Pour berner le Motu Proprio de Benoît XVI, il y a les ADAP ! |
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Rome, le 31 août 2007 -
(E.S.M.) - Dans son Motu Proprio, le pape
Benoît XVI précise que l'histoire de la liturgie est faite de croissance
et jamais de rupture. Le prêtre n'a donc pas à partager son rôle avec
les laïcs. Pro Liturgia propose un billet humoristique mais comme le dit
le proverbe, il n'y a jamais de fumée sans feu !
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Si nous continuons, voilà ce
qui nous attend !
Pour berner le Motu Proprio du pape Benoît XVI, il y a les ADAP !
Pro Liturgia a lu pour nous dans...
... le courrier des lecteurs de "Famille
chrétienne":
"Au-delà des polémiques actuelles qui ne sont malheureusement pas toujours
dénuées d'arrière-pensées, d'un côté comme de l'autre, l'impression générale
que peut en tirer un "chrétien de base" est la suivante: après une époque
marquée par une forte insistance sur l'aspect sacrificiel de la messe,
l'accent a été mis sur l'aspect communautaire pour le valoriser, à l'issue
du Concile Vatican II. Mais ce mouvement de balancier semble aujourd'hui
parti un peu loin (...) En réalité, il y a trois aspects indissociables dans
la liturgie: un aspect personnel et intérieur, un aspect communautaire, et
un aspect transcendantal. Force est de reconnaître que l'exaltation de
l'aspect communautaire se fait parfois au détriment des deux autres aspects.
(...) Évidemment, selon sa sensibilité propre, on sera tenté de mettre
l'accent plutôt sur un aspect, ou plutôt sur un autre...
En fait, il n'y a vraisemblablement pas de solution
miracle, parce qu'en vérité, comme un tabouret repose sur ses trois pieds,
nous sommes invités à tenir les trois aspects ensemble..."
... dans
L'Homme Nouveau
(L'humeur de Pasquin):
"Après une année de ministère, le curé part en vacances quelques jours
(...). L'arrivée tardive le samedi soir ne l'empêche pas de passer dans le
village s'enquérir des horaires des messes le dimanche: il proposera demain
à son confrère un "coup de main". A la porte de l'église, les horaires sont
affichés: il s'agit d'une ADAP
(Assemblée Dominicale en
l'Absence de Prêtre [1]).
Deo gratias, se dit-il, puisque je suis là, je pourrai célébrer la messe.
Le lendemain, il se rend à la sacristie où quelques personnes s'agitent,
quelques femmes, saintes femmes certainement ! Il se présente, annonçant
qu'il peut dire la messe. Alors, comme s'il avait proposé de tripoter toutes
les majorettes du village, l'une des mémères caté-kermesse mute brutalement
en pitbull et, dans une fulgurante colère, aussi immédiate qu'imprévue, le
vire manu militari en hurlant: "Ils nous avaient bien dit qu'on risquait de
se faire récupérer notre ADAP par des prêtres ! Il n'en est pas question, il
n'y aura pas de messe aujourd'hui !"
Abasourdi, le curé "briseur d'ADAP" a repris sa voiture. Dans une église
quasi désaffectée, accompagné par une nonagénaire parkinsonienne, gardienne
des clés depuis toujours, le prêtre en vacances dit sa messe seul. Pendant
ce temps, la pasto-mégère s'excite à faire chanter quelques anciens qu'elle
a privés de messe. Très à son affaire à l'autel, elle gère: cantiques,
parole, évangile, ciboire, calice, communion.
Seigneur! S'il y a toujours eu des grenouilles de bénitier, il y a
maintenant des crapauds sur le tabernacle."
Ndlr : Quelques précisions, non
exhaustives, à l'attention des lecteurs
qui nous écrivent, généralement désorientés par la pratique des A.D.A.P. :
Ni les tentatives de cléricalisation des
laïcs, ni les efforts en vue d'une laïcisation du clergé ne peuvent être
porteurs des grâces divines.
[1] Les assemblées dominicales
en l'absence de prêtre (A.D.A.P., on comprend aussi en l'attente de prêtre).
De plus en plus, les évêques demandent que l'on n'y distribue pas
systématiquement la communion, pour que ces
célébrations ne soient pas comprises comme un ersatz de la messe ;
certains évêques vont jusqu'à l'interdire. L'assemblée dominicale a sa
raison d'être dans les paroisses, quand il ne peut y avoir de messe, car «
là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux », a dit
Jésus (Mt 18, 20) : ceci
exprime et nourrit la communauté locale. (Mgr
Robert Le Gall, Président de la Commission épiscopale pour la Liturgie)
L'Église ne peut pas se passer des évêques et
des prêtres.
La
diminution du nombre de prêtres n'est pas un progrès, ni une chance, encore
moins une grâce. C'est une pauvreté à vivre comme une pauvreté. La
disparition des prêtres serait, non une nouvelle image de l'Église,
mais une mutilation du Corps du
Christ. Personne
ne peut remplacer ceux qui sont sacrements de la Tête.
S'il en est besoin, des suppléances
pourront et devront être données, par exemple pour présider les ADAP, pour
célébrer des baptêmes (tout à fait exceptionnellement en cas d'extrême
nécessité, le baptême étant le premier sacrement d'appartenance au corps du
Christ), pour être témoin de l'Église aux mariages (là encore en cas de
vraie nécessité), etc. Mais il doit être clair que cela est de l'ordre de
la suppléance en des circonstances où il n'est pas possible de faire
autrement et en tendant à retrouver la situation normale du corps du Christ
le plus vite possible.
Notre objectif à tous, ce n'est pas la
promotion des évêques et des prêtres, ni la promotion des laïcs.
C'est la promotion du corps du Christ. La suppléance ne peut jamais devenir
un droit
ou une situation normale. Le caractère de suppléance doit toujours être
exprimé et manifesté.
(Pour rappel, un laïc n'est
également pas autorisé à prononcer l'homélie réservée
aux seuls ministres ordonnés)
Même si d'autres font certaines
activités que nous faisions, nous évêques et prêtres, nous ne sommes pas
disqualifiés ni périmés Nous ne perdons pas notre absolue nécessité.
Nous demeurons sacrements du Christ Tête.
(Mgr
Raymond Bouchex, Archevêque d'Avignon)
Enfin, soulignons que cette insistance sur la qualité de la liturgie de la
Parole veut renouveler le sens des Assemblées
dominicales en l'absence de prêtre, dans lesquelles la liturgie
de la Parole prend une place importante. Benoît XVI reprend la proposition
des Pères synodaux demandant qu'un rituel
spécifique soit élaboré par les conférences épiscopales
(cf. n° 75, suivant la proposition 10).
Pour lui, ces liturgies, avec ou sans communion eucharistique, doivent «
être des occasions privilégiées de prière adressée à Dieu pour qu'il envoie
de saints prêtres selon son cœur» (Sacramentum
Caritatis n° 75).
Dans les contrées où la messe dominicale ne peut pas être
célébrée faute d’un nombre suffisant de prêtres, Benoît XVI exhorte malgré
tout, les communautés chrétiennes à se réunir, pour
lire les Écritures et pour prier: "Cela
devra cependant se réaliser dans le cadre d'une instruction appropriée sur
la différence entre la messe et les assemblées dominicales en l'absence de
prêtre" (Sacramentum
Caritatis n° 75).
Ce sujet avait déjà fait l'objet d'attentions particulières de la part
du pape Jean-Paul II dans la Lettre apostolique
Dies Domini sur la sanctification du Dimanche
(§ 53).
Sources: Pro Liturgia - E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.08.2007 - BENOÎT XVI -
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