Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique par Anne Speeckaert et www.JesusMarie.com
Petit Journal de Sœur Faustine
1208. Neuvaine à la Miséricorde Divine que Jésus m’ordonna d’écrire et de
réciter avant la Fête de la Miséricorde. On la commence le Vendredi Saint. «
Je désire que, durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de Ma
Miséricorde, afin qu’elles puisent force et soulagement, ainsi que toutes
les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et
particulièrement à l’heure de la mort. Chaque jour tu amèneras jusqu’à mon
Cœur un nouveau groupe d’âmes et tu les plongeras dans l’immensité de Ma
Miséricorde. Et moi je les conduirai toutes dans la maison de Mon Père. Tu
feras cela dans cette vie et dans l’autre. Je ne refuserai rien à toute âme
que tu amèneras à la source de Ma Miséricorde. Et chaque jour tu imploreras
Mon Père, au nom de Ma douloureuse Passion de t’accorder des grâces pour ces
âmes-là. »
J’ai répondu : Jésus, je ne sais comment faire cette neuvaine, ni quelles
âmes conduire tout d’abord à Votre Cœur Très Miséricordieux. » Jésus me
répondit qu’Il me dirait chaque jour quelles âmes je devais conduire à Son
Cœur.
Premier jour
1209. « Aujourd’hui, amène-Moi l’humanité entière, particulièrement les
pécheurs ! Immerge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ! Tu Me consoleras
ainsi de cette amère tristesse dans laquelle Me plonge la perte des âmes. »
1210. Très Miséricordieux Jésus, dont le propre est d’avoir pitié de nous et
de nous pardonner, ne regardez pas nos péchés, mais la confiance que nous
avons en Votre infinie bonté. Recevez-nous dans la demeure de Votre Cœur
Très Miséricordieux et ne permettez pas que nous en sortions pour
l’éternité. Nous Vous en supplions par l’amour Ô Toute-Puissante Miséricorde
de Dieu, Secours du pécheur, Océan d’amour infini et de pitié,
Vous venez en aide à ceux qui Vous prient avec humilité.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur toute l’humanité, et
particulièrement sur les pauvres pécheurs, enfermés dans le Cœur Très
Miséricordieux de Jésus ! Par Sa douloureuse Passion, faites-nous
Miséricorde afin que soit glorifié Votre Toute-Puissante Miséricorde dans
les siècles des siècles. Amen.
Deuxième jour
1211. « Aujourd’hui amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses, et
plonges-les dans Mon insondable Miséricorde ! Elles ont bien fait durer Mon
amer supplice. Par elles comme par des canaux, Ma Miséricorde s’écoule sur
l’humanité. »
1212. Très Miséricordieux Jésus, de qui provient tout ce qui est bon,
multipliez Vos grâces en nous, afin que nous accomplissions dignement les
actes de Miséricorde, et que notre prochain en glorifie le Père de
Miséricorde qui est au Cieux !
Jaillie de la mer de Miséricorde,
La fontaine de l’Amour divin
Habite les cœurs purs,
Scintillante comme l’étoile,
Limpide comme l’aurore.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur ce groupe d’élus au cœur de
Votre vigne : les âmes sacerdotales et religieuses ! Accordez-leur les
bienfaits de Votre bénédiction ! Par amour pour le Cœur de Votre fils qui
est leur demeure, concédez-leur le pouvoir de Votre lumière, afin qu’elles
puissent guider les autres sur le chemin du salut, et qu’elles puissent
toutes ensemble rendre hommage à Votre insondable Miséricorde pour
l’éternité. Amen.
Troisième jour
1213. « Aujourd’hui, amène-moi toutes les âmes pieuses et fidèles et
plonge-les dans l’océan de Ma Miséricorde. Ces âmes me consolèrent sur le
chemin du Calvaire. Elles furent cette goutte de consolation dans un océan
d’amertume. »
1214. Très Miséricordieux Jésus qui accordez surabondamment le trésor de
Votre Miséricorde à tous, recevez-nous tous ans la demeure de Votre Cœur
Très Compatissant ! Et ne nous en laissez pas sortir pour l’éternité, je
Vous en supplie par cet inconcevable amour dont brûle Votre Cœur pour le
Père Céleste.
