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La première lectio publique du pape émérite
Benoît XVI
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Le 23 octobre 2014 -
(E.S.M.)
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Il vient de l'écrire, et elle a été lue par son secrétaire
l'archevêque Georg Gänswein
hier
matin, lors d'un évènement organisé en son honneur. Traduction
complète de l'article de l'OR (benoit-et-moi
22/10/2014).
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Image sur l'OR: Photo-souvenir de la Commission des
Missions, durant le Concile, au printemps 1965, à Nemi. -
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(On reconnaît Joseph Ratzinger, troisième à droite de la dernière
rangée)
La première lectio publique du pape émérite
Benoît XVI
Le 23 octobre 2014 - E.
S. M. -
On retrouve avec bonheur le grand théologien au meilleur de sa forme
intellectuelle.
Ce serait évidemment un rêve de disposer de l'intégralité de la conférence!
Elle est suivie d'un exposé du cardinal Filoni, qui rend un magnifique
hommage à Benoît XVI.
MISSION DANS LA VÉRITÉ
« Un geste de gratitude pour ce que, comme peritus conciliaire, avec
son enseignement de professeur, comme préfet de la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi, et enfin, avec son précieux magistère, il a fait pour
l'Eglise ».
C'est avec ce motif que
l'Université Pontificale Urbanienne a voulu dédier son grand amphi à
Benoît XVI.
La cérémonie a eu lieu ce mardi 21 octobre dans le cadre de l'inauguration
de l'année académique de l'université, et a vu la participation de
l'archevêque Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale, qui a lu un
message écrit pour l'occasion par le pape émérite, dont le prélat est le
secrétaire particulier.
* * *
Soulignant la dimension d'"universalité" que l'on respire la vie dans
l'Urbanienne, Benoît XVI rappelle à la communauté universitaire que l'Église
"n'a jamais considéré un seul peuple ou une seule culture", mais a
été dès le début "destinée à l'humanité". En ce sens, affirme-t-il,
elle devient instrument visible de cette paix que le Christ a promis à ses
disciples, et qui aujourd'hui, "dans un monde déchiré et violent, devient
de plus en plus urgente à édifier et à construire".
Mais pour atteindre cet objectif - se demande Benoît XVI - "la mission
est-elle vraiment toujours d'actualité?"
Ou bien n'est-il pas préférable de miser sur le dialogue entre les
religions, unies dans un service "commun" pour la cause de la paix?
La réponse, selon Ratzinger, doit être recherchée sans perdre de vue la
"question de la vérité". A laquelle, dit-il, on ne peut renoncer au nom d'un
désir générique de "paix entre les religions du monde".
En ce sens, Benoît XVI voit les religions non pas comme des "variantes
d'une seul et même réalité" qui "revêt des formes différentes"
mais comme une réalité, "en mouvement à un niveau historique, tout comme
sont en mouvement les peuples et les cultures".
Dans la perspective chrétienne, cela signifie que la rencontre avec Jésus
"peut les conduire pleinement à leur vérité". Car le Christ ne
détruit pas les cultures et les histoires avec lesquelles il entre en
contact, mais il les insère "dans quelque chose de plus grand, vers quoi
elles sont en chemin", les portant à "une purification et une
maturation".
De cette rencontre, en effet, naît "une nouvelle vie" et "de
nouvelles dimensions de la foi se manifestent et apportent la joie".
Naturellement, la religion est tout autre chose qu'"un phénomène unitaire".
En elle, "on peut trouver des choses certainement nobles et belles, mais
aussi basses et destructrices", affirme Ratzinger, expliquant les
présupposés de l'"opposition" entre religion et foi théorisée par
Karl Barth et ensuite Dietrich Bonhoeffer. Une vision que le Pape émérite
juge "unilatérale", tout en reconnaissant que chaque religion - à
commencer par le christianisme - "pour rester dans le juste, doit dans le
même temps être toujours critique de la religion".
Dans tous les cas, Benoît XVI rejette l'hypothèse positiviste selon
laquelle la religion peut désormais être considérée comme "dépassée".
L'homme, affirme-t-il, "devient plus petit, et non pas plus grand, quand
il n'y a plus de place pour un ethos qui, à la base de son authentique
nature, renvoie au-delà du pragmatisme" et oriente son regard vers Dieu.
