Dégradation de la vie politique en
Italie |
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Rome, le 29 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Mgr Luigi Bettazzi,
président émérite de "Pax Christi" et évêque émérite d'Ivrée, a écrit
une lettre ouverte au président du Conseil démissionnaire Romano Prodi,
à un moment "où – écrit-il dans la première partie – la dégradation de
la vie politique est évidente
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Mgr Luigi Bettazzi,
président émérite de "Pax Christi"
Dégradation de la vie politique en Italie
POUR RÉFLÉCHIR ENSEMBLE ("Donner à César ce qui est à César")
Mgr Luigi Bettazzi, président émérite de "Pax Christi" et évêque
émérite d'Ivrée, a écrit une lettre ouverte au président du Conseil
démissionnaire Romano Prodi, à un moment "où – écrit-il dans la première
partie – la dégradation de la vie politique est évidente, où trop de
personnes poursuivent des intérêts et privilèges particuliers, où les grands
idéaux, proposés et défendus par l'Église, sont parfois instrumentalisés
même par ceux qui ont toujours fait montre dans leur vie personnelle de ne
pas en faire grand cas". Voici ci-dessous la traduction intégrale, pour
réfléchir ensemble, de la seconde partie de la lettre :
"Je sens que je dois vous remercier, même en tant qu'évêque, bien
qu'émérite, pour l'exemple que vous avez donné de style et d'attention aux
gens qui se trouvaient le plus dans le besoin. La dernière Semaine Sociale
des Catholiques, par ailleurs remarquablement dirigée par mon successeur à
Ivrée, a posé comme enjeu d'une ligne politique "le bien commun",
c'est-à-dire la création d'un milieu où les citoyens, les familles, les
agrégations – mais bien tous les citoyens, toutes les familles, toutes les
agrégations (pas seulement ceux qui ont déjà plus de chance ou plus d'amis)
– peuvent mener une vie laborieuse et confiante. Ces derniers jours, au
Piémont, lors d'une rencontre avec les politiciens de toute origine
confondue, le cardinal archevêque de Turin et l'évêque même d'Ivrée ont
encouragé "une nouvelle politique axée sur les valeurs, non pas la
politique-spectacle… ou la politique en tant que simple somme des intérêts,
petits ou grands, de lobbies et de corporations… un "éloge de la politique
élevée", un appel à tous, catholiques et laïcs, pour un nouveau service à la
société, dans la lignée de la promotion du bien commun, du dialogue, selon
les indications de la Constitution conciliaire "Gaudium
et Spes".
Nous devrions plus garder à l'esprit cette politique élevée, nous chrétiens,
la Conférence épiscopale italienne (Cei) doit continuer à nous le rappeler
avec insistance et précision et éviter tous, aujourd'hui plus que jamais, ne
serait-ce que l'apparence de compromis, de silences significatifs, de
comportements intéressés. Comme cela a été remarquablement rappelé,
peut-être que le véritable moyen de "donner à Dieu ce qui est à Dieu", dans
ce domaine, est de "donner à César ce qui est à César", soit le sérieux,
l'honnêteté, la solidarité. Ce n'est pas à moi de juger ce que votre
gouvernement a fait ; mais j'estime que les intentions qui vous ont guidé,
le sérieux, la cohérence, le dialogue, la patience avec lesquels vous avez
agi, même au milieu des difficultés ou jusqu'à la dernière heure,
représentent un grand exemple du style avec lequel tout le monde, à
commencer par les chrétiens, devraient se mettre au service du "bien
commun", et de la manière dont une "politique élevée" est possible, et donc
à rechercher. Merci, M. le président. Et bonne chance".
POUR RÉFLÉCHIR ENSEMBLE
"À Naples, l'urgence est partout : combien de fois avons-nous entendu et lu
cette phrase qui n'est ni plus ni moins qu'une forme de condamnation en ce
qu'elle remet à zéro et retire de la vue le cours ordinaire des choses,
considéré désormais invivable dans un territoire qui s'est laissé consumé
par l'urgence. Le drame des ordures a porté Naples et la Campanie à la une
des journaux et des télévisions du monde entier dont les titres sans pitié
dénoncent cependant une réalité impossible à justifier… Naples ne peut être
considérée comme une maladie endémique dont souffre l'Italie ; il sera
difficile de recevoir la solidarité de tout le monde dans cette situation
mais ce serait grave si ceux qui peuvent nous aider ne le faisaient pas par
égoïsme ou par intérêt. Ce serait encore plus grave si nous ne retroussions
pas nos manches, ni nous ne trouvions pas le courage de nous libérer de
cette condition injuste de défaitisme destructif, qui, enseveli sous
l'immondice, étouffe notre désir de nous racheter… Naples ne se sauvera pas
si elle n'a pas envie de se relever. Relève-toi, Naples ! Hurle ton tourment
mais ne te laisse pas vaincre par ta douleur !"