Impénétrables merveilles de la Miséricorde,
Insondables au pécheur comme au juste,
Lorsque sur nous, vous jetez un regard de pitié,
Vous nous attirez tous vers Votre Amour !
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes fidèles, héritage
de Votre Fils ! Par Sa douloureuse Passion, accordez leur Votre bénédiction
et entourez-les de Votre incessante protection afin qu’elles ne perdent
l’amour ni le trésor de la Sainte Foi, mais qu’elles glorifient Votre
infinie Miséricorde avec le chœur des Anges et des Saints pour l’éternité !
Amen.
Quatrième jour
1215. « Aujourd’hui, amène-moi les païens et ceux qui ne Me connaissent pas
encore. Je pensais aussi à eux durant Ma douloureuse Passion, et leur zèle
futur consolait Mon Cœur. Plonge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ! »
1216. Très compatissant Jésus qui êtes la lumière du monde, recevez dans la
demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes des païens et de ceux qui
ne Vous connaissent pas encore ! Que les rayons de Votre Grâce les
illuminent, afin qu’elles aussi glorifient avec nous les merveilles de Votre
Miséricorde ! Et ne les laissez pas sortir de la demeure de Votre Cœur Très
Compatissant !
Faites que la lumière de Votre amour, mon Dieu,
Illumine enfin toutes les âmes restées dans les ténèbres,
Et que n’hésitant plus à Vous reconnaître,
Elles chantent avec nous la gloire de votre Miséricorde !
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes des païens et de
tous ceux qui ne Vous connaissent pas encore, mais qui sont enfermés dans le
Cœur Très Compatissant de Jésus ! Attirez-les vers la lumière de l’Evangile
! Elles ne savent pas combien est grand le bonheur de Vous aimer. Faites
donc qu’elles aussi, puissent glorifier la munificence de Votre Miséricorde
dans les siècles des siècles. Amen.
Cinquième jour.
1217. « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes des hérétiques et des apostats !
Plonge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ! Dans Mon amère Passion,
elles Me déchiraient le Corps et le Cœur, c’est-à-dire Mon Eglise.
Lorsqu’elles reviendront à l’unité de l’Eglise alors se cicatriseront Mes
Plaies. Et de cette façon elles Me soulageront dans Ma Passion. »
Même pour ceux qui mirent en pièces le manteau de l’unité,
Coule en Ton Cœur une source de pitié.
Par la Toute-Puissance de Ta Miséricorde, ô Dieu,
Tu peux aussi retirer ces âmes de l’erreur.
1218. Très Miséricordieux Jésus qui êtes la bonté même, Vous ne refusez pas
la lumière à ceux qui Vous la demandent. Recevez dans la demeure de Votre
Cœur Très compatissant les âmes des hérétiques et des apostats ! Par Votre
lumière ramenez-les à l’unité de l’Eglise ! Ne les laissez sortir de la
demeure de votre Cœur Très Compatissant, mais faites qu’elles aussi
glorifient la munificence de Votre Miséricorde !
Père Eternel, jetez un regard miséricordieux sur les âmes des hérétiques et
des apostats qui, persistant obstinément dans leurs erreurs, gaspillèrent
Vos bontés et abusèrent de Vos grâces ! Ne regardez pas leurs fautes, mais
l’amour de Votre fils et Son amère Passion qu’Il souffrit également pour
elles, puisqu’elles aussi sont enfermées dans le Cœur Très Compatissant de
Jésus. Faites qu’elles aussi glorifient Votre immense Miséricorde dans les
siècles des siècles ! Amen.
Sixième jour
1219. « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes douces et humbles, ainsi que celles
des petits enfants et plonge-les dans Ma Miséricorde ! Ce sont elles qui
ressemblent le plus à Mon Cœur. Elles m’ont réconforté dans Mon amère
agonie. Je les voyais veiller sur Mes autels comme des Anges terrestres. Sur
elles Je verse des torrents de grâces. Ma grâce ne peut être reçue que par
les âmes pleines d’humilité. Ce sont ces âmes-là en qui Je mets Ma
confiance.
