Le pape Jean Paul II parle de la
beauté aux jeunes
Cité du Vatican, le 30 août 2008 -
(E.S.M.)-
Réfléchissez bien, interpelle Jean Paul II, vous les jeunes qui êtes
précisément à l'âge où l'on tient tant à être beau ou belle pour plaire
aux autres ! Un jeune homme, une jeune fille doivent être beaux, avant
tout et surtout intérieurement.
Le pape Jean Paul II -
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Le pape Jean Paul II parle de la beauté aux jeunes
Discours aux Jeunes :
"Resplendissants de beauté intérieure"
Mes très chers jeunes garçons et filles,
Aujourd'hui je vous parlerai brièvement de la quatrième vertu cardinale, la
tempérance, la sobriété. Saint Paul écrivait à son disciple Tite, qu'il
avait laissé dans l'île de Crête comme évêque: "exerce les jeunes à être
sobres" (Tt 2, 6). Répondant, moi aussi, à
l'invitation de l'Apôtre des Gentils, je voudrais déclarer d'abord que les
attitudes de l'homme provenant des diverses vertus cardinales sont
mutuellement interdépendantes et unies. On ne saurait être un homme vraiment
prudent, ni authentiquement juste, ni réellement fort si l'on ne possède pas
la vertu de tempérance, Celle-ci conditionne, indirectement toutes les autres
vertus; mais celles-ci sont également indispensables pour que l'homme puisse
être "tempérant" ou 'sobre". Temperantia est commune omnium virtutem
cognomen - écrivait au Vlème siècle Saint Jean Climaque
(Échelle du Paradis, 15) - ce que nous pourrions
traduire par "la tempérance est le dénominateur commun de toutes les autres
vertus".
Il peut sembler étrange de parler de la tempérance ou de la sobriété à des
jeunes gens et à des adolescents. Pourtant, très chers fils, cette vertu
cardinale vous est particulièrement nécessaire,
à vous qui vous trouvez dans cette période merveilleuse et délicate où votre
réalité biopsychique croît jusqu'à sa parfaite maturité; nécessaire pour
être capables, physiquement et spirituellement, d'affronter les hauts et les
bas de la vie, dans ses exigences les plus variées. Est tempérant celui qui
n'abuse pas des aliments, des boissons, des plaisirs; celui qui ne boit pas
immodérément de l'alcool; qui ne se prive pas de sa conscience en usant de
stupéfiants et de drogues. Nous pouvons imaginer en nous un "ego inférieur"
et un "ego supérieur". Dans notre "ego inférieur" s'exprime notre "corps",
avec ses besoins, ses désirs, ses passions de nature sensible. La vertu de
tempérance assure à tout homme la domination de l"ego supérieur" sur l"ego
inférieur". S'agirait-il en ce cas d'une humiliation, d'une diminution de
notre corps ? Au contraire ! Cette domination le valorise, l'exalte.
L'homme
tempérant est celui qui a la maîtrise de soi-même; celui chez qui les
passions ne l'emportent pas - sur la raison, sur la volonté et, également,
sur le cœur, précise Jean Paul II. On comprend alors combien indispensable est la vertu de
tempérance pour que l'homme soit pleinement homme, pour que le jeune soit
authentiquement jeune. Le triste et avilissant spectacle d'un homme ivre ou
d'un drogué nous fait clairement comprendre qu'"être homme" signifie, avant toute autre chose,
respecter sa
propre dignité, se faire guider par la vertu de tempérance. Se dominer
soi-même, maîtriser ses propres passions, la sensualité, ne signifie
nullement devenir insensible ou indifférent : la tempérance dont nous parlons
est une vertu chrétienne, que nous apprenons de l'enseignement et de
l'exemple de Jésus et non pas de la morale dite "stoïque".
La tempérance
exige de chacun de nous une humilité spécifique à l'égard des dons que Dieu
a placés dans notre nature humaine. Il y a "l'humilité du corps" et
"l'humilité du cœur". Cette humilité est condition nécessaire de l'harmonie
intérieure de l'homme, de sa beauté intérieure. Réfléchissez bien,
interpelle Jean Paul II, vous les
jeunes qui êtes précisément à l'âge où l'on tient tant à être beau ou belle
pour plaire aux autres ! Un jeune homme, une jeune fille doivent être beaux,
avant tout et surtout intérieurement. Sans une telle beauté intérieure, tous
les autres efforts tournés seulement vers le corps ne feront — ni de lui ni
d'elle — une personne vraiment belle.
Et moi je vous souhaite, très chers fils, d'être toujours resplendissants de
beauté intérieure!
Jean-Paul II Discours aux Jeunes, 22 novembre 1978