Benoît XVI et la levée des
excommunications, pourquoi tant d'ambiguïté ? |
 |
Le 29 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- Lors d'un entretien avec Mgr Fellay ce dernier déclare qu'il ne faut
pas avoir peur d’attribuer à Benoît XVI ce qui vient de se passer. C’est
le début de quelque chose, qui a déjà commencé avec le Motu proprio.
(...)
|
Les 4 évêques
auxiliaires de la FSSPX avec NNSS Marcel Lefebvre et de Castro Mayer
Entretien avec Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité
sacerdotale Saint-Pie X
Le 29 janvier 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
On devine que le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X est
surchargé en ce moment. Durant le bref entretien qu’il a pu nous
accorder, au cours de son passage à Paris, son téléphone n’arrêtait pas
de sonner. Mais il livre ici l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour
comprendre ce que sera la suite des événements.
Une réintégration pleine et entière de la FSSPX dans la hiérarchie
romaine semble désormais à portée de main.
Vous attendiez-vous, Monseigneur, à cette levée de
l’excommunication vous concernant ?
Je m’y attendais depuis 2005, depuis la première lettre de demande de
levée de l’excommunication que j’avais adressée à la demande de Rome
même. Parce qu’il est clair que Rome ne demandait pas cette lettre pour
refuser de lever l’excommunication. Quant au moment où cela s’est passé,
je ne m’y attendais pas. Ces derniers mois, après l’affaire de
l’ultimatum, même après qu’elle ait été résorbée, nous étions plutôt en
froid. Puis j’ai écrit la lettre du 15 novembre, qui est mentionnée dans
le décret et dans ma lettre aux fidèles…
Ce
décret est-il un signe de la volonté du Pape
Benoît XVI ?
Je l’attribue d’abord à la Sainte Vierge. Voilà le signe manifeste, avec
une réponse presque immédiate. Je venais juste de décider d’aller à Rome
pour porter le résultat du bouquet de chapelets que nous avions lancé à
Lourdes avec cette intention explicite, lorsque j’ai reçu un appel de
Rome m’invitant à passer.
Le contentement que vous manifestez aujourd’hui
est-il tempéré par le reste du chemin à parcourir ?
C’est encore trop tôt pour le dire. Il vient de se passer un acte de
très grande importance dont nous sommes vraiment reconnaissants, mais
c’est assez difficile de l’évaluer pour l’instant. Nous n’en voyons pas
encore toutes les implications. Il y a encore beaucoup de travail, mais
nous avons vraiment une grande espérance d’une restauration de l’Église.
A quand remonte ce changement dans vos relations
avec Rome ?
A l’arrivée du pape actuel. J’ai d’abord évoqué la Sainte Vierge, mais,
sur le plan humain, il ne faut pas avoir peur
d’attribuer à Benoît XVI ce qui vient de se passer. C’est le
début de quelque chose, qui a déjà commencé avec le Motu proprio. Je
pense que le Pape estime le travail que nous faisons.
Dans cette histoire, ce mouvement, certains ont
estimé que vous partiez trop tard. Pensez-vous aujourd’hui que d’autres,
en particulier à l’intérieur de la Fraternité Saint-Pie X, puissent
estimer que vous partez trop tôt ?
Je ne peux pas tout exclure, mais, s’il y a des séparations, elles
seront extrêmement minimes.
Pensez-vous que votre situation va se régler d’abord sur un plan
pratique ?
Jusqu’ici notre ligne de route a été d’éclaircir d’abord les problèmes
doctrinaux – même s’il ne s’agit pas d’absolument tout régler, mais
d’obtenir une clarification suffisante – sinon on risque de faire les
choses à moitié. Ou que cela finisse mal.
Et pensez-vous que, au-delà de Rome, vos contacts
vont s’intensifier ?
C’est le but, comme je l’ai expliqué à Rome, en disant que la situation
telle que nous la proposons est certes provisoire, mais qu’elle est
pacifiante, et qu’elle permettra, lentement, de pouvoir recoller avec
toutes les âmes de bonne volonté. Cela se fera donc graduellement. Et
cela dépendra aussi des réactions de l’autre côté. Mais il n’y a pas d’à
priori, le seul à priori c’est celui de la Vérité et de la Charité.