1220. Très Miséricordieux Jésus qui avez dit Vous-même : « Apprenez de Moi
que Je suis doux et humble de Cœur », recevez dans la demeure de Votre Cœur
Très Compatissant les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits
enfants ! Ces âmes-là plongent dans le ravissement le Ciel entier, et sont
particulièrement aimées du Père des Cieux. Elles forment un bouquet de
fleurs devant le trône divin dont Dieu seul respire le parfum. Ces âmes-là
demeurent pour toujours dans le Cœur très compatissant de Jésus, chantant
sans cesse l’hymne de l’amour et de la Miséricorde pour l’éternité.
1221. L’âme véritablement humble et douce,
Respire déjà le Paradis sur terre,
D’un parfum d’humilité son cœur
Grise le Créateur Lui-même.
1222. Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes douces et
humbles, ainsi que sur celles des petits enfants demeurant dans le Cœur Très
Compatissant de Jésus. Ce sont ces âmes-là qui ressemblent le plus à Votre
Fils. Le parfum de ces âmes montent de la terre et s’élève jusqu’à Votre
trône. Père de Miséricorde et de toute bonté, je Vous implore par l’amour et
la prédilection que Vous avez pour ces âmes, de bien vouloir bénir le monde
entier, afin que toutes les âmes puissent chanter ensemble la gloire de
Votre Miséricorde pour l’éternité. Amen.
Septième jour
1223. « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui vénèrent et glorifient
particulièrement Ma Miséricorde et plonge-les en elles. Ces âmes-là ont le
plus partagé les souffrances de Ma Passion. Ce sont elles qui ont pénétré le
plus profondément en Mon âme. Elles sont le vivant reflet de Mon Cœur
Compatissant. Ces âmes brilleront d’un éclat particulier dans la vie future.
Aucune n’ira en enfer. Je défendrai chacune d’elles en particulier à l’heure
de la mort. »
1224. Très Miséricordieux Jésus dont le Cœur n’est qu’amour, recevez dans la
demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes qui vénèrent et glorifient
plus particulièrement l’immensité de Votre Miséricorde. Dotées de la
puissance même de Dieu, elles avancent confiantes en Votre Miséricorde au
milieu de tous les tourments et contrariétés. Ces âmes sont unies à Jésus et
portent le poids de l’humanité entière sur leurs épaules. Elles ne seront
pas jugées sévèrement, mais Votre Miséricorde les protègera au moment de
l’agonie.
L’âme qui célèbre la bonté du Seigneur
Est, de Lui, tout particulièrement chérie.
Près de la source de vie, elle a trouvé demeure,
Et puise mille grâces en la Miséricorde de Dieu.
Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes qui
célèbrent et vénèrent Votre plus grand attribut : Votre infinie Miséricorde
! Enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus, elles sont un vivant
Evangile. Leurs mains sont pleines d’actes de miséricorde. Comblées de joie
elles chantent l’hymne de la Miséricorde du Très-Haut. Je Vous en supplie,
manifestez-leur Votre Miséricorde selon l’espoir et la confiance qu’elles
ont mis en Vous ! Que s’accomplisse en elles la promesse de Jésus qui a dit
: « Je défendrai leur vie durant, comme Ma propre Gloire, les âmes qui
vénéreront Mon infinie Miséricorde. Je les défendrai tout particulièrement à
l’heure de la mort. »
Huitième jour
1225. « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui sont au Purgatoire et plonge-les
dans l’abîme de Ma Miséricorde ! Que les flots de Mon Sang rafraîchissent
leurs brûlures ! Toutes ces âmes Me sont très chères, mais elles Me rendent
Justice. Il est en ton pouvoir de leur apporter quelque soulagement.
Puise dans le trésor de Mon Eglise toutes les indulgences, et offre-les en
leur nom ! Oh ! Si tu connaissais leur souffrance, tu offrirais sans cesse
en leur nom l’aumône de tes prières, et tu paierais leurs dettes à Ma
Justice. »
1226. Très Miséricordieux Jésus qui avez dit vouloir Vous-même la
Miséricorde, voici que j’amène à la demeure de Votre Cœur Très Compatissant,
les âmes du Purgatoire, qui Vous sont très chères, mais qui pourtant doivent
rendre des comptes à Votre Justice. Que les flots de Sang et d’Eau jaillis
de Votre Cœur éteignent les flammes du feu purificateur afin que, là aussi,
soit glorifiée la puissance de Votre Miséricorde !