D'où la conviction que, "dans un monde profondément changé, le devoir de
communiquer aux autres, l'Evangile de Jésus-Christ reste raisonnable".
Egalement parce que, conclut-il, "la joie exige d'être communiquée"
de même que l'amour et la vérité. Non pas pour "apporter à notre
communauté le plus possible de membres", encore moins "pour le
pouvoir", mais - précise Ratzinger - en raison du fait que l'amour vécu
dans la joie "est la preuve authentique de la vérité du christianisme".
* * *
Dans la lectio magistralis qui a suivi, le Cardinal Fernando Filoni,
Préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples et Grand
Chancelier de l'université, a remercié Benoît XVI, soulignant "la très
haute personnalité spirituelle, morale et intellectuelle de l'homme de Dieu.
Il a toujours conjugué - a-t-il raconté en se référant à son expérience
personnelle - ces trois aspects qui l'élevaient à une haute
considération, mais qui me donnaient assurance, certitude et paix pour ce
qui lui était soumis et qu'il décidait. J'admirais sa simplicité de vie,
la grande patience, son aptitude à voir loin, son profond amour pour
l'Eglise, la recherche sûre de la vérité et sa profonde attention
à chacun, et à chaque chose. J'admirais sa sensibilité d'âme et sa
discrétion. Avec sobriété, il aimait dialoguer et écouter. Aujourd'hui
encore, il s'intéresse au monde missionnaire qui lui tient profondément à
cœur".
C'est précisément sur le rapport entre Joseph Ratzinger et la dimension
missionnaire de l'Eglise que le cardinal Filoni a centré sa réflexion longue
et articulée.
Partant de l'autobiographie publiée par le cardinal allemand à la fin des
années soixante-dix, l'orateur a identifié dans la "maison" et dans
le "voyage", les "deux pôles d'une géographie spatiale et
spirituelle dans laquelle s'est déroulée jusqu'à aujourd'hui l'histoire
humaine et chrétienne des cinquante premières années de Joseph Ratzinger et
de son ministère de prêtre, théologien et pasteur.
Cette tâche, qui s'est développée avec l'appel par le Pape Jean-Paul II à la
tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, devait finalement
assumer des dimensions universelles inattendues, le portant, comme
successeur de Saint-Pierre, à une connaissance plus approfondie et un
service renouvelé au sein du gouvernement de l'Eglise de Rome et de l'Eglise
universelle, également à travers les voyages apostoliques".
À cet égard, le grand chancelier a souligné que Benoît XVI a accompli 54
voyages : trente en Italie et vingt-quatre en dehors. Concrètement, en
sept ans, et un peu plus de huit mois de son pontificat, il a fait "un
voyage presque tous les deux mois". Et dans 44% des cas, il a franchi
les frontières de la péninsule italienne: quinze en Europe, trois au
Moyen-Orient, deux en Afrique, trois dans les Amériques et un en Australie.
Puis le Cardinal Filoni a rappelé le magistère missionnaire du pape émérite
et indiqué trois propositions pour une étude ultérieure des enjeux et des
défis de l'évangélisation.
La première concerne la question sur Dieu, parce que "considérer
aujourd'hui la question "Qu'est-ce qui est réel?" apparaît comme une
première contribution théologique à la mission"'.
La seconde concerne le sujet de la mission, car cette dernière et l'Église "sont
aux yeux de Benoît XVI organiquement liées, unies à un point tel que les
expériences directes vécues et rendues objet de réflexion de la part des
évêques des jeunes Eglises, ont contribué à approfondir et à redécouvrir
théologiquement et ecclésiologiquement la nature missionnaire de l'Eglise".
La troisième considère certains aspects de la mission, parmi lesquels
apparaît particulièrement actuel celui de la liberté religieuse, un thème
très cher à Ratzinger. "Aujourd'hui encore, dans différentes parties
du monde - a conclu le Cardinal Filoni - elle est théoriquement ou
pratiquement refusée, et les chrétiens, et d'autres traditions religieuses,
souffrent de la persécution. La persécution n'est pas un signe de la
vérité, mais la vérité est toujours persécutée".
Sources : Trad.
benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.10.2014
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