Le Christ instruit Pierre et Jean , Jn 20–23 – Vincenzo Civerschio
Ce que l’Eglise nous fait lire dans la finale de
l'Évangile de Jean, c’est une sorte d’évangile de l’amitié : Ainsi, à
ses amis, à ses témoins, Jésus ne demande ni la même vie, ni la même mort;
et la conséquence pour nous est immédiate: nous n’aurons à copier la mort
de personne sur terre, et nous n’avons aucune vie à imiter. Nous n’avons
pas à regarder autour de nous, à droite ou à gauche, pour apprendre
comment moduler notre réponse à Dieu, et il serait illusoire de chercher
des repères pour nous-mêmes dans le cheminement des autres. "Que t’importe
ce que j’attends de l’autre, nous dit Jésus. Toi, suis-moi !". À
quoi fera écho la consigne de Paul: "Que chacun donne comme il a résolu
dans son cœur". Cf. Rm 12,3
Nous ne pouvons ni prévoir ni mesurer
ce que Dieu donne aux autres et ce que Dieu demande à d’autres, parfois
proches de nous et très chers. Jésus adresse à chacun un appel précis,
personnel, singulier, et personne ne peut jauger la fidélité d’autrui.
L’important, pour tout disciple, est de ne pas mettre de limites à sa
propre réponse: Me voici Seigneur , que veux-Tu que je fasse ? Ac
9,10 Le sérieux ou la misère de notre réponse à Jésus est finalement
affaire personnelle; C’est le test de notre amour pour lui, et nous ne
pouvons ni nous en remettre paresseusement à la fidélité des autres, ni
tirer un alibi de leurs faiblesses. Nous sommes toujours tentés de
lire notre vie dans le miroir de l’opinion des autres ou de lire leur vie
au miroir de notre propre senti. Jésus nous ôte doucement le miroir des
mains: "Que t’importe! Toi, suis-moi ".
Comment notre
action de grâce à la Trinité ne s'enflammera-t-elle pas, pour sa
miséricorde à l'égard des créatures ? La gratitude ne peut se limiter à un
simple sentiment : elle aspire à se traduire dans des actions concrètes.
« celui qui a vraiment rencontré le Christ - écrit le pape Jean-Paul
II dans la lettre apostolique où il trace le programme pastoral de
l'Église pour le nouveau siècle - ne peut le garder pour lui-même, il doit
l'annoncer. Il faut un nouvel élan apostolique qui soit vécu comme un
engagement quotidien » (Jean-Paul II, Novo millennio ineunte, no 40).
Duc in altum! (Avance au large) nous exhorte le saint-père, en nous
stimulant à abandonner le havre tranquille de l'inactivité - de la
commodité - qui retient si souvent les chrétiens. L'heure est venue
de se lancer courageusement sur toutes les mers du monde, en collaborant
personnellement - sans peur de rien ni de personne - à la nouvelle
évangélisation de la société. Le Maître lui-même nous invite
impérieusement à cette pêche d'âmes, comme il l'a indiqué à Pierre et aux
Douze premiers : Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche (Lc 5,
4). C'est l'heure de l'apostolat, le moment de manifester - par des
faits concrets et quotidiens - le zèle pour le salut des âmes,
signe distinctif des disciples de Jésus-Christ et preuve certaine que
nous nous efforçons réellement de rechercher l'union à Dieu, la sainteté.
Comment m’est venue l’idée d’évoquer les servants d’autel ?
Au printemps 2004 j'ai eu l'occasion de lire « Redemptionis
Sacramentum », ce document m'a interpellé et à l'automne je l’ai complété
par la lecture de la lettre Apostolique pour L'Année Eucharistique. Dès ce
moment j'ai cherché sur le Web divers sites traitant cette question et en
particulier une réponse à la question suivante: Comment un laïc peut-il
aider efficacement le célébrant lors de la messe dominicale ? La
recherche en vue d’établir un contact ne fut pas très féconde, j'ai
pourtant exploité les maigres résultats obtenus en envoyant des dossiers,
par la poste, à six personnes très officielles dont deux évêques.
Quatre n'ont pas répondu ! Le cinquième m'a conseillé d'en parler à mon
curé, le sixième de lire un livre ! Entre-temps, et en attendant des jours
meilleurs, j'ai continué l’édifiante lecture de documents émanant du Siège
apostolique allant jusqu'à me faire une compilation des passages qui
m'avaient le plus imprégné d’émerveillement, parfois d’étonnement et
singulièrement d’espoir.
Extraits des
courriers restés sans réponse
Nos prêtres sont des hommes de terrain, d'un grand courage et méritants.
Une paroisse principale regroupe souvent autour d'elle entre dix et quinze
clochers et il leur est impossible de suffire à tout le monde. Cela fait
mal de les voir courir avec leur attaché-case. Ce mot est parodique,
absurde autant qu'injuste car nous aimons nos prêtres.