De la terrible ardeur du feu purificateur,
Une plainte s’élève vers Ta Miséricorde,
Demandant consolation, soulagement, fraîcheur,
Des seuls ruisseaux d’Eau à Ton Sang mêlés.
Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes souffrant
au Purgatoire, enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus ! Je Vous
implore par la douloureuse Passion de Jésus, Votre Fils, et par toute
l’amertume dont son Ame Très Sainte fut inondée, de manifester Votre
Miséricorde aux âmes qui sont soumises à Votre Justice sans défaut. Que
Votre regard ne tienne compte que des mérites des plaies de Jésus, Votre
Très Cher Fils, car nous croyons que Votre bonté et Votre pitié sont
infinies !
Neuvième jour
1227. « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes indifférentes et froides, et
plonge-les dans l’abîme de Ma Miséricorde. Ce sont ces âmes-là qui blessent
le plus douloureusement Mon Cœur. Ce sont elles, qui au Jardin des Oliviers,
m’inspirèrent la plus grande aversion. C’est à cause d’elles que j’ai dit :
« Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de Moi ! »
Pour elles, l’ultime planche de salut est de recourir à Ma Miséricorde. »
1228. Très Compatissant Jésus qui n’êtes que pitié, j’amène à la demeure de
Votre Cœur Très Compatissant les âmes indifférentes et froides. Que ces
âmes, dont la froideur cadavérique Vous emplit de répulsion, retrouvent la
flamme de la vie au feu de Votre pur amour ! Très Compatissant Jésus, usez
de la Toute-Puissance de Votre Miséricorde : entraînez-les dans le brasier
même de Votre amour et communiquez-leur le feu de l’amour divin, car Vous
pouvez tout !
Feu et glace ensemble il ne faut mêler,
Car le feu s’éteindra ou la glace fondra.
Mais par Ton infinie Miséricorde, Mon Dieu,
Tu peux suppléer de plus grandes déficiences.
Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes indifférentes, qui
sont cependant enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus ! Père de
Miséricorde, je Vous supplie par la Passion amère de Votre Fils et par Son
agonie de trois heures sur la croix, permettez que ces âmes-là célèbrent
aussi l’abîme de Votre Miséricorde !
1229. Ô jour éternel, ô jour tant désiré,
Avec impatience, avec nostalgie je guette.
Et très bientôt l’amour,
Le salut se dressera juste devant moi !
Ô jour merveilleux, moment incomparable,
Où pour la première fois je fixerai mon Dieu,
L’époux de mon âme et le Seigneur des seigneurs.
Ce jour, l’épouvante n’étreindra point mon âme !
Ô jour très solennel, ô jour de clarté,
Où l’âme reconnaîtra son Dieu à Sa puissance,
Toute entière sombrera, à Son amour livrée.
Seront alors passés misère, exil, souffrance !
Ô jour bienheureux, jour de bénédiction,
Pour toi mon cœur flambera d’un feu éternel
Que je ressens déjà comme à travers un brouillard.
Jésus à travers vie et mort, m’est extase et charme !
Ô jour dont j’ai rêvé toute ma vie durant !
Vois, je T’ai si longuement attendu, Seigneur,
Car Toi seul je désire en cet ultime instant,
Toi, l’Unique en mon cœur, le reste ne m’est rien !
Jour de délice ! Infinie suavité!
De Ta grande Majesté, ô Dieu, mon Epoux !
Rien ne saurait contenter un cœur virginal, tu le sais.
Là sur Ton doux Cœur j’appuie mon front.
Fin du troisième cahier.
Cahier IV
Inscription sur la couverture du troisième cahier :
Quatrième cahier du Petit Journal de Sœur (Marie-) Faustine
J.M.J.
1230. Aujourd’hui Jésus a habité mon cœur.
Il est descendu de son trône céleste,
Ce grand Seigneur, créateur de l’univers.
Il est venu à moi sous la forme du pain.
