compris à grande distance des théâtres
des opérations. On vient par exemple de
démanteler ces derniers jours en Malaisie un réseau de Daesh qui
recrutait des adeptes parmi les migrants en provenance du Bengladesh.
En Occident, le recrutement vise notamment à mobiliser des loups
solitaires, et à les inciter à passer à l’action contre les musulmans
hérétiques, les chrétiens et les juifs, mais en pratique à massacrer des
gens ordinaires, souvent écrasés par des voitures-bélier lancées à
l’improviste contre la foule. Ces actes terroristes ont surtout été
perpétrés aux États-Unis, en France et en Allemagne et « La Civiltà
Cattolica » en dresse un compte-rendu impressionnant. Ils sont faciles à
mettre en œuvre et font toujours un grand nombre de victimes, ce qui permet
d’instaurer un climat de terreur.
Mais c’est surtout contre les ennemis historiques de Daesh que la terreur
s’étend à nouveau. Le 3 janvier 2024, deux attentats dans la ville de
Kerman, au Sud de l’Iran, ont fait plus de cent victimes, rassemblées à
l’occasion de la célébration du quatrième anniversaire de l’assassinat du
général des gardiens de la révolution Qassem Soleimani. Daesh, qui a
revendiqué cet attentat, n’a pas fait mystère qu’il considérait les
hérétiques chiites au pouvoir en Iran comme son principal adversaire, pour
des raisons davantage religieuses que politiques, et a même déclaré prendre
ses distances avec le Hamas, précisément parce qu’il est financé par les
renégats de Téhéran, bien qu’ils partagent tous deux l’objectif de détruire
Israël.
Un autre adversaire, moins évident, contre lequel Daesh s’en prend, c’est
la Russie. Le 22 mars 2024, une de ses cellules terroristes a assassiné
plus de 130 personnes et en blessé 180 lors d’un concert au Crocus City Hall
de Moscou.
Et à présent que le régime de Bachar el-Assad est tombé en Syrie et que
Moscou a dû démanteler ses garnisons, Daesh espère à nouveau reprendre des
territoires. Dix mille de ses hommes sont détenus dans des camps de
prisonniers surveillées par des kurdes avec l’appui de deux mille soldats
américains, mais si Donald Trump devait retirer une bonne partie de ces
derniers, comme il l’a laissé entendre, Daesh pourrait parvenir à libérer
ces prisonniers, comme il a déjà tenté de le faire à plusieurs reprises, ce
qui lui permettrait de doubler ses effectifs sur le terrain.
Le massacre du 22 juin dernier dans l’église de Mar Elias à Damas a été
un
signal tragique de cette reprise du terrorisme islamiste en Syrie.
Mais il y a un endroit dans monde où les partisans du djihad n’ont jamais
perdu de terrain, et où ils ont même consolidé leur présence, il s’agit de
l’Afrique subsaharienne, dans un territoire qui s’étend du Mali au Burkina
Faso, en passant par le Niger et le Tchad. Là-bas, ce sont plutôt les
troupes françaises, ou américaines, ou des Nations Unies, qui se sont
retirées, pour être remplacées par une présence croissante de la Russie, via
les mercenaires du groupe Wagner, pour soutenir les régimes locaux.
Dans cette vaste région, les terroristes islamistes appartiennent à deux
courants. Au Mali, c’est principalement le GSIM, Groupe de soutien à l’islam
et aux musulmans, qui sévit, composé en grande partie de Touaregs convertis
à l’islam radical par des prédicateurs arabes et pakistanais. Tandis
qu’ailleurs, c’est l’ISWAP, l’État islamique d’Afrique de l’Ouest, qui est à
l’œuvre.
Le premier appartient à la galaxie d’al-Qaïda, tandis que le second se
réclame de Daesh. Et les différences ne sont pas des moindres, à tel point
qu’elles provoquent des conflits armés entre ces deux formations, qui font
un grand nombre de morts.
Les premiers sont salafistes, de l’arabe ‘salaf’, ancien, c’est-à-dire
qu’ils se réclament de l’âge d’or de l’islam et condamnent comme apostats
les dirigeants des États musulmans qui ne suivent pas leur vision de
l’islam, mais pas le peuple. Tandis que les seconds sont takfiristes, de
l’arabe « takfir », excommunication, autrement dit ils soutiennent que le
peuple aussi est apostat et qu’il doit être condamné. On peut donc tout
aussi bien tuer des civils. Tous deux représentent les deux branches du
djihadisme contemporain.
Et tous deux sont en expansion. « La Civiltà Cattolica » cite un récent
rapport de l’ONU d’après lequel les djihadistes sont déjà « en train de
menacer les États côtiers d’Afrique de l’Ouest et pourraient instituer,
comme cela s’est déjà produit, ‘un sanctuaire terroriste’ pour attaquer
aussi bien l’Afrique que l’Occident ».
Mais cette expansion se déroule également au Nigéria, un pays très
peuplé, où l’islamisation progresse aux dépens des chrétiens, soutenue par
les deux formations djihadistes, celle appelée Boko Haram affiliée à
al-Qaïda et l’ISWAP affilié à Daesh.
Les États où les islamistes radicaux sont dominants sur le terrain sont
ceux de Borno et d’Adamawa, au Nord-Est du Nigéra, à la frontière avec le
Tchad. Tandis que plus au Sud, dans les États de Benue et d’Enugu, la tribu
musulmane des Fulani, composée de bergers, maltraite et persécute avec
toujours plus d’agressivité les cultivateurs chrétiens avec, selon ces
derniers, la complaisance du gouvernement central.
Le terrible massacre auquel le pape Léon faisait référence à la mi-juin a
justement eu lieu dans l’État de Benue et c’est le dernier d’une
série d’agressions contre des églises et des villages chrétiens.
Mais pour en revenue à cet autre massacre rappelé par le Pape, celui
survenu dans l’église grecque orthodoxe de Mar Elias à Damas, le
gouvernement syrien a attribué l’attaque à Daesh et a déclaré avoir arrêté
certains de ses combattants et détruit une cellule. Mais c’est une autre
formation djihadiste, appelée Saraya Ansar al-Sunna, qui a revendiqué
l’attentat.
Depuis l’explosion de violence qui a frappé sans discrimination au
printemps les musulmans alaouites et les chrétiens, coupables d’avoir
entretenu des liens avec le régime déchu d’Assad, le nouveau président
syrien autoproclamé Ahmed al-Charaa, qui a été un combattant djihadiste dans
sa jeunesse, a renouvelé les appels à la
réconciliation dans une Syrie ouverte à toutes les confessions. Et
l’accord sans précédent qu’il a signé avec le leader de la communauté kurde
syrienne Mazloum Abdi laisse espérer que l’on avance dans cette direction,
tout comme l’accord conclu avec les élites druzes de la ville de Soueïda et
la future adhésion, donnée comme probable, aux accords d’Abraham avec la
reconnaissance qui s’en suivrait de l’État d’Israël par Damas.
Entretemps, depuis le début du conflit en 2011, la population chrétienne
en Syrie s’est réduite de deux tiers et elle ne conterait plus aujourd’hui
que 300 000 fidèles.
Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire
L’Espresso.
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Sources
: diakonos.be-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.07.2025
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