Je demeure
persuadé qu'il y a, dans tous les villages de France, des hommes de bonne
volonté qui n’aspirent qu’à sonner les cloches, à préparer les ornements,
l'autel, les lectures et qui de surcroît serviraient à l'autel. La
liturgie mentionne fréquemment différents rôles de servants : le
cruciféraire, les céroféraires, le thuriféraire, ainsi que ceux qui
servent directement le prêtre à l'autel et cela seulement – (RS.44.) Il
est même possible d'imaginer que ces mêmes personnes pourraient aider à la
formation des enfants de chœur et les soutenir avec beaucoup de
sollicitude, leur inculquant : « Venez, adorons-Le », c’est incontestable
qu’aujourd’hui, c’est authentique « folie pour le monde ».
Par
contre il est vrai que le curé a effectivement le pouvoir, en tant que
pasteur, de ne pas recruter d'enfants de chœur. Mais cela contredit les
règles liturgiques et les recommandations de l'Eglise. La liturgie prévoit
toujours au moins un servant de messe: "Il est bon qu'il y ait
ordinairement auprès du prêtre célébrant un lecteur, un chantre et au
moins un ministre de l'autel (Institution Générale du Missel Romain, art.
116.) Mais ce texte est remplacé depuis par un nouveau, dont la version
française est d'une discrétion... En effet, ce nouveau document est plus
précis : il affirme que le prêtre ne peut dire la messe sans servant de
messe que lors des circonstances exceptionnelles. Evidemment, nous savons
et cela est dûment approuvé, ce servant peut être un adulte ! Mais force
est de reconnaître que ce n'est pas pour cette raison que les servants
d’autel ont tant disparu.
Dans un article : « Laïcité et nouvelle
évangélisation en France » paru dans L'Observatore Romano du 11 janvier
2005 le Cardinal Jean-Louis Tauran exprime: « certes, un sondage réalisé
en l'an 2000 révèle que la religion n'est une valeur importante que pour
10 % des personnes interrogées. La proportion des jeunes qui pratiquent
régulièrement est peut-être de 2 % de leur tranche d'âge. » Dans ce même
article le Cardinal nous exhorte à ne pas céder à la désespérance. D’abord
parce que ce n’est pas le premier séisme qui ébranle le catholicisme
français. « A la fin de la Terreur, il ne restait que 7 paroisses en
communion avec le Siège apostolique ! » Ensuite parce que l’Esprit
travaille et suscite des énergies nouvelles.
Pour que les choses
puissent s’améliorer, certains m’ont conseillé d'aller voir le Conseil
Pastoral ou de m'adresser au Conseil Paroissial ! C'est chose faite depuis
belle lurette et les résultats n’ont pas toujours été probants.
J’ajouterai, à la décharge de nombreux curés, que beaucoup "d’équipes de
liturgies" (parfois insuffisamment formées et ou documentées) ont acquis
tant de poids dans certaines paroisses qu'elles en sont devenues toutes
puissantes, même face à un curé qui préfèrerait un peu plus de
discernement. Il arrive fréquemment que tel prêtre, conscient qu'un chant
en latin, le Credo pour ne citer qu'un exemple qui me passe par la tête,
ferait plaisir à la majorité des paroissiens, n'ose même pas en parler à
cause d'un petit noyau de fidèles qui bloque toute discussion sur la
question, et impose à tout le monde un répertoire qui n'attire personne.
Nombreux sont ceux qui ne savent pas que le latin est la langue liturgique
de l'Eglise Catholique Romaine toute entière, sans aucune exception.
Comme le rappelle le Saint-Père : « La liturgie n'est jamais la
propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans
laquelle les Mystères sont célébrés . » (EE.52)
Sans les
Exhortations du Vatican et l'institution de cette Année de l'Eucharistie,
je serais resté dans l’ignorance et n'aurais jamais imaginé que quelque
chose puisse s’inverser ! J'ajoute que, si je ne m'étais pas abonné en
janvier 2004 et par le plus grand hasard à l'Observatore Romano, j’aurais
été privé de participation à cette « Année de grâce ». Je désire apporter
ma contribution et faire connaître ce Trésor au plus grand nombre. Pour
cela il est nécessaire d’adhérer à une structure d’Eglise indéfectible.
Concrètement je me rallie sans réserve au § 35 du
document : «suggestions et propositions » émanant de la Congrégation pour
le Culte Divin, qui suggère aux fidèles du Christ d'accueillir
l'invitation du Saint-Père à faire tout ce qui est possible , durant cette
année, pour donner à l'Eucharistie dominicale la place centrale qui lui
revient dans la paroisse.