Ô Dieu éternel enfermé dans mon cœur,
Te possédant, je possède le ciel entier.
Et de concert avec les Anges, je chante le Très Saint.
Je vis uniquement pour Ta gloire.
Ce n’est pas au Séraphin que Tu T’unis mon Dieu,
Mais à l’homme chétif,
Qui sans Toi ne peut rien accomplir.
Mais pour l’homme Tu es toujours miséricordieux.
Mon cœur t’est un habitacle,
Ô Roi d’éternelle gloire !
Règne en maître et roi, en mon cœur,
Comme en un superbe palais !
Ô Dieu grand et inconcevable,
Qui as daigné tant T’abaisser,
Je Te rends gloire en toute humilité,
Et Te supplie de bien vouloir me sauver.
J.M.J.
1231. Ô douce Mère de Dieu,
Sur Toi je modèle ma vie.
Tu es pour moi la lumineuse aurore,
En Toi je sombre avec ravissement !
Ô Mère, Vierge immaculée,
Par toi se reflète pour moi le rayonnement de Dieu.
C’est Toi qui m’apprends à aimer le Seigneur à travers les orages,
Contre l’ennemi, Tu es mon bouclier et ma protection !
Cracovie le 10 août 1937.
Sœur Marie Faustine
Du Très Saint Sacrement
1232. Ô Sainte Eucharistie, source des douceurs divines,
Tu donnes force à mon âme.
Ô Toi, le Tout-Puissant, qui pris corps en la Vierge,
Tu visites mon cœur secrètement,
Et la force des sens ne T’atteint pas !
1233. J.M.J. Cracovie, le 10 août 1937
Quatrième cahier.
Tout est pour Vous, Jésus ! De chaque battement de mon cœur je désire
glorifier Votre Miséricorde. Et autant que faire se peut, je désire
encourager les âmes à faire confiance à cette Miséricorde, ainsi que Vous me
l’avez vous-même commandé, Ô Seigneur !
1234. En mon cœur, en mon âme, c’est la nuit noire. Devant mon esprit se
dresse un mur impénétrable, qui me dérobe Dieu. Cependant je ne suis pas la
cause de cette obscurité. Etrange est ce tourment dont je crains de décrire
ici l’étendue. Mais même dans cet état, j’essaie de Vous être fidèle. Ô mon
Jésus, toujours et en tout, mon cœur ne bat que pour Vous !
1235. 10 août 1937. Aujourd’hui je suis revenue de Rabka à Cracovie, je me
sens très malade. Seul Jésus sait combien je souffre. Ces jours-ci, j’ai été
tout à fait semblable à Jésus crucifié. Je me suis armée de patience afin
d’expliquer à chaque Sœur pourquoi je ne pouvais demeurer là. C’est-à-dire
que l’état de ma santé avait empiré. Quoique je sache bien que certaines
Sœurs ne le demandaient pas pour partager mes souffrances, mais pour les
augmenter.
1236. Ô Jésus, quelle obscurité m’envahit et quel néant me saisit ! Mais mon
Jésus, ne me laissez pas seule, accordez-moi la grâce de la fidélité ! Bien
que je ne puisse connaître les mystères de Votre divine volonté, cependant,
il est en mon pouvoir de dire : « Que Votre volonté soit faite ! »
1237. Le 12 août. Aujourd’hui, j’ai eu un entretien avec Monsieur l’Abbé
Sopocko qui, passant par Cracovie, s’arrêta un moment. Je désirais le voir,
Dieu a exaucé mon désir.
Ce prêtre est une grande âme entièrement remplie de Dieu. Ma joie a été
profonde et j’ai remercié Dieu pour cette grande faveur puisque je désirais
le voir pour la plus grande gloire de Dieu.
