Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique par Anne Speeckaert et www.JesusMarie.com
Petit Journal de Sœur Faustine
0804. Faustine ch.
804. L’immaculée Conception de la Mère de Dieu.
Dès le matin, j’ai ressenti la proximité de la Très Sainte Vierge pendant la
Sainte Messe. Je La vis si belle que les mots me manquent pour décrire cette
beauté, même en partie. Elle était toute blanche, ceinte d’une écharpe
bleue, le manteau bleu aussi, une couronne sur la tête. De toute sa personne
rayonnait une lumière inconcevable. « Je suis la Reine du ciel et de la
terre, mais surtout votre mère. » Elle me serra contre Son Cœur et dit : «
J’ai compassion de toi. » Je sentis la force de Son Cœur immaculé se
communiquer à mon âme. Maintenant, je comprends pourquoi depuis deux mois je
me préparais et j’attendais cette fête avec impatience. Depuis aujourd’hui,
je tâche d’avoir l’âme aussi pure que possible pour que les rayons de la
grâce Divine s’y reflètent dans toute leur lumière. Je désire être un
cristal pour Lui plaire.
805. Ce jour-là, je vis un certain prêtre éclatant de sa lumière à Elle.
Sûrement cette âme aime l’Immaculée.
806. Une étrange langueur s’empara de mon âme, je m’étonne qu’elle ne sépare
pas l’âme du corps. Je désire Dieu, je désire me noyer en Lui. Je comprends
que je suis dans un terrible exil. De toute sa force, mon âme s’élance vers
Dieu. Ô habitants de ma patrie, souvenez-vous de l’exilée ! Quand les voiles
tomberont-ils pour moi aussi ? Quoique je voie et que je sente
approximativement quand, cependant un voile très fin me sépare encore du
Seigneur. Je désire Le regarder face à face, mais que tout se fasse selon
Votre volonté !
807. 11. XII.1936. Aujourd’hui, je ne pus assister à la Sainte Messe toute
entière. J’assistai seulement aux parties les plus importantes et, après
avoir reçu la Sainte Communion, je me retirai tout de suite dans ma
solitude. Soudain je fus envahie par la présence Divine. Et à ce moment je
sentis la Passion du Seigneur pendant un très court moment. Alors je connus
plus profondément l’œuvre de la miséricorde.
808. Dans la nuit, je fus soudainement éveillée et je compris qu’une âme
avait grand besoin de prières. En peu de mots, mais de toute mon âme, je
priai le Seigneur de lui accorder la grâce.
809. Le lendemain après-midi en entrant dans la salle, je vis une personne
mourante et j’ai appris que l’agonie avait commencé pendant la nuit. J’ai
constaté que c’était au moment où l’on me demandait des prières. Tout à
coup, j’entendis dans mon âme une voix : « Dis ce chapelet que Je t’ai
enseigné ! » Je courus chercher mon rosaire. Et je m’agenouillai près de
l’agonisante et je commençai avec toute l’ardeur de mon âme à dire ce
chapelet. Soudain la moribonde ouvrit les yeux. Elle me regarda et je n’eus
pas le temps d’achever le chapelet qu’elle était morte dans une étrange
paix. Je priais ardemment le Seigneur de tenir la promesse qu’Il m’avait
faite pour la récitation de ce chapelet. Le Seigneur me fit connaître que
cette âme avait reçu la grâce que le Seigneur m’avait promise. Cette âme
était la première qui ait obtenu la promesse du Seigneur. Je sentais la
force de la miséricorde qui entourait cette âme.
810. En rentrant dans ma solitude, j’entendis ces mots : « Je défends chaque
âme à l’heure de la mort comme Ma propre gloire. Que l’on récite ce chapelet
soi-même, ou bien que d’autres le récitent pour l’agonisant, l’indulgence
est la même. Quand on le récite auprès de l’agonisant, la colère divine
s’apaise, la miséricorde insondable s’empare de son âme et les profondeurs
de Ma miséricorde sont émues par la douloureuse Passion de Mon Fils. »
Oh ! Si l’on pouvait comprendre combien est grande la miséricorde du
Seigneur et que nous en avons tous besoin, surtout à cette heure décisive !
811. Aujourd’hui j’ai lutté contre les esprits des ténèbres à propos d’une
âme. Comme Satan hait terriblement la miséricorde divine, je vois qu’il
s’oppose à toute cette œuvre.
812. Ô Jésus miséricordieux, étendu sur la croix, souvenez-vous de l’heure
de notre mort ! Ô Cœur très miséricordieux de Jésus, ouvert par la lance,
cachez-moi à l’heure dernière de ma mort ! Ô Sang et Eau qui avez jailli du
Cœur de Jésus, soyez pour moi des sources de miséricorde insondable à
l’heure de ma mort ! Jésus mourant, otage de miséricorde, apaisez la colère
de Dieu à l’heure de ma mort !
12. XII. 1936. Aujourd’hui j’ai seulement reçu la Sainte Communion et
j’assisterai quelques instants à la Sainte Messe. Toute ma force est en
Vous, Pain vivant ! Il me serait difficile de vivre un jour, si je n’allais
pas communier. Vous êtes mon bouclier. Sans Vous, Jésus je ne saurais vivre
!
814. Jésus, mon Amour, m’a fait comprendre aujourd’hui qu’il m’aime
beaucoup, quoiqu’il y ait un si grand abîme entre nous : le Créateur et la
créature. Et cependant il y a une sorte d’égalité : l’amour qui comble cet
abîme, Lui-même se penche vers moi et me rend capable d’être en union avec
Lui. Je suis noyée en Lui, comme si je me perdais complètement. Et
cependant, sous Son regard miséricordieux mon âme prend de la vigueur et de
la force. Elle prend conscience qu’elle aime et est particulièrement aimée.
Elle sait que le Tout-Puissant la défend. Une telle prière, quoique courte
apporte cependant beaucoup à l’âme. Et des heures entières de prière
ordinaire ne lui donnent pas autant de lumière qu’un court moment de prière
intense.
815. L’après-midi j’étais pour la première fois dans la véranda. Et
aujourd’hui Sœur Félicie vint me voir, m’apporta quelques menus objets de
première nécessité, quelques belles pommes et les amitiés de la chère Mère
Supérieure et des chères Sœurs.
816. 13. XII. 1936. Confession devant Jésus
Quand j’ai constaté que voilà trois semaines que je ne me suis pas
confessée, je me suis mise à pleurer en voyant les péchés et certaines
difficultés de mon âme. Je ne me suis pas confessée car les circonstances
m’en empêchèrent. Quand il y avait la confession, j’étais alitée justement
ce jour-là. La semaine suivante, la confession était fixée pour l’après-midi
et j’étais partie pour l’hôpital le matin. Aujourd’hui, dans l’après-midi,
le Père Andrasz est entré dans ma chambre et s’assit pour que je me
confesse. Auparavant nous n’avons pas échangé un seul mot. Ce qui me réjouit
extrêmement car je désirais beaucoup me confesser. Comme toujours, j’ai
découvert mon âme et le Père me donna une réponse à chaque menu détail.
Je me sentais très heureuse
|