Dans ce même document au chapitre «
initiatives et engagements pastoraux » deux § ont retenu plus
particulièrement mon attention. Le premier : « susciter l'intérêt et l
'engagement, d'une manière particulière, des prêtres, par des initiatives
diverses, y compris à l'échelle nationale . » (§33) La seconde : «
ouvrir des rubriques dans les sites Internet sur le thème de l
'Eucharistie » (§34)
Vous trouverez en annexe la compilation
dont question plus haut. Elle est articulée en trois parties. La première,
« L'Eucharistie » : c'est l'émerveillement et l'adoration ; la
seconde intitulée « les ombres », n'est en aucun cas un
réquisitoire contre qui que ce soit, elle n'a sa place que, pour
introduire la troisième partie : « les fidèles du Christ » non pas
avec un regard nostalgique vers le passé mais d’espérance. Ne tenez aucun
compte de la mise en page, en rouge, en italique, en sur gras, souligné
etc. tout cela est à utilisation personnelle, seul le texte compte, pas un
seul mot n’a été modifié ni ajouté.
Dans ces quelques pages vous
trouverez le pourquoi de ma démarche, reste à discerner le comment bien
agir, etc.… (Fin des citations)
V
L’Eucharistie est le bien le plus précieux que nous ayons sur terre¹ et
Elle est, de nos jours, l’un des domaines les plus méconnus et les plus
négligés de la doctrine catholique, alors qu’Elle est :
Le don par
excellence… (EE.11) La source et le sommet de toute vie chrétienne… (EE.1)
Et de toute l’évangélisation…(EE.22) Le lien entre le ciel et la
terre…(EE.9) L’expression fidèle des sentiments du Christ… (RS.5)
Le sommet de tous les Sacrements…(EE.34)
¹
« Ô moments les plus précieux de la vie ! » petit journal de sainte
Faustine - 840 « Tu nous as laissé Ta miséricorde dans le Très
saint Sacrement. Voilà ce que Ton amour a daigné accorder, pour qu’allant
par la vie, les souffrances et les peines, je ne doute jamais de Ta bonté
ni de Ta miséricorde . » Petit journal -1748
Le monde entier a pu
observer les millions de pèlerins témoignant de leur Foi, lors des
obsèques de Jean-Paul II. Probablement avaient-ils entendu son appel ! «
N’ayons pas peur de parler de Dieu et de porter la tête haute les
signes de la foi » (MND.26). Cette exhortation devrait donner du
courage aux plus timides afin qu’ils accueillent l’invitation du Saint
Père à faire tout ce qui est possible pour donner à l’Eucharistie
dominicale la place centrale qui lui revient dans la paroisse;
cette dernière est à juste titre, appelée « communauté eucharistique
» (cf. SC.42 ; MND.23 ; DD.35-36 ; Euchariisticum
mysterium, 26 ; AE. 35) Cessons d’être peureux !
Qui visite
le Seigneur dans sa propre maison ne L’entretiendra pas toujours de sa
propre personne, ni de ses affaires, mais s’intéressera d’abord aux
affaires de Dieu .Participer au Saint Sacrifice nous entraîne comme à
notre insu dans le courant de la vie de l’Eglise…Comment assister au Saint
Sacrifice avec un esprit et un cœur ouverts sans être pénétrés de sa
finalité, sans être saisis du désir d’engloutir notre petite vie
personnelle dans la grande œuvre du Rédempteur .
Seigneur, que veux-Tu que je fasse
?
Je ne te demande pas de courir le monde, ni d’assister à de nombreux
colloques, séminaires ou symposiums de toutes sortes mais simplement de
faire tout ce qui est possible dans ta paroisse.
(MND.26)
Prépare minutieusement la grande salle
(Lc 22,12 EE.47)
Et reste avec Moi.
En Lui, près de Lui, se trouve la réponse à toutes les aspirations
de notre foi et de notre amour.
Faites tout ce qu’Il vous dira. cf.0
Jn 2,5 Marie," Femme Eucharistique " Lettre Apostolique
Rosarium Virginis Mariae (16 octobre
2002) A méditer absolument.
Si
vous êtes Curé de paroisse (s) et n’avez pas de servant d’autel,
il s’avère urgent d’appeler des
hommes qui se recommandent par leur vie chrétienne, leur foi, leur
conduite morale et leur fidélité envers le Magistère de l’Eglise et
associez les dans l’exercice des tâches qui leur incombent au
service de l’autel . (RS.46) (MND.17)
Si vous êtes
fidèles du Christ , n’ayez pas peur de lire les documents repris
dans les rubriques : FIDELES LAÏCS, SERVANTS DE L’EUCHARISTIE et
LITURGIE-EUCHARISTIE, ensuite allez trouver votre curé « avec la
certitude qu’il voudra bien accueillir cette proposition avec une
prompte docilité et un fervent amour » (MND,5) après, répondez avec
générosité à l’appel de Dieu.
Conclusion
Si nous négligions l’Eucharistie, comment
pourrions-nous porter remède à notre indigence ? (EE.60§2)