1238. Ô vivante Hostie, Jésus caché, Vous voyez l’état de mon âme ! Je suis
incapable de prononcer, de moi-même, Votre Saint Nom. Je ne peux pas allumer
un feu d’amour, en mon cœur. Mais m’agenouillant à Vos pieds, je tourne vers
le Tabernacle le regard de mon âme, un regard de fidélité. Même si en mon
âme il y a du changement, Vous êtes, Vous, toujours le même. J’ai confiance
que viendra le moment où Vous dévoilerai Votre face, et Votre enfant
apercevra à nouveau Votre doux Visage. Je m’étonne, Jésus, que Vous puissiez
si longtemps Vous cacher de moi, et que Vous puissiez retenir cette
avalanche d’amour que Vous éprouvez pour moi. De toute son attention, mon
cœur écoute, et j’attends Votre venue, unique trésor de mon cœur.
1239. Notre Seigneur Jésus prend vivement la défense de Ses représentants
sur terre. Il est si fort en communion d’esprit avec eux qu’Il m’ordonne de
préférer leur avis au Sien. J’ai compris combien l’intimité entre Jésus et
le prêtre est grande. Ce que le prêtre dit, Jésus en prend la défense. Et
souvent Il se conforme à ses désirs. Plus d’une fois Il fait dépendre de son
avis, Ses rapports avec une âme. J’ai été initiée à tout ceci par une grâce
particulière. Et je sais jusqu’à quel point Vous partagez avec eux pouvoir
et mystère, ô Jésus, plus que Vous ne le faites avec les Anges ! Je me
réjouis de tout cela, car c’est pour mon bien.
1240. Ô mon Jésus, qu’il est difficile, lorsque quelqu’un est peu aimable
avec nous et que l’on nous fait de la peine de supporter cette souffrance.
Ce n’est qu’une petite peine. Mais c’est pour moi une peine insurmontable si
quelqu’un me montre son amabilité, tout en me dressant des embûches à chaque
pas.
Comme il faut avoir une grande force de volonté pour aimer cette âme en
Dieu. Plus d’une fois, l’âme doit aller jusqu’à l’héroïsme, afin d’aimer
cette âme comme Dieu l’exige. Si l’on avait peu de contacts avec elle, il
serait plus facile de la supporter. Mais si l’on vit ensemble et qu’on
expérimente ceci à chaque pas, cela exige un très grand effort.
1241. Mon Jésus, imprimez-Vous en moi, afin que je puisse Vous refléter ma
vie durant. Divinisez-moi, pour que mes actes aient une valeur surnaturelle.
Faites que j’aie pour chaque âme sans exception, amour, pitié et
miséricorde. Ô mon Jésus, chacun de vos Saints reflète en sa personne l’une
de Vos vertus ! Moi je désire refléter Votre Cœur compatissant et plein de
Miséricorde. Je veux le glorifier.
Que Votre Miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme,
tel un sceau ! Ce sera là mon emblème en cette vie et en l’autre. Glorifier
Votre miséricorde est l’unique tâche de ma vie.
1242. Instruction du Père Andrasz. 15 août 1937.
Cet intervalle que Dieu a permis, (c’est-à-dire, cette sécheresse de l’âme
et le sentiment de son misérable état) fait connaître à celle-ci, combien
elle a peu de pouvoir par elle-même, et lui apprend à quel point il convient
d’apprécier les grâces de Dieu
Le deuxième point : c’est la fidélité aux exercices et aux devoirs, la
fidélité d’une façon générale, et en tout, comme dans les moments de joie.
Troisième point : en ce qui concerne cette affaire, il faut obéir totalement
à l’Archevêque. Mais on peut, de temps à autre, la lui rappeler avec calme.
Parfois un peu d’amère vérité est nécessaire.
A la fin de notre entretien, je lui ai demandé de me permettre d’avoir des
entretiens avec Notre Seigneur Jésus, comme auparavant. Il m’a répondu : «
Je ne peux donner des ordres à Notre Seigneur Jésus. S’Il vous attire
Lui-même vers Lui, vous pouvez vous abandonner à cette attirance, mais
souvenez-vous bien de le vénérer toujours grandement, car c’est un très
grand Seigneur. Si vous cherchez vraiment en tout cela la volonté de Dieu et
désirez l’accomplir, vous pouvez alors être tranquille, Dieu ne permettra
aucune sorte d’écart. En ce qui concerne les mortifications et souffrances,
vous me rendrez compte la prochaine fois de la façon dont vous les
pratiquez. Je vous laisse sous la garde de la Très Sainte Vierge Marie. »
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