Propos recueillis par Olivier Figueras
***
Editorial de Gérard Leclerc
Les déclarations de Monseigneur Williamson sont insupportables,
indignes. Elles provoquent en moi un sentiment de révolte. Que l’élite
catholique de France veuille faire partager son écœurement a propos d’un
négationnisme sans nul doute associé a un antisémitisme de principe,
cela constitue un signe de conscience profonde qui renvoie, non
seulement a l’enseignement de Vatican II mais aussi à l’immense travail
entrepris pour retrouver les harmoniques essentielles de la foi, la
solidarité des alliances. J’ajouterai que le souvenir de Jean-Marie
Lustiger est pour moi associé définitivement à cette grande cause.
S’il s’était agi de rappeler cela vigoureusement, bien sûr j’aurais
signé une pétition de réparation pour les dommages subis, et tout
simplement pour l’honneur de Dieu. Mais j’achoppe dans cette déclaration
sur trois lignes que je trouve littéralement inadmissibles. Je cite : «
Or, la levée deux jours après (la déclaration
de Mgr Williamson, ce qui est au demeurant inexact puisque celle-ci est
bien antérieure et était demeurée jusqu’alors inconnue de l’opinion)
des excommunications frappant les lefebvristes a créé une tragique
ambiguïté, laissant à penser que Rome réhabilitait le négationnisme ou
du moins le considérait comme une opinion licite voire innocente. »
Il y a ici un abus manifeste qui consiste à donner raison à ceux qui
prétendent qu’il est légitime de douter de la fermeté du pape en matière
de négationnisme. Qu’est-ce que cette façon d’entretenir soi-même
l’ambiguïté sur la pensée de Benoît XVI a propos de l’extermination du
peuple juif ? Les bras m’en tombent.
Pardon d’être un peu violent à mon tour, mais ce genre de procès me fait
penser aux procédés employés jadis par la propagande stalinienne pour
ériger en fascistes les gens qui déplaisaient, fussent-ils le général de
Gaulle ou Raymond Aron. Tout ce que Benoît XVI a écrit sur le judaïsme,
ce qu’il a tenu à rappeler le jour même de son intronisation place Saint
Pierre apporte un démenti formel à tout soupçon d’ambiguïté. J’admets
qu’on puisse s’inquiéter des conditions de réintégration dans l’Église
de personnes qui se sont distinguées par des positions violentes à
l’encontre de l’enseignement de Vatican II. Est-ce une raison
d’interdire au pape toute initiative, voire tout acte de miséricorde
pour les convaincre de la continuité organique du concile avec la grande
tradition de l’Église ? Sans doute est-ce une tâche difficile, ingrate.
Mais l’Évangile nous rappelle qu’il est parfois nécessaire d’abandonner
les 99 brebis du troupeau, pour aller rechercher celle qui s’est perdue.
Ainsi le berger prend-il des risques.
C’est comme cela que j’envisage l’entreprise actuelle de notre pape
Benoît XVI, qui mérite toute ma confiance, et en aucun cas des
suspicions qui entacheraient son intégrité et sa dignité de successeur
de Pierre.
Gérard Leclerc
(francecatholique)
►
Benoît XVI lève l'excommunication de
quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X - 24.01.09
►
Benoît XVI ouvre la voie pour dépasser la
division - 24.01.09
►
Le pape Benoît XVI et la Fraternité Saint
Pie X - 25.01.09
►
Mgr Fellay remercie le pape Benoît XVI -
25.01.09
►
Benoît XVI lève l'excommunication de 4 évêques, réactions et
commentaires - 26.01.09
►
Vatican II et le geste de paix du pape Benoît XVI - 26.01.09
►
Mgr Fellay demande pardon au pape Benoît XVI - 27.01.09
►
Benoît XVI multiplie les gestes
d'ouverture - 28.01.09
►
Une interview de Mgr Fellay, merci au Pape - 28.01.09
Nouveau : S'inscrire à la newsletter ! Voir
menu à gauche. |
Sources : Monde
& Vie n° 806
-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
29.01.2009 -
T/Église
|