[Le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, à l'occasion de la
veillée de prière qui a eu lieu le week-end dernier.]
Agence Misna
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Crise du Gouvernement, le souhait du Secrétaire d'État
: "Nous espérons qu'ils se mettent d'accord pour le bien commun"
Le secrétaire d'État du Vatican, bras droit du pape Benoît XVI, le Cardinal Tarcisio Bertone, a exprimé
l'espoir que les forces politiques italiennes "se mettent d'accord pour le
bien commun".
Le prélat a été approché par les journalistes, à Rome, au terme d'une Messe
qu'il a célébrée dans une Église du quartier Trionfale.
Au début, Bertone a paru réticent à faire une quelconque déclaration sur la
crise du gouvernement Prodi. "Je ne parle pas, je ne parle pas", a-t'il dit
aux reporters qui l'ont assailli à la sacristie.
- Mais comme citoyen, lui a-t-on demandé, n'avez-vous pas quelque souhait
pour l'Italie ?
" Eh bien, un souhait d'espoir", a répondu Bertone.
- Quel type d'espoir ?
"L'espoir qu'ils se mettent d'accord pour le bien commun ", a-t'il répliqué.
Au rite religieux, célébré par le Secrétaire d'État du Vatican, au terme
d'une rencontre de l'Œuvre don Guanella sur le thème "comment affronter
l'instant de la mort", assistait également l'adjoint au maire de Rome, Maria
Pia Garavaglia.
Et voici ce que cela devient, dans une dépêche AFP citée par le Figaro:
Le Vatican s'inquiète de la crise en Italie
Le secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone a dit espérer
ce soir que les forces politiques italiennes "aboutissent à un accord", afin
de résoudre la crise politique ouverte par la démission jeudi du chef du
gouvernement Romano Prodi, a rapporté l'agence Ansa.
Interrogé par des journalistes à la fin d'une messe célébrée à Rome, M.
Bertone a exprimé "l'espoir que (les forces politiques italiennes)
aboutissent à un accord pour le bien commun", selon l'Ansa.
Certes, les différences sont minimes, et le fond reste vrai, mais
l'éclairage est différent, principalement à cause du plus important, dans ce
genre de brève nouvelle, le TITRE.
Dans l'article italien, qui s'achève par l'information qu'une adjointe au
maire (de gauche) de Rome, assistait à la célébration présidée par le
cardinal, il apparaît clairement que Mgr Bertone a été harcelé par les
journalistes, dans un lieu qui leur est pourtant peu familier, une
sacristie!! Ils ne s'y sont rendus que parce qu'ils espéraient un "scoop",
c'est-à-dire une maladresse. Pressé de questions, il leur a répondu une
banalité polie, ce qu'on pourrait appeler le service minimum.
Dans la dépêche de l'AFP, on a l'impression qu'il s'agit d'une déclaration -
c'est-à-dire une initiative qui émane de lui - impliquant, par surcroît "le
Vatican", c'est-à-dire le Pape.
Il n'y aura sans doute pas de suite, car sa réponse était anodine, et même
consensuelle, mais gageons que la polémique était toute prête, au cas où.
Sans compter que l'article servira à alimenter la chronique sur l'ingérence
de l'Eglise dans la vie politique italienne.
Je ne signale cette manipulation médiatique - pas si innocente que cela -
que parce que le cardinal Bertone a déjà été plusieurs fois victime de faits
semblables. Il se méfie donc à juste titre.
(voir par exemple Le Saint-Père Benoît XVI et la question turque où des propos
informels avaient été utilisés pour prétendre que "Le Vatican donnait son
feu vert à l'entrée de la Turquie dans l'UE"!!).
beatriceweb.eu
Sources: E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.01.2008 - BENOÎT XVI |