Inde : Le premier prêtre catholique
est mort suite aux agressions en Orissa |
|
Cité du Vatican, le 31 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- “Les chrétiens en Orissa désirent seulement un retour à une vie
normale, en harmonie et en paix avec tous, dans le respect des droits
constitutionnels”
|
Inde : Le premier prêtre catholique est mort suite aux agressions en Orissa
ASIE/INDE -
Interview de Mgr Stanislaus Fernandes, Secrétaire Général de la Conférence
épiscopale indienne
Le 31 octobre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Ils ne cherchent pas des privilèges mais seulement les mêmes opportunités et
droits constitutionnels garantis à tous les citoyens indiens. Les chrétiens
en Orissa ne pensent pas à la vengeance mais veulent seulement un retour à
une vie normale, en harmonie et en paix avec tous. C’est ce qu’affirme dans
un entretien avec l’Agence Fides Mgr Stanislaus Fernandes, s.j., Secrétaire
Général de la Conférence épiscopale indienne. L’Église indienne a reçu
réconfort et consolation des paroles de Benoît XVI et des appels répétés en
faveur des chrétiens en Inde, prononcées durant le Synode des évêques. Mais
elle vit aujourd’hui un moment de deuil, de silence et de prière pour la
mort tragique du père Bernard Digal, de l’Archidiocèse de
Cuttack-Bhubaneshwar, en Orissa, violemment frappé et blessé le 25 août
dernier par des radicaux hindous, décédé le 28 octobre suite à ses
blessures.
Voilà l’interview que Mgr Fernandes a accordée à Fides:
Comment l’Église indienne a-t-elle accueillie les récents appels du
Saint-Père pour les chrétiens en Inde, pendant et à la fin du Synode des
évêques ?
Dans les appels du Saint-Père Benoît XVI, nous avons ressenti sa sollicitude pastorale
pour toutes les Églises et pour tous les peuples qui souffrent. C’est une
consolation de sentir sa proximité, même après la mort tragique du premier
prêtre indien à cause des violences. Durant le Synode, entouré d’Évêques et
de Patriarches de nombreuses communautés qui affrontent des difficultés et
des humiliations, le Saint-Père s’est senti uni spirituellement aux
souffrances de nombreux chrétiens dans le monde. Le Pape a exprimé sa
préoccupation pour les tragédies qui se déroulent dans des pays comme l’Irak
et l’Inde. Nous espérons que son appel de paix sera écouté de tous les
hommes de bonne volonté.
Est-il possible que les responsables civils et religieux en Inde commencent
vraiment à agir et fassent tous les efforts possibles pour arrêter les
violences ?
Le Premier Ministre indien, se référant à la situation en Orissa, a parlé de
“honte nationale”. Le Ministre de l’Intérieur, dans une discussion récente
au parlement, a promis une loi pour arrêter la violence sectaire et
intercommunautaire. Nous espérons tous que la conscience collective soit
réveillée par le cri des mères et des plaintes des enfants réfugiés dans les
forêts ou relégués dans des camps de réfugiés en Orissa. Il faut que tous
ceux qui aient incité les âmes à la violence se convertissent à la paix et à
l’harmonie. La campagne de haine contre les chrétiens en Orissa ne pourra
être effacée d’un coup : elle demande la conversion des cœurs. Les
responsables civils et religieux sont appelés à écouter la voix du
Saint-Père. Mais il n’est pas évident que cela arrive.
Quelles sont les urgences pour les minorités religieuses, chrétiennes ou non
dans le pays ? Quelles sont vos espérances ?
L’urgence est avant tout de faire rentrer les réfugiés d’Orissa chassés de
leur village dans leur vie, dans leurs maisons et propriétés, en toute
sécurité, en harmonie avec leurs voisins. Un juste dédommagement pour les
destructions serait seulement le début de ce processus, alors que la perte
de la paix, la peur, les traumatismes psychologiques, le désespoir sont
difficiles à mesurer. L’Église demande seulement que les droits garantis par
la constitution soient respectés pour les chrétiens et les autres minorités
religieuses, les appliquant dans un esprit de vérité et de justice. Les
discriminations injustes que les chrétiens subissent doivent être
repoussées. La petite minorité chrétienne a toujours donné une contribution
pour la construction du bien commun national. Nous continuerons à jouer
notre rôle en servant la nation indienne jusqu’à notre dernier souffle, à
l’exemple de Notre-Seigneur Jésus-Christ. (PA)
ASIE/INDE - Deuil pour l’Église indienne : le premier prêtre catholique est
mort suite aux agressions en Orissa
La violence sur les chrétiens a causé la mort du
premier prêtre catholique : il s’agit du père Bernard Digal, de l’Archidiocède
de Cuttack-Bhubaneshwar, en Orissa, agressé et malmené le 25 août par des
radicaux hindous. Il est décédé le 28 octobre à l’hôpital suite à des
lésions à la tête. C’est le père Mrutyunjay Digal, prêtre du même
archidiocèse et secrétaire de l’Archevêque local, Mgr Raphael Cheenath, qui
a transmis cette nouvelle à l’Agence Fides. Pour lui, c’est “un moment de
deuil, de silence et de prière pour toute l’Eglise locale”.
Le père Bernard, 45 ans, a été transporté à l’hôpital de Chennai, dans le
Tamil Nadu, pour être soumis à une intervention chirurgicale délicate à la
tête, mais son corps, mal remis des nombreux traumatismes, blessures et
lésions, a cédé.
“Durant sa vie, le père Bernard a montré détermination et courage en
témoignant et en mourant pour le Christ. Il est mort en véritable chrétien,
et juste après l’agression qu’il a subi, il a pardonné à ses ennemis et ses
persécuteurs. Notre affection et nos prières vont à toutes les personnes qui
lui sont proches, pour les renforcer et les encourager dans ce moment de
difficulté”, a affirmé le prêtre, informant que Mgr Cheenath était au chevet
du père Bernard, lui apportant les dernières paroles de réconfort et
l’accompagnant dans le trépas par la prière.
Des messages de condoléance et de solidarité sont arrivés en Orissa de
nombreux diocèses, de la Conférence épiscopale, de mouvements et
associations chrétiennes comme de plusieurs organisations civiles.
En se préparant à célébrer les obsèques, la communauté catholique locale
affirme que “l’intercession du père Bernard du Ciel donnera réconfort et
espérances à tous les chrétiens persécutés en Orissa”.
Le père Bernard est le premier prêtre catholique tué dans la campagne de
violences anti-chrétiennes. Selon certaines organisations chrétiennes
indiennes, on compterait environ 100 morts, des milliers de personnes
blessées ou malmenées, alors que les massacres, plus ou moins cachés,
continuent. Environ 15.000 chrétiens sont encore dans des camps de réfugiés,
alors que 40.000 ont fui dans les forêts ou dans d’autres lieux, terrorisés
et dépossédés de leurs maisons et propriétés par des groupes extrémistes
hindous. (PA)
Nouveau: conseils aux personnes qui
désirent recevoir les actualités ou consulter le site régulièrement:
ICI
|
Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.10.2008 -
T/International |